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mercredi 24 mai 2017

Paranoïa d'Umberto Lenzi (1970) - ★★★★★★★☆☆☆



Pauvre Carroll Baker. Décidément, le cinéaste italien n'est pas tendre avec son actrice. Après en avoir fait la victime d'une machination dans Orgasmo et une manipulatrice diabolique dans Così dolce... così perversa, voici que dans le troisième volet de la trilogie « giallo-érotique » elle subit une sorte de synthèse des personnages qu'elle interprétait précédemment. Paranoïa clôt avec infiniment plus de brio la trilogie, et que les deux autres volets avaient inauguré pour l'un , et poursuivi pour le second. Une direction d'acteurs en tout point maîtrisée et qui ne fait apparemment plus appel au seul talent des interprètes. Aux côtés de la sensuelle Carroll Baker, le séduisant acteur français Jean Sorel qui tourne en France, mais aussi en grande majorité en Italie, pays d'où est issu ce Paranoïa de très bonne facture.
Tout débute par une course-automobile qui finit dans le décor. A bord d'un bolide accidenté, la jolie Helen qui pour subvenir à ses besoins s'est lancé dans une discipline généralement réservée aux hommes. Ruinée il y a quelques années par un play-boy qu'elle accepta d'épouser, elle reçoit un jour un télégramme de celui-ci l'invitant à venir le rejoindre dans sa luxueuse demeure de bord de mer. Lorsque Helen arrive, elle est surprise de constater que Maurice, le play-boy en question s'est remarié. Mais sa nouvelle femme, Constance, se doutant que Maurice l'a épousée pour son argent, craint qu'il ne finisse par se lasser d'elle pour une autre et fait part à Helen de son désir de le tuer, préférant le voir mourir que de l'imaginer dans les bras d'une autre. Et si Constance fait part de son projet à Helen, c'est parce qu'elle sait que trois ans plus tôt elle-même a tenté de le tuer. Elle espère ainsi donc pouvoir compter sur la jeune femme pour mener à bien son projet de meurtre. Mais rien ne va se dérouler comme elle l'entend...

Umberto Lenzi et la morale, parfois, cela fait deux. Cela dépend de l'angle, du sujet abordé, mais d'une manière générale, et en tout cas en ce qui concerne Paranoïa et les deux autres volets de la trilogie, il lui arrive d'outrepasser la bienséance en matière de sexualité tandis que le meurtre, lui, est obligatoirement mis au banc des accusés par un auteur qui ne supporte pas l'injustice et règle ses comptes avec le meurtrier lors d'un final remettant les pendules à l'heure. En évitant toute forme de démagogie, Umberto Lenzi propose une fin « heureuse » mais parfois post-mortem comme cela est le cas ici. Le messages est clair : on ne tue pas impunément et si tel est le cas, le contrevenant finit forcément par être démasqué. Tout est alors histoire d'inspiration. Paranoïa, outre le fait que son auteur nous propose une intrigue et un suspens fort intéressants, se penche sur toute une série de voies alambiquées afin de perdre le spectateur dans un habituel dédales de suppositions quant aux tenants et aboutissants de ce qui se déroule sous ses yeux. Pourtant, tout est clair, finement interprété par son duo d'acteurs principaux mais également par des personnages secondaires intéressants tels Luis Davilla qui incarne Albert Duchamps, Anna Proclemer qui campe le personnage de Constance, ainsi que la jeune (et marquée par le vice) Lisa Halvorsen qui malgré son entrée en scène tardive parvient à se faire une place importante.
Si Umberto Lenzi condamne ses meurtriers de la manière la plus cynique possible, en matière de sexe, en revanche, il laisse libre cours à des penchants parfois tabous. Hier l'inceste, aujourd'hui, la pédophilie lors de l'évocation d'une ancienne relation entre Maurice et sa belle-fille alors qu'elle n'était âgée que de quinze ans. Carroll Baker, une fois de plus, se dénude devant l'objectif lubrique de la caméra. Des scènes peu osées qui ne nourrissent pas l'intrigue mais plutôt l'imaginaire des spectateurs. Jean Sorel hypnotise de son regard bleu, un peu à l'image d'Alain Delon lorsque celui-ci était plus jeune. Au final, Paranoïa est un excellent giallo, en tout cas le meilleur volet de cette trilogie...

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