Zatoichi le masseur
itinérant. Zatoichi l'aveugle. Zatoichi le joeur. De dés, de
flute,et désormais, de tambour. Zatoichi le sarcastique, le cynique.
Cet éternel voyage qui parcourt le Japon Féodal avec à ses
trousses, des hordes de yakuza. Tous n'en veulent qu'à sa vie. Sa
réputation le précède où qu'il aille. Partout sauf à Itakura,
petit village où se déroule une fête à laquelle notre héros est
convié de participer. Ici, personne ne connaît Ichi. Personne ne le
craint, et donc, personne n'a la moindre raison d'en vouloir à sa
vie. Les habitants de dix-huit villages fêtent la réunion des mille
pièces d'or qui devront être bientôt remises en impôts à
l'intendant local. Mais c'est compter sans les bandits qui rôdent,
et qui au nombre de trois vont dérober la fortune accumulée durant
toute une année de labeur.
Trois rônins vont en
effet s'emparer des mille pièces d'or mais c'est Zatoichi, qui se
trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment qui va être
soupçonné. A lui de prouver son innocence...
Nouvel épisode et donc,
nouveau réalisateur. C'est cette fois-ci le cinéaste Kazuo Ikehiro
qui est en charge de diriger l'acteur Shintaro Katsu qui campe ici
pour la sixième fois le personnage de Zatoichi. Alors que l'on
pouvait noter une légère baisse de régime dans l'épisode
précédent, La Légende de Zatoichi : Mort
ou vif démontre que la franchise en a encore sous le pied et
surtout que le cinéaste Kazuo Ikehiro a des choses à nous raconter.
On retrouve l'un des personnages les plus importants du premier opus
en la personne de Chuji Kunisada, réfugié au sommet du mont Akagi
avec une poignée d'homme depuis qu'il a été humilié par sa
défaite lors du conflit qui opposait les clans de Iioka et Sasagawa.
Réupdié par son parrain, Zatoichi va retrouver une certaine forme
de reconnaissance en sauvant celui auquel ses ennemis ont juré de
tendre un piège lorsqu'il redescendra de la montagne.
Beaucoup plus violents
que dans les épisodes précédents, les combats de La
Légende de Zatoichi : Mort ou vif sont
aussi, beaucoup plus sanglants. Pour la première fois on y voit le
sang couler. Kazuo Ikehiro oppose au personnage de Zatoichi un
adversaire à la mesure de son talent. En effet, dans le rôle du
rônin Jushiro, on retrouve l'acteur Tomisaburo Wakayama, surtout
connu pour avoir interprété le rôle de Ogami Itto dans la série
de films cultes Kozure Ôkami
(Chez nous, Baby Cart),
le plus cocasse demeurant dans le fait que dans la vie réelle, il ne
s'agit rien d'autre que du propre frère de l'acteur Shintaro Katsu.
On remarquera également
que pour la toute première fois, un cinéaste ose dénuder un
personnage féminin au cœur de la série. Libérée des contraintes
vestimentaires qui on cours à l'époque, on y découvre
effectivement une geisha plongée dans un bain, épaules nues jusqu'à
la naissance de la poitrine. La Légende de
Zatoichi : Mort ou vif
est donc une œuvre beaucoup moins pudique qui laisse s'exprimer
sensualité et violence sur un mode beaucoup plus expressif.
On
notera également, et cela était déjà visible dans l'épisode
précédent, que la saga se rapproche de plus en plus du genre
western-spaghetti cher à Sergio Leone, lequel tournait à l'époque
les premiers du genre avec l'acteur américain Clint Eastwood. Kazuo
Ikehiro redore le blason d'une licence qui, si elle n'était pas
tombée dans la désuétude, pouvait en convaincre certains que la
saga allait peut-être bientôt connaître une fin tragique. Le
cinéaste japonais signe avecLa
Légende de Zatoichi : Mort ou vif
, un excellent épisode. Il prolongera d'ailleurs l'expérience et
ce, dès l'épisode suivant...
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