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vendredi 2 décembre 2016

Razorback de Russell Mulcahy (1984)



Après avoir été disculpé faute de preuve dans la disparition de son petit-fils, Jake Cullen n'a plus qu'un obsession. Retrouver l'animal qui l'a emporté. Le Razorback, un sanglier beaucoup plus massif et dangereux que la moyenne et terrorisant la population. Mais personne ne veut croire en la parole du vieil homme. Deux ans plus tard, la journaliste américaine Beth Winters arrive dans la région afin d'enquêter un massacre dont ont été les victimes un grand nombre de Kangourous. Lorsque la jeune femme arrive sur les lieux, elle est assez mal accueillie par la population qui voit d'un mauvais œil l'arrivée d'une étrangère. Un soir, alors qu'elle est en voiture, elle est poursuivie puis agressée par deux hommes, les frères Baker. Benny et Dicko travaillent à la conserverie de Gamulla. Après avoir stoppé le véhicule de Beth, Dicko s'en prend physiquement à elle dans l'intention de la violer. Mais il est dérangé avant de passer à l'acte par la même bête qui deux ans plus tôt à tué le petit-fils de Jake Cullen. Prenant la fuite à bord de leur camion, les deux hommes abandonnent Beth à son triste sort. Alors qu'elle tente de prendre la fuite à bord de sa voiture, elle est tuée par l'énorme Razorback. Dès le lendemain, Carl, l'époux de Beth, décide de mener sa propre enquête sur la mort de sa femme. Alors que la plupart des habitants de Gamulla affirment qu'elle est morte après être tombée dans un puits, Jake Cullen, lui, penche plutôt pour la thèse selon laquelle la jeune femme aurait été tuée par le sanglier. Pourtant, des traces suspectes sont découvertes près de la voiture éventrée de Beth. Ainsi qu'un crochet que Jake identifie très vite comme appartenant aux frères Baker...

Razorback est le second long-métrage du cinéaste australien Russell Mulcahy et le premier à sortir chez nous en 1984 où il a été nominé au Festival international du film fantastique d'Avoriaz l'année suivante. Véritable survival horrifique, le film démontre avant tout l'ampleur du talent d'un cinéaste surtout connu à l'époque pour avoir réalisé des clips-vidéo. Cela se perçoit d'ailleurs énormément dans Razorback aux allures parfois « clipesques ». Ce que l'on retient d'abord du long-métrage du futur géniteur de Highlander avec Sean Connery et Christophe Lambert, c'est l'incroyable beauté des images. Entre la sordide conserverie dont l'aspect rappelle le second volet de la saga Massacre à la Tronçonneuse et autres joyeusetés qui naîtront bien plus tard de cet héritage (au hasard, Wrong Turn 2 et son final ultra gore), et l'Outback australien parcouru de fulgurances brumeuses et chromatiques, le film est un tableau vivant que l'on ne cesse d'explorer du regard tant la précision dans le placement de ses personnages et le cadrage au millimètre force le respect.

Le sujet du film mélange divers thèmes comme la traque du chasseur obsédé par l'idée de retrouver et de tuer l'animal monstrueux qui a emporté deux ans plus tôt son petit-fils (on est pas loin de l'acharnement cher au capitaine du roman de l'écrivain américain Herman Melville, Moby Dick) ou la thématique de l’autochtone sociopathe qui ne supporte pas sur ses terres la présence arrogante de « l'Étranger », de ceux que l'on retrouvait déjà très marquant survival de John Boorman, Délivrance en 1972. Ou bien encore un an plus tôt, en 1971, les errances en pays inconnu du héros de l'effrayant Wake In Fright de Ted Kotcheff. Et pourquoi pas même le portrait inquiétant d'indigènes immédiatement identifiés comme dégénérés, issus d'une région différente mais du même cru que ceux du dérangeant Southern Comfort de Walter Hill réalisé en 1981.

Russell Mulcahy semble digérer toutes ces références pour en donner une vision personnelle très marquante. Visuellement bluffant, Razorback nous transporte sur des terres hostiles où se promènent en liberté bêtes sauvages et humains intellectuellement... corrompus. De quoi former son héros au baptême de la survivance, à des milliers de kilomètres de son Canada natal...

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