Alors que les soldats
Tassin, Pithivier et le sergent-chef Chaudard sont partis en
éclaireurs, la septième compagnie dont ils font partie vient d'être
faite prisonnière par les allemands. En effet, alors que les trois
hommes surveillent les parages d'un cimetière dans lequel ils ont
pris possession, le fil du téléphone qui les relie à leur
compagnie est découvert par l'armée allemande et celle-ci n'a alors
plus qu'à remonter jusqu'à sa source. Cachés dans la forêt, les
trois hommes installent un feu de camp dans l'intention de repartir
dès le lendemain matin. Mais alors que le sergent-chef Chaudard
visite la ferme d'une vieille femme afin d'approvisionner ses hommes
et lui en nourriture, il fait la connaissance du lieutenant Duvauchel
dont l'avion a été abattu plus tôt dans la journée. Dès lors,
celui-ci prend le commandement des trois hommes dans l'intention de
remonter vers le front.
Sur le chemin, ils
croisent une dépanneuse allemande dans un petit village, mais une
maladresse de Pithivier oblige Tassin à tuer les allemands qui en
étaient les propriétaires. C'est à bord de la dépaunneuse que
Tassin, Pithivier, le sergent-chef Chaudard et le lieutenant
Duvauchel vont reprendre la route jusqu'à retrouver par hasard la
septième compagnie que l'armée allemande s'apprête à transporter
jusqu'en Allemagne...
Si l'on se réfère à ce qui demeure sans doute comme la comédie
française de référence en matière d'humour 'militaire', je veux
bien sur parler de 'La Grande Vadrouille' de Gérard
Oury , force est de reconnaître que Mais où
est donc passée la septième compagnie ? ressemble
davantage l'un de ces nombreux nanars qui ont pullulé durant les
années soixante-dix, quatre-vingt. Philippe Clair, ça ne vous dit
rien ? Et les Charlots, alors ? Sans des œuvres de
l'acabit des Bidasse en Folie,
du Führer en folie
ou encore de Comment se
Faire Réformer,
Mais où est donc passée la
septième compagnie ? demeurerait
sans doute la référence en la matière. Mais de la matière
justement, le film de Robert Lamoureux en possède fort heureusement
pour lui. Et même si l'on est loin d'atteindre la qualité du
classique de Gérard Oury, admirablement interprété par Bourvil et
Louis de Funès, Mais
où est donc passée la septième compagnie ? n'est
pas lui non plus devenu un classique de la comédie française pour
rien.
D'abord,
Robert Lamoureux a su choisir des interprètes et une thématique
forcément intéressants. Jean Lefebvre, Pierre Mondy, Aldo
Maccione, et la Seconde Guerre Mondiale. Des seconds rôles également
attanchants : Robert Lamoureux lui-même dans le rôle du
Colonel Blanchet, Jacques Marin en épicier affable envers
l'envahisseur mais réfractaire lorsqu'il s'agit de nourrir les
hommes censés servir son propre pays, le toujours excellent Pierre
Tornade dans le rôle du Capitaine Dumont, ou encore Robert Dalban en
fermier, Erik Colin interprétant le Lieutenant Duvauchel, ou encore
Alain Doutey en soldat. La seconde guerre mondiale quant à elle, si
elle semble avoir été le sujet d'innombrables longs-métrages donc
plusieurs consacrés à la parodie, lorsque sort Mais
où est donc passée la septième compagnie ? sur
les écrans, il n'y a guerre que Les
Bidasses en Folie de
Claude Zidi avec les Charlots pour avoir abordé le sujet avec humour
en 1971 dans notre pays.
L'intrigue
de Mais où est donc
passée la septième compagnie ? est
basée sur l'expérience vécue par Robert Lamoureux lui-même lors
de la débâcle de juin 1940. La grande force du film ne se situe pas
au niveau de l'écriture mais bien dans la joie communicative dans
laquelle les trois acteurs principaux ont l'air d'avoir baigné. De
nombreuses situations humoristiques viennent émailler ce road-movie
campagnard et militaire fustigeant quelque peu une armée française
à ce point incompétente qu'une compagnie toute entière va tomber
entre les mains d'une poignée de soldats allemands. Tout cela à
cause d'un câble téléphonique.
Mais où est donc passée la septième compagnie ?,
malgré la légèreté du propos se révèle un immense succès du
cinéma français, et qui à chaque passage télévisé fait un score
tout à fait honorable en matière d'audimat. Robert Lamoureux
donnera d'ailleurs naissance à deux suite presque tout aussi
remarquables. On notera cependant l'absence d'Aldo Maccionne dès
On a retrouvé la septième compagnie,
ainsi que dans La
Septième Compagnie au clair de lune,
certains étant déçus par l'arrivée d'Henri Guybet dans le rôle
de Tassin qui pourtant parviendra sans mal à reprendre le rôle de
Tassin dans un registre sensiblement moins 'clownesque'...
Je ne peux sans doute pas être objectif : ce film est toute mon enfance, et, du coup, à aucun moment, je ne le trouve "nanar" (peut-être le deuxième volet l'est-il un tout petit peu quand même). C'est imprimé dans mon cerveau comme un bon vieux titre western d'Ennio Morricone...
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