Roy Tomlin et Lucas sont
en cavale. A l'arrière de leur chevrolet, le fils de Roy, Alton.
Afin de préserver l'existence de son enfant, le père de famille a
quitté ses amis, et surtout la communauté dirigée par Calvin Meyer
dans laquelle il vivait en compagnie des siens. Le FBI et l'Agence
nationale de la sécurité mettent tout en œuvre pour mettre
la main sur Alton, en commençant par interroger les membres du Third
Heaven Ranch qui depuis des mois abrite de nombreuses armes. Le mot
d'ordre étant le silence, les autorités n'obtiennent aucune
information.
Si Roy, Lucas et Alton
ont pris la route, c'est non seulement parce qu'il fuient l'emprise
de plus en plus pesante de Calvin meyer et de ses disciples, mais
aussi et surtout parce qu'ils ont un but bien précis : se
rendre à un endroit bien précis, le vendredi 6 mars, soit , dans
quelques jours. Si les deux hommes et l'enfant ont à leurs trousses
l'armée, le FBI et la NSA, d'autres également se sont lancés à
leur poursuite. Des hommes de la secte du Third Heaven ranch qui
n'hésiteront pas à s'en prendre à Roy et Lucas pour ramener auprès
de leur gourou l'enfant disparu...
C'est un autre film de
science-fiction qui aurait dû apparaître en dernière parution de
ce blog, mais devant la qualité de Midnight Special
et le désir de partager avec celles et ceux qui n'en auraient jamais
entendu parler, un avis très tranché sur le contenu de cette œuvre,
mon sang n'a fait qu'un tour. D'abord, il faut savoir que le cinéaste
signe ici son cinquième long-métrage et qu'il a déjà signé cinq
ans en arrière l'excellent Take Shelter. Ensuite,
Midnight Special est déjà auréolé d'une excellente
réputation puisque comparé au choix à Rencontre du Troisième
Type, ou bien à E.T, les deux films étant les
œuvres du célèbre cinéaste Steven Spielberg.
N'ayant jamais été
spécialement fan du premier (je sais, c'est pas bien!) ni forcément
très ému par le second (quoique), j'ai regardé Midnight
Special avec un regard presque neuf, tout juste entaché par
la vision d'Infini
de Shane Abbess,
ce bel écrin à purin qui, je vous le promets, va très vite trouver
sa place sur Cinémart.
Au choix, la
science-fiction peut s'avérer des plus indigeste (voir les reboot de
la pourtant excellente saga Star Trek à l'attention évidente du plus grand nombre), comme elle peut
demeurer rigide auprès du grand public lorsqu'il s'agit de hard-S-F
(2001,
Solaris
(le vrai, pas le cloone),
Stalker,
etc...). Midnight Special
n'entre dans aucune de ces cases. Non seulement, le scénario de Jeff
Nichols parvient à rendre crédible et réaliste son long-métrage,
mais il parviendra peut-être même à faire réfléchir ceux qui
habituellement se marrent devant ce genre de récit.
Avec
finalement pas grand chose en terme d'effets-spéciaux, le film tient
majoritairement sur ses jambes grâce au jeu convainquant des
différents interprètes. De Michael Shannon à Adam Driver en
passant par Kirsten Dunst et Joel Edgerton, actrices et acteurs sont
prodigieux. Jusqu'à même Jaeden Lieberher qui nous change de ces
éternels personnages d'enfants investis par des pouvoirs les rendant
définitivement peu crédibles.
C'est
sans doute la sincérité du jeu du casting tout entier, et la
sensibilité qui règne au sein de Midnight Special qui en font une
œuvre majeure dans le domaine de la science-fiction. Jeff Nichols
profite de son sujet pour aborder également des sujets aussi divers
que la famille, la religion et la différence avec une homogénéité
parfois déconcertante de facilité. On y éprouve de l'angoisse
(pour ses personnages), de ce rejet terrible que l'on ressent chaque
fois que l'on découvre des hommes en tenue de camouflage, arme au
poing, et une émotion pure lorsqu'enfin le but recherché est
atteint de manière aussi belle et gracieuse, loin des effets tape à
l’œil qui de nos jours parasitent le septième art. Pour ne rien
gâcher à l'ensemble, la partition musicale de David Wingo apporte
un plus indéniable. Un chef-d’œuvre...
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