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vendredi 10 juin 2016

Midnight Special de Jeff Nichols (2016)



Roy Tomlin et Lucas sont en cavale. A l'arrière de leur chevrolet, le fils de Roy, Alton. Afin de préserver l'existence de son enfant, le père de famille a quitté ses amis, et surtout la communauté dirigée par Calvin Meyer dans laquelle il vivait en compagnie des siens. Le FBI et l'Agence nationale de la sécurité  mettent tout en œuvre pour mettre la main sur Alton, en commençant par interroger les membres du Third Heaven Ranch qui depuis des mois abrite de nombreuses armes. Le mot d'ordre étant le silence, les autorités n'obtiennent aucune information.

Si Roy, Lucas et Alton ont pris la route, c'est non seulement parce qu'il fuient l'emprise de plus en plus pesante de Calvin meyer et de ses disciples, mais aussi et surtout parce qu'ils ont un but bien précis : se rendre à un endroit bien précis, le vendredi 6 mars, soit , dans quelques jours. Si les deux hommes et l'enfant ont à leurs trousses l'armée, le FBI et la NSA, d'autres également se sont lancés à leur poursuite. Des hommes de la secte du Third Heaven ranch qui n'hésiteront pas à s'en prendre à Roy et Lucas pour ramener auprès de leur gourou l'enfant disparu...

C'est un autre film de science-fiction qui aurait dû apparaître en dernière parution de ce blog, mais devant la qualité de Midnight Special et le désir de partager avec celles et ceux qui n'en auraient jamais entendu parler, un avis très tranché sur le contenu de cette œuvre, mon sang n'a fait qu'un tour. D'abord, il faut savoir que le cinéaste signe ici son cinquième long-métrage et qu'il a déjà signé cinq ans en arrière l'excellent Take Shelter. Ensuite, Midnight Special est déjà auréolé d'une excellente réputation puisque comparé au choix à Rencontre du Troisième Type, ou bien à E.T, les deux films étant les œuvres du célèbre cinéaste Steven Spielberg.
N'ayant jamais été spécialement fan du premier (je sais, c'est pas bien!) ni forcément très ému par le second (quoique), j'ai regardé Midnight Special avec un regard presque neuf, tout juste entaché par la vision d'Infini de Shane Abbess, ce bel écrin à purin qui, je vous le promets, va très vite trouver sa place sur Cinémart.

Au choix, la science-fiction peut s'avérer des plus indigeste (voir les reboot de la pourtant excellente saga Star Trek à l'attention évidente du plus grand nombre), comme elle peut demeurer rigide auprès du grand public lorsqu'il s'agit de hard-S-F (2001, Solaris (le vrai, pas le cloone), Stalker, etc...). Midnight Special n'entre dans aucune de ces cases. Non seulement, le scénario de Jeff Nichols parvient à rendre crédible et réaliste son long-métrage, mais il parviendra peut-être même à faire réfléchir ceux qui habituellement se marrent devant ce genre de récit.
Avec finalement pas grand chose en terme d'effets-spéciaux, le film tient majoritairement sur ses jambes grâce au jeu convainquant des différents interprètes. De Michael Shannon à Adam Driver en passant par Kirsten Dunst et Joel Edgerton, actrices et acteurs sont prodigieux. Jusqu'à même Jaeden Lieberher qui nous change de ces éternels personnages d'enfants investis par des pouvoirs les rendant définitivement peu crédibles.

C'est sans doute la sincérité du jeu du casting tout entier, et la sensibilité qui règne au sein de Midnight Special qui en font une œuvre majeure dans le domaine de la science-fiction. Jeff Nichols profite de son sujet pour aborder également des sujets aussi divers que la famille, la religion et la différence avec une homogénéité parfois déconcertante de facilité. On y éprouve de l'angoisse (pour ses personnages), de ce rejet terrible que l'on ressent chaque fois que l'on découvre des hommes en tenue de camouflage, arme au poing, et une émotion pure lorsqu'enfin le but recherché est atteint de manière aussi belle et gracieuse, loin des effets tape à l’œil qui de nos jours parasitent le septième art. Pour ne rien gâcher à l'ensemble, la partition musicale de David Wingo apporte un plus indéniable. Un chef-d’œuvre...

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