A Istanbul, Arda, Remzi,
Yavuz et leurs collègues policiers quittent un restaurant après une
bagarre avec le fils du propriétaire lorsqu'ils sont dépêchés sur
les lieux d'une disparition. Un vieux bâtiment abandonné qui
servait autrefois de commissaire durant la période ottomane. Arda et
son supérieur hiérarchique Remzi entretiennent des relations
privilégiées puisque le second considère le premier comme son
propre fils.
Lorsque l'équipe prend
le véhicule de fonction pour se rendre sur les lieux, c'est Arda qui
prend le volant. Sur la route, le chauffeur pile après avoir aperçu
un homme nu la traverser mais ne trouve finalement rien en inspectant
les lieux. Lorsqu'ils reprennent la route, les policiers renversent
cette fois-ci un homme et le véhicule part dans le décor et se
trouver immergé dans un étang. Lorsque Remzi, Arda et les autres se
réveillent, ils sont pris en charge par d'étranges individus qui
leurs indiquent le chemin menant jusqu'à l'ancien commissariat
devant lequel figure un véhicule appartenant à une autre patrouille
de police.
A l'intérieur, chacun
vérifie scrupuleusement chaque pièce et découvrent un agent de
police prostré et dans un état de démence. S'enfonçant de plus en
plus dans les entrailles du bâtiment, ils vont y découvrir la
présence d'une secte de fanatique dirigée par un monstrueux
gourou...
Curieux film que cette
œuvre du cinéaste turc Can Evrenol qui s'essaie ici au long-métrage
en adaptant un court-métrage déjà réalisé par ses soins. Si la
première partie demeure d'une excellente qualité, qu'il s'agisse du
passage se situant dans le restaurant, des faits se déroulant
ensuite sur le chemin menant au commissariat ou de la rencontre avec
ces espèces de gens du voyage au faciès réellement inquiétant,
l'ambiance est véritablement angoissante et donne envie de se
plonger encore davantage dans ce récit dont on ne doute à aucun
moment vers quel sordide affrontement entre les policiers et la secte
il va tendre la main.
Si durant cette première
phase, le rythme est assez soutenu, la seconde partie ménage son lot
de surprise tout en maintenant un rythme qui cette fois-ci sera
beaucoup plus lent. Beaucoup, et même parfois, trop !
En effet, le cauchemar
hallucinant dans lequel vont être plongés nos policiers aurait pu
aisément tenir dans un court-métrage de seulement dix ou quinze
minutes mais Can Evrenol préfère étirer la séance de torture sur
une durée de trente minutes, plongeant ainsi son œuvre dans l'ennui
presque total. On a presque envie de fermer l’œil tant l'intrigue
fait du sur place. Volontairement léthargique, elle met en scène
une vision toute personnelle de ce à quoi pourrait ressembler
l'enfer, les niveaux inférieurs du commissariat signifiant
d'ailleurs le lieu même de ce bouge infernal uniquement
fréquenté par les adeptes d'une secte aux allures de goules
décharnées. Les flic tombent les uns après les autres, humiliés,
torturés et tués de la main d'un gourou interprété par l'acteur
Mehmet Cerraoglu, saisissant personnage au faciès démentiel.
S'il se révèle, lui,
particulièrement convainquant dans son rôle, les quelques adeptes
avides de sang qui l'entourent son par contre, eux, parfaitement
ridicules dans leurs comportement. On a presque l'impression
d'assister à une comédie musicale, les interprètes surjouant et
gesticulant au rythme des incantations de leur maître. La plus
grande référence du film de Can Evrenol semble demeurer le
Hellraiser de Clive Barker. On y retrouve en effet le même climat
malsain, les mêmes prédispositions pour le sadomasochisme cultivé
par une bande d'affreux jojos qui rappellent indéniablement
Pinehead et ses acolytes.
Baskin est
au final une œuvre curieuse assez intéressante et déroutante dans
sa globalité mais qui pêche par un rythme beaucoup trop lent dans
sa seconde moitié. Toujours est-il que l'univers du cinéaste turc
est intéressant à découvrir pour la première fois. On ne doute
pas qu'il saura faire face aux défauts de son première long
(sachant que jusqu'à maintenant il n'avait tourné que des
courts-métrages) et les effacer lorsqu'il s'agira de retourner
derrière la caméra. Un auteur à suivre...
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