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samedi 23 avril 2016

Baskin de Can Evrenol (2015)



A Istanbul, Arda, Remzi, Yavuz et leurs collègues policiers quittent un restaurant après une bagarre avec le fils du propriétaire lorsqu'ils sont dépêchés sur les lieux d'une disparition. Un vieux bâtiment abandonné qui servait autrefois de commissaire durant la période ottomane. Arda et son supérieur hiérarchique Remzi entretiennent des relations privilégiées puisque le second considère le premier comme son propre fils.
Lorsque l'équipe prend le véhicule de fonction pour se rendre sur les lieux, c'est Arda qui prend le volant. Sur la route, le chauffeur pile après avoir aperçu un homme nu la traverser mais ne trouve finalement rien en inspectant les lieux. Lorsqu'ils reprennent la route, les policiers renversent cette fois-ci un homme et le véhicule part dans le décor et se trouver immergé dans un étang. Lorsque Remzi, Arda et les autres se réveillent, ils sont pris en charge par d'étranges individus qui leurs indiquent le chemin menant jusqu'à l'ancien commissariat devant lequel figure un véhicule appartenant à une autre patrouille de police.

A l'intérieur, chacun vérifie scrupuleusement chaque pièce et découvrent un agent de police prostré et dans un état de démence. S'enfonçant de plus en plus dans les entrailles du bâtiment, ils vont y découvrir la présence d'une secte de fanatique dirigée par un monstrueux gourou...

Curieux film que cette œuvre du cinéaste turc Can Evrenol qui s'essaie ici au long-métrage en adaptant un court-métrage déjà réalisé par ses soins. Si la première partie demeure d'une excellente qualité, qu'il s'agisse du passage se situant dans le restaurant, des faits se déroulant ensuite sur le chemin menant au commissariat ou de la rencontre avec ces espèces de gens du voyage au faciès réellement inquiétant, l'ambiance est véritablement angoissante et donne envie de se plonger encore davantage dans ce récit dont on ne doute à aucun moment vers quel sordide affrontement entre les policiers et la secte il va tendre la main.
Si durant cette première phase, le rythme est assez soutenu, la seconde partie ménage son lot de surprise tout en maintenant un rythme qui cette fois-ci sera beaucoup plus lent. Beaucoup, et même parfois, trop !

En effet, le cauchemar hallucinant dans lequel vont être plongés nos policiers aurait pu aisément tenir dans un court-métrage de seulement dix ou quinze minutes mais Can Evrenol préfère étirer la séance de torture sur une durée de trente minutes, plongeant ainsi son œuvre dans l'ennui presque total. On a presque envie de fermer l’œil tant l'intrigue fait du sur place. Volontairement léthargique, elle met en scène une vision toute personnelle de ce à quoi pourrait ressembler l'enfer, les niveaux inférieurs du commissariat signifiant d'ailleurs le lieu même de ce bouge infernal uniquement fréquenté par les adeptes d'une secte aux allures de goules décharnées. Les flic tombent les uns après les autres, humiliés, torturés et tués de la main d'un gourou interprété par l'acteur Mehmet Cerraoglu, saisissant personnage au faciès démentiel.
S'il se révèle, lui, particulièrement convainquant dans son rôle, les quelques adeptes avides de sang qui l'entourent son par contre, eux, parfaitement ridicules dans leurs comportement. On a presque l'impression d'assister à une comédie musicale, les interprètes surjouant et gesticulant au rythme des incantations de leur maître. La plus grande référence du film de Can Evrenol semble demeurer le Hellraiser de Clive Barker. On y retrouve en effet le même climat malsain, les mêmes prédispositions pour le sadomasochisme cultivé par une bande d'affreux jojos qui rappellent indéniablement Pinehead et ses acolytes.

Baskin est au final une œuvre curieuse assez intéressante et déroutante dans sa globalité mais qui pêche par un rythme beaucoup trop lent dans sa seconde moitié. Toujours est-il que l'univers du cinéaste turc est intéressant à découvrir pour la première fois. On ne doute pas qu'il saura faire face aux défauts de son première long (sachant que jusqu'à maintenant il n'avait tourné que des courts-métrages) et les effacer lorsqu'il s'agira de retourner derrière la caméra. Un auteur à suivre...


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