Alors que certaines
grandes œuvres cinématographiques estampillées director's cut
ont eu tendance à être très largement rallongées par leurs
auteurs, la version de Ridley Scott de son Alien, le Huitième
Passager dure une minutes de moins que dans sa version cinéma
originale. Si le film a subit quelques coupes légères (totalisant
tout de même un peu moins de trois minutes), il a connu également
quelques rajouts et non des moindres, rééquilibrant ainsi à une
minute près la durée de la version sortie en 1979 sur les écrans.
La présence de rajouts est flagrante, surtout si l'on regarde la
version director's cut dans sa version française, certains
doubleurs ayant été remplacés par d'autres dont le timbre tranche
radicalement avec celui de ceux qui doublaient les interprètes du
film à l'origine.
Le premier rajout se
situe autour de la treizième minute et montre l'équipage, et
notamment le personnage de J. M. Lambert campé par l'actrice
Veronica Cartwright étudiant le signal capté par le Nostromo. Si
chacun à ce moment très précis doute de l'origine de celui-ci, il
ne fait aucun doute qu'il est d'origine animale. Dallas demande à
Lambert d'isoler l'origine du signal. La jeune femme explique alors à
ses compagnons à travers des calculs opérés par l'ordinateur
central que l'origine de la source provient de la minuscule planète
où s'est échoué un vaisseau extraterrestre. Cette scène, et les
étranges bruits émis par ce qui semble être une créature, apporte
un élément concret sur ce qui apparaît comme une forme de vie
extraterrestre s'étant écrasée sur la planète.
Une vingtaine de minutes
plus tard, et alors que Dallas et Lambert explorent la planète en
compagnie de Kane, ce dernier se retrouve nez à nez avec avec ce
qu'il identifie comme des œufs. Après avoir tenté de toucher l'un
d'entre eux et après avoir remarqué qu'une forme de vie les
enfermait, il dégaine tout naturellement son arme. C'est ce détail
qui n'apparaissait pas dans la version originale qui a été ajoutée
dans la director's cut.
Le troisième rajout
concerne une scène très intéressante située à environ
trente-huit minutes du début du film. Alors que Dallas et Ash
examinent le parasite accroché au visage de Kane, Parker, Brett et
Lambert assistent à la scène derrière une baie vitrée. Alors que
Parker s'interroge une première fois sur la possibilité de mettre le
corps de Kane en hibernation, Ripley fait son apparition, Lambert
profitant de l'occasion pour la gifler violemment, Ripley ayant plus
tôt refusé de faire entrer les trois membres de l'équipage qui
avaient exploré la planète et étaient revenus accompagné d'un
hôte indésirable.
Il faudra attendre
presque une demi-heure avant de trouver un nouvel ajout à cette
version director's cut
du film de Ridley Scott. Elle se situe au moment très précis où
Brett à la recherche du chat dont la présence dans les coursives du
vaisseau met à mal les recherches entreprises pour retrouver l'alien qui n'est jusqu'à maintenant apparu que sous la forme d'une
minuscule créature. D'une durée de vingt secondes supplémentaires,
on y découvre à deux reprises l'alien sous sa forme définitive
avant que le personnage de Brett y soit pour la première, et
malheureusement pour lui, dernière fois confronté. Un ajout qui
apparaît inutile et qui diminue quelque peu la puissance de la scène
durant laquelle apparaissait la créature dans le dos de Brett
puisque dans la version cinéma du film, elle surprenait autant le
spectateur que le personnage lui-même. Par contre, rallonger ce
passage de quelques plans supplémentaires accentue le climat de
cette scène parmi les plus angoissantes du film.
Ce passage est
directement suivi d'un autre ajout durant lequel Parker et Ripley
débarquent dans la pièce même où est tué Brett après qu'ils
l'aient entendu hurler. Scène éminemment importante et qui justifie
à elle seule l'explication de Parker face à ce qu'il a découvert
lorsqu'il explique aux autres avoir vu la créature. Ensuite, et alors que
tout le monde suppose que Dallas est mort après sa traque de la
créature dans les conduits d'aération, la réunion des rescapés se
terminait sur un échange de regards entre Ripley et Lambert (cette
dernière semblant jeter à la première un regard plein de mépris
et de peur), la version remontée montre Lambert suivre du regard
Ripley qui quitte la pièce sans dire un mot.
L'avant dernier rajout de
cette version director's cut concerne une longue scène
(d'environ une minute et quarante cinq secondes) durant laquelle
Ripley découvre une chambre à l'intérieur de laquelle sont
conservés encore en vie dans des cocons les corps de Brett et de
Dallas. Suppliant Ripley de le tuer, Dallas meurt dans les flammes.
Cette scène sera reprise (plagiée?) dans la suite signée James
Cameron, Aliens.
Le dernier plan quant à
lui se situe lors du passage dans lequel Ripley s'empare de la
navette pour fuir le Nostromo et l'alien qui l'habite. Alors que dans
la version originale la créature observait le chat durant quelques
courtes secondes, dans cette version, la scène est un peu plus
longue et se termine par la chute de la boite renfermant le félin.
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