Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 12 mars 2016

Soudain l’Été Dernier de Joseph L. Mankiewicz (1959)



Dans des conditions plus que précaires, le neuro-chirurgien Cukrowicz est le seul à pratiquer l'opération consistant à pratiquer une lobotomie sur les patients considérés comme incurables. Le Docteur Hockstader lui fait part des intentions d'une richissime veuve, Mrs Venable, d'apporter son soutien à l’hôpital public Lyons View à travers une contribution d'un million de dollars si le Docteur Cukrowicz accepte d'opérer sa nièce Catherine Holly, diagnostiquée démente.
Après avoir fait la connaissance de Mrs Venable dans sa luxueuse demeure, Cukrowicz accepte de recevoir à Lyons View la jeune malade mais doit d'abord l'étudier avant de prendre la moindre décision irrémédiable. Malgré l'insistance de Mrs Venable et des propres mères et frère de Catherine auxquels la riche femme a promis une très forte somme d'argent s'ils acceptent de contraindre Catherine de signer un document accordant qu'on l'opère, Cukrowicz affirme avoir besoin d'en savoir plus sur la personnalité de la jeune femme.

Bien que Catherine ait bien involontairement provoqué une agitation dans le quartier des hommes de l'hôpital de Lyons View, bien qu'elle ait, selon le Docteur Hockstader, tenté de s'enfuir, et bien qu'elle ait été jusqu'à tenter de se suicider, Cukrowicz continue de penser que la jeune femme n'est pas la démente que son entourage et que les spécialistes affirment être. Afin de dénouer toute cette affaire, le neuro-chirurgien décide de faire une expérience dans le jardin de l'immense demeure de Mrs Venable et de remonter jusqu'à l'été précédent, lorsqu'est mort le cousin de Catherine et fils de Mrs Venable...


Réalisé en 1959 par le cinéaste, producteur et scénariste Joseph L. Mankiewicz, Soudain l’Été Dernier fait partie de ces œuvres que l'on n'oublie jamais une fois qu'on les a vues. En ce qui me concerne (excusez-moi d'oser parler à la première personne), l'expérience fut vécue il y a bien une vingtaine d'années. Un soir, si je me souviens bien, lors d'un fameux ciné-club. Une expérience inédite aussi rare et inoubliable que lors de la diffusion d’œuvres aussi importantes que le Aguirre, La Colère de Dieu de Werner Herzog sur Arte ou du The Other de Robert Mulligan diffusé à l'époque sur l'ancien FR3 (aujourd'hui France 3).
Une œuvre aussi vénéneuse et éblouissante de beauté, interprétée par des acteurs et actrices américain majeurs à cette époque là. Si le film est tant bavard et ne se situe à l'échelle du temps et de l'espace que dans des conditions réduites, c'est parce qu'il s'inspire de la pièce de théâtre éponyme écrite par l'écrivain Tennessee Williams.

Katharine Hepburn dans le rôle d'une richissime veuve éprise de vengeance, très peu soucieuse d'une humanité dont elle fait peu cas et dont elle-même semble avoir perdu le sens depuis la mort tragique de son fils. L'actrice campe une femme perdue, d'une froideur absolue et rompue à l'exercice de la machination, outil dont elle fit les frais auprès d'un fils qui ne nous sera présenté qu'avec force description mais sans jamais nous dévoiler son visage. Seule la stature de l'actrice et sa présence inouïe devant l'écran pouvait faire naitre devant la caméra, le personnage de Mrs Venable. A ses côtés, l'acteur Montgomery Clift. Victime d'un tragique accident de voiture qui le défigurera à jamais malgré les nombreuses interventions chirurgicales, l'acteur retrouve Elizabeth Taylor avec laquelle il a déjà joué plusieurs fois au cinéma. Si Soudain l’Été Dernier demeure longtemps après une expérience que l'on n'oublie pas, c'est bien grâce à la présence de cette dernière. Elizabeth Taylor n'a jamais été aussi belle et émouvante. Dans un très beau noir et blanc et grâce à une photographie signée Jack Hildyard, Soudain l’Été Dernier revêt les atours d'un drame aussi énigmatique qu'inquiétant. Une œuvre qui ouvre des portes multiples jusqu'à l'extraordinaire révélation finale qui nous en apprend un peu plus sur ce qu'il est advenu du fils disparu.

On découvre une société dans laquelle certains sont prêts à payer le prix fort pour obtenir la vengeance souhaitée. On découvre même que derrière certains notables, il en existe prêt à sacrifier l'intégrité de leur prochain au profit d'une institution. Heureusement, le sujet n'étant pas exclusivement basé sur une quelconque satire sociale, le film demeure dans les rails du scénario original. Sans nos trois principaux interprètes, rien n'aurait sans doute jamais été pareil. Ils convainquent par la sobriété et la justesse de leur interprétation, la musique de Malcom Arnolds et Buxton Orr venant soutenir les passages les plus oppressant d'une œuvre qui demeurera comme un classique intemporel.

1 commentaire:

  1. Découvert au cours de "Introduction au langage cinématographique"... Autant "Pas de printemps pour Marnie" de Hitchcock, pourtant grand expert de psychanalyse, m'avait emmerdé, autant "Soudain" était fascinant.

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...