L'ancien footballeur
Brick Pollitt n'entretient guère de relation intime avec son épouse
Maggie depuis que son coéquipier et meilleur ami Skipper s'est
suicidé en se jetant par la fenêtre d'un hôtel. Le jour du drame,
Maggie était en compagnie de ce dernier, et depuis, Brick la rend
responsable de sa mort. Lorsque la famille toute entière se réunit
dans la villa familiale afin d'y souhaiter l'anniversaire de Big
Daddy, richissime patriarche qui ignore que la médecine l'a condamné
à mourir bientôt d'une tumeur, chacun règle ses comptes avec les
autres.
Seuls Maggie, Brick, son
frère Gooper, son épouse Maud et le docteur Baugh connaissent le
véritable état de Big Daddy. La mère des deux frères ignore à
quel point son époux est malade. Alors que Brick et Maggie n'ont
jamais eu d'enfants, Gooper et Maud, qui passent leur temps à épier
chacune des crises des premiers, ont bien l'intention de mettre la
main sur l'héritage que laissera derrière lui le patriarche. La
tâche est rude. Bien que perpétuellement saoul, Brick demeure pour
ses parents le préféré des deux fils Pollitt.
Lors d'un affrontement
entre Big Daddy et Brick, ce dernier apprend par mégarde que son
père n'en a plus pour longtemps. Dès lors, chacun va devoir
remettre en question son existence...
Un an avant Soudain
l’Été Dernier de Josepeh Mankiewicz, le cinéaste Richard
Brooks honorait déjà le talent de l'écrivain Tennessee Williams en
adaptant l'une des ses plus célèbres pièces, Cat on a Hot
Tin Roof (en France, La Chatte sur un Toit Brûlant).
On y retrouve déjà la magnifique Elizabeth Taylor qui semble ici
« s'entraîner » pour l'un de ses plus grands
rôles, celui de Martha dans le chef-d’œuvre de Mike Nichols, Qui
a Peur de Virginia Woolf ? qu'elle
interprétera quatre ans plus tard. Une fois encore, nous sommes face
à l'adaptation d'une pièce de théâtre et ce la se voit quelque
peu. Si le jeu des acteurs n'est pas aussi outré que sur une scène,
le lieu unique qui sert de décor (la demeure familiale) rappelle
parfois l’exiguïté de celle d'un théâtre.
Si
durant une bonne vingtaine de minutes le film peine à démarrer,
l'arrivée de la tribu
familiale amorce le rythme et les explications peuvent enfin
véritablement commencer. La Chatte sur un Toit
Brûlant
est un film sur le mensonge. Il parcourt cette œuvre de bout en
bout. Chacun y va de son hypocrisie. Entre Brick (le génial Paul
Newman) qui refuse de voir la vérité quant au décès de son
meilleur ami, Gooper (Jack Carson) et son épouse Maud (Madeleine
Sherwood) qui en font des tonnes afin de s'assurer la succession de
l'immense héritage du vieil homme mourant (Burl Ives), et le médecin
de famille (Larry Gates) qui tait la vérité sur la maladie de ce
dernier, l'amour a bien du mal à se frayer un chemin entre les
membres d'une famille au bord de la rupture.
Paul
Newman joue à la perfection ce rôle d'alcoolique déchiré par la
mort de son ami. Elizabeth Taylor est magnifique et bouleversante aux
côtés d'un époux qui la rejette et une famille qui lui rappelle
sans cesse qu'elle n'a pas d'enfants alors que la belle-sœur, cette
mégère insupportable manigançant avec son époux en a cinq. On
pourra soupçonner Richard Brooks d'avoir volontairement rendus
braillards les gosses du couple formé par Gooper et Maud, rendant
encore plus insupportable leur présence autour du personnage de
Maggie. Si La Chatte sur un Toit Brûlant
n'est pas aussi fort que certaines autres adaptations de Tennessee
Williams, il demeure quand même un très beau film, magistralement
interprété...
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