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lundi 30 novembre 2015

Vinyan de Fabrice du Welz (2008) - ★★★★★★★★☆☆



Je vais finir par croire que je n'ai aucun goût en matière de cinéma à force de lire tant de critiques en totale contradiction avec ce que je pense de telle ou telle œuvre cinématographique. La dernière en date est Vinyan du belge Fabrice du Welz qui décidément, me séduit de plus en plus. Calvaire, Colt 45, son dernier chef-d’œuvre Alléluia, et maintenant Vinyan, donc, sur lequel j'avais fait l'impasse à l'époque de sa sortie et que je me réjouis d'avoir enfin pu découvrir la nuit dernière. Maintenant, je sais pourquoi j'ai hésité tant d'années à le voir. Parce que sept ans auparavant, j'étais encore trop frileux face aux critiques des professionnels. Je n'assumais pas suffisamment encore d'aimer une œuvre qui pouvait au demeurant être conspuée par d'autres. Mais tout ceci faisant partie du passé et surtout, après avoir pu découvrir sa toute dernière œuvre, je n'ai plus aucun doute sur les qualités de cinéaste de Fabrice du Welz et encore moins sur celles de l'injustement boudé Vinyan.

Qu'avait donc en tête le belge lorsqu'il décida de se lancer dans cette histoire qui n'avait apparemment rien de commun avec son premier succès Calvaire ? Un film d'aventure, un drame introspectif dans une jungle touffue et étouffante. Deux jungles même. La première, urbaine nous montre une Thaïlande nocturne foisonnante et inquiétante. La vie est partout. Dans les restaurants, dans les artères bouchées par un grands nombres de véhicules à moteur. On sentirait presque la fumée se dégageant des pots d'échappement. Et puis, il y a ces ruelles sombres et insalubres au cœur desquelles nos deux héros vaillamment interprétés par Emmanuelle Béart et Rufus Sewell osent pénétrer avec l'espoir d'y trouver l'homme qui acceptera de s'enfoncer dans la jungle avec eux afin de retrouver leur fils disparu lors du tsunami en 2004. Cette seconde jungle éclipse la première et se révèle encore plus impressionnante, vidée de toute trace humaine ou presque.

Le spectateur vit au rythme de janet et Paul Belhmer. Comme eux, ils ressent l'angoissante vague de dépaysement qu'accentue le curieux manège des autochtones qui ont trouvé en ce couple désespéré une manne financière. On leur promet le miracle qu'il attendent mais c'est un cauchemar sans fin qui les attend. En ceci, Vinyan rejoint directement le propos de Calvaire. Tout comme Marc Stevens (l'excellent Laurent Lucas), les Belhmer tombent dans un traquenard et dans un univers qui leur est totalement étranger. Ici, le piège n'est pas uniquement personnifié par le visage d'un seul homme mais également par une forêt toute entière. Si nos héros désespèrent de retrouver leur fil et si pendant un temps le spectateur est en parfaite communion avec eux, il finit par se demander s'ils vont pouvoir ne serait-ce que se dépêtrer de cette situation dans laquelle ils s'embourbent de plus en plus à mesure qu'ils progressent vers l'inconnu.


La jungle de Vinyan, c'est un peu le bois de Calvaire à la puissance mille. Cette fois-ci, on a vraiment la trouille pour nos héros. Esthétiquement, le second long-métrage de Fabrice du Welz est d'une beauté lugubre et angoissante extraordinaire. Filmant la jungle comme personne, il confond réalité et cauchemar, nous perdant au même titre que ses personnages dans les méandres d'une végétation qui se referme sur nous comme sur eux. S'il est un calvaire prodigieusement mis en scène au cinéma, c'est bien celui que vivent les Belhmer. Emmanuelle Béart et Rufus Sewell plongent littéralement dans un abîme sans fond, le film ayant été tourné dans des conditions difficiles parfaitement retranscrites à l'écran. Vinyan est une expérience visuelle et sonore hors du commun. Ne vous laissez pas influencer par les avis négatifs qui malheureusement pullulent sur la toile. Le second film de Fabrice du Welz est une très belle réussite...

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