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lundi 27 juillet 2015

Il ne fait pas bon sortir dehors: Phase 7 de Nicolas Goldbart (2010) VS The Crazies de Breck Eisner (2010)



Pipi et Coco, jeune couple de marié attendant un enfant, fait des courses lorsque l'alerte est donnée. Un très dangereux virus a déjà décimé la population de plusieurs états d'Amérique et menace d'arriver jusqu'en Argentine. Une fois de retour chez eux, Pipi et Coco reçoivent un appel de l'un des membres de leur famille qui leur conseille d'allumer la télévision et d'écouter les informations. Le pays est désormais en Phase 7, niveau le plus élevé en cas d'alerte selon l'OMS. Les autorités préviennent les habitants de leur immeuble et sortir dehors leur est désormais interdit. Le quartier est bouclé et l'on communique à chacun un numéro de téléphone en cas de symptômes.
Ils ne sont pas plus d'une vingtaine à vivre dans cet immeuble, les chinois du dixième étant eux-mêmes absents. Dans cet univers qui depuis l'alerte ressemble à un huis-clos, chacun doit survivre à sa manière. Le voisin du dessous, Zanutto, est soupçonné de porter le virus. Guglierini et un autre tentent de s'approprier les biens du pauvre vieillard qui pourtant à de quoi se défendre contre toute intrusion. Quand à Coco, son unique but est de prendre soin de Pipi qui attend leur futur enfant. Pour cela, il peut compter sur Horacio, son voisin direct. Un homme très préventif qui vit avec sa fille et qui, tel un survivaliste paranoïaque a déjà tout prévu en cas de menace bactériologique...

Quel bol d'air frais que ce Phase 7 signé Nicolas Goldbart dont c'est ici le premier long-métrage. Ce petit film qui ne paie pas de mine est un petit bijou qui mêle savamment humour et anticipation. L'intégralité du film se déroulant dans le cadre d'un immeuble moderne encore peu habité, on pense immédiatement à Rec de Jaume Balaguero et Paco Plaza. Surtout lors de la visite des autorités au bas de l'immeuble. C'est presque du copier-coller, mais la suite, heureusement, nous rassure. Car de point commun, les deux œuvres n'en partage aucun autre.

Ici, pas de voisins victimes d'un virus et sombrant dans la démence. Ou si peu. En tout cas, pas à cause de la maladie mais plutôt des convoitises. Phase 7 n'est pas non plus un film d'horreur, et même si quelques scènes gratinées peuvent laisser penser le contraire, on est bien devant une comédie. Quelques gags sont peut-être un petit peu lourds à digérer, la majeure partie d'entre eux font sourire, et même parfois, beaucoup rire. Les trois principaux interprètes insufflent à l’œuvre de Nicolas Goldbart une énergie qui fait plaisir à voir. Les petites engueulades de couples entre Coco (Daniel Hendler) et Pipi (Jazmin Stuart) rappellerons sans doute à certains la série diffusée sur M Scènes de Ménages, mais pour le reste, le cinéaste parvient à maintenir une jolie tension autour d'un immeuble et de ses seuls locataires.

Des habitants qui vont d'ailleurs très vite prendre des décisions qui leurs seront fatales. Explosions et fusillades en tous genres sont au rendez-vous de cette folle épopée qui rappelle parfois les changements brusques de ton des œuvres de Alex de la Iglesia (Mes Chers Voisins). Impossible de s'ennuyer devant cette œuvre qui nous vient d'Argentine donc. Les répliques drôles fusent par dizaines, soulignant des situations parfois irrésistibles (le reflet dans le miroir). Le film se permet même quelques incartades un peu plus graves mais très vite effacées par l'avalanche de gags qui prennent ensuite la relève. Osons-le dire, Phase 7 est un petit chef-d’œuvre d'humour noir sur fond de décor post-apocalyptique...

Concernant The Crazies, autant le dire tout de suite. Ce remake d'un film de George Romero portant le même nom et déjà considéré à l'époque comme le brouillon de son futur Dawn of the Dead, n'a franchement rien de folichon à nous conter. Des films comme celui de Breck Eisner, on en a déjà vu quelques-uns. Un virus, des hommes et des femmes qui tombent malades et deviennent agressifs au point de tuer tous ceux qui se trouvent sur leur chemin. L'armée qui s'en mêle et parquent tous ceux qui montrent des signes avant-coureurs, ça ne vous rappelle rien ? Oui, il y a du 28 Jours Plus Tard et du Rec dans cette petite œuvre qui fait tout ce qu'elle peut pour nous divertir.

Trop classique dans le fond et dans la forme, The Crazies ressemble trop à ceux dont il s'inspire. On a même déjà vu mieux à la télé, c'est pour dire. Les effets-spéciaux ne sont pourtant pas si mauvais et le rythme est soutenu. Si l’œuvre originale ne cassait déjà pas des briques, elle possédait un charme assez particulier que l'on ne retrouve pas ici. La bande-son est d'une platitude extraordinaire et l'on se fiche absolument du sort des personnages. C'est dur, oui, mais lorsque l'on a le choix, mieu vaut se tourner vers des valeurs sûres.

C'est dommage car le décor de la ville dévastée, la loi martiale instaurée et les rôdeurs qui guettent leurs proies pour s'en servir de cibles pendant que les malades se multiplient et que l'armée apparaît comme un danger aussi réaliste que le virus qui étale son pouvoir, auraient pu donner un résultat à la mesure des ambitions du réalisateur. Malheureusement pour nous, il se repose sur des valeurs acquises depuis bien longtemps. Mais merde, quoi ! Un peu d'originalité n'aurait fait de mal à personne.

Que ceux qui n'aimaient déjà pas l'original se rassurent. Malgré tout, le film de Breck Eisner n'est pas le navet qu'il semble être ici. Il parviendra sans mal à en contenter plus d'un. Ici, on s'est ennuyé ferme !


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