Pipi et Coco, jeune
couple de marié attendant un enfant, fait des courses lorsque
l'alerte est donnée. Un très dangereux virus a déjà décimé la
population de plusieurs états d'Amérique et menace d'arriver
jusqu'en Argentine. Une fois de retour chez eux, Pipi et Coco
reçoivent un appel de l'un des membres de leur famille qui leur
conseille d'allumer la télévision et d'écouter les informations.
Le pays est désormais en Phase 7, niveau le plus élevé en cas
d'alerte selon l'OMS. Les autorités préviennent les habitants de
leur immeuble et sortir dehors leur est désormais interdit. Le
quartier est bouclé et l'on communique à chacun un numéro de
téléphone en cas de symptômes.
Ils ne sont pas plus
d'une vingtaine à vivre dans cet immeuble, les chinois du dixième
étant eux-mêmes absents. Dans cet univers qui depuis l'alerte
ressemble à un huis-clos, chacun doit survivre à sa manière. Le
voisin du dessous, Zanutto, est soupçonné de porter le virus.
Guglierini et un autre tentent de s'approprier les biens du pauvre
vieillard qui pourtant à de quoi se défendre contre toute
intrusion. Quand à Coco, son unique but est de prendre soin de Pipi
qui attend leur futur enfant. Pour cela, il peut compter sur Horacio,
son voisin direct. Un homme très préventif qui vit avec sa fille et
qui, tel un survivaliste paranoïaque a déjà tout prévu en cas de
menace bactériologique...
Quel bol d'air frais que
ce Phase 7 signé Nicolas Goldbart dont c'est ici le
premier long-métrage. Ce petit film qui ne paie pas de mine est un
petit bijou qui mêle savamment humour et anticipation. L'intégralité
du film se déroulant dans le cadre d'un immeuble moderne encore peu
habité, on pense immédiatement à Rec
de Jaume Balaguero et Paco Plaza. Surtout lors de la visite des
autorités au bas de l'immeuble. C'est presque du copier-coller, mais
la suite, heureusement, nous rassure. Car de point commun, les deux
œuvres n'en partage aucun autre.
Ici, pas de voisins
victimes d'un virus et sombrant dans la démence. Ou si peu. En tout
cas, pas à cause de la maladie mais plutôt des convoitises. Phase
7 n'est pas non plus un film d'horreur, et même si quelques
scènes gratinées peuvent laisser penser le contraire, on est bien
devant une comédie. Quelques gags sont peut-être un petit peu
lourds à digérer, la majeure partie d'entre eux font sourire, et
même parfois, beaucoup rire. Les trois principaux interprètes
insufflent à l’œuvre de Nicolas Goldbart une énergie qui fait
plaisir à voir. Les petites engueulades de couples entre Coco
(Daniel Hendler) et Pipi (Jazmin Stuart) rappellerons sans doute à
certains la série diffusée sur M Scènes de Ménages,
mais pour le reste, le cinéaste parvient à maintenir une jolie
tension autour d'un immeuble et de ses seuls locataires.
Des
habitants qui vont d'ailleurs très vite prendre des décisions qui
leurs seront fatales. Explosions et fusillades en tous genres sont au
rendez-vous de cette folle épopée qui rappelle parfois les
changements brusques de ton des œuvres de Alex de la Iglesia (Mes
Chers Voisins).
Impossible de s'ennuyer devant cette œuvre qui nous vient
d'Argentine donc. Les répliques drôles fusent par dizaines,
soulignant des situations parfois irrésistibles (le reflet dans le
miroir). Le film se permet même quelques incartades un peu plus
graves mais très vite effacées par l'avalanche de gags qui prennent
ensuite la relève. Osons-le dire, Phase 7 est un petit chef-d’œuvre
d'humour noir sur fond de décor post-apocalyptique...
Concernant
The Crazies,
autant le dire tout de suite. Ce remake d'un film de George Romero
portant le même nom et déjà considéré à l'époque comme le
brouillon de son futur Dawn of the Dead, n'a
franchement rien de folichon à nous conter. Des films comme celui de
Breck Eisner, on en a déjà vu quelques-uns. Un virus, des hommes et
des femmes qui tombent malades et deviennent agressifs au point de
tuer tous ceux qui se trouvent sur leur chemin. L'armée qui s'en
mêle et parquent tous ceux qui montrent des signes avant-coureurs,
ça ne vous rappelle rien ? Oui, il y a du 28
Jours Plus Tard
et du Rec
dans cette petite œuvre qui fait tout ce qu'elle peut pour nous
divertir.
Trop
classique dans le fond et dans la forme, The
Crazies
ressemble trop à ceux dont il s'inspire. On a même déjà vu mieux
à la télé, c'est pour dire. Les effets-spéciaux ne sont pourtant
pas si mauvais et le rythme est soutenu. Si l’œuvre originale ne
cassait déjà pas des briques, elle possédait un charme assez
particulier que l'on ne retrouve pas ici. La bande-son est d'une
platitude extraordinaire et l'on se fiche absolument du sort des
personnages. C'est dur, oui, mais lorsque l'on a le choix, mieu vaut
se tourner vers des valeurs sûres.
C'est
dommage car le décor de la ville dévastée, la loi martiale
instaurée et les rôdeurs qui guettent leurs proies pour s'en servir
de cibles pendant que les malades se multiplient et que l'armée
apparaît comme un danger aussi réaliste que le virus qui étale son
pouvoir, auraient pu donner un résultat à la mesure des ambitions
du réalisateur. Malheureusement pour nous, il se repose sur des
valeurs acquises depuis bien longtemps. Mais merde, quoi ! Un
peu d'originalité n'aurait fait de mal à personne.
Que
ceux qui n'aimaient déjà pas l'original se rassurent. Malgré tout,
le film de Breck Eisner n'est pas le navet qu'il semble être ici.
Il parviendra sans mal à en contenter plus d'un. Ici, on s'est
ennuyé ferme !
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