Montag le Magnifique est
un magicien hors du commun. Pour assouvir la soif de sang du public
qui se presse et vient chaque jour le voir exécuter ses tours de
magie, il prends dans le public des volontaires du sexe féminin.
Chacune de ses représentations laisse un souvenir impérissable. Ce
qui le différencie de ses homologues, c'est le caractère
particulier de ses tours. Devant un public médusé, il décapite,
éventre et perfore des volontaires totalement sous son emprise.
Pourtant, malgré le réalisme des séances, celles- ci finissent
toujours par redescendre de scène en vie et sans la moindre
égratignure. Sauf qu'elles sont chaque fois retrouvées mortes plus
tard dans les mêmes conditions que lors des représentations de
Montag.
La présentatrice Sherry
Carson et son fiancé le journaliste Jack font un soir partie des
spectateurs. Éblouie, la jeune femme désire inviter le magicien à
l'émission qu'elle présente. Essuyant un refus, elle s'apprête à
quitter la loge de Montag lorsqu'un signe lui fait changer d'avis. Il
accepte finalement la proposition de Sherry. Lorsqu'une première
victime est retrouvée éventrée dans un restaurant, le lien entre
ce drame et sa participation au spectacle du magicien est vite faite
par Jack et Sherry. Ils en parle à la police qui pense qu'ils 'agit
peut-être d'un tueur qui imite le magicien aprè chacune de ses
représentations. Sherry et Jack mènent alors leur propre enquête...
Plus que tout ce qu'il a
produit jusqu'ici, The Wizard Of Gore est sans doute le
plus marquant des films du cinéaste Herschell Gordon Lewis. Non pas
que le film se hisse parmi les chefs-d’œuvre du genre, loin de là,
mais le soin que le réalisateur a apporté à son film semble un peu
plus important que par le passé. Il ne se contente pas ici d'une
vulgaire pièce à la décoration minimaliste pour centrer
l'intégralité de l'action mais ouvre un espace plus large à ses
personnages. Une salle de spectacle, un restaurant, un commissariat
et les locaux d'un journal servent de lieux dans lesquels une masse
plus importante de figurants circulent, donnant ainsi plus de vie à
son œuvre.
L'intrigue s'inspire tout
d'abord du Grand-Guignol avant de tenter de plonger non seulement
l'assistance de Montag mais aussi et surtout, nous, les
téléspectateur, dans un semblant de rêve hypnotique. Montag nous
pose d'ailleurs la question lui-même : « Tout ceci
fait partie d'un long rêve duquel vous allez vous réveiller. Et
vous découvrirez le monde tel qu'il est réellement ».
Nous aimerions bien y
croire sauf que le jeu des acteurs sonne si faux que l'on n'y croit
pas un seul instant. Pourtant, à force de se coltiner les films
d'Herschell Gordon Lewis, et à mesure que l'on s'habitue à son
style médiocre, on finit par s'y accoutumer au point d'y trouver des
qualités à coté desquelles nous serions passés en d'autres
circonstances.
Les effets-spéciaux,
même s'ils ne sont pas toujours convainquant arriveront peut-être à
en écœurer certains. La cène de la presse est, avouons-le,
particulièrement efficace. Herschell Gordon Lewis monte son film
d'une manière toute particulière, laissant présager des intentions
de son personnage principal. Sauf qu'à laisser le spectateur dans le
flou, tout ceci ressemble à une série d'erreurs de montage. Quand
aux questions que se pose le personnage de Sherry Carson à la fin du
film, nous aimerions nous aussi en avoir les réponses. The
Wizard Of Gore se laisse regarder sans déplaisir et avec cet
œil quelque peu « pervers » dont parle Montag au
début du film...
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