Florya, jeune adolescent vivant avec sa mère et ses deux sœurs dans un petit village de Biélorussie, rêve de partir à la guerre comme le font tous ceux de son age. Alors que sa mère tente de le convaincre de rester avec sa famille, deux soldats viennent chercher le jeune garçon. Emmené au cœur d'une forêt où sont déjà regroupés plusieurs dizaines de résistants à l'invasion allemande, Florya va apprendre à vivre aux cotés de ceux qui vont désormais remplacer sa famille. Et notamment Kosach, le chef de la résistance ainsi que la très jeune et très jolie Glasha. Cette dernière d'ailleurs, alors que la compagnie se met en marche vers le front, abandonnant derrière elle Florya, va devenir la compagne d'infortune du jeune soldat.
Seuls, les deux adolescents vont essuyer des bombardements qui finiront par les chasser de la forêt où ils se cachent, à l'abri de l'ennemi. Après être retournés dans le petit village où vivait la famille de Florya pour s'y cacher, lui et Glasha réalisent que plus une âme n'y vit. Glasha constate surtout, alors qu'elle et Florya fuient vers une ile sur laquelle ce dernier semble être certain de retrouver les siens, que le village tout entier a été mis à feu et à sang.
Lorsqu'elle tente d'expliquer à son compagnon qu'il ne retrouvera jamais sa mère et ses deux sœurs vivantes, ce dernier parait devenir fou et jette la jeune femme dans le marais qui jouxte l'ile. Alors qu'il semble avoir de très mauvaises intentions envers elle, un homme vient à l'aide de Glasha. Un soldat qui va les escorter tous les deux jusqu'au groupe de résistants qui les a abandonnés plus tôt dans la forêt...
" Requiem Pour Un Massacre " fait partie de ces films que l'on n'oublie pas. Pas seulement parce qu'il témoigne d'un passé historique abominable mais simplement parce qu'en tant qu’œuvre cinématographique, il est de ceux qui ont apporté une nouvelle pierre a cet immense édifice qu'est le septième art. Un film-monstre comme ont pu l'être certaines œuvres comme " Les Diables " de Ken Russel en son temps. Alors que la première demi-heure offre un déroulement somme toute assez classique, la suite démontre à quel point le son et l'image ne peuvent s'imposer l'un sans l'autre. Durant le reste du long métrage, le travail accomplit sur la bande son est absolument remarquable.
Mélange d'extraits d’œuvres obscures, de cris d'enfants, de bombardements et de nappes angoissantes, le film mêle une certaine poésie morbide à la quête du jeune garçon dont l'aventure sera émaillée de visions cauchemardesques. Le passage dans la forêt, alors que des bombardements (superbement mis en scène) viennent d'être commis par un avion allemand, est à l'image de ce qui sera étalé à l'écran jusqu'au générique de fin. Derrière un sujet grave, au cœur de scènes particulièrement dures, la poésie qui se dégage de certains plans est remarquable. L'angoisse sourde plus de l'ambiance sonore que des scènes à proprement parler.
Le "Massacre" du titre nous est montré sans la moindre précaution dans la dernière partie du film. Durant plus de quarante minutes, on assiste éberlués à l'extermination pure et simple d'un village biélorusse. Et tout cela, à travers le saisissant regard de Florya. Si tous les acteurs sont excellents, la palme revient malgré tout à l'acteur principal Alexei Kravtchenko qui campe justement le rôle de ce jeune garçon. C'est à un ballet sordide auquel on est conviés. On ne compte plus les humiliations et les meurtres auxquels on assiste. Ici pas de héros sur qui compter pour sauver les âmes en peine. Pas de salut pour ces centaines d'hommes et de femmes que les allemands considéraient comme faisant partie d'une race inférieure.
Même si l'on est hermétique au genre. Même si le sujet finit par agacer ceux qui préféreraient que l'on ne revienne plus dessus. Même si la peur d'assister à des crimes abominables que l'on sait historiques rebute certains. Il est indispensable de prendre son courage à deux mains et de se lancer dans cette expérience ultime. Ne serait-ce que d'un point de vue cinématographique...
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