Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


lundi 7 octobre 2024

Apartment A7 de Natalie Erika James (2024) - ★★★★★★☆☆☆☆

 



 

 

D'une part, je m'étais promis de ne pas le voir : promesse non tenue...

D'autre part, j'aurais mieux fait de le regarder en VO vu qu'en la personne de la doubleuse Françoise Pavy, le personnage de Minnie Castevet (ici incarnée par Dianne Wiest) a l'air d'avoir été doublée par un vieux travesti du Bois de Boulogne...


Remontons un peu dans le temps, jusqu'aux origines du premier long-métrage réalisé par Roman Polanski en 1968. Adaptation du roman éponyme d'Ira Levin écrit quant à lui un an auparavant et dans lequel une jeune femme du nom de Rosemary Woodhouse incarnée à l'écran par Mia Farrow et son époux Guy (John Cassavetes) s'installaient dans un luxueux appartement d'un immeuble new-yorkais pour y faire notamment la connaissance de Minnie et Roman Castevet (Ruth Gordon et Sidney Blackmer). Un charmant couple de personnes âgées qui va très vite prendre soin de la jeune femme jusqu'à l'arrivée de son premier enfant. Dans ce classique du cinéma d'épouvante s'inscrivant en seconde place derrière Répulsion en 1965 et Le locataire en 1976 au sein de la trilogie des ''Appartements'', Roman Polanski abordait des thématiques aussi puissantes que le désir d'être mère, l'enfermement, les pathologies liées à la grossesse, le viol ou l'asservissement. Œuvre remarquable mêlant drame et fantastique, Mia Farrow y incarnait une Rosemary seule face à ses doutes et à des voisins sans doute trop persistants à vouloir lui apporter leur soutien pour être tout à fait honnêtes... Cultivant le soupçon jusqu'au dernier instant, laissant planer un doute dans un climat de tension et de paranoïa permanentes jusqu'à rendre l'expérience terriblement étouffante, l'année où sortira le troisième volet de la trilogie, l'américain Stan O'Steene se risquera à une suite en tournant un téléfilm intitulé Look What's Happened to Rosemary's Baby qui contrairement à ce que l'on aurait pu supposer alors, n'est pas l'adaptation de la suite du roman intitulé Son of Rosemary mais reposait sur un scénario écrit par le romancier lui-même ainsi que par Anthony Wilson. Sortant ''étrangement'' la même année qu'un autre classique (La malédiction de Richard Donner), ce qui peut expliquer la production de ce téléfilm, Look What's Happened to Rosemary's Baby aborde l'existence d'Adrian, le fils de Rosemay alors qu'il a huit ans... Cinquante-quatre ans après le long-métrage de Roman Polanski débarquait le 27 septembre dernier sur la plate-forme Paramount+ une nouvelle itération du mythe avec ce que l'on a coutume d'appeler une préquelle. Second long-métrage de la réalisatrice Natalie Erika James quatre ans après Relic en 2020 et dont on sent parfois le message Post-#MeToo ravager quelques passages de son nouveau film, on se demande d'emblée à qui peut bien s'adresser Apartment 7A.


On recommence ici tout depuis le début en invoquant ce qui semble-t-il se serait produit avant que Rosemary et son époux ne viennent s'installer dans leur luxueux appartement du Bradford, à New-York. Qui donc est visé ? La vieille garde qui découvrit le chef-d’œuvre de Roman Polanski à l'époque de sa sortie ou bien ce tout nouveau public sevré aux productions Blumhouse et consorts ? La réponse est presque évidente puisque les plus anciens d'entre nous, sans nier que le film de la réalisatrice soit doté de quelques qualités, n'y verront qu'une resucée parfois bien maladroite et beaucoup trop démonstrative. Sans l'élégance de style du réalisateur franco-polonais mais avec la lourdeur toute américaine qui préfère prendre son public par la main, la conclusion est si évidente dans son immédiateté que seuls les plus jeunes qui ne connaissent pas encore Rosemary's Baby pourront éventuellement se poser des questions quant à la réalité ou non de ce qui se produit autour de la nouvelle héroïne, une danseuse promise à une grande carrière du nom de Terry Gionoffrio qu'interprète l'actrice Julia Garner. Indépendamment du fait qu'il s'agisse ici d'une préquelle (pour ne pas dire d'une œuvre profitant de la prestigieuse image de son modèle pour s'attirer les faveurs du public), Apartment 7A est une proposition qui n'est peut-être que très rarement séduisante mais qui a au moins l'avantage de divertir. Ce qui en revanche est clair ici, c'est qu'il ne faudra surtout pas compter sur le climat d'oppression que vécurent les soixante-huitards à l'époque de Rosemary's Baby. Ici, l'effroi tente de s'installer à travers des séquences répétitives et grossières ponctuées par d'habituels Jumpscares sans que cela ne fonctionne pour autant. Julia Garner a beau avoir du talent, le récit rame et tourne en boucle, furetant même parfois vaguement avec le remake du classique de Dario Argento, Suspiria, signé de Luca Guadagnino en 2018 ou vers la comédies musicale !!! Pour autant, si le long-métrage de Natalie Erika James semble vouloir attirer les nouvelles générations, les plus anciens ne pourront certainement demeurés indifférents devant ce final évoquant l’œuvre originale. L'apport de la superbe et obsédante berceuse composée à l'époque par le pianiste polonais Krzysztof Komeda ne fait que davantage regretter l'existence de cette nouvelle mouture tout en donnant une furieuse envie de se replonger dans celle de Roman Polanski...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...