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mercredi 8 novembre 2023

Cold Ground de Fabien Delage (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Comme beaucoup avant lui, le réalisateur (canadien ? Français ?) Fabien Delage a débuté sa carrière de cinéaste en passant par le court-métrage avant de passer au format long quelques années plus tard. Pratiquement dix ans après ses débuts en 2007, il tournera le documenteur La rage du démon avant de réaliser en 2017, son premier vrai long-métrage intitulé Cold Ground. Ce dernier verse dans l'horreur, l'épouvante et peut-être même un peu de fantastique même si l'origine des créatures qui s'en prendront aux protagonistes lors de leurs aventures n'est pas très précise et demeure donc à déterminer. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le Found-Footage francophone n'est pas une denrée véritablement rare car bien que le genre possède des codes spécifiques, nous pouvions déjà en retrouver certaines bases dès les années cinquante du siècle dernier à travers l'hyper-novatisme, un mouvement artistique créé au milieu des années quarante par le poète, dramaturge, romancier et cinéaste français Isidore Isou. On pourra ensuite rapprocher du style documentaire de la plupart des œuvres s'inscrivant dans le genre Found-Footage, des expériences cinématographiques telles que C'est arrivé près de chez vous des réalisateurs belges Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde. Car si leur film s'éloigne du concept originel reposant strictement sur l'utilisation d'une bande vidéo retrouvée puis projetée au sein d'un récit, le film culte du trio s'employait quant à lui en 1992 à projeter quasiment en temps réel les faits et gestes d'un tueur en série d'origine belge (premier grand rôle pour Benoît Poelvoorde qui y incarnait le personnage principal, Benoît Pappaert).


Avec Cold Ground l'on se projette un quart de siècle plus tard alors qu'avant lui, des légions de cinéastes proposèrent leur vision du genre. Si beaucoup continuent de s'extasier devant le ''mythique'' Projet Blair Witch de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez, n'oublions pas que sous sa forme la plus pure, celle qui repose sur des codes préétablis, le véritable premier Found-Footage est selon beaucoup de cinéphiles avertis, le cultissime Cannibal Holocaust du réalisateur italien Ruggero Deodato qui lui, date de 1980. Sous couvert de nous faire découvrir ce qui a pu arriver à une expédition partie enquêter sur une série de mutilations animales à la frontière franco-suisse, Fabien Delage propose rien moins que la version francophone du Projet Blair Witch. Car si l'intrigue se déroule dans un décor enneigé, il est difficile d'ignorer les liens qui existent entre l'un et l'autre des longs-métrages. Filmé dans les Alpes, Cold Ground a l'intelligence de mêler non seulement le film d'horreur à certaines légendes mais aussi aux dangers qui subsistent vis à vis du climat au sein duquel vont évoluer les différents personnages. Acteur et metteur en scène de théâtre, Fabrice Pierre y incarne notamment le personnage de Daniel et insuffle au long-métrage un réalisme qui fait du bien au genre. Car il faut bien comprendre que le Found-Footage n'est pas toujours en mesure de rendre concrets les événements qui se produisent au sein de telle ou telle œuvre cinématographique. Le comédien parvient sans mal et avec un naturel proprement désarçonnant à faire passer ce qui au fond n'est que le jeu d'un interprète au sein d'un film pour un authentique guide chargé d'emmener une poignée d'individus jusqu'à une station de recherches scientifiques située au sommet d'une montagne enneigée.


La qualité de jeu de Fabrice Pierre est telle que la disparition de son personnage lors d'une avalanche aura de lourdes conséquences sur la suite de l'aventure. Non pas que Cold Ground perde la totalité de son intérêt (les fans de Massacre à la tronçonneuse loueront notamment les talents de Scream Queen de l'actrice Gala Besson, laquelle aligne ses cordes vocales sur celles de l'américaine Marilyn Burns) mais tout ne sera plus vraiment pareil par la suite. Situant son action en 1976, le récit contraint le réalisateur et scénariste à faire usage de filtres afin de modifier l'aspect visuel de son film. Le résultat, sans être transcendant, est plutôt efficace. Là où Fabien Delage parvient à semer le doute dans l'esprit du spectateur se situe lors de l'évocation d'un authentique fait divers qui en 1967 défraya la chronique ''ufologique''. En effet, un homme du nom de Berle Lewis qui dans les années soixante avait acheté une jeune pouliche du nom de Lady la retrouva quelques années plus tard, atrocement mutilée alors que de nombreux signalements d'ovnis se produisaient à l'époque dans la région. Mais en dépit de cette évocation et de la présence d'une station de recherches scientifiques, les amateurs de science-fiction et de créatures venues de l'espace risquent en fin de projection de repartir une main devant, une main derrière. Ici, rien de typiquement surnaturel ou d'origine propre à nourrir l'imaginaire des amateurs de science-fiction. Au mieux, une bête poilue que le cinéaste filmera de manière saccadée histoire de n'en point trop divulguer sur ses origines. Inutile également d'espérer avoir la moindre réponse puisque tout comme nombre de Found-Footage, celui-ci se termine de manière radicale et abrupte. Au final, Cold Ground est relativement efficace, bien que parfois redondant dans sa dernière partie. Bref, un digne successeur francophone du classique de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez...

 

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