Comme le veut la
tradition chaque fin d'année, je parle de celle que j'honore
toujours avec un luxe de dégoût, Aujourd'hui sera consacré à ce
vieux pervers tout de rouge vêtu qui prend sur ses genoux de jeunes
enfants sans que jamais aucun parent ne s'en soucie. Encore un film
d'horreur me direz-vous ? Et pourquoi pas, vous répondrais-je.
De toute manière, à force de trimballer son costume vermillon,
Saint Nicolas a fini par voir éclore des dizaines de longs-métrages
horrifiques plus ou moins réussis depuis, il me semble, le milieu
des années quatre-vingt. C'est surtout qu'il s'agit à cette
occasion d'oublier toutes ces merdes un peu trop sucrée mises à
disposition de nos chères têtes blondes qui ont bien compris
qu'avoir été gentils ou non durant les trois-cent soixante quatre
jours précédents ne changera pas le fait qu'ils auront tout de même
droit à leurs cadeaux de noël high-tech cette année encore.
De loin, enfermé dans ma
caverne, entouré de milliers de films, magasines, bouquins, disques
et de souvenirs de celui qui malheureusement m'aura quitté avant ses
dix-neuf ans, je vous souhaites à toutes et tous un bon réveillon.
Pensez à bien ingurgiter alcool, foie gras, huître, dinde fourrée
(quelle que soit la façon dont vous avez choisi de l'honorer), et bûche
de Noël car bientôt, une nouvelle année va débuter. D'ici là, je le
répète, BON RÉVEILLON !!!
Quant à moi, je vous
laisse avec cet article consacré au film de David del Rio, Sick
for Toys,
qui même si son titre ne le laisse pas forcément envisager dès le
départ à bien un rapport avec l'orgie à laquelle nous nous
apprêtons tous à participer, seuls, en couple, ou en famille la soirée à venir...
Contrairement à
l'intrigante affiche qui laisse supposer que la Mère Noël sortira
de sa tanière une seringue à la main, vous ne verrez du célèbre
complet rouge de son époux que le chapeau. Quant à la seringue, de
mémoire, il ne me semble pas que la jolie, mais néanmoins
totalement perchée, Emilia ait eu l'occasion d'en avoir une en main.
Son frère, oui, le tout aussi dément Edward avec lequel cette jeune
femme vit aussi loin que remonte sa mémoire, dans cette même
demeure dans laquelle, depuis la mort de leurs deux parents, frère
et sœur ont subit des viols répétés de la part de leur oncle
depuis disparu. Fasciné par l'action de certains médicaments,
Edward les a étudié et s'est rendu compte que certains d'entre eux
permettaient d'aborder la vie de façon différente. C'est ainsi que,
dès les douze ans de sa sœur, Edward a pris pour habitude de lui faire
prendre des drogues. Une consommation si importante à laquelle
participe depuis des années le grand frère d'Emilia et qui a pour
conséquences de les avoir totalement dévié du monde réel.
C'est ainsi que chaque,
année, au moment de fêter Noël, Edward offre à sa sœur un cadeau
très particulier. Un homme-jouet avec lequel elle s'amusera jusqu'à ce
qu'Edward estime qu'il est cassé. Et cette année, Emilia a de la
chance car elle aura droit à deux cadeaux. D'abord Jason, disparu
depuis quatre jours, qui persuadé que sa rencontre avec la jeune
femme allait se terminer dans un lit a été drogué par son frère. Et Roy, l'ami
de Jason, qui a son tour tombe dans le piège de ce couple infernal.
Pour son premier
long-métrage, le cinéaste David del Rio (dont le nouveau film Road
Head
est actuellement en phase de pré-production) invite le spectateur à
participer aux préparatifs de Noël d'un couple de frère et sœur
comptant comme parmi les plus dérangé de l'histoire du cinéma. En
choisissant Camille Montgomery et Jon Paul Burkhart, le cinéaste
parvient à retenir l'attention du spectateur. Dans le jeu, mais
aussi et surtout dans le regard de ses deux principaux interprètes,
David del Rio parvient à retranscrire la folie de ses personnages au
lourd passé ne vivant plus que l'un pour l'autre. Lui en frère
protecteur et elle en cadette immature. Un couple aussi sordide que
touchant dont l'existence emprunte de solitude (ils n'ont pas d'amis
et ne reçoivent généralement personne chez eux) ne laisse pas
indifférent. Les personnages incarnés par Justin Xavier et David
Gunning qui campent tous les deux les doubles rôles d'amis et
victimes du duo s'avèrent quel que peu insignifiants. Une
caractérisation mal dosée qui provoque une certaine indifférence
lorsqu'ils passent de vie à trépas. La vraie performance se situe
donc entre le personnage enfantin et psychotique incarné par
Camille Montgomery et celui tout aussi inquiétant interprété par
Jon Paul Burkhart dont le regard à lui seul fout la trouille.
Dans
un décor de Noël en total décalage avec les événements qui vont
se produire, Sick for Toys
se révèle parfois vraiment dérangeant même si l'esthétique un
peu trop léchée de l'ensemble vient un peu gâcher le tableau.
David del Rio nous convie à un nouveau cauchemar américain. De ces
familles vivant recluses et cachant de sombres secrets. Une œuvre
perfectible mais laissant espérer un avenir prometteur à son
auteur...
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