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mercredi 28 novembre 2018

The Predator de Shane Black (2018) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Démystification. Le genre de terme qui tombe à pic lorsque l'on n'a aucune autre prétention que de déshonorer une franchise qui battait pourtant déjà, sacrément de l'aile. Déshonneur ? Trahison, oui. Et de plus, orchestrée par l'un des interprètes de l’œuvre originale. Le maître John McTiernan trahi par l'un de ses apôtres, lequel chie littéralement sur la tête des fans de la première heure en osant une relecture totalement ringarde, déjà dépassée alors même que le film n'a que quelques mois. Fallait oser. Oser s'en prendre au mythique Predator de 1987. Surtout qu'après John McTiernan, d'autres s'y étaient déjà risqués. Deux suites, dont la première réévaluée à la hausse depuis sa sortie (je me souviens qu'à l'époque beaucoup la méprisaient), et la seconde, plus fidèle au mythe que ne le sera The Predator de Shane Black en 2018. Et je ne parle même pas des deux immondes crossover sortis respectivement en 2004 pour Aliens vs. Predator et 2007 pour Aliens vs. Predator : Requiem. Si la cuvée 2018 a des allures de nanars post-eighties, c'est peut-être aussi parce que le réalisateur et scénariste Fred Dekker (Night of the Creeps) a participé à l'écriture auprès de Shane Black ? Quant à ce dernier, si l'on parcours la liste des longs-métrages qu'il a lui-même réalisé, la présence de Iron Man 3 explique sans doute pourquoi son dernier film ressemble à une œuvre bâtarde tentant d'incorporer l'une des créatures extraterrestres les plus séduisantes de l'histoire du cinéma dans un univers flirtant avec les blockbusters du plus mauvais goût. Non pas que Iron Man 3 soit un mauvais film, bien au contraire, mais certaines hybridations sont vouées à l'échec.

D'une fadeur qui confine à la supercherie, The Predator est, de tous ceux qui l'ont précédé, crossovers compris, sans doute celui qui s'éloigne le plus de la franchise. La célèbre créature aux dreadlocks n'en devient plus qu'un prétexte pour attirer les foules dans les salles obscures. Des quadra-quinquagénaires qui se bousculèrent à l'époque (en 1987) pour s'asseoir aux meilleures places, jusqu'aux nouvelles générations désirant se partager le privilège, oui, d'avoir assisté à la renaissance d'une icône de la science-fiction à l'aube des années (deux mille) vingt.

Dès l'entame, The Predator frise, d'après moi, le ridicule. Avec ces images d’Épinal fixant l’œil de la caméra sur l'espace dont le déplacement de nuages de galaxie laisse transparaître le peu d'intérêt que porte Shane Black à la science. Un détail sans importance et qui pourtant me sauta aux yeux. Le film de Shane Black est un grand fourre-tout mettant en scène le membre d'un commando des Forces Spéciales, son fils autiste, des soldats ayant commis des actes graves, ainsi qu'une spécialiste en extraterrestres et d'autres joyeusetés dont je m’abstiendrai de dresser une liste exhaustive. Mixant tout ça dans un grand shaker, il en résulte une œuvre éminemment brouillonne dont les enjeux sont parfois difficiles à cerner. Des hommes qui se battent contre d'autres hommes. Un super-predator qui s'en prend aux siens. Puis des predators qui s'attaquent à l'homme et vice versa, et au beau milieu de ce carnage apparemment chorégraphié par un logiciel informatique en fin de course, des punchlines par dizaines. Et trop de punchlines, tue les punchines. Et surtout font ressembler The Predator à une grosse blague de potache où des militaires s'amuseraient à comparer la longueur de leur [BIP!]. Aucune caractérisation. Ou si pauvre qu'on se fiche du sort des uns comme celui des autres. L’œuvre de Shane Black n'a pas la classe de l'originale signée John McTiernan. Et l'emploi de certaines compositions mythiques d'Alan Silvestri ne redore pas le blason d'un troisième opus (Predators ayant été zappé des références) rouillé après seulement deux mois de sortie dans les salles. L'existence de The Predator est donc illégitime et demeure une insulte envers le public qui voua, voue, et vouera à jamais un culte pour l’œuvre de John McTiernan... Poubelle !

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