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samedi 11 août 2018

Qui a Tué Bambi ? de Gilles Marchand (2003)



Après avoir vu l'excellent film de Fabrice du Welz Alléluia, il est peut-être temps de revenir sur la filmographie de l'acteur français Laurent Lucas à travers quelques-uns des films qui ont émaillé sa carrière. S'il a commencé par le théâtre, c'est grâce au film de Dominik Moll Harry, un ami qui vous veut du bien qu'il commence à se faire connaître du grand public. En 2004, il joue dans pas moins de quatre films dont la comédie Rire et Châtiment d'Isabelle Doval aux côtés de José Garcia . Suivi du film qui va nous intéresser ici, Qui a Tué Bambi ? de Gilles Marchand. Dans ce thriller médical, Laurent Lucas campe un médecin au comportement trouble qui va croiser la route d'Isabelle, une jeune élève-infirmière en stage dans un service de chirurgie. C'est alors qu'elle est prise de vertiges qu'elle fait la connaissance du docteur Philipp, un curieux personnage en blouse blanche qui parcourt sans cesse les couloirs d'un sinistre hôpital, et sur les patientes duquel il pratique d'étranges rituels. En effet, chaque soir alors que les lieux ne sont plus occupés que par une équipe de garde réduite, il pénètre dans la chambre d'une patiente, la drogue à l'aide d'un anesthésique, la dévêtit et parcourt son corps nu des yeux et de ses mains avant de la violer.

L’hôpital soupçonnant un vol de flacon d'anesthésique décide de remplacer les clés de la pièce renfermant le précieux liquide par des cartes magnétiques. Afin de ne pas éveiller les soupçons, le docteur Philipp dilue alors le produit avec de l'eau. Mais lors de deux interventions chirurgicales, les patientes se réveillent. Isabelle commence alors à avoir des soupçons envers le docteur Philipp. De plus, l'une des patientes vient de disparaître mystérieusement...

Qui a Tué Bambi ? est une œuvre vraiment très étrange. Thriller à la lisière du surnaturel en raison d'une ambiance très particulière qui fraie avec une certaine forme de cauchemar éveillé, le déroulement de l'intrigue est parfois déboussolant. Le malaise est palpable. L'hôpital est certes propre et d'une blancheur immaculée, mais aussi d'une effrayante froideur et d'une impersonnalité angoissante que les ténèbres nocturnes environnantes viennent souvent renforcer. Peut-être faut-il est coutumier du fait, mais le rythme assez lent impulsé à l'histoire risque d'en décevoir certains. Nous ne sommes certes pas devant un thriller américain bourré de scènes d'action.
Le film est même parfois un peu long, et les personnages souvent trop ambigus pour pouvoir s'identifier à l'un d'entre eux, toujours est-il que Qui a Tué Bambi ? exerce une attirance étrange faite de curiosité, de confusion et d'impatience. La musique de François-Eudes Chanfrault participe pleinement à ce cauchemar clinique totalement assumé par Sophie Quinton en jeune élève-infirmière déboussolée et un brin amorphe face aux exactions supposées du Docteur Philipp. Un Laurent Lucas efficace qui longe les murs d'un édifice inquiétant en blouse blanche comme le ferait un fantôme revêtit d'un drap. Son comportement face aux patientes endormies a également un aspect que certains considéreront peut-être comme clairement comparable à de la nécrophilie. Un détail qui vient renforcer le malaise permanent qui l'on éprouve devant la projection de ce tout premier film de Gilles Marchand...


lundi 22 octobre 2012

38 témoins de Lucas Belvaux (2012)




Le Havre. Une nuit, un cri retentit dans une rue de la ville. Le corps d'une jeune femme poignardée est retrouvé dans le hall d'un immeuble. Elle est morte, mais personne ne l'a entendue hurler la nuit dernière. Sur le mur et le trottoir, les traces du drame reflètent la violence du meurtre dont la jeune femme a été victime. La police s'active autour des habitants du quartiers, interrogeant chacun d'entre eux. Aucun pourtant n'est en mesure de l'aider. Tous dormaient ou étaient absents. Comme Louise qui n'est rentrée de Chine que le lendemain du drame. Ou comme Pierre, qui affirme tout d'abord avoir travaillé cette nuit-là avant de se rétracter et d'avouer à Louise dans son sommeil, qu'il était bien chez eux au moment du drame. Pire! Les hurlements de la victime l'ont réveillé. Il s'est levé, puis s'est approché de la fenêtre. Il a vu la jeune femme se traîner avant de disparaître derrière la porte de son immeuble. Pierre est ensuite allé se recoucher. 

Pierre vit désormais avec ces cris terribles qui l'ont traversé jusqu'à venir s'insinuer dans son esprit. Il sait que sa vie ne sera plus celle d'avant. Avouant avoir eut la lâcheté de ne rien faire la nuit du drame, il met en péril le couple qu'il forme avec Louise. Cette dernière en effet n'accepte pas l'idée que Pierre ait pu être aussi lâche. En parallèle aux policiers qui mènent leur enquête, la journaliste Sylvie Loriot se mêle aux témoins dans l'espoir de récolter les informations qui lui permettront d'écrire son article sur le meurtre de la jeune femme. C'est alors qu'elle fait la connaissance de Louise... 


 Le film du belge Lucas Belvaux s'éloigne sensiblement de ces films qui préfèrent se concentrer sur l'enquête policière pour s'attacher à des personnages qui nous apparaissent biens sous tout rapport. Dans une ville du Havre sublimée par la somptueuse photographie de Pierric Gantelmi D'Ille et la musique concrète de Arne Van Dongen, se jouent des drames mettant au second plan ce qui nous paraît tout d'abord comme le point essentiel de cette histoire: la découverte de l'assassin. Le film de Lucas Belvaux se concentre sur ces défauts qui unissent beaucoup d'entre nous, la lâcheté et l'indifférence. 

 Le film se veut froid non seulement dans sa bande-son mais aussi dans l'esthétisme général de l’œuvre qui ne propose qu'une architecture rigoureusement perpendiculaire. Des lignes froides que l'on retrouve du port près duquel travaille Pierre (le talentueux Yvan Attal), jusqu'à l'appartement qu'il partage avec sa compagne louise (l'impersonnelle Sophie Quinton) et dont l'environnement manque cruellement de chaleur. Même l'église qui sert de décor aux obsèques de la victime est d'une construction étrange. 


 La toujours excellente Nicole Garçia ("L'Adversaire") campe une journaliste que l'on croit tout d'abord dans la tradition. Elle colle à la peau de ses proies (les témoins) jusqu'à parvenir à en obtenir des informations. Très vite pourtant, elle révèle un personnage tout à fait différents des clichés. Sensible à ce qui l'entoure, elle est capable d'analyser de manière sensible les bouleversements que peut engendrer la mort d'une jeune femme sur sa famille, et pas seulement... 

 Le personnage de Pierre, sans doute épris de pardon mais davantage pétri de remords de n'avoir rien fait, trouve le courage d'avouer à la police qu'en effet, il était bien chez lui cette nuit-là, allant jusqu'à affirmer que tous les habitants du quartier ont du entendre les cris de la jeune femme. C'est bien son témoignage qui révèle l'horrible vérité: Tout le monde à bien été témoin du drame, mais personne n'a levé le petit doigt pour tenter d'inverser le sort tragique de la victime. Se pose alors la question: Qu'aurions-nous fait à la place de chacun d'entre eux. 


 Plutôt que de nous assommer avec un procès dont on peut facilement deviner le dénouement, Lucas Belvaux punit lui-même ses trente-huit lâches en leur infligeant une nouvelle nuit d'horreur et ce, sous la forme d'une reconstitution à laquelle ces derniers ne peuvent échapper. On s’intéresse assez facilement à cette machine judiciaire qui voudrait faire le silence sur cette sordide histoire et qui trouve sur son chemin les deux seuls véritables grains de sables (Pierre et Sylvie) capables de faire plier la justice du bon coté. On peut en revanche trouver une certaine outrance aux personnages de Pierre et Louise dont le couple est à la dérive à cause d'un fait que l'on pourrait assurément reprocher à une grande majorité d'entre nous. Ce n'est pas tant l'interprétation qui est ici à mettre en cause puisqu'Yvan Attal joue son rôle avec beaucoup d'intuition, mais plutôt les dialogues parfois excessifs qui voudraient qu'à cause d'un écart (dont on peut relativiser l'importance si l'on sait que de toute manière la victime n'avait sans doute aucune chance de survivre), les chances d'un couple amoureux vole en éclats. Quand à Sophie Quinton, son visage n'exprime aucune émotion. Elle donne l'impression de s'ennuyer. Il y a tellement d'actrices talentueuses, alors pourquoi l'avoir choisie elle?
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