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dimanche 10 novembre 2019

Cam de Daniel Goldhaber (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



Depuis la projection de Unfriended de Levan Gabriadze et de Searching - Portée disparue d'Aneesh Chaganty l'année dernière, j'avoue que le monde d'Internet et ses dérives observées à travers l'objectif de la caméra me passionne. À tel point que j'ai cherché, souvent en vain, de retrouver ce même frisson, ce même malaise devant un outil dont j'use personnellement au quotidien. Alors, lorsque fut évoqué pour la première fois le tout premier long-métrage du réalisateur américain Daniel Goldhaber, Cam, c'est avec une certaine excitation que j'ai patienté jusqu'à sa diffusion sur la plate-forme Netflix où le film à échoué sans passer par la case cinéma. Un mal pour un bien si l'on accepte le principe qu'un film traitant d'Internet se doit d'être découvert devant un écran d'ordinateur faisant à l'occasion office de téléviseur.

Les débuts sont difficiles et pas vraiment prometteurs. Le spectateur entre dans l'intimité de la toute jeune Alice Ackerman qui travaille comme Cam Girl sur Internet sous le pseudonyme Lola_Lola. Si sa mère et son frère ne sont pas encore au courant de ses activités, c'est parce que la jeune femme attend d'atteindre une position qu'elle juge honorable dans le classement des Cam Girls pour leur avouer qu'elle gagne sa vie en s'exhibant pour de généreux donateurs qui la paient sous la forme de crypto monnaie (ici, des tokens que certains lui versent parfois à hauteur de plusieurs milliers). Contrainte de se livrer davantage que ses concurrentes, c'est avec la complicité d'un internaute connu sous le pseudonyme Tinker qu'elle organise un soir son faux suicide. Alice gagne pas mal de places au classement grâce à ce malhonnête procédé, les internautes étant réjouis du spectacle auquel ils ont assisté. Mais alors que Lola_Lola gagne en popularité, très rapidement, la jeune femme constate qu'un individu semble avoir piraté son compte. Non seulement Alice n'y a plus accès, mais une femme qui lui est en tout point semblable parait avoir décidé de prendre sa place sur Internet...

La scénariste Isa Mazzei qui est à l'origine de l'écriture du scénario avait comme ambition au départ de réaliser un documentaire sur le métier de Cam Girl qu'elle pratiqua par le passé. Mais afin de toucher plus en profondeur la conscience des spectateurs, elle choisit finalement d'aborder le thème sous l'angle du thriller. Et dans le genre, il faut reconnaître que Cam est redoutablement efficace. Démarrant pourtant sous les pires augures en prenant l'air d'un film pour adolescents boutonneux avec ses dialogues creux et insipides, ses couleurs rose-bonbon et l'improbabilité de voir des types derrière leur ordinateur se délestant de milliers de tokens pour ne voir qu'une jeune femme se fesser sans même ôter sa petite culotte, le film peu à peu génère une certaine gêne. Avec une évidente économie de moyens mais une actrice principale parfaitement à l'aise dans son rôle, Cam génère un sentiment d'effroi qui ne fait que grandir au fil du récit. Alors, bien sûr, on pourra toujours arguer de la minceur du scénario, le principe de ce genre de film n'exigeant à ce niveau pas de moyens considérables, mais le talent de son réalisateur. Daniel Goldhaber parvient à observer le comportement d'une victime face au piratage de son compte sur Internet, celui de son entourage, effaré d'apprendre qu'elle tourne des vidéos érotiques, mais aussi d'individus libidineux et pervers sautant sur l'occasion pour mettre le grappin sur leur ''fantasme''. L'idée originale du film repose sur l'hypothèse d'un bug informatique aux conséquences dramatiques (détournements de fonds, images d'une personne salie, répercussions morales ou physiques). Au final, Cam est dans la lignée d'un Unfriended. Original et oppressant. À découvrir sur Netflix...

jeudi 21 mars 2019

Braid de Mitzi Peirone (2019)




Je voudrais tout d'abord préciser que l'article qui suit n'est pas celui auquel je rêvais. Mais devant la difficulté que j'ai ressenti devant cette projection pour le moins inhabituelle (et sans doute en raison de la fatigue due aux nombreuses heures sans sommeil l'ayant précédé), le résultat se révèle en deça de mes propres attentes. Ce qui ne m'empêche cependant pas de partager avec vous mon sentiment, plus que mitigé, et surtout, je l'avoue, assez désordonné. Ne me reste plus qu'à espérer que quelqu'un ait vu ce film et puisse m'apporter les explications qui font cruellement défaut à cet article...

Au secours, à l'aide, aidez-moi... à comprendre ce que je viens de voir. Le film auquel j'ai assisté. Le récit que j'ai subit... La démarche ? Intellectuelle ? Artistique ? Un film...d'horreur ? Une exposition ? Une abstraction ? Braid a eu beau avoir anéanti toutes mes illusions (j'y voyais déjà la relève d'un Gaspat Noé ou d'un David Lynch au féminin), ça n'est certainement pas dans le bon sens que j'ai vécu cette expérience aussi dérangeante qu'un retour d'acide. Le cinéma de Mitzi Peirone, responsable de la chose, possède des vertus indéniables. La bougresse en a dans le pantalon. Aussi esthétiquement flamboyant que suicidaire, son premier long-métrage laisse une étrange sensation. Comme un affreux mal de tête après un vertigineux tour de manège. Surtout, elle nous abandonne avec une foule de questions sans se préoccuper de son auditoire. Son film, aussi beau soit-il n'est rien de plus que de la branlette intellectuelle tentant vainement de cacher ses failles scénaristiques derrière son apparence. Là où David Lynch, qui lui-même nous abandonne chaque fois sur le bas côté de la route, laisse cependant supposer une implacable logique, Mitzi Peirone réalise une version toute personnelle d'Alice au Pays des Psychotropes. Chez elle, les pièces du puzzle se complètent parfaitement, mais malheureusement, le spectateur aura toujours l'impression qu'il en manque une.

Ses actrices, belles et vénéneuses, tantôt érotiques façon David Hamilton, tantôt débauchées à la manière de Messaline contemporaines, Madeline Brewer, Imogen Waterhouse et Sarah Hay incarnent l'antithèse du glamour. A moins de pratiquer couramment le sadomasochisme et aimer les poses façon « Rome Antique », Braid diffuse un poison violent qui plonge dans une réalité toute subjective. On quitte le monde tel qu'on la connu pour celui de ces trois gamines vivant dans une sorte de boucle temporelle schizophrène.

La cinéaste nous défie de nous fier aux apparences pour mieux nous noyer sous une chape de plomb si épaisse que l'on a du mal à émerger de l'imbroglio scénaristique qu'elle tente de nous faire avaler. Mitzi Peirone a de la suite dans les idées mais a surtout bien du mal à les mettre en pratique. C'est bien simple, chaque séquence en précède une autre, sans véritable cohésion, ce qui pourrait supposer que Braid n'a d'autre intérêt que de présenter des bribes d'idées si ce n'était cet incroyable travail d'orfèvre opéré sur la lumière, la photographie, et les décors. Plus qu'un film, le long-métrage de Mitzi Peirone, à n'en point douter, est une œuvre d'art. On y retrouve le charme du style gothique. Ses héroïnes, la cinéaste les enrobes sous des drapés immaculés, les plonge toutes les trois dans une baignoire, leurs membres se nouant dans des postures dessinant leurs courbes parfaites. Tantôt délinquantes, tantôt défoncées, tantôt victimes de leurs jeux pervers, la réalisatrice noie le poisson avec une telle régularité que l'on perd le fil du récit pour ne plus espérer que le retour rapide de ces séquences ponctuelles où la normalité semble reprendre ses droits. De rares passages qui nous remettent dans les rails de ce train miniature qui se pose en interlude tandis que Mitzi Peirone nous réserve déjà une suite ô combien corsée.

Au final, Braid, de la volonté consciente ou non de son auteur, s'évaluera sur plusieurs niveaux. Beau comme une peinture qui nous saisit par son architecture et sa palette de couleurs, séduisant comme un palais où les plaisirs interdits sont rois, mais aussi très certainement chiant comme le sont certaines œuvres auteurisantes oubliant parfois de s'abandonner à une certaine légèreté. Un O.F.N.I qui mériterait sans doute une deuxième séance, mais encore faudrait-il vouloir le subir une seconde fois...
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