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mercredi 21 juin 2017

Predatorman de Tim Cox (2004) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆ & Poprzez piaty Wymiar de Marek T. Nowakowski (1973) - ★★★★★★★☆☆☆



D'un côté, Predatorman (ou Alien Lockdown), de l'autre, Poprzez piaty Wymiar. Deux exemples qui démontrent qu'en certaines occasions, mieux vaut se munir d'un scénario en béton si l'on veut espérer fidéliser la clientèle ou du moins lui apporter suffisamment de sensations pour qu'elle n'ait pas envie d'aller voir ailleurs si l'air est meilleur à respirer. Le premier, je l'annonce, n'est qu'une engeance. Une protubérance totalement inefficace qui ne conviendra qu'aux amateurs de nanars et de rip off assez mal fichus. Tout ou presque tient dans le titre. Presque puisqu'en dehors de sa gueule, la créature qu'un commando de militaires va tenter d'éliminer à l'intérieur d'un complexe scientifique ressemble davantage à l'alien de Ridley Scott. Bien qu'en y regardant de plus près (bon courage), la chose est plus proche du grand singe (genre, gorille à dos argenté) que du xénomorphe. Afin de camoufler les faiblesses budgétaires de Predatorman, l'équipe technique tournant autour du cinéaste Tim Cox (un habitué des séries Z), plonge l'intégralité du long-métrage dans l'obscurité. Tout loisir est donc offert à celle-ci de tourner dans le cadre étriqué d'une poignées de pièces filmées sous différents angles permettant de nous faire croire à un vaste complexe scientifique. On a surtout l'impression d'une cage d'escalier et de quelques couloirs mal éclairés exploités de manière à rentabiliser au maximum la location des lieux.
Pour ne rien arranger, les acteurs jouent comme des pieds et leur apparente implication frise le ridicule. La palme étant réservée à l'actrice singapourienne Michelle Goh qui durant le tournage semble s'être inspirée du personnage de Vasquez dans Aliens, le Retour de James Cameron qu'interprétait Jenette Goldstein. D'ailleurs, ce dernier long-métrage semble avoir beaucoup inspiré l'auteur de Predatorman. Lorsque l'on n'a pas le moindre talent, pas une once d'inspiration et pas de pognon à injecter au projet, et ben... ça donne ça ! Un film qui s'ouvre sur une scène « épique » pillant totalement les dialogues et les idées proférées par un long-métrage autrement plus aboutit (vite, vite, aidez-moi à lui donner un nom, je ne me souviens plus du titre), suivi d'une scène que l'on situera en Afrique et évidemment inspirée par l'ouverture de L'Exorciste de William Friedkin en Irak.

Bon, ça c'était Predatorman. Maintenant, évoquons Poprzez piaty Wymiar du polonais Marek T. Nowakowski. Si lui aussi s'inspire du fameux paradoxe du grand-père dans lequel il est supposé qu'un voyageur du temps revenant dans le passé pour tuer son propre grand-père ne peut par conséquent plus exister, le cinéaste parvient en vingt-cinq minutes à rendre son œuvre passionnante. Le récit s'articule autour d'un journaliste dont l'ami scientifique le convie à venir lui rendre visite dans son laboratoire de recherches. Ravi de pouvoir suivre les travaux du scientifique Kopot concernant le Totrom (une machine permettant de voyager dans le temps), Jan Siwiec se précipite sur place mais est victime d'un accident qui le plonge dans l'inconscience. Lorsque Siwiec se réveille, il fait nuit. Il est une heures du matin et ne comprend pas pourquoi il est seul dans le laboratoire et surtout pour quelle raison le gardien qui la fait entrer une heure plus tôt ne se souvient pas de l'avoir croisé. Pire : lorsqu'il rentre chez lui, Siwiec constate que ses vétements, les mêmes qu'il porte sur lui, ont été jetés à terre. Mais ça n'est rien en comparaison de ce qu'il découvre ensuite. Dans sa chambre, un homme dort dans son propre lit. Et cet homme n'est autre que Siwiec lui-même. Ne comprenant absolument pas ce qui lui arrive et inquiet de la tournure que prennent les événements, Siwiec décide de téléphoner à Kopot...

Marek T. Nowakowski a tout compris. Lorsque l'on est contraint de tourner avec peu de moyens et que les outils mis à votre dispositions sont restreints, tout n'est qu'histoire d'inspiration. Si le thème du voyage dans le temps n'est pas nouveau, le cinéaste polonais parvient à donner à son Poprzez piaty Wymiar les allures d'un épisode de la célèbre Quatrième Dimension. Son court-métrage ne signifiant d'ailleurs-t-il pas en français par la cinquième dimension ? C'est fou, mais lorsque l'on y pense, on aurait préféré que Poprzez piaty Wymiar troque ses vingt-cinq minutes contre les quatre-vingt dix de Predatorman. Le sujet est passionnant, reposant presque uniquement sur ses dialogues et le jeu parfait de ses deux ou trois principaux interprètes, ce court de Marek T. Nowakowski ne propose aucune fioriture inutile et surtout, comme cela est souvent le cas avec la science-fiction polonaise, le discours se veut réaliste. Une excellente surprise...

lundi 19 septembre 2016

Antéchronologie en noir et blanc - Le Couteau dans l'Eau (1962)







Après avoir tourné une dizaine de courts-métrages dans son pays natal, le cinéaste franco-polonais Roman Polanski s'essaie au long-métrage en 1962 avec Le Couteau dans L'Eau. Comme il en sera question dans son troisième film Cul-De-Sac en 1966, le cinéaste aborde le sujet de la dualité. Et comme cela sera aussi le cas dans celui-ci, l'univers des personnages est déjà restreint par la présence d'une immense étendue d'eau. A bord d'un petit voilier, trois individus. Un couple marié, aisé, et un jeune étudiant qu'ils ont pris en stop.

Andrzej...
... est un homme d'à peu près quarante ans, peut-être même un peu plus. Il est le propriétaire d'un petit voilier et d'un compte en banque bien fourni. C'est l’intellectuel du trio, bien qu'il lui arrive de suivre les matchs sur sa petite radio de voyage. L'idée de situer l'intrigue sur un bateau, Roman Polanski la développe d'abord parce que la voile le passionne depuis une huitaine d'années. C'est sa compagne d'alors, une certaine Kika Lelinska, ancienne championne de ski avec laquelle ils forment un couple libre, qui lui apprend les rudiments de la voile. Ses codes également, dont le mépris pour les terriens se lit ici sur le visage d'Andrzej, le propriétaire du voilier. Afin d'augmenter l'enjeu social, le cinéaste ne cesse de réécrire les dialogues et engage l'acteur Leon Niemczyk. Un brin maniéré dans sa façon d'aborder son personnage, il interprète de manière idéale un Andrzej arrogant et sûr de lui. Il a d'ailleurs bien raison puisque lors des quelques duels qui l'opposent au jeune étudiant il conserve à chaque le dessus.

Krystyna...
… est l'épouse d'Andrzej. Elle ne doit pas avoir davantage qu'une trentaine d'année. On lui en donnerait presque un peu moins si elle n'avait pas l'habitude de traiter leur « invité » qu'il lui ne doit pas avoir plus de vingt ou vingt-cinq ans comme un adolescent. Si dans un premier temps elle s'efface durant le jeu viril opposant les deux hommes, Roman Polanski nous livre peu à peu ses charmes et sa personnalité qui jusqu'ici étaient bien enfouis derrière une robe, une paire de lunettes et un chignon parfaitement exécuté. Krystyna, c'est l'actrice Jolanta Umecka. Elle est jeune, belle, désirable. Elle est le point central du duel qui va opposer son mari et le jeune auto-stoppeur. Dès les premières minutes, on sent bien qu'entre elle et son époux, le torchon brûle. Peut-être cette différence d'âge a-t-elle son importance. A moins qu'il ne s'agisse tout simplement de son comportement à lui lors du voyage en voiture, et même plus tard sur le bateau. Il y a l'usure du couple, inexorable. Lui doit bien l'avoir senti, et pour racheter un peu de cet amour frais qui peu à peu semble s'être consumé, il trouve la proie idéale.

L'étudiant...
… il est un peu paumé, pas sûr de savoir où il se rend. Alors, lorsque l'occasion de « mettre les voiles » le temps d'une journée se profile, il saute sur l'occasion. Bien plus jeune qu'Andrzej, c'est l'adversaire idéal. Pour le quadragénaire, c'est l'occasion de montrer l'étendue de ses facultés. D'abord, à travers ses connaissances en matière de navigation. Puis viennent les épreuves de force. Et même une partie de Mikado dont les enjeux prennent la forme de gages. Pour l'étudiant (l'acteur Zygmunt Malanowicz), c'est l'humiliation. Il a beau posséder un couteau dans sa poche, il ne lui sera d'aucune aide. Mais sa meilleure arme, le sait-il déjà, ce sera Krystyna, que le comportement d'Andrzej commence à rendre malade. Allant jusqu'à tromper son mari parti chercher l'étudiant dont il croit avoir causé la mort par noyade après l'avoir fait passer par dessus bord.

C'est peut-être curieux, ou peut-être même un sentiment personnel qui n'est partagé par personne d'autre, mais les événements de ce Couteau dans L'Eau n'ont pu être digérés que deux ou trois jours après son visionnage. En revenant me hanter alors qu'il m'avait pratiquement laissé indifférent au moment de le découvrir, j'ai pu y déceler une critique féroce de la société. De ces deux mondes qui se télescopent dans le meilleur des cas et s'ignorent royalement dans le pire (à moins qu'il ne s'agisse du contraire). Pour son premier long-métrage, Roman Polanski y exploite une partie des préoccupations qui ne cesseront de revenir sur le devant de la scène durant toute sa carrière. Et pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. Tout Polanski ou presque y est déjà. Le Couteau dans L'Eau remporta le prix de la critique à Venise en 1962...
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