Depuis dix ou quinze ans, le sous-genre du cinéma d'horreur appelé
Folk-Horror semble avoir le vent en poupe. Et parfois même,
malheureusement, le ''Pet'' et poupe tant certains de ses
représentants semblent ne s'être inspirés que de très loin de
certaines légendes et mythes ancestraux régurgités telles des
structures osseuses vidées de toute matière organique ! C'est
ce dont souffre malheureusement The Burned Over District des
frères James et Vincent Coleman. Une œuvre dont les ambitions sont
pourtant réelles et même parfois visibles à l'image. Il s'agit là
de leur second long-métrage après Book of Evil
en 2018 et après toute une série de courts-métrages réalisés
entre 2015 et 2023. On pourrait alors penser que les deux frangins
possèdent assez d'expérience pour nous offrir au bout de dix ans de
carrière, de quoi satisfaire notre appétit en matière d'horreur,
de fantastique ou de croyances mystico-religieuses... Que nenni !
Et quand bien même The Burned Over District
ne souffre ni d'être un navet, ni d'être un nanar, il serait
hypocrite de considérer le film comme une perle du genre Folk-Horror
dans lequel il s'inscrit. Au risque d'être traité de grossophobe
(néologisme prétendument discriminatoire issu de l'anglicisme
fatphobia
se référant à la Peur du Gras que ne reconnaît pas ma suite
bureautique préférée, Open
Office,
tenez-le vous pour dit !), The Burned Over
District
met en scène un groupe d'individus souvent bien en chair, atteints
de ventripotence et culturellement ancrés dans une croyance
pseudo-religieuse apocalyptique. L'objet de cette dévotion étant
produite par un gouffre qui sert depuis des siècles à expier le Mal
en y jetant ses représentants lors de sacrifices plutôt douteux.
Tout individu se prétendant cartésien s'amusera de la corrélation
entre le trou en question et l'hypothèse selon laquelle il pourrait
s'agir d'une ouverture menant tout droit en Enfer mais il faut savoir
que le script de James et Vincent Coleman s'appuie sur le Burned-over
district ou,
Région Brûlée
que le pasteur presbytérien Charles Grandison Finney vulgarisa en
1876 à travers l'ouvrage Autobiography
of Charles G. Finney
et dans lequel il considérait que la région en question, située
entre l’ouest et une partie du centre de l’État de New York,
était en proie à un éveil religieux totalement utopique mais de
grande ampleur...
Les
frères Coleman imaginent alors un concept selon lequel ce fanatisme
religieux qui semble-t-il s'est éteint entre les années 1830 et
1840 aurait perduré, avec les conséquences que l'on connaît une
fois mis en images leur scénario. Malgré quelques indices qui
confirment que The Burned Over District
se déroule dans le temps présent, l'on comprend que les habitants,
des rednecks ou ''Culs-terreux'' du cru, vouent un culte au mythe
qu'entretient au sein de la communauté un certain Daniel Danson
(interprété par Michael Ciesla, sorte de sosie de l'écrivain
Stephen King en mode ''propriétaire de station-essence
''mystique''). Mais tout commence par un accident. Celui dont est
victime Will Pleasance (l'acteur John Harvey Sheedy). Traumatisé par
la mort de sa compagne, il part s'installer dans une demeure isolée
et reçoit la visite de sa sœur Katie (Amy Zubieta), laquelle est
très préoccupée par la santé mentale de son frère. Ces deux là
vont être directement confrontés à la secte. Et si la jeune femme
va être kidnappée par ses membres, Will va mettre de côté ses
mauvais démons pour venir en aide à sa sœur avant qu'il ne soit
trop tard..... L'une des bonnes idées du script des frères Coleman
est d'entretenir une certaine ambiguïté vis à vis des croyances de
Danson et de ses disciples. Jusqu'au terme d'un récit où quelques
indices laissent entendre que tout n'est peut-être pas que le fruit
d'une obsession maladive pour des croyances remontant aux temps
anciens, The Burned Over District
n'est pourtant pas un très bon film. On peut même le considérer
comme l'un des pires en matière de Folk-Horror. Les deux cinéastes
s'empêtrent dans un récit mou, flasque, qui en outre dépasse
inutilement les cent minutes. Si John Harvey Sheedy et Amy Zubieta
sauvent les meubles, la tronche de Michael Ciesla est plus amusante
que réellement effrayante. Et si les amateurs de gore en auront plus
ou moins pour leur argent, les autres feront probablement grise mine
devant ce film qui bénéficie de quelques jolis plans et d'une
sympathique photographie mais qui pour le reste flirte avec la petite
production fauchée. Et c'est bien dommage...
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