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mercredi 24 décembre 2025

Fréwaka d'Aislinn Clarke (2025) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Spécialisée dans l'horreur, le surnaturel et le thriller, la plateforme de streaming américaine Shudder propose souvent du contenu inédit. Et parmi ses dernières acquisitions l'on peut notamment découvrir l'étrange Fréwaka, le second long-métrage de la réalisatrice originaire de Dundalk dans le comté de Louth en Irlande, Aislinn Clarke. Auteure d'un premier film d'horreur en forme de Found Footage en 2018 avec The Devil's Doorway, l'irlandaise prouve une nouvelle fois son intérêt vis à vis de la religion chrétienne même si de son propre aveu elle n'est pas religieuse et n'a pas la foi même si elle respecte celle des autres. Si son premier long-métrage fut pour elle l'occasion d'aborder l'influence sociétale de l’Église catholique ainsi que ses pouvoirs institutionnels, Fréwaka qui lui-même aborde la religion sous une forme en revanche beaucoup plus archaïque, s'inscrit dans un sous-genre du cinéma d'horreur connu sous le nom de Folk Horror. Un type de cinéma qui convoque en général des traditions païennes cultivées par des communautés refermées sur elles-mêmes. Des œuvres qui confrontent ainsi en général un certain atavisme ancestral au monde moderne. L'un des grands classiques, du moins celui que tout le monde nomme systématiquement lorsqu'il s'agit d'évoquer le Folk Horror demeure bien évidemment The Wicker Man que réalisa en 1973 le cinéaste britannique Robin Hardy. Le film n'est peut-être pas le premier du genre mais aucun autre que lui ne soutient mieux la thèse selon laquelle l'horreur et une certaine idée des rites anciens peuvent parfaitement s'allier et ainsi donner naissance à une œuvre authentiquement culte ! Depuis, beaucoup s'y sont essayé. Avec plus ou moins de bonheur. Et parmi ceux-ci, nous citerons par exemple les excellents Black Death de Christopher Smith en 2010, Le bon apôtre de Gareth Evans en 2018 ou encore le stupéfiant Midsommar d'Ari Aster l'année suivante... Fréwaka est donc la dernière ''engeance'' d'un sous-genre riche de chefs-d’œuvre mais ne rejoint malheureusement toutefois pas la liste de ces quelques trop rares exceptions. Notamment soutenu par Screen Ireland, TG4 et Cine4, le second long-métrage d'Aislinn Clarke a semble-t-il bénéficié d'un petit budget ne lui permettant pas de déployer au delà de ses maigres moyens un sujet pourtant fort passionnant. Car au delà des traditions qui persévèrent au sein d'un village isolé et situé en Irlande, la cinéaste s'intéresse aussi et surtout à l'histoire personnelle de son héroïne prénommée Shoo....


Personnage féminin incarné par l'actrice originaire de Dublin Clare Monnelly, celle-ci est accompagnée durant toute l'aventure par Peig qu'interprète de son côté Bríd Ní Neachtain, née à Rosmuc dans le comté de Galway, situé lui aussi en Irlande. L'occasion pour Aislinn Clarke de faire interpréter les deux rôles principaux ainsi que les personnages secondaires en langue gaélique ! Avec Fréwaka, la réalisatrice et scénariste opère un méticuleux travail de mémoire collective. Prenant ainsi des formes diverses dont la plus obscure et ancestrale représentation sera dévoilée en fin de récit lors d'un festival qu'Aislinn Clarke n'aura malheureusement pas eu le temps, le goût, l'envie ou les moyens financiers et techniques de traiter à sa juste valeur. Et c'est bien dommage puisque les quelques sorties extérieures de Shoo permettent de découvrir des autochtones au comportement parfois étrange. De cet exotisme qui justement fait toute la différence avec le monde civilisé tel qu'on le connaît dans les grandes villes. Un vent froid s'abat alors sur le récit sans que pour l'instant rien de vraiment surnaturel ne s'invite au sein de la relation entre Peig, cette vieille femme légèrement impotente et prétendument sénile et Shoo, c'est jeune aide à domicile dont la mère s'est récemment suicidée... Fréwaka se déroule en majorité à l'intérieur de la demeure de Peig. Personnage qui aura ouvert le récit en disparaissant durant des années le jour même de son propre mariage. Si Aislinn Clarke réunit ces deux personnages féminins, c'est pour une raison bien précise qui évidemment nous sera dévoilée en toute fin de récit. Si le long-métrage n'est pas foncièrement mauvais, il lui manque en revanche une donnée fondamentale : la peur. En effet, même si Aislinn Clarke tente certaines choses, chaque tentative est malheureusement vouée à l'échec. Pour une raison d'ailleurs difficile à définir puisque les actrices sont plutôt convaincantes et que la mise en scène est typique de ce que l'on a l'habitude de voir depuis au moins deux décennies en matière d'horreur et d'épouvante.......... Tiens ! La voici donc sûrement, la véritable raison : cette répétitivité qui à force de redondance ne parvient plus à générer le moindre frisson chez le spectateur. Visible désormais sur Arte, Fréwaka est au final un sympathique petit film qui se regarde sans déplaisir mais qui risque cependant de terminer son existence dans les tréfonds de l'oubli...

 

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