Vue la montagne de merde qu'ont déversé certains critiques à
l'égard de Predator : Badlands,
le septième opus de la franchise Predator
débutée
en 1987 par John McTiernan (si l'on ne compte les deux crossovers
Alien vs. Predator
et Aliens vs Predator : Requiem
en 2004 et 2007), il est peut-être temps de réhabiliter le dernier
long-métrage du réalisateur et scénariste américain Dan
Trachtenberg qui en 2022 avec Prey
et plus tôt cette année avec Predator :
Killer of Killers
s'était déjà attaqué au mythe par deux fois. Car Predator :
Badlands,
aussi prompt soit-il a diviser le public entre les fans d'origine et
ceux qui ne découvrirent l'une des plus fameuses créatures du
bestiaire fantastique qu'en cours de route, reste une expérience à
part entière. Laquelle ne vaudra forcément jamais celle que
vécurent les spectateurs au milieu des années quatre-vingt. Ce
combat qui opposa le premier spécimen de Yautja
à
apparaître alors à l'écran et le bodybuildé Major Alan ''Dutch''
Schaefer incarné par la star américaine Arnold Schwarzenegger !
Près de quarante ans ont passé et le phénomène a bien évidemment
évolué au fil du temps. Offrant parfois des expériences
éprouvantes aux spectateurs, comme à travers l'infâme The
Predator
que réalisa Shane Black en 2018. Dan Trachtenberg s'autorisant ainsi
quelques digressions artistiques comme pour son très sympathique
film d'animation Predator : Killer of
Killers
qui vit le jour le 6 juin dernier dans le monde entier. Divisant la
critique et le public une nouvelle fois, cela n'a cependant pas
empêché le producteur John Davis et sa maison de production Davis
Entertainment
de remettre une pièce dans la machine avec ce projet plus ou moins
étonnant qu'est donc Predator : Badlands.
Habitant de Yautja
Prime,
Dek (Dimitrius Schuster-Koloamatangi) s'entraîne auprès de son
frère Kwei (Mike Homik) avant de projeter d'aller combattre la plus
puissante créature vivant sur la planète Genna.
Répudié par son père qui le considère comme trop faible pour
appartenir à son clan, Njorhrr ordonne à Kwei de tuer son frère...
Mais
devant son refus, son père le tue devant les yeux de Dek dont la
navette s'apprête à quitter le sol de Yautja
Prime
pour se rendre sur Genna
où se trouve une espèce animale prétendument invincible connue
sous le nom de Kalisk !
Épris de vengeance mais désirant malgré tout prouver sa valeur,
Dek atterrit brutalement sur la planète. Particulièrement
inhospitalière, le Yautja est rapidement contraint de s'acclimater à
son environnement. De ce point de vue là, on peut dire que l'équipe
en charge des effets-spéciaux à placé la barre relativement haut.
Qu'il s'agisse de l'architecture du terrain, entre minéral et
végétal ou de la faune qui s'y développe, le spectacle est total
et peut être envisagé sans honte comme une version cauchemardesque
du Pandora
de la franchise Avatar.
Ici, chaque plante, du brin d'herbe coupant comme une lame de rasoir
jusqu'aux monstrueuses lianes qui enlacent quiconque ose s'en
approcher en passant par des végétaux exotiques expulsant des dards
anesthésiants, notre héros risque sa vie à chaque pas. Ne parlons
même pas des créatures qui vivent et se déplacent à la recherche
de la moindre proie à la surface de Genna.
Entre les volatiles et ceux qui se déplacent au sol, là encore, le
chemin est pavé d'embûches... Dan Trachtenberg choisit donc de
faire du predator le héros principal du récit. Un fait relativement
nouveau dans l'histoire de la saga pour mériter que l'on précise la
chose. Après un premier acte court mais rude, voici donc Dek projeté
dans un environnement des plus hostile. Heureusement pour lui, le
Yautja va pouvoir compter sur le soutien de Thia. Une synthétique
issue des usines appartenant à la société corporative
Weyland-Yutani
(fusion entre la Weyland et Yutani) bien connue des amateurs de la
franchise Alien
et dont l'évocation laisse ici probablement entendre qu'un nouveau
Crossover entre celle-ci et celle entourant l'univers Predator
pourrait prochainement voir le jour...
Ayant
perdu ses jambes après l'attaque d'un Kalisk,
Thia propose à Dek de lui servir ''d'outil'' (les Yautjas chassant
en solo) et de lui révéler l'endroit où se terre la créature
qu'il est venu chasser. Débute alors la seconde partie du
long-métrage. Une sorte de Buddy Movie opposant une créature
reptilienne à une sympathique mais néanmoins très bavarde
synthétique qu'interprète à l'image l'actrice Elle Fanning. Notons
d'ailleurs que comme le découvriront les spectateurs un peu plus
loin dans le récit, l'américaine incarne également le rôle de
Tessa. Une androïde elle aussi et que Thia désespère de retrouver
grâce à l'aide de Dek (rappelons en effets qu'elle n'a plus de
jambes et que pour parcourir les kilomètres qui la séparent de
Tessa, rien ne vaut le dos d'un Yautja!). Tessa peut être envisagée
comme la version féminine du Ash de Alien,
le huitième passager
mais dans une version encore plus flippante et psychotique... Ce que
certains reprochent sans doute au film mais qui fait en réalité
tout l'intérêt de ce Predator :
Badlands ainsi
que des deux précédents volets est la volonté pour son auteur de
sortir de la routine, quitte à bousculer les traditions. Quitte à
malmener le lore. Au regard de ce qu'avait pu produire comme
indigence Shane Black en 2018 et malgré quelques idées dont nous
nous serions sans doute passés (comme l'aspect trop enfantin accordé
aux séquences réunissant Thia et Dek autour de Bud, une petite
créature ''apprivoisée'' qui les accompagnera lors du récit),
Predator :
Badlands est
au final, plutôt une bonne surprise...

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