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mardi 25 novembre 2025

Merry Little Christmas de Manuel Marin et Ignacio Martin Lerma (2011) - ★★★★★★★★☆☆ & La Hora del Baño d'Eduardo Casanova (2014) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Suite des courts-métrages mettant en scène l'actrice espagnole Macarena Gómez. Et là, on ne plaisante plus. On entre dans le dur. Dans le désespoir le plus absolu. Dans l'horreur la plus abjecte. Dans le fait-divers le plus cru et le plus nihiliste. Bref, je vous ai gardé le meilleur pour la fin. Si vous pensiez avoir vécu le pire avec Contracuerpo, il ne fut qu'une mise en bouche afin de vous préparer à l'expérience Merry Little Christmas de Manuel Marin et Ignacio Martin Lerma. Unique contribution des deux hommes à l'anthologie The Horror Network Vol.1 en 2015, leur court-métrage date en réalité de 2011. Le public est d'emblée averti. Surtout les spectatrices qui après avoir assisté à ce terrible spectacle de vingt minutes risquent désormais de voir leurs proches de sexe masculin d'un autre œil. Si le sujet central de Merry Little Christmas est lié à un traumatisme remontant à l'enfance de sa jeune héroïne qu'interprète donc Macarena Gómez, ça n'est pas tant le développement de ce concept qui vous percute mais bien la vision brute de l'horreur dont elle fut une spectatrice involontaire. Un acte d'une barbarie sans nom qui la marquera à vie. Tandis que son frère de cœur Miguel (l'acteur Jan Cornet) tente de la soulager des mauvais démons qui lui pourrissent l'existence, Cristina ne peut s'empêcher d'évoquer ce qu'elle n'avait pas été censée voir alors qu'elle n'était qu'une toute jeune enfant. Tandis que le jeune homme tente de la rassurer, dans la salle de bain, la mère de Cristina se plonge dans une baignoire vide pour s'y scarifier. Le visage balafré, l'on devine d'où viennent ces affreuses cicatrices qu'elle porte sur tout le corps lorsque les deux réalisateurs nous replongent dans le passé traumatique de Lola et de sa fille... Et là, mes amis, vous n'êtes probablement pas prêts à subir cette violence conjugale dont on se doute bien qu'elle existe mais que Manuel Marin et Ignacio Martin Lerma nous assènent lors d'un acte sans doute aussi puissant que la séquence de viol du Irréversible de Gaspar Noé. On serait même tenté de dire qu'aussi marquante fut la scène où Alex (Monica Bellucci) était violée par le Ténia (Jo Prestia), la jeune femme avait encore eu la ''chance'' de ne subir ''que'' des violences d'ordre sexuel ! Car dans le cas de Merry Little Christmas, le viol perpétré par le père de Cristina sur sa mère n'est que le point d'orgue d'une violence qui se poursuit aujourd'hui à travers les stigmates que porte sur elle la pauvre Lola ! Les deux cinéastes en rajoutent alors pour finir, une couche supplémentaire lors d'un acte théoriquement anodin (un coup de téléphone) mais qui dans le cas des deux héroïnes sera le point de non retour. Bref, un choc !





Probablement plus léger, La Hora del Baño d'Eduardo Casanova est typique de cet univers qu'il déploie maintenant depuis un certain nombre d'années. Une vision rose-bonbon qui perdure dans le temps et qui déjà au début de sa carrière de cinéaste pointait le bout du nez. Un monde presque monochrome. Rose, bleu pastel, qui ne cache en revanche pas une certaine déviance chez ses personnages et à commencer par ceux de La Hora del Baño, justement. Curieusement, ce court d'une petite vingtaine de minutes rappelle plus ou moins le Eraserhead de David Lynch mais dans une version très colorée (le film était alors filmé en noir et blanc) et où la petite amie du héros ne se serait pas résolue à abandonner son enfant aux bras de son compagnon. Ici, Margot (Macarena Gómez, dotée d'une coiffure totalement exubérante mais qui au fond, lui va à ravir) et Dario (Gonzalo Kindelán) sont les parents d'une petite fille qui ne cesse de pleurer. Tandis qu'ils se sont organisés pour s'occuper du bébé, la tension monte lorsque le père n'assume pas le fait de devoir se lever pour la calmer. Une échauffourée éclate alors entre Margot et Dario qui s'invectivent, se disent leurs quatre vérités avant de se rabibocher et de faire l'amour lors d'une séquence où le réalisateur espagnol filme en gros plan le coït ! Un acte que d'aucun pourrait considérer de ''pornographique'' s'il n'entrait pas dans la logique provocatrice du cinéaste qui filme la scène sans forcément chercher à exciter son audimat. Bref, avec son univers ''enfantin'', son engueulade et sa réconciliation, La Hora del Baño aurait pu se terminer sur une bienheureuse conclusion. D'autant plus qu'une fois entre les bras de son père, le bébé (Aria Wrana) finira par cesser de pleurer. C'est alors qu'intervient la toute dernière séquence, laquelle donne tout son sens au titre qui pour les non-hispanophones veut dire chez nous L'heure du bain. Il ne faudra sans doute qu'un très court laps de temps pour deviner ce qui va se produire et renvoyer les pires horreurs s'affichant dans les salles de cinéma au rang de contes pour enfants. Vous êtes avertis...

 

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