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jeudi 17 juillet 2025

Blaxploitation : Ganja & Hess de Bill Gunn (1973) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Un an après la sortie du film de Blaxploitation Blacula, version afro-américaine du Dracula de Bram Stoker réalisée par William Crain, l'acteur, réalisateur et scénariste Bill Gunn se penchait à son tour sur la thématique des vampires. La différence entre les deux longs-métrages se situant au niveau du traitement de ce légendaire suceur de sang, Ganja & Hess est une œuvre beaucoup plus complexe à aborder. Surtout durant son premier acte, confus, ésotérique et expérimental. L'on fait la connaissance de l'anthropologue Hess Green qui depuis des années mène des recherches sur les Myrthiens, habitants d'une nation imaginaire n'ayant rien à voir avec les extraterrestres de la planète Sy Myrth de l'univers Star Wars et dont leur représentante Toonbuck Toora intégra la Confédération des systèmes indépendants. Ici, il s'agit bien d'hommes et de femmes mais dont la particularité est de boire du sang humain. Assisté de George Meda (interprété par le réalisateur lui-même), le docteur Hess Green tente de convaincre son collaborateur de cesser toute idée de se suicider mais un soir, celui-ci passe finalement à l'acte après avoir attaqué l'anthropologue à l'aide d'une dague cérémonielle myrthienne. Blessé mais toujours en vie, Hess développe un goût très prononcé pour le sang qui le pousse alors à trouver des victimes qu'il tue avant de se repaître de leur sang... Quelques temps plus tard, Ganja Meda, l'épouse de George revient d'un voyage à Amsterdam et compte retrouver son époux. Affirmant qu'il a disparu, Hess n'a d'autre choix que d'accueillir la jeune femme chez lui. Ganja & Hess prend alors une tournure tout à fait inattendue puisque après avoir découvert que le corps de son mari est en fait enfermé dans un congélateur, Ganja décide d'épouser son hôte plutôt que d'avertir la police... Drôle de film que ce Ganja & Hess totalement perché, en mode Blaxploitation et doté d'une bande son peu en accord avec ce que l'on a habituellement coutume d'entendre dans ce genre de projet. Composée par l'acteur et musicien afro-américain Sam Waymon, la partition musicale est une étrange formule mêlant musique ''Black'' à des samples de voix et de rythmes tribaux africains auxquels le compositeur ajoute une très forte dose de réverbération...


Ajoutant au contexte déjà particulièrement porté sur l'expérimentation narrative, un surcroît de psychédélisme qui fait du long-métrage une œuvre atypique. Un film hors-norme et qui pourtant s'inscrit dans une démarche que l'on peut parfois considérer de réaliste puisque un certain nombre de séquences, filmées caméra à l'épaule et à travers une image sale et tremblante, ont valeur de documentaire. Mais ne nous y trompons pas. Ganja & Hess s'observe tout d'abord comme une étude anthropologique avant de basculer vers le fantastique même si peu d'éléments viennent corroborer cet état de fait. Ici, pas de dents pointues venant percer les carotides des victimes mais une lame de rasoir qui vient tailler les artères, provoquant des bains d'un sang trop épais et trop orangé pour être crédibles. Avec un budget n'excédant pas les trois-cent cinquante mille dollars, on peut malgré tout considérer l’œuvre de Bill Gunn comme un miracle. Un long-métrage unique en son genre, rejoignant quelques rares pellicules qui à l'époque défiaient toute forme de discipline. Tandis que Marlene Clark incarne Ganja Meda, le rôle du Docteur Hess Green fut confié à l'acteur Duane Jones. Un nom qui peut paraître insignifiant, méconnu, et qui pourtant, est rapidement entré dans la légende puisque l'acteur n'incarna rien moins que le personnage de Ben dans le mythique La nuit des morts-vivants de George Romero en 1968. Désormais, le voici interprétant un anthropologue barbu, vampirisé, buveur de sang et criminel qui cependant viendra se repentir lors d'une saisissante et très émouvante séquence située dans une église où le révérend Luther Williams (alors incarné par Sam Waymon) lui permettra de se racheter de ses péchés ! Ganja & Hess se mérite. Alors que différentes versions semblent avoir circulé et que le film semble tout faire pour perdre son public dans les méandres d'un script tellement confus que l'on s'y noie rapidement, Bill Gunn permet malgré tout de suivre les aventures de ces alter ego du Comte Dracula qui évoluent dans un contexte sale, mortifère, ambigu et ainsi de comprendre l'essentiel de ce qui se déroule à l'image. Exemple typique du film auréolé du statut d’œuvre culte s'inscrivant bien dans son époque. Bref, à découvrir de toute urgence...

 

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