Cédric Dupuis veut
réaliser le plus grand film d'horreur jamais tourné. Pour cela, il
fait appel à sa bande de copains, malgré les réprobations de sa
petite amie Aline qui désespère de le voir engloutir ce qu'il leur
reste de budget dans une caméra. Mais malgré tout, Cédric insiste
et en parle à ses amis Arnaud, Jonathan et Matthieu. D'abord
réfractaires, ils vont se laisser prendre au jeu. Mais un soucis de
taille contrecarrer les ambitions du cinéaste autoproclamé :
ses amis, aussi motivés soient-ils, ne sont que des amateurs et le
résultat est catastrophique. Même Aline confirme en voyant les
images tournées que son petit ami va droit dans le mur.
Excédé par celle qui ne
croit pas en lui, Cédric pète un câble et tue sauvagement sa
compagne. Afin de ses débarrasser du corps encombrant, il le découpe
en morceaux et l'entrepose provisoirement dans son appartement.
Malgré toute l'horreur de la situation, Cédric persévère et
continue le tournage. Désormais décidé à ne pas tourner un
véritable film mais plutôt un making-off de ce qu'aurait pu être
son film, il va tuer un à un ses amis, filmant l'intégralité de
ses actes...
Difficile de parler de Making-off tout en demeurant d'une totale objectivité.
Soit l'on s'attend au renouveau d'un genre maintes fois traité sous
l'angle du found-footage, au sérieux de l'entreprise et à une
technique irréprochable, et l'on risque d'être déçu. Soit l'on
est plutôt du genre à se gausser devant les premières pitreries de
Peter Jackson ou le pas vraiment sérieux Street Trash
de Jim Muro, et là, on risque de retrouver l'essence même de ce
qu'aurait dû demeurer le genre Gore. Avouons-le, ça commence plutôt
mal. Même si l'on sent venir le gag, on ne peut être que déçu par
une écriture et un jeu qui frise rééllement l'amateurisme. En
effet, les acteurs jouant dans cette farce ne semblent pas avoir à
trop se forcer pour jouer les amateurs, eux-mêmes étant d'un
pathétique. Ou alors je n'ai rien compris et les interprètes sont
justement si bons qu'ils en deviennent criant de vérité. Ce dont je
doute. Mais bon, passons. Sur les 78 minutes que dure le film, les
vingt premières sont relativement ennuyeuses. Il ne s'y pas pas
grand chose à part l'intervention du cinéaste lui-même qui semble
totalement improviser son texte. Quand aux scènes de tournage
proprement dites, elles ne sont même pas amusantes.
En réalité, l'atout
principal de Making-off, c'est la surenchère
d'horreurs qui va suivre. Puisque ses interprètes sont incapables de
jouer convenablement, le cinéaste lui-même va endosser le rôle de
tueur mais cette fois-ci, pour de vrai. Si la frilosité de certaines
scènes en matière d'horreur est sans doute imputable au faibles
moyens engagés dans l'entreprise, Cédric Dupuis, pseudo sous lequel
se cache Olivier Bureau, possède assez d'imagination pour nous jeter
en pleine « gueule » des scènes qui mêlent l'horreur au
trash, allant même jusqu'à la scatophilie. De quoi en dérouter
certainement beaucoup qui ne s'attendaient pas à de telles
festivités. Je ne dresserai pas ici la liste de ses exactions mais
disons qu'entre les décapitations et les démembrements vont
s'insinuer quelques éléments scabreux du plus mauvais goût !!!
La Belgique et la Suisse étant des pays de bon goût, le film a joui
d'une sortie en salle. Pas en France, comme nous ne nous en
étonnerons pas. Quelle importance puisque depuis quelques temps
déjà, il est disponible à la vente en dvd...
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