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dimanche 16 mai 2021

The Astronaut's Wife de Rand Ravich (1999) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Pour commencer, je préfère préciser qu'une importante fuite dans le réservoir à spoilers risque de s'opérer durant la lecture de cet article consacré à The Astronaut's Wife de Rand Ravich.... le seul long-métrage que le réalisateur ait d'ailleurs tourné dans toute sa carrière de cinéaste. Sorti chez nous sous le titre Intrusion, cette traduction porte inconsciemment tout le poids que revêt ce film qui n'a d'original que le postulat de départ pour qu'ensuite Rand Ravich aille se servir dans l'imaginaire de ses prédécesseurs. Et parmi eux, sans doute un peu de Ridley Scott, de Philip Kaufman, mais plus encore de Roman Polanski. Ça n'est pas simplement d'une légende que les cinéphiles s'amusent à reléguer dont il s'agit car si l'on peut encore hésiter au sujet de l'évocation d'Alien, le huitième passager ou sur celle de L'invasion des profanateurs, nul doute que Rand Ravich s'est ici très largement inspiré de Rosemary'sBaby, l'un des plus célèbres longs-métrage du réalisateur franco-polonais. Poussant même le vice et le mimétisme à tel point de vue que son héroïne interprétée par la délicieuse Charlize Theron porte le cheveu court et blond comme cela fut le cas par Mia Farrow vingt-deux ans auparavant. Charlize Theron dont la beauté, ici, n'aura d'égale que notre indifférence face à ce personnage qu'elle incarne. Cette mère ''porteuse'' de jumeaux dont elle va finir par douter de l'origine. Car son commandant de mari, Spencer Armacost, se comporte de manière étrange depuis qu'à la suite d'une mission autour de la Terre, la NASA a perdu tout contact avec lui et le capitaine Alex Streck durant deux minutes. Depuis son retour, peu de choses ont pourtant véritablement changées chez lui...


Mais Sherman Reese (excellent Joe Morton), un représentant de la NASA mis depuis à la porte, a découvert que quelque chose de l'ordre du mystérieux s'est justement déroulé durant ces deux minutes. Semant une petite graine dans l'esprit de Jillian, l'épouse de Spencer, celle-ci va commencer à douter de l'homme qu'elle aime et du fruit à venir de leur union...Dévorée par l'objectif de la caméra, visible lors de la quasi-totalité des séquences, la caractérisation de Charlize Theron/Jillian Armacost n'en apparaît cependant pas moins insuffisante. Loin d'atteindre celle de Mia Farrow/Rosemary Woodhouse du chef-d’œuvre de Roman Polanski, Rand Ravich a beau en faire la vedette de son unique long-métrage, la fragilité de son héroïne semble beaucoup moins crédible que celle de cette jeune femme qui, hasard ou pas, s'installait elle aussi dans un nouveau foyer situé à New York. De même, le pouvoir d'attraction et de séduction de Johnny Depp semble ici souvent inopérant. Alors, comparé à l'immense John Cassavetes (Guy Woodhouse dans Rosemary'sBaby) qui pourtant n'en faisait pas des caisses mais s'avérait particulièrement terrifiant dans son abandon délibéré d'époux protecteur, Johnny Depp fait pâle figure et semble être contraint d'en rajouter dans l’ambiguïté. Le choix du sourire forcé chez Cassavetes était donc une arme bien plus performante que le changement apparent de Depp dans le second cas.


Avec Alien, The Astronaut's Wife n'entretient en réalité que peu de rapports, sinon aucun. De L'invasion des profanateurs l'on retiendra surtout l'idée que l'enveloppe corporelle du Commandant Spencer Armacost puisse servir à une entité extraterrestre. Car c'est bien de cela dont il s'agit et que le réalisateur tente de rapprocher de la thématique qui fut en 1967, si chère à Roman Polanski. Car si l'un opte pour une présence extraterrestre et le second pour celle du Diable, l'un et l'autre des réalisateurs proposent un même schéma. Formidablement accompli chez l'un et pauvrement construit chez l'autre. Car Rand Ravich semble n'avoir de talent que dans l'exploitation d'idées recyclées et pille littéralement l’œuvre du franco-polonais. S'il tente en outre de créer un véritable climat de paranoïa et anxiogène, il est rarissime d'éprouver le moindre sentiment d'angoisse même si certaines séquences s'avèrent intéressantes mais trop diluées dans une ambiance qui pèse par une lenteur beaucoup trop importante. Plus proche des deux heures que de l'heure et demi, The Astronaut's Wife souffre d'une durée telle que le film de Rand Ravich se traîne en longueur. On ne sait plus trop s'il veut faire de son œuvre un drame, une romance ou un film de science-fiction horrifique. Tous les éléments qui participaient à l'élaboration d'une angoisse véritablement palpable chez Roman Polanski disparaissent ici au profit d'un intérêt poli... Dommage...

 

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