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mercredi 12 mai 2021

Flugparken de Jens Östberg (2014) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Puisque cela n'a pas l'air d'avoir sauté à l'esprit de beaucoup de monde (pour ne pas dire personne), Flugparken ressemble étrangement à The Machinist de Brad Anderson. Et même si contrairement à Christian Bale le suédois Sverrir Gudnason n'a pas ressenti le besoin de perdre vingt-huit kilos pour incarner le personnage de Kristian Keskitalo à l'écran et que les deux récits n'entretiennent aucun rapport, il y a dans l’œuvre du réalisateur Jens Östberg, son premier long-métrage, quelque chose de similaire dans son approche lente et anxiogène. Un choix qui se répercute également sur le plan visuel. Car dans l'un comme dans l'autre, toute une partie de la palette de couleurs semble avoir été mise de côté pour donner à l'ensemble son côté austère. Ne manque plus qu'à Flugparken, son étrange personnage secondaire et sa voiture flambant d'un rouge carmin. Le récit de Flugparken situe donc son action dans une petite ville de Suède où Kristian et Alex ont l'habitude de se retrouver après le travail. Un soir, après avoir bu plus que de raison, Kristian propose de laisser sa voiture et de prendre le volant de celle d'Alex (l'acteur Leonard Terfelt) qui, ivre, est incapable de conduire. Une fois qu'il a déposé son ami, Kristian emprunte le vélo de Diane, la compagne d'Alex, afin de retourner chez lui. Dès le lendemain, ce dernier est porté disparu. Sa femme ainsi que le père du jeune homme sont inquiets mais n'ont pas encore averti les autorités. Pas plus que Kristian dont la santé mentale semble pourtant vaciller peu à peu...


La ressemblance entre le long-métrage de Brad Anderson et celui du suédois ne semble pas devoir se contenter de leur simple climat respectif et de l'état de délabrement psychique de leur protagoniste. Sverrir Gudnason et Christian Bale entretiennent une certaine ressemblance physique. Et même si la performance du second et à mille lieues de celle du premier, Sverrir Gudnason n'en est pas pour autant moins convainquant. Sur un rythme digne du plus léthargique des épisodes de la série allemande Derrick, Jens Östberg tente d'instaurer un climat de suspicion. Et d'une certaine manière il y parvient. Il y a d'abord le personnage de Kristian et son attitude plus qu’ambiguë. Un peu à la manière du boucher de Seul contre tous de Gaspar Noé. Sa hargne et sa haine renfrognées qui ici, prennent une allure sans doute moins nihiliste que dans ce qu'apportaient de ''front-nationalistes'' les images du français et le monologue intérieur de son acteur Philippe Nahon. Sverrir Gudnason compose quant à lui un personnage relativement pleutre qui tente de combattre sa lâcheté par des moyens relativement puérils (là où discuter ne sert à rien). Il est l'antithèse du tout aussi ressent Hutch Mansell de l'excellent long-métrage de Ilya Naishuller, Nobody. Quand l'un semble insensible aux coups de couteaux, de poings et aux balles au point d'en faire un anti-héros immortel, l'autre se révèle d'une fragilité physique au moins aussi conséquente que la faiblesse de son psychisme...


Mais le thriller et l'action ayant laissé la place au drame, nous sommes ici face à une histoire dont le rythme est un degré en deçà de ce que l'on pouvait espérer. Et ce, malgré un scénario (dont l'auteur est le réalisateur lui-même) qui confond deux sujets qui n'ont apparemment aucun rapport. Et s'y mêle, pourquoi pas, une autre sous-intrigue faisant référence au comportement du coucou, cet oiseau qui a pour habitude de parasiter le nid d'autres espèces que la sienne. Flugparken ne renie pas ses origines : ambiance pesante, voire froide et dénuée de tout humour, typique d'un certain cinéma scandinave. Couleurs froides elles aussi, dues à l'intéressante photographie de Måns Månsson. Quant au dénouement, si Jens Östberg éparpille ça et là quelques détails qui laissent présager de la conclusion, tout ne sera pas forcément mis en lumière durant les premières dizaines de minutes par les spectateurs rompus à ce genre d'exercice. Au final, Flugparken ne brille pas vraiment et son intérêt s'avère aussi morne que le contexte dans lequel évolue son principal personnage. Sympathique mais pas inoubliable...

 

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