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samedi 15 mai 2021

Blood Vessel de Justin Dix (2019) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Un wallaby, un rosbif, un amerloque, un ruskov, une femme et leur capitaine sont sur un bateau. Le capitaine tombe à l'eau. Qu'est-ce qu'il nous reste ? Un groupe de soldats pas très finauds heureusement guidés intellectuellement par l'unique représentantes de la gente féminine en la personne de Jane Prescott (l'actrice australienne Alyssa Sutherland qui contrairement à ce que laisse penser son patronyme n'a absolument rien à voir avec la célèbre famille d'interprètes canado-écossais dont font partie Donald et Kiefer Sutherland). Blood Vessel, qui dans notre jolie langue où ne devraient fort logiquement plus opérer les infâmes langages et écriture inclusifs (que vivent éternellement les lois n°3922 et 4003 !!!) signifie Vaisseau sanguin (Mouarf ! Le joli jeu de mots) et exprime à peu de chose près le menu qui consiste à plonger ensemble quelques combattants d'origines diverses de la seconde guerre mondiale alors même que leur vie est mise en péril, à bord d'un vaisseau qui, effectivement, va s'avérer particulièrement sanglant : coincés au beau milieu des eaux à bord d'un canot de sauvetage, voilà qu'ils vont échapper à la déshydratation ainsi qu'à la faim grâce au passage d'un navire de combat d'origine allemande. Et comme le dit si bien l'un d'entre eux : mieux vaut mourir d'une balle dans le ventre que de faim ou de soif ! Mais ce que ne savaient sans doute pas ces passagers d'infortune, c'est qu'il y a des souffrances sans doute plus éprouvante à endurer que de périr d'inanition. Quoique... si l'on se réfère à l'examen clinique de Samuel Goldmann (Charles Aznavour) dans Un taxi pour Tobrouk sur les effroyables conditions d'une mort par déshydratation, il y a de quoi préférer mourir dans les mêmes conditions que certains personnages des films d'horreur les plus sanguinolents !


Mais pour revenir au sujet, notre poignée de survivants se retrouve à bord d'un immense navire de combat ennemi à bord duquel, étrangement, aucun commandant, aucun officier ni aucun soldat allemand ne semble être présent. Une aubaine, me direz-vous. Plongée de nuit, parcours de coursives parfois presque dignes de celles du Alien de Ridley Scott (voir les chaînes suspendues aux plafonds), l’esthétique générale laisse entrevoir un gros travail sur l'ambiance. Un peu à la manière du dix-neuvième épisode de la seconde saison de la série télévisée de science-fiction américaine X-Files. Død Kalm et son bateau à bord duquel les célèbres Scully et Mulder se retrouvaient piégés et vieillissaient à vue d’œil. Dans le cas présent, le Mal vient pourtant d'ailleurs. Le réalisateur Justin Dix (dont il s'agit ici du second et pour le moment, dernier long-métrage après Crawlspace en 2012), en enfermant ses personnages à bord d'un immense vaisseau au beau milieu d'eaux tumultueuses, leur refuse toute échappatoire. Un peu à l'image de The Thing de John Carpenter dans lequel un métamorphe d'origine extraterrestre semait la pagaille et la paranoïa dans une station de recherche située en Antarctique. Mais l'avatar de Blood Vessel est, une fois encore, d'une toute autre origine ! Si vous aimez les éclairages façon Father's Day (premier segment de l'anthologie d'horreur culte de George Romero Creepshow (1982), vous allez adorer ceux de Blood Vessel. En effet, l’œuvre de Justin Dix regorge (déborde, même) de couleurs criardes rouges et bleues sans avoir cependant la saveurs de celles des classiques d'un certain... Dario Argento...


Ici, la folie, la violence et la recherche d'une hypothétique angoisse proviennent tout autant des protagonistes qu'interprètent au hasard et dans le désordre Nathan Phillips, Robert Taylor, Alyssa Sutherland, Mark Diaco, Christopher Kirby ou encore John Lloyd Fillingham que des décors ou de quelques sinistres visions parmi lesquelles la découverte d'un cadavre dont l'agonie fut apparemment très rude, laquelle évoque immédiatement celui découvert dans la station de recherche norvégienne de The Thing, encore une fois. D'abord film d'exploration relativement bavard que seuls retiennent l'attention des spectateurs les immersifs environnements, Blood Vessel, continue son petit bonhomme de chemin dans le pillage systématique d'influences horrifiques puisque la découverte d'une survivante relativement jeune renvoie cette fois-ci à la rencontre entre Sigourney Weaver/Ellen L. Ripley et Carrie Henn/« Newt » de l'excellent Aliens de James Cameron. Et blablabla... et blablabla... trente secondes d'action suivies de plusieurs minutes d'inactivité agrémentée de dialogue pas toujours prompt à garder le spectateur éveillé. Sur la balance des émotions, l'ennui bat pour l'instant le plaisir à plate couture. Ça n'est alors qu'autour de la seconde moitié du long-métrage que l'on comprend véritablement quel mal a pu ronger le vaisseau et son équipage. Et hop, Justin Dix continue sur sa lancée et invoque un ouvrage carrément pompé sur le Necronomicon, le livre découvert dans la cave du film culte de Sam Raimi Evil Dead. La musique jusqu'ici lénifiante de Mark Buys se mue en partition démoniaque comme la rêveraient sans doute quelques pseudo groupes de black metal en mal d'inspiration. Si jusqu'à maintenant Blood Vessel pouvait désoler par son inaction, c'est désormais par une franche rigolade que le spectateur parcourra l'aventure de personnages dont aucun n'est véritablement attachant. Sa créature et son masque diabolique de carnaval acheté dans un magasin de farces et attrapes, ses possédés théâtraux, son contexte dont toute angoisse est malheureusement proscrite à force d'être ridicule font de Blood Vessel une parodie de film d'horreur involontaire. Autant (re)découvrir Ghost Ship de Steve Beck, Deep Rising de Stephen Sommers et mieux encore, Triangle de Christopher Smith que de se farcir cet indigeste Blood Vessel qui au pire vous ennuiera et au mieux, vous fera beaucoup rire...

 

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