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vendredi 25 décembre 2020

His House de Remi Weekes (2020) - ★★★★★★★★★☆

 


 

Le plus grand film d'horreur de l'année n'est pas sorti sur les écrans de cinéma mais sur la plateforme de streaming Netflix. His House du britannique Remi Weekes est son premier long-métrage. Et pour un premier coup d'essai, celui qui n'a pas plus de trente ans a réussi un véritable tour de force en inscrivant son œuvre au cœur des légendes urbaines occidentales aussi bien qu'au centre de celles qu'évoquent les mythologies africaines. Plutôt que verser dans la caricature expiatoire où l'homme blanc est vu comme le symbole du grand méchant loup, Remi Weekes traite ses individus non pas selon leur couleur mais plutôt selon leurs origines. Preuve en est lorsqu'est confrontée l'héroïne Rial (formidable Wunmi Mosaku) à trois jeunes blacks qui lui ''conseillent'' sous la forme de railleries, un retour chez elle, en Afrique. His House verse dans le film de fantômes, certes. Mais plutôt que de façonner ces derniers comme d'autres l'ont plus ou moins bien fait avant lui, Remi Weekes les invoque selon l'état d'esprit de ses deux principaux personnages qu'incarne également Sope Dirisu dans le rôle de Bol...


Le britannique évoque à travers un récit particulièrement fourni, la douleur du déracinement, et plus encore, celle d'avoir perdu un être cher. Les fantômes revêtent donc une forme spécifique et ne demeurent plus simplement les bribes d'un passé dont serait étranger notre couple de réfugiés. Ceux auxquels Rial et Bol sont confrontés peuvent être identifiés comme des mauvais démons qui plutôt que de se résigner à simplement troubler l'esprit de leurs proies, prennent véritablement forme lorsque tombe la nuit. À ce titre, on n'omettra pas de remarquer la grande ressemblance de certaines séquences avec l'idée que se faisait des peurs nocturnes le réalisateur américain David F. Sandberg qui en 2013 prouvait qu'il avait tout compris en réalisant Lights Out. Un court-métrage qui se suffisait à lui-même mais auquel il s'empressa de donner une vision au format long déjà beaucoup moins convaincante. Mais à part ce détail et quelques autres comme une partie de la bande-son qui emprunte quant à elle notamment aux deux merveilles que sont le Midsommar d'Ari Aster et le Get Out de Jordan Peele, His House possède sa propre identité...


Artiste presque complet, Remi Weekes s'est également attelé à l'écriture du scénario à partir d'un récit écrit par felicity Evans et Toby Venables. His House propose une véritable vision. Mélange de neuf et d'ancien. La direction artistique de Thalia Ecclestone et Matt Fraser, la photographie de Jo Willems, la musique de Roques Baños et surtout le travail époustouflant sur l'ambiance sonore font du long-métrage de Remi Weekes, une œuvre complète qui ne souffre d'aucun point négatif. Un travail où le sensitif est au moins aussi important que les différentes évocations. Lesquelles n'ont pas toujours besoin d'évoquer le fantastique pour s'avérer bouleversantes ou encore terrifiantes. Plus qu'un simple film d'horreur, His House est peut-être encore davantage un drame où s'imposent des questions sur l'identité, le déracinement, le péché et la rédemption. Une très belle réussite qui vous glacera autant les sangs qu'il vous séduira par son approche esthétique et ses diverses interprétations...

 

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