Au pensionnat de
Saint-Agil, les jeunes Mazeau, Beaume et Sorgue forment à eux trois
l'association secrète « Les Chiches Capons ». Mais alors
qu'ils préparent dans la clandestinité leur départ pour les
Amériques, Sorgues aperçoit un homme étrange disparaître derrière
un mur. Le lendemain, après avoir été renvoyé de sa classe pour
avoir osé répondre à l'un de ses professeurs, le jeune garçon se
volatilise. Ses deux compagnons de chambrées Mazeau et Beaume
finissent par croire, après avoir raillé leur compagnon lorsque
celui-ci leur a raconté son étrange mésaventure, que celui-ci les
a abandonnés pour partir découvrir les Amériques sans eux...
Mais quel est donc ce
mystère qui entoure le pensionnat de Saint-Agil ? C'est ce que
va tenter de nous dévoiler le cinéaste Christian Jacques dont c'est
ici l'une des œuvres les plus marquantes, du moins, les plus
réussies.
Et pour mener à bien
cette histoire mystérieuse à bien des égards, il va se faire
épauler par un contingent d'acteurs tous plus talentueux les uns que
les autres. Avec en tête de liste, Erich Von Stroheim dans le rôle
du professeur d'anglais Walter. Un homme au comportement trouble et
inquiétant qui se révèle au final plutôt attachant. Puis Michel
Simon en professeur de dessin alcoolique et raciste qui profite du
statut d'étranger du prof d'anglais pour le harceler.
Ce qui étonne peut-être
avant tout, c'est le jeu des enfants. Il n'y a guère que dans ce
cinéma d'avant-guerre que l'on puisse découvrir une telle qualité
d'interprétation de la part d'aussi jeunes interprètes. La diction
et la qualité des dialogues font plaisir à voir. Et voir ces enfant
mimer le comportement des adultes possède une saveur toute
particulière comme peut nous le faire ressentir également le cadre
et l'époque choisis.
Il y a dans cette œuvre,
si on le désire un brin fantastique, une part d’expressionnisme
dans les jeux d'ombres et surtout dans les visages de certains avec
bien évidemment celui de Erich Von Stroheim. Ce travail sur les
mimiques et les visages grimaçants renvoie directement à
l’expressionnisme allemand. Christian Jacques réussit le tour de
force de passionner avec peu de moyen et à l'aide d'un cadre plutôt
étriqué. Où le jeu et la direction d'acteurs possèdent une
importance fondamentale. Les Disparus de Saint-Agil demeure
encore aujourd'hui comme un grand classique du cinéma français
d'avant-guerre.
A noter les présences de
Charles Aznavour et Serge Reggiani dans les rôles de deux
figurants...




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