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dimanche 22 octobre 2017

La Fiancée qui Venait du Froid de Charles Nemes (1983) - ★★★★★★★☆☆☆



L'année suivant la sortie du Père Noël est une Ordure de Jean-Marie Poiré, les acteurs Thierry Lhermitte et Gérard Jugnot se retrouvent à nouveau sur le plateau de La Fiancée qui Venait du Froid. Changement de ton cette fois-ci pour le second long-métrage du cinéaste Charles Nemès qui comme pour son précédent film, Les Héros n'ont pas Froid aux Oreilles s'applique à proposer une comédie douce amère. Plus amère d'ailleurs que drôle puisqu'il met en scène un Thierry Lhermitte dont le personnage de Paul Monet, réalisateur de publicités, s'investit dans un projet pour le moins risqué : épouser une jeune polonaise pour lui éviter la prison. Aux côtés de l'acteur français, Gérard Jugnot donc. Dans le rôle de l'ami pot de colle. Et surtout, l'actrice néerlandaise Barbara Nielsen, laquelle se fond à la perfection dans celui de Zocia, la jeune polonaise en question. Une délicieuse enfant comme l'aurait sans doute décrite un certain Serge Gainsbourg. D'un naturel confondant. D'une émouvante naïveté. Et très certainement plus encore, d'une attachante douceur. Lhermitte en publicitaire acceptant de l'épouser pour un mariage blanc. En France. Mais les choses se compliquent car Paul tombe amoureux de Zocia. Elle aussi d'ailleurs, tombe amoureuse de celui qui l'a aidée à fuir son pays. Mais pour la jeune femme, les choses sont plus difficiles encore à dénouer. Paul n'entretient pas de relation sérieuse avec les femmes tandis que le fiancé de Zocia l'attend là-bas, au pays.

Beaucoup moins dépressif que le pas vraiment drôle Les Héros n'ont pas Froid aux Oreilles, La Fiancée qui Venait du Froid passerait ,presque pour une œuvre bouleversante. La faute (ou grâce) au duo que forment les deux principaux interprètes. On a en effet très envie de croire en cette histoire d'amour dépassant les frontières géographiques, de la langue, et des coutumes avant de se concrétiser à force de s'apprivoiser.

A l'époque où le film est tourné, l'Union Soviétique fait encore partie du paysage politique et social en Pologne. D'où l'idée pour Charles Nemes d'écrire un scénario tournant autour de cette histoire franco-polonaise dans l'air du temps. A l'époque où déjà, le mariage blanc n'était pas qu'une fiction. Si l'intrigue tourne donc autour de ces préoccupations durant un temps, le cinéaste s'intéresse encore davantage aux rapports qu'entretiennent Paul et Zocia. Le Paul des débuts, le publicitaire, se mue peu à peu en prince charmant. Bon samaritain acceptant durant un temps de laisser de côté sa propre personne pour venir en aide à une étrangère en difficulté. On découvre alors un personnage beaucoup moins dur qu'il n'y paraît. Le parfait complément d'une Zocia émouvante, dont l'accent ne laisse pas indifférent.
Le charme agit presque instantanément. Charles Nemes instaure une confiance presque immédiate entre ses deux principaux interprètes. Le duo fonctionne à merveille. Le personnage incarné par Thierry Lhermitte cabotine, et réinvente perpétuellement son rôle de charmeur protecteur face à une Barbara Nielsen naturelle. Tellement convaincante que l'on en viendrait presque à douter de ses origines néerlandaises. Que mille kilomètres, et même un peu plus, séparent son pays d'origine de celui du personnage qu'elle interprète.

Si La Fiancée qui Venait du Froid ne prête pas forcément à rire aux éclats (on demeure très loin de la bouffonnerie que tournera bien plus tard Charles Nemes, La Tour Montparnasse Infernale), l’œuvre demeure pour autant fort divertissante. Le cinéaste ménage toutefois quelques moments très amusants comme lors de la scène se déroulant au restaurant avec, en arrière plan, un couple de vieux bourgeois un peu coincés et dérangés par les propos que tiennent Paul et Zocia. Trente-quatre ans après sa sortie, La Fiancée qui Venait du Froid demeure donc une excellente comédie que l'on prendre un immense plaisir à revoir...

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