Œuvre emblématique des
films d'horreur underground qui péchaient par leur manque de moyens
mais misaient tout sur l'inventivité de leur créateur, Basket
Case est devenu instantanément un film culte. Le papa de ce
petit film fauché qui a rapporté entre six et huit millions de
dollars, c'est le réalisateur new-yorkais Frank Henenlotter. En
vingt-six ans, le cinéaste n'a tourné que six films mais sans
jamais se laisser attirer par l'attractivité des gros budgets. La
galère, Henenlotter connaît. Lui et son équipe n'ont eu de cesse
de trouver l'argent nécessaire au tournage. C'est la raison pour
laquelle ce dernier a duré si longtemps, six mois, soit à chaque
rentrée d'argent. Les habitués d'un certain cinéma underground
reconnaîtront sûrement le cadre dans lequel les deux principaux
personnage déambulent. La 42ème rue de New-York. Un coin
relativement mal fréquenté où les sex-shop sont légions et où
les rabatteurs tentent d'attirer dans de sinistres peep-shows les
passants noctambules.
Frank Henenlotter et son
équipe hallucinent : l'hôtel dans lequel ils débutent le
tournage est un bouge infâme, propriété d'un paranoïaque persuadé
qu'ils débarquent pour une inspection de l'hygiène. Après s'être
affranchi, le cinéaste tourne dans des conditions plus que
déplorables. Dès qu'il tourne la tête ailleurs, il se fait voler
du matériel par des inconnus. Son équipe et lui doivent en
permanence surveiller celui-ci jusqu'à ce que Henenlotter décide de
quitter les lieux pour tourner en studio. Le tournage est si risqué
que le propriétaire d'un sex-shop menace de mort le cinéaste si
celui-ci ose filmer son enseigne lors des scènes tournées dans la
42ème rue.
Concernant le récit, il
s'agit de l'histoire de Duane et du panier en osier qui l'accompagne
presque en permanence. Un panier qui enferme en réalité son frère
siamois. Une créature monstrueuse ne se nourrissant que de viande et
avide de se venger des médecins qui l'ont séparé de son frangin.
"Oserez-vous
aller voir le film?"
Si avant lui
d'autres films ont opté pour des phrases à l'impact publicitaire
évident, celle-ci est comparativement peu crédible au regard du
contenu de l’œuvre. Car en effet, si Basket Case
possède un scénario gratiné et s'il a été tourné dans des
environnements particulièrement glauques, le film fait plutôt
sourire. Le fait, sans doute, d'une interprétation qui frise
l'amateurisme. Basket Case est assez sanglant, mais la
créature est un peu trop caricaturale et l'effet "plastique"
un peu trop visible pour que l'on y croit un seul instant. Pourtant,
on comprend que le film puisse être catalogué de culte. Non
seulement à cause des conditions de tournage, de son faible budget
et du sujet totalement barré. On se demande pourquoi personne n'a
encore eu l'idée de tourner un remake...
N'avais-tu pas déjà consacré un article à ce film ?
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