Après avoir purgé une
peine de trente ans de prison pour le meurtre de son mari Juan José
et de leur fils Leopoldo, Dulce bénéficie d'une grâce exceptionnel
au vu de son âge avancé. Elle retourne ainsi dans la demeure dans
laquelle ont eu lieu les meurtres pour lesquels la vieille femme a
toujours clamé son innocence. Dès son retour, d'étranges
événements se produisent. Une présence inquiétante semble habiter
les lieux. Tout comme il y a trente ans, Dulce doit faire face à un
être dont elle ignore l'identité.
Le père El Sacerdote
rend régulièrement visite à la vieille femme et mène de son côté,
une enquête qui va l’amener à découvrir que Dulce et sa famille
ne sont pas les premiers à avoir été victimes d'étranges
phénomènes. En effet, tous les trente ans cela recommence. Et
justement, après avoir passé trois décennies en prison, Dulce
s'apprête à subir encore une fois les mêmes tourments...
La Casa del Fin de
los Tiempos est le premier long-métrage du cinéaste
vénézuélien Alejandro Hidalgo. Et parce que les films d'horreur
originaires du Venezuela sont rares, on n'a pas forcément envie de
descendre l'un de ses rares représentants. Pourtant, il faudra bien
reconnaître que ce petit film découvert en 2014 lors de la
vingtième édition de L'étrange Festival a bien du mal à
convaincre. Si le film a connu un succès dans son pays, sûrement
relatif au fait qu'il soit justement d'origine vénézuélienne, on a
bien du mal à imaginer qu'il pourrait en être autant dans notre
pays ou dans une toute autre contrée habituée à voir circuler
d'innombrables œuvres du même acabit.
Alejandro Hidalgo a
visiblement de grandes ambitions. Une image à la tonalité parfois
glaciale mais une bande-son musicale navrante qui hisse
malheureusement l'ensemble au niveau d'un piètre téléfilm. Le
cinéaste tente très maladroitement de rendre émouvants ses
personnages. De longues scènes sans intérêt, d'un ennui abyssal,
toujours parcourues par cette musique affreusement mièvre signée du
compositeur Yoncarlos Medina. Pompeux sont également les dialogues.
La Casa del Fin de los Tiempos frôle le grotesque (la
confrontation entre l'héroïne et son fils censé être revenu de
l'an 2071 donne lieu à un dialogue totalement absurde) et ce ne sont
pas les quelques scènes censées nous faire sursauter qui
rattraperont l'ensemble. Les « jump scares » sont
inefficaces et le retours en arrière incessants nuisent à un
scénario déjà peu passionnant.
Comme si cela ne
suffisait pas, le doublage français est catastrophique. On peut se
demander alore dans quelle meusre La Casa del Fin de los
Tiempos gagnerait à être découvert dans sa langue
d'origine. Alejandro Hidalgo réalise une œuvre déprimante
d'amateurisme et de superficialité. L'esthétisme de certaines
scènes ne parvient malheureusement pas à rattraper le coup et il
devient alors difficile de suivre les aventures de Dulce jusqu'à la
fin. C'est dommage, vraiment dommage. Le vénézuélien n'avait
peut-être pas le budget suffisant pour tourner un film à la hauteur
de ses ambitions. Le succès dans son pays d'origine s'explique aussi
peut-être par cette façon qu'à Hidalgo de filmer ses personnages.
On a très souvent l'impression d'assister à l'une de ces
innombrables telenovelas dont sont friands les téléspectateurs
vénézuéliens. Sauf que chez nous, ça ne peut fonctionner...
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