Milton, petite ville des
États-Unis d'Amérique. C'est là que vit l'agréable, enjoué,
mais aussi très étrange Jerry Hickfang. Ce jeune homme au fort
capital sympathie est l'employé modèle d'une fabrique de
baignoires. C'est là que travaille également la charmante Fiona dont
il est très amoureux. Celle-ci se fiche bien des œillades de son
collègue et veut bien laisser son amie Lisa mettre le grappin sur le
jeune homme.
Bien qu'il soit d'un
naturel doux et souriant, Jerry consulte pourtant le docteur Warren
en raison de graves troubles de la personnalité qui gâchent son
existence. Jerry est également contraint de prendre un traitement
médicamenteux s'il veut pouvoir avoir un semblant de vie normale.
Sauf que l'existence de Jerry n'est jamais aussi rose que lorsqu'il
se passe de médicaments. Toute sa vie est baignée de rose. Son
appartement est un modèle de salubrité et, bien qu'il n'ait pas de
compagne, il communique avec son chat M. Moustache, et son chien
Bosco.
A force d'insister, Jerry
réussit à obtenir un rendez-vous avec celle qu'il aime. Sauf que le
soir-même, rien ne se passe comme prévu. Abandonné par Fiona qui
préfère retrouver ses copines dans un karaoké, Jerry se retrouve
planté seul dans la salle du restaurant où il avait donné
rendez-vous à la jeune femme. Pourtant, un concours de circonstances
va les réunir. Pour le bonheur de l'un et le malheur de l'autre...
Oubliez la schizophrénie
telle que vous avez l'habitude de la voir décrite au cinéma.
L’œuvre de Marjane Satrapi a ceci de particulier qu'elle tutoie
des genres qui habituellement ne font pas bon ménage ou sont le
résultat d'une mise en scène ratée. Sauf qu'ici, nous sommes à deux doigts du chef-d’œuvre. Celle qui débuta sa
carrière avec Persepolis, récompensé par le Prix du Jury au Festival de Cannes
en 2007, abandonne un temps le film
d'animation pour nous proposer une œuvre forte qui sous ses allures
de comédie américaine cache un long-métrage qui se révèle très
souvent cruel. C'est peut-être d'ailleurs ce mélange hétéroclite
des genres et les hallucinantes ruptures de tons qui marqueront
durablement les esprits. Alors que l'on rit à gorge déployée
devant le burlesque des interventions félines et canines des deux
compagnons de Jerry, on assiste ensuite à une scène
forte et dramatique.
Le parallèle entre la
vie rêvée du héros et celle, plus sinistre et sous cachets de ce
même personnage est saisissant et donne à vivre en temps réel ce
qu'il ressent et perçoit. Pour ce faire, la réalisatrice confie ce
rôle délicat à l'acteur Ryan Reynolds. Celles qui l'accompagnent
dans ce cauchemar tantôt coloré tantôt triste à mourir sont elles
aussi des plus convaincantes. The Voices est, dans la grande liste
des films traitant de la schizophrénie au cinéma, parmi la dizaine
que l'on retiendra.
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