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lundi 20 juin 2022

The Outsiders de Francis Ford Coppola (1983) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

The Outsiders de Francis Ford Coppola, c'est d'abord un souvenir d'adolescence. Du poil qui pousse à peine sur le menton des plus précoces, et les voilà déjà qui se prennent pour Ponyboy Curtis, son frère Sodapop, ou Dallas Winston. Finis les cow-boys et les indiens. Terminés les arcs et les flèche d'un côté et les revolvers de l'autre. En ce jour du 7 septembre 1983 où sort dans les cinémas de France le long-métrage du réalisateur américain qui derrière lui trimballe de solides bagages (les deux premiers volets de la trilogie Le parrain ou le film de guerre Apocalypse Now), certains s'imaginent déjà en sortant de la projection demander à leur papa ou à leur maman chéris de leur acheter de la gomina lors des prochaines courses. Pire, d'autres se procureront eux-même et en toute ''clandestinité'' leur premier paquet de cigarettes. Dangereux, The Outsiders ? Mauvais pour la santé ? Peut-être, un peu, oui. Mais moins risqué que de partir en ballade avec ses potes pour aller dénicher le cadavre d'une vague connaissance comme le feront les héros du sublime Stand by Me de Rob Reiner trois ans plus tard avec son putain de casting d'étoiles montantes dont un River Phoenix dont on se souvient non seulement de sa belle gueule mais aussi de la fin tragique (le jeune acteur mourra le 31 octobre 1993 d'une overdose alors qu'il n'avait que vingt-trois ans). À la sortie du film, on sourit avec ce brin de mélancolie qui nous fait dire que l'on vient de quitter des personnages qui quatre-vingt dix minutes durant nous ont semblé si proches. Au point que s'il nous avait resté quelque sous en poche, nous serions retournés les voir à la séance suivante. Et puis, les décennies ont passé et le film est pratiquement devenu l'objet d'un culte qu'on allait se promettre de s'offrir le jour où nos maigres moyens nous le permettraient...


Depuis, certains ont fait leur vie, comme tout le monde, ont épousé ou vivent en concubinage avec leur compagne ou leur compagnon, ont fait des enfants et se sont promis qu'un jour, ils feraient découvrir à ces derniers ce petit film sans prétention qui a marqué le cours de leur existence. Oui, mais voilà, The Outsiders, en 2022, ça n'est plus tout à fait le formidable voyage dans l'Amérique prolétarienne du milieu des années soixante que nous avions vécu trente-neuf ans auparavant. Cette vacherie qui consiste non pas seulement à grandir jusqu'à dépasser la taille de ses géniteurs mais de mûrir intellectuellement n'a pas su garder avec elle ce petit moment d'extase lointainement ressenti. Et puis, lorsque l'on s'est tapé la veille ou le jour même le formidable The Wanderers de Philip Kaufman, la comparaison s'arrête rapidement aux portes d'une thématique que les deux longs-métrages observent de deux points de vue différents. Si l'esprit ''Rock'' y demeure toujours, il s'avère tout de même moins ''N'Roll'' que par le passé. Surtout comparé à ce satané chef-d’œuvre signé de l'auteur de L'invasion des profanateurs en 1978. Adaptation d'un roman de S. E. Hinton (lequel sera également à l'origine du roman Rusty James également adapté par Francis Ford Coppola et qui sortira à seulement quelques mois d'intervalles), The Outsiders a été adapté pour le grand écran par la scénariste Kathleen Rowell...


Nous faisons la connaissance de ceux qui se présentent comme les véritables héros du récit. Dallas, Ponyboy, Johnny et leurs potes de la bande connue dans le coin sous le nom des Greasers (une référence évidente au film musical de Randal Kleiser Grease qui au même titre que La fièvre du samedi soir de John Badham ou Carrie au bal du Diable de Brian De Palma rendit l'acteur John Travolta mondialement célèbre). Et d'emblée l'on est marqués par le visage de certains d'entre eux. Matt Dillon (Drugstore Cowboy de Gus van Sant, Albino Alligator de Kevin Spacey, Mary à tout prix de Bobby et Peter Farrelly), C. Thomas Howell (qui un an auparavant incarna le jeune Tyler dans E.T. L'extraterrestre de Steven Spielberg et qui en 1986 allait être malmené par le très méchant Rutger Hauer dans l'imparable Hitcher de Robert Harmon) ou Ralph Macchio qui l'année suivante allait devenir la vedette d'un film devenu culte, un certain Karaté Kid signé de John G. Avildsen. Sans oublier également les acteurs Patrick Swayze, Rob Lowe ou Emilio Estevez qui complètent le tableau de cette bande soudée, prête à en découdre avec leurs principaux rivaux. Le soucis principal de The Outsiders ne se situe non pas au niveau du jeu des différents interprètes qui cependant, surjouent parfois, mais provient du scénario lui-même qui se limite finalement à peu de choses. Sans la présence de Ralph Macchio et de son personnage Johnny au destin des plus tragique, le film apparaîtrait étonnamment creux. Si dans notre jeunesse l'amitié qui lie le jeune garçon à son ami Ponyboy pouvait être touchante, elle ne suffit malheureusement pas à combler les vides d'un récit resté campé sur son image d'une jeunesse assez peu dorée de l'Amérique des années soixante draguant les filles de manière relativement gauche (une gente pauvrement représentée par la superbe Diane Lane). Sans être ennuyeux, The Outsiders procure presque quarante ans après sa sortie (et malgré la jolie partition musicale de Carmine Coppola, le père de Francis) autant de plaisir et d'émotion que d'attendre à une station de métro, une rame qui ne viendra jamais...

 

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