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mardi 29 janvier 2019

Element of Crime (Forbrydelsens Element) de Lars Von Trier (1984) - ★★★★★★☆☆☆☆



Element of Crime (Forbrydelsens element) est le premier long-métrage du cinéaste danois Lars Von Trier. Une plongée en apnée dans la psyché d'un profiler immergé dans les méandres d'une enquête qui laissera sur lui, une empreinte indélébile. Première œuvre d'un cinéaste atypique. Provocateur, mais avant tout, un génie du septième art. Qui osera l'impensable en posant aux côtés de son compatriote Thomas Vinterberg, les bases du Dogme95 qui consiste en un dépouillement total en matière d'artifices. Mais en attendant, avec Element of Crime, premier volet de sa trilogie européenne du E avec Epidemic et Europa, Lars von Trier impose un style visuel déjà très étonnant, qu'il explorera au delà des frontières du cinéma puisqu'on retrouvera cette patte visuelle dans l'excellente série télévisée L’Hôpital et ses Fantômes (Riget) dix ans plus tard. Plus que l'histoire somme toute presque linéaire, c'est le soin apporté à l'esthétique générale du film qui saute aux yeux dès les premières secondes. Pas une œuvre en couleurs ni en noir et blanc mais en sépia, et parfois, en de rares occasions, Lar Von Trier use de monochromes bleutés. Le style visuel confère à Element of Crime un cachet glauque renforcé par un grain épais et des décors décrépits, entre humidité, moisissures, et rouille, traversés parfois par des couleurs de néons fulgurantes.

Lars Von trier est un esthète, travaillant chaque plan. Entre lumière glauque et obscurité totale. L'univers y est post-apocalyptique, et c'est au centre de ce monde de débauche qu'enquête Fisher, qui sous hypnose revient sur les deux derniers mois qui l'ont vu mettre en pratique les enseignements d'un ouvrage (l'élément du crime en question) écrit par son vieil ami Osborne. Sur les traces d'un certain H.G (Harry Grey), Fisher fait des rencontres, dont Kim, jeune prostituée asiatique qui accepte d'accompagner le flic dans le long et douloureux cheminement qui doit le porter jusqu'à la résolution d'une série de meurtres sordides dont sont victimes de jeunes filles, vendeuses de billets de loto. Harcelé par un supérieur revêche, Fisher perd peu à peu la tête, son esprit se mêlant à celui du tueur...

Sur un ton léthargique proprement ennuyeux, il faut le reconnaître, Lars Von Trier semble mêler des inspirations cinématographiques diverses. Mix improbable entre le Angel Heart d'Alan Parker, le M le Maudit de Fritz Lang, et le cinéma d'Ingmar Bergman, Element of Crime suinte de toutes parts. Davantage œuvre d'art que divertissement, le film est parfois à ce point alambiqué qu'il n'est pas rare que l'on décroche. La faute à un rythme trop lent, à des dialogues qui appesantissent le propos et à des mouvements de caméra paresseux... mais essentiels pour qui veut explorer chaque recoin, chaque détail visuel. Toutes ces petites touches que le cinéaste ajoute à un arrière-plan déjà relativement chargé. Element of Crime aborde le thème du dédoublement de la personnalité et du profilage. En la matière, ce dernier élément se révèle plutôt inédit à l'époque puisqu'il faudra attendre deux ans de plus avec le chef-d’œuvre de Michael Mann, Manhunter, pour véritablement découvrir cette profession qui consiste pour certains individus à littéralement entrer dans la tête des tueurs qu'ils sont chargés de traquer...
Si à la longue Element of Crime se révèle assez épuisant à suivre, Lars Von Trier entre cependant dans le cinéma par la grande porte. A noter que le titre du dernier long-métrage du cinéaste The House that Jack Built fait référence à une comptine entendue dans son tout premier long-métrage. Lars von Trier aurait-il définitivement bouclé la boucle... ?

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