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vendredi 31 août 2018

iceman de Fred Schepisi (1984) - ★★★★★★★☆☆☆



La question qui se pose ici est la suivante : les droits de l'homme peuvent-ils s'étendre au delà de ceux auquel a droit l'homme moderne ? Ou bien l'homme de Neandertal peut-il prétendre à ces mêmes droits ? C'est la question à laquelle va tenter de répondre l'anthropologue Stanley Shepard, qui parmi les scientifiques et les explorateurs installés sur une base située en Antarctique semble être le seul à vouloir démontrer que l'homme des glaces surnommé Charlie possède les mêmes droits malgré son âge estimé à quarante-mille ans. En effet, la plupart des scientifiques, et le docteur Diane Brady la première, considère Charlie comme un 'spécimen' dont l'étude pourrait permettre de comprendre certains phénomènes et ainsi améliorer la longévité de l'Homme.  Tourné en Colombie-Britannique ainsi qu'au Manitoba, Iceman est une œuvre exemplaire qui fait la part belle à l'humanité de son principal interprète. Des valeurs laissées de côté par certains individus ici représentés par les scientifiques et qui voient dans l'exploitation de l'homme de Neandertal, l'opportunité de mener à bien des recherches personnelles.   

Iceman est un projet qui tient à cœur au cinéaste, producteur et acteur Norman Jewison (L'Affaire Thomas Crown, Hurricane Carter) qui en abandonnera pourtant la réalisation au profit du cinéaste australien Fred Schepisi qui s'offrira là l'opportunité de mettre en scène un très beau film, d'une très grande humanité. Timothy Hutton incarne l'anthropologue humaniste Stanley Shepard face à un John Lone incarnant superbement l'homme des glaces du titre. La première partie consacre la découverte et la tentative de 'résurrection'' de l'homme de Neandertal dont on devine l'issue, mais qui demeure en définitive l'une des séquences les plus intéressantes, d'autant plus que le scénario convoque des hypothèses étayant avec force détails techniques et scientifiques, la crédibilité du procédé même si de nos jours il reste encore à prouver que l'on peut revenir à la vie après avoir été congelé (ce qui paraît fort peu probable).

Par la suite, le film se concentre sur l'étude menée par l'anthropologue auprès de Charlie, lequel est enfermé pour son bien dans un vivarium censé reproduire le milieu naturel dans lequel il vivait il y a quarante-mille ans. Si le premier contact est rude, à force de conviction, Shepard parvient à prouver aux sceptiques que la communication est possible malgré les millénaires qui séparent l'homme de Neandertal de ses contemporains. Si par le passé et dans l'avenir, d'autres exemples ont confirmé la supériorité morale de l'homme sur toute autre forme de vie, et dont il fait un insupportable commerce civil, militaire ou scientifique (pour exemple, le King Kong de John Guillermin en 1973 ou E.T de Steven Spielberg en 1982), la question demeure encore plus délicate puisqu'une fois acquise l'existence de l'homme de Neandertal, il s'agit désormais de répondre à une quesion, une seule :  comment envisager la survie d'un homme vieux de quarante-mille dans une société qui a eut très largement le temps d'évoluer depuis la disparition de son espèce ?   

Iceman est une authentique réussite qui laisse peu de place au pire divertissement pour tenter de poser les bonnes questions et d'y répondre. Sobre et maîtrisée, la réalisation de Fred Schepisi est de surcroît accompagnée par une interprétation sans faille. A noter la présence au générique du compositeur Bruce Smeaton qui à cette occasion à écrit quelques jolies partitions...

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