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mercredi 1 mai 2013

Va, Va Vierge Pour La Deuxième Fois de Koji Wakamatsu (1969)




 
 
Un jour, sur le toit d'un immeuble, une jeune femme est violée par quatre individus. Lorsque ceux-ci en ont terminé avec leur victime, ils prennent la fuite et la laissent évanouie sur le sol. Lorsqu'elle reprend connaissance le lendemain matin, elle aperçoit un jeune garçon qui la veille. Répétant inlassablement que c'est la seconde fois qu'elle est violée, elle supplie le garçon de la tuer. Mais ce dernier refuse, arguant qu'il lui faut une bonne raison pour le faire. Lui même aimerait échapper à cette existence morne qui s'ouvre à lui. Se penchant par dessus la rambarde donnant sur le vide, les deux adolescents pensent durant un moment à se jeter par dessus bord. Puis ils se demandent combien de temps il leur faudrait pour toucher le sol.

La jeune fille fuit, disparaît dans une ouverture à travers laquelle l'eau ruisselle, et se purifie du viol dont elle a été victime la veille. Le garçon la suit, la retrouve nue et prostrée sous la douche improvisée. Il s'approche d'elle. La prend dans ses bras, et tous les deux retournent alors quelques mètres plus bas, sur le toit de l'immeuble.

Le désir de mourir de la gamine est plus fort encore. Lui, ne veut pas être son bourreau. A moins qu'elle trouve une raison suffisante qui le motivera à aider la jeune fille à se libérer de sa triste existence. Afin de motiver ou de dégoutter la jeune femme de son projet de mourir, le garçon lui propose de l'accompagner jusqu'à chez lui, dans la chambre où la veille, il a tué deux couples de dépravés qui ont osé exécuter sur lui des pratiques contre-nature. Écœurée par la représentation vivante de ce qu'elle cherche à atteindre, la jeune fille hésite. Mais bientôt, les violeurs refont surface et le jeune garçon qui jusqu'à maintenant est resté en retrait, se décide à agir pour le bien de sa nouvelle amie...


"Chauffe-toi au soleil jusqu'à ne plus transpirer"

Va, Va, Vierge Pour La Deuxième Fois de Koji Wakamatsu est un nouveau portrait dressé sur deux existence perdues qui se cherchent, se trouvent et se détruisent. Mais ici, contrairement à Quand l'Embryon Part Braconner et Les Anges Violés, les vrais héros ne sont pas les bourreaux mais leurs victimes. Victimes au pluriel car au delà de la jeune fille violée par quatre paumés, il s'agit également de dresser le portrait minimaliste d'un adolescent mal dans sa peau et auquel la vie n'apporte rien de bon, ainsi que celui d'une jeunesse qui n'a pas de repères auxquels se raccrocher et qui se laisse aller à la dérive.

Nos deux héros vivent leur histoire au sommet d'un immeuble dans l'idée de se jeter dans le vide. Là où justement, à quelques dizaines de mètres plus bas la vie s'active et où tous sont étrangers au drame qui se noue. Ils rêvent de quitter cet endroit nu, abandonné, pour venir s'écraser sur un sol où la vie, elle, justement fourmille. Ce toit qui leur sert de décor est aussi vide que leur existence. Ils n'ont pas de contact avec le monde extérieur et tout ce qu'il en connaissent est la violence figuré par le viol collectif dont est victime l'adolescente. Même ce qui apparaît comme un éventuel salut (le réconfort d'une demeure) est perverti par la présence d'adultes pervers vers lesquels ils ne peuvent se tourner. Sous l'apparente tranquillité d'un regard "sous verres", le jeune homme rumine son désespoir sans même parvenir à réagir alors même que la jeune femme est aux prises avec les violeurs. Il est le témoin muet d'un sordide scénario et lorsqu'enfin il parvient à se ressaisir, il est déjà trop tard, et ce n'est pas le massacre dont il se rend responsable qui va évacuer toutes les frustrations dont la jeune fille et lui sont victimes.

Va, Va, Vierge Pour La Deuxième Fois oppose une nouvelle fois la femme à la misogynie et au machisme des hommes. Cette fois-ci pourtant, elle sera épaulée par cet ogre que nous dépeint au fil de sa filmographie Koji Wakamatsu. L'oeuvre alterne les plans de viols et de nudité avec une certaines poésie. Comme pour Les Anges Violés le cinéaste traite certains plans en couleur. Comme pour renforcer l'horreur de certaines situations. On s'attache à ce garçon et à cette adolescente qui approche la majorité et qui pourtant n'est encore qu'une gamine. Une fois encore Koji Wakamatsu dénude son héroïne, ne se formalisant jamais de son âge. Une œuvre à découvrir, elle aussi.

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