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vendredi 10 mai 2013

Massacre A La Tronçonneuse de Marcus Nispel (2003)



Lorsqu'en 1974 Tobe Hooper réalise Massacre à la Tronçonneuse, il est bien loin d'imaginer que son film va devenir l'une des œuvres horrifiques les plus célèbres et les plus emblématique du genre. Trente ans après, on en parle encore et de fait, il reste comme l'épisode (suites et remakes confondus) le plus abouti. Trente ans plus tard, Marcus Nispel tourne un remake presque fidèle à l'original. Et pour appuyer cet aspect, il situe l'action en 1974, l'année où est censé se dérouler le drame originel. Là où Hooper nous jetait à la face une pellicule nauséeuse placée sous un soleil de cagnard, Nispel lui préfère un climat ensoleillé, certes, mais beaucoup moins pesant. Beaucoup d'aspects divergent entre le film original et son remake.

Scénario, environnement et casting de timbrés:

Les situations paraissent être sensiblement les mêmes et pourtant, la version de 2003 s'éloigne de celle de 1974 tout en conservant un certain nombre de points communs. La famille Tronçonneuse est bien différente puisque désormais, on y trouve des grands-parents bien vivants (un éclopé et une épouse rigide et bigote), un (pseudo) shérif qui prend un peu trop à cœur son métier, et même un gamin, seul élément de la famille à posséder un reste d'humanité. On compte également quelques autres énergumènes tout aussi frappés, notamment une gargantuesque femelle, aussi écœurante qu'adipeuse. Exit l’autostoppeur (ici remplacé par la victime d'un précédent massacre) et le cuistot-garagiste. On retiendra évidemment la présence du célèbre Leatherface, personnage emblématique de la saga sans lequel celle-ci n'a pas lieu d'être. Les héros de cette nouvelle mouture ne viennent pas rendre vite au cadavre exhumé de deux d'entre eux mais reviennent du Mexique une peluche remplie d'herbe. Très vite, le spectateur est placé au cœur de l'action avec l'apparition d'une jeune femme hébétée croisant la route de cinq jeunes adultes. Le point de départ d'une longue traque entre une famille de dégénérés vivant dans une immense demeure au look extérieur impressionnant, mais qui ne reflète cependant pas l'image bienveillante d'une maison chaleureuse comme c'était le cas dans le film original. Les angles précis de cet enfer de béton sont à priori bien trop menaçants pour que l'on puisse imaginer les héros y trouver de l'aide.

En 1974, les murs de la propriété renfermaient un univers monstrueux et reflétant la folie de ses occupants. Il y régnait une atmosphère dérangeante et étouffante que l'on a du mal à retrouver dans le remake, malgré des décors soignés: Des murs suintant, des réfrigérateurs remplis de bocaux à l'intérieur desquels baignent des restes humains, et un sous-sol, véritable salle de torture où Leatherface laisse libre cours à ses fantasmes nécrophiles. Leatherface justement, qui, si dans le film de Hooper apparaissait comme le monstre ultime caché derrière des masques de peau humaine, n'est plus ici qu'une grotesque copie dont Marcus Nispel fait l'immense erreur de nous montrer le vrai visage. La plus grosse (et navrante) différence, c'est que son monstre nous est décrit comme tel et jamais comme un homme. Celui de Hooper, malgré toute l'horreur que l'on pouvait éprouver pour lui, demeurait bien un être humain. Nispel cherche à rendre à tout prix l'ambiance de l'original sans jamais y parvenir. Le grain si caractéristique du 16 mm ne pouvant pas être remplacé par de simples décors aussi réussis soient-ils.

Rythme et bande sonore:

Marcus Nispel veut assurer un rythme soutenu et permanent. Une volonté louable mais qui tombe à l'eau. En prenant son temps, Hooper plantait le décor et nous accoutumait à ses personnages de victimes, créant ainsi un lien entre eux et le spectateur. Beaucoup moins sérieux, ceux de Nispel ne sont rien d'autres que des fumeurs d'herbes obsédés par le sexe. S'il faut attendre une bonne demi-heure avant que le périple de la seule et unique survivante du film de Hooper n'arrive, le rythme est ensuite si soutenu qu'il ne laisse plus le temps au spectateur de souffler. Le pourtant très convainquant remake est au regard de son ancêtre relativement ennuyeux si on les compare. Points de frissons ni de vrai malaise donc. La musique pioche dans quelques classiques, quand Hooper nous assénait une bande-son curieuse, industrielle, cacophonique et entremêlée de morceaux de country qui pour nous français, rendaient encore plus dépaysant le voyage dans cet enfer américain et rural.

Massacre à la Tronçonneuse 2003 est donc un excellent remake mais qui à côté de celui réalisé par Tobe Hooper fait tout de même pâle figure...

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