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lundi 28 janvier 2013

Creepshow de George A. Romero (1982)



Lorsque l'on a un père aussi con que le sien, on comprend que le gamin de l'intro ait envie d'échapper aux punition d'un géniteur qui ne jure que par la bière et les magasines pornographiques. Quand à la mère, elle a le courage de ces femmes battues qui se résignent à s'écraser devant les vociférations de maris autoritaires qui ne leur laissent en général que le droit de raccommoder leurs pantalons en jeans. La progéniture se rebelle, prend une gifle et voit sa lecture préférée finir à a poubelle. "Qu'il aille pourrir en Enfer" murmure l'enfant à l'attention d'un père qui s'en est allé se rafraichir le gosier dans le salon. L'avorton aurait-il pu imaginer voir débarquer alors devant la fenêtre de sa chambre la goule qui orne habituellement la couverture de son comics préféré? La présence de celle-ci sonne comme une invitation au pays des rêves macabres qui pullulent dans chacune des pages de "Creepshow", la fameuse bande-dessinée responsable du drame familial. C'est ainsi que s'ouvre le film, nous entrainant dans cinq histoires horrifiques mises en scène par le grand maitre George A. Romero ("Dawn Of The Dead"). 

 
Father's Day, le premier segment, nous entraine dans la demeure d'un richissime vieillard mort sous les coups de cendriers assenés par sa fille Bedelia sept ans plus tôt. En effet, ce père particulièrement jaloux des rapports qu'entretenait sa fille avec un homme de soixante-quinze ans fit tuer ce dernier lors d'une partie de chasse. Vengeant la mort de son bien aimé en tuant son géniteur, Bedelia célèbre depuis chaque année la fête des pères en réunissant autour d'elle ses deux neveux. Elle qui d'habitude est d'une exactitude exemplaire se fait désirer. Alors qu'elle arrive aux abords de la grande maison familiale, elle choisit de passer devant le cimetière afin de rendre visite à son père . Ce dernier, revanchard, ne trouve rien de mieux que de sortir de sa tombe afin de souhaiter à sa manière la fête des pères. C'est ainsi que, décharné, il va éliminer tour à tour les membres de sa famille jusqu'à obtenir le gâteau qu'il désira le jour même de sa mort... Des cinq chapitres de Creepshow, celui-ci apparaît comme le plus faible. Si l'idée délirante du retour d'un vieil acariâtre apparaît comme une solution efficace aux projets de vengeance qu'il murit depuis sept ans dans sa tombe, l'aspect humoristique sonne relativement plat et les effets-spéciaux n'ont pour l'instant rien d'exceptionnel.


A propos d'humour, le second segment titré The Lonesome Death Of Jordy Verrill apparaît comme une bien meilleure alternative. Interprété par l'immense Stephen King (auteur du scénario basé sur son recueil de nouvelles The Crate And Weeds), ce chapitre voit un bouseux être témoin de la chute d'un météore dans son jardin. Le pauvre bougre imagine devenir riche à l'idée de vendre le précieux objet à la science mais en tentant de refroidir le rocher fumant, ce dernier se brise en deux et laisse échapper une curieuse substance bleutée que Jordy Verrill aura la malencontreuse idée de toucher du bout des doigts. S'en suit alors une très étrange modification physique du bonhomme qui se transforme littéralement en plante verte. Stephen King est irrésistible dans ce rôle de doux dingue en salopette. On entre véritablement dans le principe à partir de ce récit court mais efficace. Au dela de l'humour, et ce malgré la durée du chapitre, un certain suspens arrive même à s'imposer. Un très bon épisode que l'on se régale de revoir.



Avec Something To Tide You Over, on change ici littéralement de décor pour aborder une vengeance totalement différente du premier segment. Ici, il est question d'adultère. Richard Vickers (l'excellent Leslie Nielsen) sait pertinemment que sa femme Becky le trompe avec un certain Harry Wentworth (Ted Danson). C'est donc avec un plaisir certain que cet amateur de vidéo imagine une vengeance à la hauteur de l'affront. Piégeant l'amant de sa femme en lui affirmant que si celui-ci ne fait pas exactement ce qu'il lui demande Becky trouvera la mort, Harry accepte de suivre Richard jusqu'à une plage lui appartenant et de se laisser enterrer jusqu'au cou dans le sable. Branchant alors un téléviseur à l'attention de sa victime, Richard propose avec une certaine délectation de faire découvrir à Harry le sort qu'il a décidé de lui faire subir et qui déjà, est en train d'emporter Becky. 
En effet, les images que diffuse en direct le poste de télévision montrent Becky subissant le même sort que son amant. Mais enterrée un peu plus bas sur la plage, elle commence à ressentir les effets de la marée montante... Avec cet épisode, on change radicalement d'univers et surtout, d'ambiance. Un certain malaise s'installe lorsque Richard, de retour chez lui, assiste à la lente agonie de sa femme et de son amant grâce aux caméras qu'il a directement branché devant ses victimes enterrée sur la plage. Lui-même semble se rendre compte de toute l'horreur de son acte durant un instant. Ce qui n'aurait pu être qu'une simple histoire de vengeance se transforme alors en une représaille inattendue de la part des victimes du bourreaux. Un excellent épisode donc, interprété par un Leslie Nielsen étonnant.


The Crate. Lorsqu'une caisse vieille de plus d'un siècle et demi est découverte par Mike, un employé d'une université, c'est l'excitation chez le professeur Dexter Stanley. Sauf qu'au moment d'ouvrir le précieux objet, rien ne se passe comme prévu. Enfermée à l'intérieur depuis de très nombreuses années, une bestiole choisit de se dégourdir la mâchoire en dévorant le pauvre Mike. Faisant par de sa découverte à son ami le professeur Henry Northrup, ce dernier imagine alors un plan pour se débarrasser de son encombrante épouse, la détestable Wilma que tous ses amants surnomment "Billie".
Loin d'être le plus mauvais segment du film, cet épisode demeure néanmoins assez faible en comparaison des deux qui le précèdent. La talentueuse Adrienne Barbeaux (New-York 1997) en fait voir de toutes les couleurs à son dégonflé de mari (Hal Holbrook) qui trouve enfin le moyen de se venger et de trouver le courage de se débarrasser d'une femme pour laquelle il ne ressent plus rien. La créature ressemble à une marionnette du muppet Show qui aurait été atteinte par les radiations de Tchernobyl. Ce n'est qu'une poupée nantie d'une rangée de dents immenses et acérées. Peu effrayante donc mais comme Creepshow est avant tout un recueil de courts-métrages horrifico-humoristiques, on pardonne le peu de crédibilité de la bête.


They're Creeping Up On You diffère des autres épisodes en ce sens où il paraît être situé dans un lieu et dans un temps indéfinis avec pour unique décor un appartement d'une blancheur et d'une propreté maladive. D'ailleurs, Upson Pratt, ce vieil excentrique qui en fait voir de toutes les couleurs à ses employés, il apparaît comme un être détestable qui ne supporte pas la présence de cafards chez lui. Et pourtant, ces derniers vont l'envahir au point que la bombe qu'il utilise habituellement afin de se débarrasser de ses gênants visiteurs n'aura plus la moindre efficacité. Interprété par E.G. Marshall, ce segment joue sur la peur des insectes rampants d'autant plus que le contraste entre l'appartement au teintes monochrome et ces horrible petites bêtes accentue le malaise. Au départ deux ou trois spécimens osent s'approcher de l'ignoble individu qui demeure dans cet appartement aseptisé. Mais lorsque l'invasion est lancée, ce ne sont plus quelques cafards qui le provoquent mais bien des dizaines de milliers de ces créatures. Le court-métrage se termine en apothéose sanguinaire qui voit un être indigne de faire partie des nôtres être digéré par une armée de cafards venus venger leur semblables tombés sur le champ de bataille. Marshall est somptueux dans toute sa méchanceté et l'ambiance cafardeuse et clinique du décor apporte un sentiment curieux qui mêle l'angoisse à une certaine forme de claustrophobie.


Réalisé par l'illustre George A. Romero, Creepshow se révèle donc un excellent film à sketches scénarisé par le non moins célèbre Stephen King, l'un des auteurs fantastiques les plus lus dans le monde. Tentant avec succès de reproduire l'ambiance des comics horrifiques américains, certaines scène sont mises en scène de manière à leur donner l'apparence de planches dessinée mues par une certaine forme de vie propre. Un peu comme ces mangas-live nés des mangas japonais. Les effets-spéciaux signés Tom Savini, s'ils ne font pas partie des meilleurs qu'il ait conçu pour le cinéma d'horreur, conservent tout de même une bonne tenue. A voir, et à revoir donc...

Mais au fait, qu'arrive-t-il donc au jeune Billy? Vous savez, le jeune enfant qui s'est fait rosser par son père au tout début du film. Pour le savoir, il suffit de jeter un œil à ce Creepshow d'anthologie.

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