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mardi 20 août 2019

Mon Roi de Maïwenn (2015) - ★★★★★★★★☆☆



Actrice depuis l'âge de cinq ans où elle débuta sa carrière avec L'Année prochaine... si tout va bien de Jean-Loup Hubert, Maïwenn Le Besco est aussi et surtout une brillante cinéaste qui depuis l'aube des années quatre-vingt dix n'est plus connue que sous son prénom. Maïwenn est donc l'auteur de Mon Roi, son quatrième long-métrage en tant que réalisatrice. Une œuvre forte et ambitieuse sur le couple, son histoire, ses amours et ses travers. L'histoire de Marie-Antoinette Jézéquel qui aperçoit un soir en boite de nuit, Georgio Milevski qu'elle avait d'abord furtivement rencontré quelques temps auparavant. De ce deuxième contact va naître entre ces deux individus, une véritable histoire d'amour. Passionnée, orageuse, faite de hauts, mais aussi de beaucoup de désillusions. Surtout de la part de ''Tony'', follement amoureuse d'un Georgio séduisant mais qui très vite va se révéler instable. Naissent entre eux, des tensions qui ne s'amélioreront pas avec leur mariage, et encore moins lorsque viendra au monde leur fils Simbad. Bien que chacun tente d'y mettre du sien, et bien qu'ils suivent ensemble une thérapie de couple, leur union semble malheureusement, et inéluctablement, partir à la dérive...

Beaucoup de nominations à la cérémonie des César 2016, mais malheureusement, aucune récompense pour le dernier long-métrage en date de Maïwenn. L'honneur fut cependant sauvé lors de la remise des prix du Festival de Cannes l'année précédente puisque le jury fut moins frileux et offrit à l'actrice incarnant le personnage de Tony, le prix d'interprétation féminine. Et dieu sait combien celui-ci fut mérité car en effet, Emmanuelle Bercot y est en tout point remarquable. Un prix que l'on aurait aimé voir partager avec Vincent Cassel qui lui, partit les mains vides au profit du tout aussi brillant Vincent Lindon qui remporta donc celui du meilleur acteur pour La Loi du Marché de Stéphane Brizé. Emmanuelle Bercot et Vincent Cassel incarnent donc ce couple en phase de rupture après de longs mois de passion amoureuse. D'un côté, il y a Tony, cette jeune femme fragile, peu confiante en elle et envers les autres, éprise de Giorgio au point de tout accepter quitte à mettre en jeu sa santé psychologique. De l'autre, un Vincent Cassel absolument formidable qui incarne un Giorgio orgueilleux, possessif et immature, ce qui ne l'empêche pourtant pas d'être touchant. Au moins autant que celle qui lui donnera un enfant.

L'un des aspects les plus convaincants de ce long-métrage dans lequel sont contrebalancés des moments d'un bonheur communicatif avec des séquences terriblement tragiques, est à mettre au profit de dialogues savoureux. Et c'est bien évidemment Vincent Cassel qui bénéficie des joutes verbales les plus remarquables, Emmanuelle Bercot étant ''cantonné'' dans son rôle de femme qui subit et exécute les volontés de son compagnon plus qu'elle ne dirige le couple. Entrecoupé de nombreuses séquences situant l'intrigue autour de l'histoire qu'ont vécu ces époux atypiques, parfois proches du cinéma d'Andrzej Zulawski mais dans une forme moins outrée et délirante, nous retrouvons l'héroïne dans un centre de rééducation (elle s'est gravement blessée au genou droit) dans lequel, plus que de suivre une thérapie lui permettant un jour de pouvoir retrouver son entière motricité, elle va surtout pouvoir se ressourcer et enfin vivre auprès d'un groupe d'adolescents d'un milieu social différent du sien.

Maïwenn filme Mon Roi avec une sensibilité toute féminine sans pour autant juger ni l'un, ni l'autre de ses personnages. La réalisatrice cultive d'ailleurs à certains égards l’ambiguïté. À tel point qu'il arrive au spectateur de s'interroger sur les responsabilités de chacun : Alors que le spectateur prendra fort logiquement fait et cause pour la jeune femme, il pourra aussi parfois se questionner sur la responsabilité unique de Giorgio quant d'une autre manière, Tony se révèle peut-être également trop pressante, suspicieuse, voire même abusivement exclusive. C'est avec tout autant de pudeur que Maïwenn abandonne en fin de compte ses personnages, les livrant aux spectateurs, seuls juges de ce couple qui s'est tant aimé. Et quoi de plus beau et de plus touchant que ce dernier plan fixe sur le visage de Tony... ?

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