Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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mardi 30 mars 2021

The Stylist Jill Gevargizian (2020) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Souvenez-vous... ce début des années quatre-vingt... cette scène lors de laquelle une prostituée accompagnée de son client libidineux se retrouvait dans l'une des chambres d'un hôtel minable. Elle, faisant tout pour le détendre tandis que lui, finissait par libérer ses pulsions meurtrières et matricides en l'étranglant puis en la scalpant avant d'emporter son trophée jusque dans son antre, lieu d’irrépressibles fantasmes morbides. Grâce aux sinistres visions de deux hommes, un mythe était né. Celui d'un maniaque au fort complexe œdipien. Réalisé par William Lustig et principalement interprété par l'impressionnant Joe Spinell, Maniac fut et demeurera à tout jamais comme l'une des expériences horrifiques les plus marquantes de l'histoire du septième art. Et Franck Khalfoun aura eu beau vouloir partager sa propre vision du mythe trois décennies plus tard, Joe Spinell restera pourtant toujours le seul et l'unique Frank Zito... Lorsque déboule en 2020 The Stylist de la réalisatrice américaine Jill Gevargizian, à la lecture du synopsis, nos souvenirs ainsi restaurés nous ramènent directement quarante ans en arrière. Lorsque les compositions de Jay Chattaway martelaient de leurs nappes électroniques des séquences effroyablement éprouvantes. Gore et incroyablement malsaines...



L'héroïne de  The Stylist est un peu le pendant féminin de Frank Zito. Une jeune femme qui pourtant plus que ''l'amour'' étouffant d'une mère castratrice, a dû subit l'absence de son père. Qui vit comme le héros de Maniac dans un univers d'illusions, entourée de mannequins sur le crâne desquels elle plante le scalp de ses victimes. Le tout numérique actuel, et notamment celui qui ''explose'' dans ce genre de productions horrifiques qui mise sur une esthétique glacée, condamne ici le film a n'avoir pas à bénéficier du même traitement visuel que son vieil ancêtre. Exit le grain du 16mm. Ici tout semble immaculé et à peine perturbé par de trop discrets effets gore. De rarissimes séquences qui se revendiquent certainement de l’œuvre de William Lustig sans jamais en avoir la puissance. Sans doute parce que le long-métrage de Jill Gevargizian s'inscrit moins dans une démarche réaliste que dans la recherche de l'imaginaire déviant d'une femme en marge socialement et psychologiquement. Si l’œuvre tient sur ses fondations, ces dernières sont d'une fragilité telle qu'elles risquent de s'effondrer à tout moment. La faute à de nombreux soucis de mise en scène. Outre des faux raccords (une porte fermées à clé se retrouve subitement ouverte), le rythme souffre d'un rythme parfois trop lent pour que l'on puisse simplement se satisfaire de suivre la dérive mentale de son héroïne durant plus de cent-quarante minutes...



Second long-métrage de la réalisatrice qui outre Jaenki: Miracle Maze en 2016 a également réalisé toute une série de courts-métrages et a participé à l'anthologie Dark Web en 2017, The Stylist a beau partager certains traits de caractères avec Maniac (Jill Gevargizian poussant le mimétisme jusqu'à filmer son héroïne dans le reflet d'une vitrine, y projetant par la même occasion les inquiétantes lumières d'une ville nocturne. De même, des détails tels que les mannequins affublés de scalps, les bougies où les mégots de cigarettes rappelant furieusement le long-métrage de William Lustig), plus elle semble vouloir ressembler à son modèle et plus elle fait montre de ses limites en matière de mise en scène. The Stylist n'en est pas pour autant un mauvais film. Simplement, dans le registre de l'horreur psychologique, on est encore bien loin des classiques du genre (Jetez donc plutôt un regard sur le déstabilisant Clean, Shaven de Lodge Kerrigan). Du point de vue de l'interprétation, le long-métrage repose exclusivement sur celle de l'actrice principale Najarra Townsend, plutôt convaincante, surtout si on la compare au reste du casting qui s'avère totalement anecdotique. La faute à une caractérisation aux abonnés absents. Malgré le sujet plutôt sordide, même si en général il demeure relativement mal exploité, il se peut que l'on ressente une certaine tendresse matinée de mélancolie pour cette jeune femme mal dans sa peau. Trop simpliste,  The Stylist s'oubliera malheureusement très rapidement. Car peut-être plus encore que la mise en scène peu inspirée et le scénario dénué de véritables fulgurances visuelles ou sensitives (on devine la conclusion à des kilomètres de distance), le film pâtit d'une bande musicale froide, impersonnelle, bref, dénuée de toute émotion de quel qu'ordre que ce soit. Ce qui gâche en grande partie l'intérêt du film...
 

dimanche 28 mars 2021

The Pond de Petar Pasic (2021) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Sommet dans l'art de la subjectivité ? Mettre au dessus de la contrainte d'être coincé dans un embouteillage ou en fin de queue d'un bureau de poste, celle d'avoir fini la projection d'une œuvre cinématographique sans être capable d'en tirer la moindre ligne. Un exercice qui s'avère délicat et souvent très ennuyeux, surtout lorsqu'un synopsis ou plus simplement une affiche sont la promesse d'une expérience dont le souvenir ne deviendra altérable que plusieurs années plus tard. The Pond avait tout pour plaire même si du réalisateur bulgare Petar Pasic on ne connaît pas forcément grand chose de sa poignée de longs-métrages qu'il a réalisé depuis ses débuts en 2000. Quelques affiches qui intriguent dont une au moins, ravive de doux frissons. Comme ceux que procurèrent les chefs-d’œuvre que sont The Wicker Man que réalisa Robin Hardy en 1973 ou Midsommar auquel Ari Aster donna naissance quarante-six ans plus tard. De ces coutumes païennes qui rendent troublante la moindre attitude. Le moindre sourire, le plus petit regard ou le geste le plus insignifiant. C'est un peu ce qu'évoque à son tour The Pond qui traduit en français signifie ''l'étang''. Celui-là même qui sert en partie de décor à une œuvre franchement pas facile à aborder dans son ensemble...


Si l'on sait que dans la majeure partie des cas, la solution des œuvres les moins évidentes se situent à la toute fin du récit, il faudra sans doute dans le cas présent être surtout très attentif à ce que le personnage évoque en tout début de longs-métrage. La théorie selon laquelle ce que nos sens est incapable de voir ne conditionne pas ce qui existe et ce qui n'existe pas. Et pour reprendre certains termes exacts, ''L’œil humain est capable de ne voir que 0.0035% du spectre électromagnétique. Donc, nous ne pouvons pas être certains que quelque chose n'existe pas ou ne peut pas exister juste parce que nous ne pouvons pas le voir''. Allez, démerdez vous avec ça semble hurler dans un silence à peine troublé par les doigts du protagoniste tapant sur les touches de son clavier d'ordinateur, le réalisateur. Sympa le gars. Imaginez-vous à devoir monter une cuisine en kit IKEA sans avoir sous la main le moindre guide d'installation... Petar Pasic avait deux options à nous proposer. Et de mon avis personnel et aussi subjectif qu'il puisse être, le réalisateur a choisi la mauvaise. Mais pour comprendre ce point de vue, il faut avoir déjà assisté au quarante-cinq premières minutes de The Pond. Trois quart d'heure absolument remarquables qui ne vous demanderont aucun effort de réflexion ou de concentration. Juste de vous laisser aller à la contemplation d'une œuvre formellement troublante, accompagnée par la vénéneuse partition musicale signée du bulgare Nemanja Mosurović...


The Pond nous enfonce alors dans cocon jamais réconfortant mais qui d'une certaine manière fait tout pour que l'on ait envie d'y demeurer jusqu'à la dernière minute et pourquoi pas, bien au delà. À tel point que l'on ne demande rien d'autre aux quarante-cinq minutes suivantes. Et c'est bien là le malheur de ce long-métrage visuellement très agréable même si les tonalités de couleurs imposent certaines contraintes qui participent de l'austérité de l'ensemble. Parmi tous les indices que le scénario fini par semer ça et là pour qu'enfin parvienne à nous faire percer le mystère le réalisateur, quelques-uns apporteront des réponses à ceux qui accepteront de s'interroger. Ceux-là mêmes parmi lesquels on ne risquait pas de me retrouver. Bercé par cette envoûtante proposition, ce qui selon moi tue l'intérêt de l’œuvre est cette succession de plans explicatifs qui rament à force d'être incapables de donner un sens clair et concis au récit. Car au delà de l'évidence du thème de la schizophrénie que l'auteur aborde déjà dès le départ, toute tentative de libérer le spectateur de cette incompréhension qui l'étreint à force de vouloir lui entrer de force dans la tête ses idées a pour conséquence de lui brouiller encore davantage l'esprit. Si The Pond est une vraie proposition de cinéma, l'inconfort qu'il procure le dessert malheureusement. C'est d'autant plus dommage que les décors, la musique et les interprètes Marco Canadea, Paul Leonard Murray, Leslie Soo (ainsi que les gamines qui les accompagnent) impriment à l’œuvre une aura très particulière. Un drame philosophico-horrifique qui aurait sans doute mérité plus de simplicité dans son dénouement...

 

samedi 27 mars 2021

Rent-a-Pal de Jon Stevenson (2020) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Pour son premier film en tant que réalisateur, scénariste et producteur, Jon Stevenson accouche d'une œuvre pour le moins déstabilisante. Et pas seulement en ce qui concerne le récit mais pour cette idée permanente qui fait son petit bonhomme de chemin dans l'esprit du spectateur. Lequel est bien obligé de constater que Rent-a-Pal passe tout juste à côté du statut d’œuvre culte qu'il aurait pu devenir. Proche de ces portraits de déviances engendrées par la société contemporaine, le long-métrage de Jon Stevenson souffre sans doute de certaines petites faiblesses qui le condamneraient presque à n'être qu'un énième petit film d'horreur psychologique s'il n'avait pour lui certaines qualités. En effet, c'est avec une naïveté relativement touchante que le réalisateur tente d'humaniser son protagoniste. Un individu remarquable d'attentions pour sa mère presque impotente et à moitié sénile. D'où l'impossibilité pour David d'avoir une vie à lui, condamné qu'il est à vivre auprès de sa génitrice et d'accepter tous ses caprices. Incarné par Brian Landis Folkins dont l'essentiel de la carrière s'est jusqu'à maintenant faite autour d'un certain nombre de courts-métrages, David, s'il n'est pas l'anti-héros par excellence n'est sans doute pas non plus l'image que l'on se fera du beau jeune homme que l'on jettera entre les bras de sa propre fille. D'apparence libidineuse, il s'est inscrit à un service de rencontres sur support VHS (le film situe en effet son action dans les années quatre-vingt). Mais alors qu'un jour la société lui propose de réenregistrer son annonce, il découvre une vidéo intitulée Rent-a-Pal qui l'intrigue et qu'il s'empresse d'acquérir...


Cette vidéo va changer sa vie, pour le meilleur mais surtout pour le pire. Il y découvre en effet un certain Andy avec lequel, étrangement, il va sympathiser. Naît alors une étrange relation entre David et cette bande magnétique qu'il ne cesse de se repasser en boucle. C'est aussi à ce moment que pour David l'enregistrement d'une nouvelle annonce a porté ses fruits. Grâce à cette dernière, il fait en effet la connaissance de Lisa qui comme lui est inscrite au service Rent-a-Pal. L'arrivée de la jeune femme dans l'existence de David ne va pas arranger la nouvelle ''relation'' qu'entretiennent le quadragénaire et Andy. Car aussi insensé que cela puisse paraître, ce dernier va se montrer rapidement jaloux de la nouvelle amitié entre David et Lisa. Si le sujet peut paraître totalement incongru, Jon Stevenson déploie un savoir-faire suffisamment convaincant pour que la pilule passe sans que l'on se surprenne à penser que le concept est grotesque ou bancal. En jouant en permanence sur l’ambiguïté de son personnage et sur la manipulation des images, le spectateur finit par croire en la présence bien vivante d'Andy malgré son improbabilité. Car faut-il le répéter : il ne doit son existence qu'à cet enregistrement sur bande magnétique. L'ambiance de Rent-a-Pal est pesante. Et sans être tout à fait morbide, le film dégage un pessimiste à peine secoué de quelques séquences pas vraiment joyeuses...


Le film est bien sûr porté par la performance de Brian Landis Folkins mais fait également d'Andy, l'un des éléments cruciaux du récit. Derrière ce personnage mu à travers l'usage d'un magnétoscope et d'un écran de télévision et dont les interventions sont l’œuvre d'un scénariste prenant un malin plaisir à manipuler l'image, se cache l'acteur Wil Wheaton. Bien que méconnaissable derrière sa barbe et ses faux airs de ''pancarte publicitaire'', il n'en est pas moins bien connu des cinéphiles ou des téléphages amateurs de science-fiction puisqu'il interpréta notamment le rôle de Gordie Lachance dans le formidable drame Stand by Me de Rob Reiner en 1986 ou celui de Wesley Crusher dans la série télévisée Star Trek : la Nouvelle Génération entre 1987 et 1994. Se noue alors entre les deux personnages une relation inédite, foyer d'une démence qui couve sans doute depuis fort longtemps. Ou du moins d'un besoin refréné depuis bien trop d'années. Jon Stevenson manipule l'image dans l'optique de faire accepter au spectateur l'idée que le personnage d'une bande vidéo enregistrée puisse prendre vie sans pour autant qu'aucun élément ''fantastique'' ne vienne s'interposer entre David et cette authentique tragédie qu'il s'apprête à vivre. Mais si Brian Landis Folkin et Wil Wheaton campent ce drôle de couple sur lequel repose l'essentiel du récit, il ne faudra pas oublier la performance de l'actrice Kathleen Brady qui en dehors d'un épisode de série télévisée huit ans en arrière n'a rien interprété d'autre que le rôle de Lucille, la mère de David. Sans être un chef-d’œuvre, Rent-a-Pal représente cependant une alternative très réussie au cinéma d'épouvante, lequel a tendance à ne donner vie qu'à de sempiternelles redites...

 

The Borrower de John McNaughton (1991) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Dans l'esprit des cinéphiles et des cinéphages, John McNaughton demeurera sans doute à jamais et avant tout, l'auteur de Henry: Portrait of a Serial Killer en 1986. Et pourtant, depuis il n'a cessé de tourner. Entre séries télévisées et téléfilms pour le petit écran et longs-métrages cinématographiques, il a signé jusqu'à aujourd'hui plus d'une vingtaine de réalisations dont quelques-une méritent amplement d'être visionnées. Parmi elles, l'excellent Mad Dog and Glory en 1993 ou Sexcrimes quatre ans plus tard. Sans doute moins connu du grand public, son second long-métrage cinématographique intitulé The Borrower est quant à lui sorti sur les écrans en 1991. Connu aussi chez nous sous le titre Borrower : le Voleur de Têtes, John McNaughton quitte avec ce film mélangeant horreur, fantastique et science-fiction le sinistre registre dans lequel il s'engagea lors de son premier long-métrage avec cette histoire inspirée du tueur en série américain Henry Lee Lucas. Ce qui ne l'empêche pas de conserver ici, une approche parfois documentaire, surtout lorsque son ''voleur de têtes'' déambule de nuit dans les bas fonds de Los Angeles. Une anecdote d'ailleurs plutôt amusante est à signaler à ce sujet : les badauds errant la nuit sur le pavé n'ayant pas été mis au courant qu'un tournage avait lieu, découvrir leurs réactions lorsque la créature extraterrestre aux épaules surmontées d'une tête décapitée marche à leurs côtés est assez étonnant...


Une vilaine bête qui sera donc incarnée par plusieurs interprètes dont l'acteur Tom Towles qui interpréta le monstrueux Otis Toole aux côtés de Michael Rooker dans Henry: Portrait of a Serial Killer ou le raciste Harry Cooper dans le remake du chef-d’œuvre de George Romero La Nuit des Morts-Vivants cette fois-ci réalisé par l'acteur et spécialiste des effets-spéciaux gore Tom Savini. Suivra Antonio Fargas, qui avant d'interpréter ici le rôle du clochard Julius aura été le célèbre Huggy Bear ou ''Huggy les bons tuyaux'' des quatre saisons de la série policière Starsky et Hutch, et deux ou trois victimes supplémentaires dont un chirurgien (l'acteur Tony Amendola dans le rôle du Docteur Cheever), le chanteur d'un groupe de métal, une femme médecin légiste (l'actrice Pam Gordon dans le rôle de Connie) et même, oui, un chien ! Face à cette créature aux multiples apparences, l'inspectrice Diana Pierce qu'interprète l'actrice Rae Dawn Chong, qui demeure sans doute parmi le casting comme la plus célèbre de tous les interprètes puisqu'elle joua notamment dans La Guerre du Feu de Jean-Jacques Annaud en 1981, dans Commando de Mark L. Lester (aux cotés d'Arnold Schwarzenegger) en 1985 ou dans La Couleur Pourpre de Steven Spielberg la même année...


Sympathique petite série qui n'est malheureusement pas dénuée de quelques petits ventres mous, Borrower : le Voleur de Têtes mélange en fait deux récits qui vont se rejoindre en fin de parcours. En effet, la fliquette et son adjoint Charles Krieger (l'acteur Don Gordon) vont devoir mener deux enquêtes en parallèle. Celle en relation avec les victimes décapitées par la créature extraterrestre et celle concernant un violeur qui a réussi à échapper aux autorités et qui depuis, hante les nuits de Diana Pierce. Borrower : le Voleur de Têtes est typique des années quatre-vingt avec sa bande originale signée de Ken Hale, Steven A. Jones et Robert McNaughton. Sur une histoire de Mason Nage que ce dernier adapte aux côtés de Richard Fire, John MacNaughton réalise une œuvre étonnamment semblable au grand prix du festival d'Avoriaz 1998, l'excellent Hidden de Jack Sholder qui sortit sur les écrans américain fin 1987 et l'année suivante chez nous. Soit, quatre ans avant Borrower : le Voleur de Têtes. En effet, comment ne pas faire la relation entre le borrower de John McNaughton qui passe de corps en corps en prélevant la tête de ses victimes et l'organisme qui dans Hidden prend possession de plusieurs corps afin de pouvoir survivre sur notre planète et échapper aux deux enquêteurs qui le poursuivent ? Les deux films allant même jusqu'à ajouter une femme et un chien parmi les victimes ! Mais à part ces troublantes similitudes, l’œuvre de John McNaughton n'a aucune chance de faire de l'ombre à celle de Jack Sholder. Car malgré quelques effets gore plutôt réussis pour l'époque (réalisés en outre par l'un des grands maître en la matière, Kevin Yagher), quelques séquences amusantes mais un rythme en dents de scie, Borrower : le Voleur de Têtes est largement inférieur au long-métrage de Jack Sholder Reste une petit série B relativement honnête...

 

vendredi 26 mars 2021

Replicant de Ringo Lam (2001) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

''Tentative d'homicide envers une femme et son enfant''. Pauvre homme... Qui nous dit qu'il est venu les tuer ? Peut-être veut-il simplement violer la mère et jouer à la dînette avec son rejeton ? Ça démarre mal, dites-donc... Pauvre Ringo Lam qui à quelques années près aurait été à la mode si seulement était évoqué un féminicide et non pas un homicide. Nous sommes en 2001 et c'est à cette occasion que ce réalisateur originaire de Chine retrouve pour la seconde fois l'acteur belge Jean-Claude Van Damme avec lequel il tourna son tout premier film américain Risque Maximum en 1996. Les deux hommes se retrouveront d'ailleurs en 2003 avec ce qui demeure sans doute comme l'un des meilleurs films de l'un et de l'autre, In Hell. Mais pour l'instant, nous sommes donc en 2001 et Ringo Lam offre à Jean-Claude Van Damme l'opportunité de jouer dans un film mêlant action, thriller et science-fiction. L'une des particularités de ce long-métrage est qu'il permet à la star belge d'interpréter non pas un rôle, mais deux. Celui d'un tueur en série dont l'une des spécificités est de brûler ses victimes après les avoir tuées. Mais également celui du Réplicant qui sert de titre au film.Un clone du tueur qui sera employé afin de tenter de mettre la main sur le serial killer Edward Garrotte, surnommé ''la Torche''. L'autre héros du récit, c'est Jake Riley. Un inspecteur de police chargé de l'enquête qui prend sa retraite avant d''être contacté par des agents du gouvernement qui l'informent de leur intention de créer un clone à partir d'un échantillon d'ADN prélevé chez le tueur. L'ancien flic va alors reprendre du service et s'allier au Réplicant afin de mettre hors d'état de nuire le tueur en série...


Jake Riley est interprété par l'acteur Michael Rooker qui débutait sa carrière quinze ans auparavant après s'être vu confier le rôle de l'un des pires tueurs en série de toute l'histoire criminelle mondiale par le réalisateur John McNaughton. Henry, Portrait of a Serial Killer est encore aujourd'hui considéré comme l'un des grands chefs-d’œuvre de sa catégorie. Michael Rooker y est simplement époustouflant et le film particulièrement déstabilisant. C'est pourquoi retrouver l'acteur dans un rôle de flic peut paraître étonnant, lui que l'on aurait pu imaginer cantonné dans des rôles de méchantes grosses brutes. En même temps, on ne peut pas dire que son rôle dans Replicant lui fasse bénéficier d'une interprétation toute en finesse puisque son personnage s'avère particulièrement antipathique et brutal (une attitude que souligne encore davantage son doublage en français effectué par l'acteur Pascal Renwick, lequel décède cinq ans plus tard en juillet 2006). Cela peut paraître étonnant pour quiconque estime que Jean-Claude Van Damme n'est qu'un gros tas de muscles sans cervelle uniquement capable d'enchaîner les combats, mais dans ce double rôle de tueur en série et de clone, l'acteur s'avère relativement convaincant. Peut-être davantage d'ailleurs lorsqu'il interprète le rôle du clone que celui du tueur au look improbable de play-boy au blouson de cuir et aux cheveux longs et ondulés !


Si l'on n'assiste pas à la naissance d'un nouveau mythe (faut quand même pas déconner), Jean-Claude Van Damme est en fait assez ''remarquable'' dans la peau de ce clone dont l’attitude parfois enfantine s'avère au fond assez touchante. Comme un enfant qui découvre le monde, les yeux tournés vers le ciel, Ringo Lam a le bon goût de n'en pas faire un combattant parfaitement accompli. Ce qui transparaît lors de combats approximatifs qui participent de l'éducation de ce personnage assez gauche. Avec ses dix-sept millions de dollars, Replicant ne bénéficie que de très peu de moyens consacrés aux effets-spéciaux. Si une ou deux explosions émaillent le récit, la teneur en matière de science-fiction s'offre une partie encore moins importante du récit puisque le sujet du clonage n'est que survolé, la mise en scène et le montage faisant alors le reste afin de confronter le tueur et son clone. On n'échappe évidemment pas au quota de combats entre le tueur, son clone ou face à de grosses brutes. Le réalisateur construit son œuvre autour d'un véritable scénario et pas uniquement autour des combats, ce qui s'avère relativement plaisant, voire reposant. Si Replicant est loin d'être un grand thriller et un grand film de science-fiction, il est de ces films incarnés par Jean-Claude Van Damme que ses détracteurs devraient sans doute visionner en premier histoire de changer, peut-être, d'opinion sur le plus célèbre des acteurs belges...

 

jeudi 25 mars 2021

Attack of the Giant Blurry Finger de Cody Clarke (2021) - ★☆☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Ma compagne ne cesse de me le répéter même si au fond de moi, je sais qu'elle a raison et moi tort, mais il ne faut pas dire qu'un film est une merde même s'il en a toute les saveurs à défaut de l'exprimer par la voie de l'odorat. Jésus ne disait-il pas ''Ceci est mon corps'' et un peu plus loin ''Ceci est mon sang'' ? Alors pourquoi n'aurions-nous pas le droit de dire de la manière la plus solennelle qui soit, ''Ceci est une merde'' ? Parce que très franchement, autant j'ai pu voir des pollutions visuelles qu'il restait tout à fait raisonnable de regarder jusqu'au bout sans avoir la tentation d'appuyer sur les touches ''Stop'' ou ''Fast Forward'' de la télécommande, autant là, non, ça n'est vraiment pas possible et tiendrait du miracle ! Si le droit de nous interdire de réduire une œuvre artistique quelle qu'elle soit à de la matière fécale et ce, quelles que soient les fesses d'où cette dernière est extraite, j'imagine qu'il est peut probable que soit accepté la livraison d'un article assujetti à la vision altérée d'un long-métrage exploré en un peu moins d'une demi-heure. Quand on n'a pas d'argent, pas de talent pour l'écriture, encore moins pour l'interprétation ou la mise en scène, reste les idées les plus sottes pour tenter de vendre sa marchandise. C'est à peu de chose près ce qu'à dû penser le réalisateur Cody Clarke dont Attack of the Giant Blurry Finger est étonnamment le dernier méfait bien que l'on puisse croire au vu du résultat, qu'il fusse un coup d'essai proprement raté de la part de l'américain. Car oui, aussi insensé que cela puisse paraître, Cody Clarke a derrière lui une carrière qui a débuté voilà quinze années avec la série Steve & Ben en 2006. Poursuivant son bonhomme de chemin, il a en outre tourné plusieurs longs-métrages dont la comédie dramatique et musicale Shredder en 2011, le drame Bed en 2019 ou encore Strummer, une histoire mêlant romance et musique l'année dernière...


Ne connaissant pas les travaux passés de Cody Clarke (et ne voulant désormais plus rien savoir du bonhomme et de son œuvre) mais au vu du désastre absolu que représente Attack of the Giant Blurry Finger, on imagine le pire. Attack of the Giant Blurry Finger est... comment dire.... comme une sorte de vide sidéral. Un puits sans fond duquel on ne peut absolument rien dire de positif et autour duquel il demeure impossible de construire une critique qui pourrait un tant soit peu relativiser sur l’émergence de ce que l'on pourrait considérer désormais comme l'une des références ultimes en terme de série Z. Cette vilaine appellation que l'on mélange parfois à tort et à travers avec le Nanar qui dans son domaine, lui est pourtant bien supérieur. Comme le précise relativement bien le titre qui dans notre langue se traduit ainsi : L'Attaque du doigt flou géant, le film de Cody Clarke est une foutage de gueule absolu qui autoriserait la révision de certains jugements peut-être trop hâtifs prononcés à l'encontre de la purge d'Oren Peli, Paranormal Activity. De mon côté, je dois avouer qu'un Raiders of the Living Dead signé de Samuel M. Sherman en 1986 n'est peut-être désormais plus le film que je considère comme le plus mauvais jamais vu en quarante-neuf ans d'existence...


Pour bien comprendre à quel point le film de Cody Clarke est mauvais, il suffit d'imaginer son contexte qui ne quitte jamais les murs de l'appartement de son héroïne Chloe interprétée par l'actrice Chloe Pelletier. Actrice dont l'essentiel de la toute petite carrière s'est faite aux côtés de Cody Clarke qui dans son dernier long-métrage, ''interprète'', lui, le rôle du doigt flou géant en question. Comme l'acteur-réalisateur n'a apparemment pas la volonté de miser ne serait-ce qu'un seul billets verts sur le budget/effets-spéciaux, la dite attaque du doigt flou géant n'est autre que l'index de Cody Clarke qu'il lève devant la caméra tel une phalange immense s'attaquant à Chloe. Lui donnant du plaisir également tout en refusant au spectateur la vision nue de l'actrice qui, faut-il le préciser, se fout à poil assez facilement. Si le concept est original, le résultat est vraiment naze. C'est même complètement débile bien que l'on ne sache jamais si le réalisateur tente une approche humoristique ou s'il veut réellement jouer la carte du premier degré. Vu le peu d'efficacité et l'approche du thème, on sera tenté d'imaginer une forme de cynisme qui ne fonctionne jamais. Mais plus sûrement, un total mépris de l'éventuel public qui aurait le malheur de tomber sur la chose. Un film (si l'on peut réellement donner cet attribut à Attack of the Giant Blurry Finger) pour lequel Cody Clarke ne fait même pas l'effort d'écrire la moindre intrigue. Ouais, je confirme... Ce film est une merde !!!

 

mercredi 24 mars 2021

Blood Freak de Brad F. Grinter et Steve Hawkes (1972) - ★☆☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Rédiger un article sur Blood Freak, c'est un peu comme se retrouver dans la peau d'un agent d'assurance chargé d'enquêter sur l'incendie d'une entreprise totalement détruite par les flammes : on ne sait par où commencer ! Chaque séquence, chaque minute ou chaque seconde qui la constitue semble avoir été mûrement réfléchie afin que le spectateur n'ait d'autre choix que de penser qu'elle est la pire de tout ce à quoi il a pu être exposé sur petit ou grand écran durant toute son existence passée, présente et même à venir. Blood Freak est une minutieuse entreprise de destruction artistique. Un emblème de non-cinéma. De sous-culture cinématographique qui s'abreuve de quelques références pour n'en régurgiter qu'une substantifique effluve de fosse septique. Comme un met délicat se muant en de malodorants étrons une fois la digestion complétée. Cette chose, on la doit à deux types. Tout d'abord au scénariste, acteur et réalisateur Brad F. Grinter, mais aussi et surtout à Steve Hawkes dont Blood Freak fut le second et avant-dernier long-métrage en tant que réalisateur après le thriller The Walls have Eyes en 1969 et avant le film d'aventures familiales Stevie, Samson and Delilah en 1975. une œuvre réalisée en collaboration entre les deux hommes, donc, et mettant en scène Steve Hawkes dans le rôle principal. Physiquement proche de Michael ''Charles Ingalls'' Landon de la célèbre série télévisée des années 70/80 La Petite Maison dans la Prairie, cet ancien nageur qui tourna notamment dans deux Tarzan réalisés par Manuel Caño en 1969 et 1972 (respectivement, Tarzán en la Gruta del Oro et Tarzán y el Arco Iris) finance Blood Freak pour une raison inhabituelle. Gravement brûlé lors d'un accident, l'acteur et réalisateur compte alors payer ses frais médicaux grâce aux recettes qu'engendrera la commercialisation de ce long-métrage vendu comme un film d'horreur...


Ce qu'est Blood Freak par ailleurs, même s'il faudra attendre très longtemps avant de comprendre les enjeux d'une œuvre qui s'ouvre sur toute une série de séquences mettant en scène des individus consommant diverses drogues et buvant autant d'alcools tout en psalmodiant des paroles directement en rapport avec Dieu et la religion. Dans cette première partie du film, le thème oscille entre le film de propagande pro-drogues et une certaine forme de prosélytisme à l'attention des brebis que se seraient quelque peu égarées. Un curieux mélange à vrai dire, qui ne sent malheureusement pas le souffre tant l'interprétation et la réalisation semblent à mille lieues des aspirations des auteurs de cette véritable catastrophe artistique. On songe parfois au désastreux Savage Waters que réalisa six ans plus tard Paul W. Kener, lequel demeure l'une des bobines les plus infâmes de toute l'histoire du cinéma. L’œuvre (ce qui reste un bien grand mot) de Brad F. Grinter et Steve Hawkes rejoint sans mal ce courant du Nanar qui accumule tant de tares que le résultat s'avère finalement fonctionner à contre-courant du rejet dans lequel il devrait cependant être censé s'inscrire. Si Blood Freak est mauvais, il mérite cependant toute l'attention des amateurs du genre qui verront sans doute là, le parangon dans lequel ne s'inscrivent finalement pas tant de longs-métrages que cela. Partageant ce même goût pour l'improbable que le Devil Story de Bernard Launois, autre monument du nanar cette fois-ci, ''à la française'', Blood Freak est d'abord un film qui se déguste chez nous dans sa version doublée en français. Et si l'on conseille en général aux néophytes de découvrir une oeuvre cinématographique quelle qu'elle soit dans sa langue d'origine, le film de Brad F. Grinter et Steve Hawke y gagne en intensité burlesque à être découvert d'abord en langue française...


Et ce, pour une raison simple: dans le genre, on aura rarement eu l'occasion d'entendre des doublages aussi mauvais. C'est à croire que deux ou trois acteurs seulement ont pris le relais les uns derrières les autres afin de doubler les acteurs américains. Et lorsque je dis doubler, je veux bien entendu parler des séquences sur lesquelles les dits doubleurs se sont donnés la peine d'intervenir. Il suffit tout d'abord de voir les lèvres des interprètes bouger pour comprendre que le doublage en français n'est réduit qu'au strict minimum. La liberté prise avec leur fonction de doubleurs est telle que certaines séquences sont même carrément muettes. Vu la léthargie avec laquelle le casting de rednecks enfumés, les personnages féminins au Q.I d'huîtres d'élevage et le héros tout sauf charismatique incarnent leur personnage respectif, on ne peut que se féliciter qu'une version doublée en français puisse exister. Et je ne vous ai pas parlé du sujet. Herschel (qu'interprète Steve Hawke) participe à une soirée enfumée lorsque l'une des convives lui propose un emploi: s'il l'accepte, il devra servir de cobaye à deux scientifiques (dont l'un ressemble au tueur en série John Wayne Gacy) et gouter de la viande de dindons génétiquement modifiés. Les conséquences seront pour lui et son entourage, particulièrement terribles. Quelques séquences gore viennent émailler une oeuvre tellement faible dans toutes les matières qu'elles ne suffiront certainement pas à contenterbon nombre de spectateur venus se risquer à la projection du film. Parmi les plus mauvais longs-métrages de toute l'histoire du cinéma, Blood Freak mérite sans aucun doute de trôner dans le top 5...

 

Les Rivières Pourpres 2 : Les Anges de l'Apocalypse d'Olivier Dahan (2004) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Deux choses à noter tout d'abord, qui devraient faire fuir n'importe quel cinéphile normalement constitué d'un point de vue intellectuel : la présence au scénario et à la production via sa société EuropaCorp Distribution de Luc Besson. Vu que l'écrivain Jean-Christophe Grangé galère à donner une suite au scénario qu'il écrivit à l'origine avec Mathieu Kassovitz pour le premier volet sobrement intitulé Les Rivières Pourpres, il demande donc à Luc Besson de l'aider à construire une nouvelle histoire autour du commissaire Pierre Niemans qu'incarne toujours Jean Reno. Vincent cassel ayant disparu des radars, il est ''remplacé'' par Benoît Magimel que l'on pu notamment voir auparavant dans La Haine de Mathieu Kassovitz ou Les Enfants du Siècle de Diane Kurys. S'il na apparemment rien à envier au jeu de Vincent Cassel, son remplacent à cependant beaucoup de mal à convaincre dans la peau d'un personnage qui de toute manière est à l'origine relativement peu intéressant. Reconnaissons tout d'abord qu'avec un titre pareil, il y avait peu de chance pour que Les Rivières Pourpres 2 : Les Anges de l'Apocalypse parviennent ne serait-ce qu'à se hisser à la hauteur d'une œuvre originale qui elle-même n'avait rien d'exceptionnelle. Ça sent quand même le bon gros nanar, non ? Et même si cette séquelle n'en est pas vraiment un, on est très clairement face à un thriller de petite envergure. Ah ! Au fait, c'est le réalisateur Olivier Dahan qui signe la chose...


Le type capable d'avoir signé durant la même carrière de réalisateur, La Môme, biopic sur Edith Piaf dont on ne compte plus les récompenses et Les Seigneurs, une petite comédie légère se déroulant dans l'univers footballistique. Les amateurs de celle que l'on appelait la Môme, de Marion Cotillard, de José Garcia ou de Franck Dubosc auront donc eu droit à des œuvre oscillant entre le brillant et le plutôt pas mal, Les Rivières Pourpres 2 : Les Anges de l'Apocalypse ne faisant malheureusement partie ni de l'une ni de l'autre de ces deux catégories. En fait, cette séquelle s'avère relativement indigente. Nombre de seconds rôles demeurent absolument pas convaincants, surjouant leur rôle. On pense notamment à ces types en robe de bure, ou plus exactement certains représentants de l'église dont Serge Riaboukine qui interprète le Père Vincent est encore sans doute celui qui s'en sort le mieux. Dans des décors tantôt somptueux tantôt sinistres, ceux-ci sont ceux qui s'en sortent encore le mieux même si Olivier Dahan, le décorateur Olivier Raoux et le responsable de la photographie Alex lamarque ont imaginé un cadre austère, voire carrément glauque. Sans doute inspirés par certaines visions décharnées et parfois monochromes de l'excellent Seven de David Fincher, les trois hommes semblent avoir abusivement poussé le curseur du morbide afin d'obtenir un long-métrage le plus macabre possible. Tous les codes y demeurent, entre murs décrépits, couleurs sépias, air saturé de poussières et éclairages malades. Même la pluie s'invite lors du dernier quart...


Au passage, le chanteur Johnny Hallyday est convié à interpréter le rôle d'un ermite borgne plutôt sobre tandis que l'acteur britannique Christopher Lee participe au projet dans le rôle de Heinrich von Garten. Olivier Dahan use des mêmes méthodes. Lorsque les premières fourmis d'impatience se font ressentir, il nous assène à grand coups de cuivres orchestrés par le compositeur britannique Colin Towns, des scènes de courses-poursuites qui finissent par toutes se ressembler. Le comble étant tout de même que la meilleure d'entre elles soit visible lors du premier tiers, les suivantes demeurant alors beaucoup moins saisissantes. Plus d'action et donc beaucoup moins de finesse lors de cette seconde enquête du commissaire Pierre Niemans, la faiblesse du script et de la mise en scène finissent d'achever un projet sorti en France le 18 février 2004 et tout juste encastré entre la sortie du roman de l'américain Dan Brown Da Vinci Code un an auparavant et son adaptation en 2006 par le réalisateur Ron Howard. Maintenant, faut-il y voir une simple coïncidence ? À noter qu'un troisième volet fut envisagé par le producteur Alain Goldman. Prévu pour être intitulé Les Rivières Pourpres 3 : les Armes de l'Ombre et confié au réalisateur Florent-Emilio Siri, il sera finalement remplacé par la série éponyme dont le tournage de la saison 4 semble avoir été envisagée...

 

Les Rivières Pourpres de Mathieu Kassovitz (2000) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Alors qu'Outre Atlantique le thriller américain a donné naissance à toute une série de grands classiques la décennie précédente dont Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme en 1991 et Seven de David Fincher ont marqué les esprits, on ne peut pas dire qu'à cette époque, en France nous ayons atteint les cimes du genre. Car sans doute, depuis le chef-d’œuvre de Joël Santoni Mort un Dimanche de Pluie réalisé en 1986, pas ou en tout cas, très peu de réalisateurs hexagonaux sont parvenus à redorer le blason de ce qui jusque là, semblait être la propriété exclusive du marché américain. Du moins jusqu'à ce qu'une immense vague sud coréenne ne vienne changer la donne dans les années 2010. C'est sans doute avec l'intention de contrecarrer la suprématie Outre Atlantique et une certaine idée dans la tête que le réalisateur Mathieu Kassovitz se lance en 1999 avec son quatrième long-métrage dans l'adaptation de l'ambitieux roman de l'écrivain français Jean-Christophe Grangé Les Rivières Pourpres paru aux éditions Albin Michel l'année précédente. Si le réalisateur adopte le patronyme du commissaire Pierre Niémans et offre le rôle à Jean Reno, il change cependant celui du lieutenant Karim Abdouf en le renommant Max Kerkérian avant de confier ce personnage à l'acteur Vincent Cassel qui pour la troisième fois interprète un rôle important dans la filmographie de Mathieu Kassovitz après Métisse en 1992 et La Haine en 1995...


Jean Reno et Vincent Cassel y incarnent deux flics complémentaires dans leur approche des événements et dans leur attitude. Le premier est une légende de la police française tandis que le second est un petit flic de quartier. Les deux hommes ont cependant en commun de prendre parfois quelques libertés avec le règlement ce qui, dans l'affaire qui va les réunir, ne pourra que les aider à mettre à jour une affaire particulièrement ardue à résoudre. Pour son quatrième long-métrage, Mathieu Kassovitz se penche donc sur le récit d'une mort très étrange, la première d'une série, plaçant au centre du récit la ville imaginaire de Guernon et notamment l'université qui sert de décor et où sont formés de futurs génies. C'est là que les deux flics font notamment la connaissance de Fanny Ferreira, une adepte de l'escalade spécialiste des avalanches.C'est l'actrice Nadia Farès qui interprète le rôle de la jeune femme, en lieu et place du personnage de professeur de géologie du roman. Si à l'époque de sa sortie, Les Rivières Pourpres demeure une proposition relativement honnête de thriller français à la sauce américaine, redécouvrir aujourd'hui le long-métrage de Mathieu Kassovitz 21 ans après n'est peut-être pas l'idée la plus judicieuse que pourrait avoir celui ou celle qui aimerait conserver un souvenir ému de cette expérience qui lorgne du côté du thriller américain à tendance poisseuse. Les autopsies font bien entendu référence à celle à laquelle fut confrontée neuf ans en arrière l'agent du FBI Clarice Starling dans le chef-d’œuvre de Jonathan Demme et l'ambiance générale rappelle nombre de longs-métrages du même type...


Si le matériau de base a de quoi motiver une mise en scène concise, le réalisateur se voit cependant contraint de tailler dans le lard afin d'épurer certains passages du roman afin de ramener son œuvre à une durée plus raisonnable. À une enquête qui se veut passionnante malgré une mise en scène quelque peu précipitée mais que contrecarre fort heureusement toute une série de plans magnifiés par les mouvements de caméra, Mathieu Kassovitz impose des seconds rôles inutiles qui viennent sans doute appuyer son goût de la provoque. Une provocation dont fait les frais l'autorité policière puisque les deux agents de police qui accompagnent au départ le lieutenant Max Kerkérian ne sont rien moins que deux idiots à peine capable d'aligner trois mots... Ça peut faire sourire... ou pas. Mais d'une manière générale, cet événement anodin ne sert absolument pas l'intrigue. Si l'ambition est bien présente sur le papier, à l'écran, c'est la douche froide. Les Rivières Pourpres a beau avoir été notamment tourné en Haute-Savoie et en outre sur les glaciers du Tour et d'Argentière, le film bénéficie de splendides décors mais ne décolle jamais vraiment. Si le parallèle entre les enquêtes menées par les deux flics qui ne se connaissent pas encore est plutôt sympathique, dès lors que ces deux-là se rejoignent, le film devient relativement plombant. Jean Reno et Vincent Cassel ont beau faire le taf, on sort de l'expérience avec la certitude que la réponse du thriller français à son homologue américain n'était pas encore à l'ordre du jour. À noter qu'une suite intitulée Les Rivières Pourpres 2 - Les Anges de l'Apocalypse réalisée quatre ans plus tard par Olivier Dahan a vu le jour sur les écrans français...

 

mardi 23 mars 2021

Vortice Mortale de Ruggero Deodato (1993) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 



 

Créez un tableau excell constitué de plusieurs colonnes que vous intitulerez, au hasard, ''bon'' ''très bon'', ''passable'' ou médiocre''. À gauche de ces deux colonnes, inscrivez à la verticale toute une série de termes relatifs à la description de l’œuvre cinématographique à laquelle vous venez d'assister. Tels ''scénario'', ''mise en scène'', interprétation'', ''décors'', ''musique'', etc... ensuite, à vous de jouer. Cochez les cases correspondant à votre ressenti. Et si comme moi vous venez d'assister à la projection de Vortice Mortale du réalisateur italien Ruggero Deodato, auteur du cultissime et nauséeux Cannibal Holocaust en 1980, il y a de fortes chances pour que soit noircie dans le meilleur des cas la colonne ''passable'' et dans le pire, la colonne ''médiocre''. Ce giallo relativement tardif (le film est sorti en 1993) nous ment en partie sur la marchandise dès son affiche qui arbore un brin de nudité mais aussi et surtout une machine à laver à l'intérieur de laquelle se trouve le cadavre découpé en morceau d'un individu, amant de l'une des trois sœurs héroïnes d'un récit dont la confusion ne doit qu'à à un scénario et une mise en scène carrément brouillons. La Italian Touch dans l'une de ses plus improbables exhibitions. Une transfiguration du genre Giallo qui n'a malheureusement droit à aucun traitement de faveur de la part d'un Ruggero Deodato qui concourt là dans la même catégorie que son compatriote Lamberto Bava... Vortice Mortale ou comment s'y prendre pour donner tout sauf ses lettres de noblesse à un courant qui de toute manière à déjà tout exploré...


Tout juste papy ressentira-t-il sans doute une montée de sève lorsque l'une des trois actrices s'effeuillera devant la caméra du réalisateur italien. Mais alors, il sera bien le seul. Car si Ilaria Borrelli, Katarzyna Figura et Barbara Ricci ont certes des atouts qu'elles savent mettre en valeur lorsque le scénario leur indique qu'il est temps de se foutre à poil, l'érotisme diffusé ici au compte-gouttes est à peine digne des pénibles téléfilms érotiques que diffusait fut un temps la sixième chaîne nationale française. À propos du mensonge que j'évoquais plus haut, il s'agit bien entendu de l'exceptionnelle vision horrifique affichée et qui ne sera en réalité représenté à l'écran qu'à deux très courtes occasions. Lorsque l'une des sœurs découvre le cadavre de l'amant de sa frangine Vida découpé en morceau dans une machine à laver, puis plus tard, lorsque un pauvre type est passé entre les mains de cette dernière...


Face à ces trois ''mangeuses d'hommes'' perfides et obsessionnelles, Ruggero Deodato oppose l'inspecteur Alexander Stacev, lequel se lance alors dans une enquête hors du commun, à la poursuite d'un cadavre qui a disparu et confronté à trois sœurs pas vraiment saines d'esprit mais au corps suffisamment avantageux pour qu'il se laisse glisser entre les bras (les jambes ?) de l'une ou de l'autre. L'acteur français Philippe Caroit profite de l'occasion qui lui est mise entre les mains de tourner dans cette production italo-franco-hongroise pour ''goûter'' ou ''tâter'' de la chair transalpine. On a vu pire comme traitement et l'on imagine que l'acteur n'a pas dû rencontrer beaucoup de difficultés pour faire ce que lui demandait le réalisateur. Pour le spectateur, c'est autrement plus compliqué. La plus grande déception que l'on puisse ressentir devant ce Vortice Mortale, c'est d'y constater une totale absence en matière de malaise. Celui-là même que l'on pouvait par exemple ressentir trois ans plus tôt avec le dérangeant Singapore Sling du réalisateur grec Nikos Nikolaïdis, en 1990. ou même plus simplement, celui de Cannibal Holocaust que Vortice Mortale ne parvient jamais à rejoindre, qu'il s'agisse des séquences érotiques ou du jeu trouble que mènent les trois sœurs. C'est même, n'ayons pas peur de le dire, très mauvais...

 

lundi 22 mars 2021

Mandibules de Quentin Dupieux (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Le voilà, tout frais, tout chaud, le dernier né de l'un de nos cinéastes les plus iconoclastes. Ce mauvais élève qui du fond de la classe, le cul vissé près du radiateur, ne fait jamais rien comme tout le monde. Plus productif que jamais (ses trois derniers longs-métrages sont sortis en trois ans), Quentin Dupieux, aka Mr Oizo, signe avec Mandibules l'un de ces films dont lui seul a le secret. Sans jamais vraiment rien changer, le réalisateur et scénariste qui à l'occasion, et comme dans le cas présent, laisse à d'autres le soin de composer la bande originale (elle est ici l’œuvre du groupe britannique Metronomy) continue son petit bonhomme de chemin sur la route de l'humour surréaliste. Ce qui change par contre, c'est le casting. Ou plutôt une partie de ses vedettes puisque la moitié du Palmashow Grégoire Ludig était déjà présent au générique du précédent long-métrage de Quentin Dupieux Au Poste dans le rôle de Louis Fugain, lequel affrontait Benoît Poelvoorde dans celui du commissaire Buron. Son comparse David Marsais le rejoint cette fois-ci et partage avec lui l'un des deux rôles principaux de ce récit que les habitués du cinéaste ne s'étonneront pas de découvrir aussi étonnant que ses précédentes œuvres. Cette fois-ci, Quentin Dupieux nous convie à un curieux road movie dans lequel deux copains prénommés Manu et Jean-Gab partent en mission afin de livrer un colis et ainsi empocher la modique somme de 500 euros. Soit, ce qui pourrait figurer le budget de ce long-métrage qui comme les autres, semble ne tenir que grâce à quelques bouts de ficelle...


Mais alors que Manu s'est emparé de la voiture d'un inconnu, une fois en route pour sa mission accompagné de Jean-Gab, les deux hommes découvrent très vite que dans le coffre arrière est nichée une mouche. Mais pas n'importe quelle mouche. Une mouche de la taille d'un caniche que Jean-Gab va s'empresser de dresser. Bon, jusque là, rien de vraiment anormal dans l'univers de Quentin Dupieux. Sauf que cela se gâte assez rapidement. Car ce qui peut paraître anormal pour nous peut tout à fait s'avérer parfaitement logique dans l'esprit du réalisateur et scénariste. Et donc, inversement. Pour être plus clair, le film prend en court de route un virage qui stoppe net les visions délirantes d'un réalisateur en panne d'inspiration. Il préfère jeter en pâture ses deux héros façon The Big ''Jeff'' Lebowski des Frères Coen à un frère, sa sœur et deux copines sis au bord de la piscine de papa/maman. Le road movie se mue alors en une comédie d'été bancale qu'aurait percuté de front le scénariste du Clochard de Beverly Hills de Paul Mazursky. Entre nos deux rednecks pas finauds pour un sou, le proprio d'une caravane perdue en plein désert, un vieux riche à dentier plombé de diamants, une blonde à mémoire faillible et une hurleuse pour cause de trauma crânien, il y avait de quoi faire. Et si dans les apparences Quentin Dupieux fait le taf, il ne sera pas interdit d'écouter cette petite voix intérieure qui nous parle et nous fait réfléchir sur notre condition de fans inconditionnels du réalisateur : Quentin Dupieux ne serait-il cependant pas en train de se foutre de nous ?


Fascinés que nous sommes devant une œuvre toute entière vouée au surréalisme, à la folie douce, comme un David Lynch du dimanche en moins complexe mais en beaucoup plus absurde, ce n'est qu'après projection qu'il faudra se faire une raison. Oui le cinéma de Dupieux est savoureux. Et oui il n'appartient qu'à lui. Mais en revanche, nous nous ferons un devoir de reconnaître que le bonhomme, tout détenteur d'un scénario qu'il puisse être, s'est ce coup-ci un peu trop reposé sur ses deux principaux interprètes qui pour le coup, semblent avoir un mal de chien à improviser. Surtout avant leur rencontre avec le toujours excellent Bruno Lochet. Surtout, l'on sent Quentin Dupieux glisser doucement mais inexorablement vers des terres toujours plus laborieuses. À moins que son œuvre n'agisse comme certains mets peu raffinés que l'on fini finalement par apprécier à force d'en consommer au fil des années. Peut-être son œuvre n'a-t-elle, en réalité, foncièrement pas changée. Peut-être est-ce nous qui nous y sommes trop facilement habitués. Reste que Mandibules se déguste comme nous purent nous repaître d'un Rubber ou d'un Réalité. Si même le film demeure en deçà de ces seuls exemples, BON DIEU que nous avons hâte de découvrir son futur projet intitulé Incroyable mais vrai...

 

mercredi 17 mars 2021

2001 : Space Traversty de Allan A. Goldstein (2000) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Dans la famille des purges cinématographiques section parodies, on tient avec 2001 : Space Traversty (Y a-t-il un flic pour sauver l'humanité ?), un véritable monument. Qui sans son interminable dernière demi-heure, aurait pu trôner quelques places en dessous du navrant Repossessed (Y a-t-il un exorciste pour sauver le monde ?) dans le top dix des pires parodies mais qui du coup, lui tient la dragée haute. Le long-métrage de Allan A. Goldstein (qui signa en outre Le justicier - L'ultime combat en 1994 Virus deux ans plus tard) est de ces films qui déclenchent typiquement ce genre de reflex de défense consistant à vouloir protéger un interprète en se demandant ce qu'il a bien pu venir faire dans cette galère. C'est un peu la question que l'on se pose alors au sujet de Leslie Nielsen qui pourtant, n'en est pas à sa première erreur d'aiguillage (souvenez-vous de Y a-t-il un exorciste pour sauver le monde ?, justement). Ce n'est par contre pas le genre de question que l'on se posera en découvrant que la franco-néerlandaise Ophélie Winters fait partie du casting. Chanteuse ? Actrice ? À dire vrai, difficile de répondre à cette question tant sa carrière semble anecdotique. Tout au plus, la présence de la jeune femme au générique aura-t-elle permis à ses fans de la découvrir dans des robes mettant volontairement ses courbes en relief. Sous-James Bond Girld de service, Ophélie ne laisse pas indifférent lors des quelques séquences qu'elle partage avec l'acteur américain. Une ''consécration'' pour celle qui durant sa carrière d'actrice émaillée d'une dizaine de longs-métrages n'aura pas vraiment fait de vagues...


Comme le veut la tradition de cette fausse saga de longs-métrages (du moins pour un certain nombre d'entre eux) estampillée '' Y a-t-il...'', 2001 : Space Traversty évoque dès son titre original, une source d'inspiration tenant compte de quelques grands films de science-fiction. Au hasard, et dans le désordre : 2001, l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick bien évidemment. Mais aussi Mars Attacks ! de Tim Burton, Total Recall de Paul Verhoeven ou encore Men in Black de Barry Sonnenfeld. Rétrospectivement, force est de reconnaître qu'Ophélie Winters est encore celle qui s'en sort le mieux. Leslie Nielsen, le pauvre, est contraint de composer avec un scénario peu inspiré et encore moins avantagé par des dialogues formidablement insipides. Voilà un film qui pour une fois, mérite sans doute tout le mépris qu'il reçu à l'époque de sa sortie de la part des critiques et des spectateurs. Et même si nombreuses sont les situations qui mènent le héros Richard "Dick" Dix à se montrer comme l'un des pires flics auquel le septième art à donné naissance, pas sûr que vingt ans après, les avis puissent diverger. C'est toujours aussi mauvais, toujours aussi peu amusant, sans doute quelque peu divertissant si l'on accepte le fait de laisser ses neurones au repos. Mais le pire sans doute dans cette histoire dont le scénario fut écrit à quatre mains par Francesco Lucente et Alan Shearman, reste cette approche en forme de ''ruelle sans issue'' que constitue la dernière demi-heure. Trente-minutes durant lesquelles, le réalisateur tente de pousser à son paroxysme le concept de comédie absurde en y incluant un certain nombre de sosies de personnalités américaines (d'où le concept de clonage, thème central du film). Si l'idée est bonne, cette trop longue séquence tourne en boucle. Et à moins d'apprécier l'humour américain reposant presque exclusivement sur la gestuelle et non sur les dialogues, ce passage est une réelle épreuve. Bref, inutile de préciser que 2001 : Space Traversty est une catastrophe industrielle...

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