Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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mercredi 24 février 2021

Les Phénomènes de Felix Binder (2020) - ★★★★★★★☆☆☆

 



Sur un concept qui se veut sans doute très proche de celui de la franchise X-Men mais aux atours et au budget d'un épisode de Derrick, Netflix propose une alternative low Cost du phénomène Mutants. Une option beaucoup moins onéreuse permettant au réalisateur allemand Felix Binder de s'intéresser à des sujets humains dotés de supers pouvoirs sans passer par la case DC Comics ou Marvel, les deux plus célèbres maisons d’édition de comics américaines. Les frileux qui se voient ici une nouvelle fois offrir l'occasion de pouvoir vomir leur haine de Netflix (dont le film en question est une exclusivité) vont pouvoir s'en donner à cœur joie. Comme ceux qui ne jurent que par les blockbusters, que par un pourcentage élevés d'effets-spéciaux en CGI, ou ceux qui ne vouent un culte que pour les deux maisons d'éditions citées ci-dessus. Freaks – Du Bist eine von Uns (traduit en anglais sous le titre Freaks: You're One of Us et chez nous sous le titre Les Phénomènes) est un petit film sans prétentions aucune. Une œuvre que l'on dira anecdotique, surtout si on la compare à ces dizaines de films de supers-héros dont la majorité, allez, reconnaissons-le, manque de saveur. Ici, c'est un peu le concept de J'Irai Dormir Chez Vous à la sauce super-héroïque. Plus proche que jamais de nous, les héros de cette aventure ''au rabais'' (à ne surtout pas prendre au sens péjoratif), offrent plus que ses atours ne semblent nous le faire craindre...


Au cœur de ce récit qui dans le fond, n'a vraiment rien de très original, la jeune Wendy. Employée des cuisines d'un fast-food/station service, mariée à un agent de sécurité, mère d'un jeune Karl harcelé par ses camarades et patiente d'un certain Docteur Stern qui la suit depuis son plus jeune âge. Contrainte de suivre un traitement médicamenteux depuis l'enfance, Wendy rencontre un jour Marek près des poubelles du fast-food. Un sans domicile fixe qui lui révèle qu'elle possède un pouvoir dont les médicaments qu'elle prend supprime les effets. Sur les conseils de Marek, l'homme en question, Wendy arrête de prendre ses cachets et découvre bientôt qu'elle est dotée d'une force incroyable. Elle découvre également que l'un de ses collègues de travail Elmar est lui aussi un patient du Docteur Stern. Révélant au jeune homme qu'il possède sans doute des pouvoirs qu'il ne soupçonne pas, celui-ci stoppe également son traitement et découvre qu'il est capable de contrôler l'électricité. Alors que Wendy décide de présenter Elmar à Marek, ce dernier leur révèle qu'un institut se camouflant sous les oripeaux d'un hôpital psychiatrique renferme en réalité ceux qui comme eux sont dotés de pouvoirs. Wendy, Marek et Elmar décident alors ensemble de se diriger vers cet institut afin de libérer leurs congénères...

On le voit là, le synopsis est relativement classique. Mais ce que certains pourraient reprocher au long-métrage de Felix Binder, cette propension à n'en faire qu'un minimum en terme d'effets-spéciaux, fait en réalité la force de Freaks – Du Bist eine von Uns. Son deuxième long-métrage (après Club der Roten Bänder - Wie alles Begann qui est une adaptation de la série éponyme) est donc très proche de nous. Plus proche que ne le seront sans doute jamais les héros de X-Men et consorts qui restent, eux, inaccessibles. Cornelia Gröschel, Tim Oliver Schultz et Wotan Wilke Möhring interprètent des personnages qui nous ressemblent. Des individus que l'on croise chaque jour dans la rue où sur le pallier voisin du notre. Le film offre donc une approche relativement réaliste même si les quelques rares effets-spéciaux nous rappellent qu'ici, nous sommes bien dans une œuvre de science-fiction. Mais qui s'inscrit tout de même dans un contexte social crédible. Ce qui n'empêche pas à Freaks – Du Bist eine von Uns de nous offrir quelques séquences de franches rigolades, surtout lorsque Elmar se vêt d'un costume de super-héros, et de vrais moments de tensions lorsque ce même Elmar pète littéralement un câble. Si la caractérisation n'a rien de bien originale (Elmar est le fils d'un riche homme d'affaire froid et insensible qui voudrait que sa progéniture choisisse la même voie que lui), on s'attache finalement à ces personnages certainement très banals mais dont certaines caractéristiques peuvent nous toucher (Wendy et ses difficultés financières, Karl harcelé par ses camarades). Si Freaks – Du Bist eine von Uns n'offre pas une explosion de pixels, il demeure néanmoins une très sympathique alternative aux abrutissants blockbusters du genre. Pas inoubliable mais sympathique...


samedi 13 février 2021

Mother! de Darren Aronofsky (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆

 



Dernier long-métrage en date du réalisateur Darren Aronoksky avant l'hypothétique bain de sang que semble promettre le synopsis de son prochain The Whale concentrant apparemment son sujet autour de l'autophagie, Mother ! retrouve-t-il la puissance du vertigineux Requiem for a Dream ? En un sens, oui. Mais c'est alors avec un luxe de précaution qu'il faudra comparer ces deux œuvres dont l'une demeure un authentique monument du septième quand la seconde s'avère être une semi-déception. Un long-métrage en demi-teinte, flamboyant par ses nombreux symboles mais relativement creux d'un point de vue de la narration. Doté de deux parties distinctes mais demeurant pourtant relativement similaires, l'impact de la seconde, qui se veut sans doute la plus remarquable, est diminué par cette mise en bouche relativement ''sobre'' et intrusive qui lui est pourtant bien supérieure. Drame ? Thriller ? Allégorie ? On trouve un peu de tout dans ce capharnaüm grand-guignolesque qui contrairement aux habitudes des téléspectateurs, de ceux qui détestent être conduits par la main, fait œuvre de pauvreté lorsqu'il s'agit de donner un sens aux images qu'assène Mother ! Certains nous promettent un inconfort certain... Mais s'agit-il du même malaise que l'on pouvait ressentir en 1976 devant un certain Locataire, description brillante, et pour le coup, là, véritablement anxiogène de la paranoïa signé par le réalisateur polonais Roman Polanski ? Plus vraiment à vrai dire...


Autant l’œuvre d'Aronofsky semble pousser le spectateur à faire sa propre analyse de cette proposition étonnante dans un contexte où le cinéma d'horreur nous refourgue sans cesse les mêmes histoires, autant l'auteur du formidable The Fountain nous laisse-t-il sur notre faim. Pire : pour que le spectateur ne meure pas idiot, en fin de parcours nous seront révélés les aboutissants de tenants au demeurant fragiles. Si visuellement peu de choses sont à reprocher à son dernier long-métrage (qui date maintenant de quatre années) et si ses interprètes y mettent beaucoup de cœur à l'ouvrage, Darren Aronofsky ne semble plus vraiment avoir les idées claires lorsqu'il s'agit de mettre en scène une histoire extraite de sa formidable imagination. Le réalisateur y dévoile toute une symbolique dont il a l'habitude. Religieuse dans ses derniers retranchements, mais aussi sous forme de ''mise en abyme''. Si dans le cas présent Darren Aronofsky n'intègre pas son œuvre dans le principe du film dans le film, il y expose cependant l'art créatif, ses excès, ainsi que le carburant nécessaire à toute création. Ici, l'auteur de romans en panne d'inspiration remplace le scénariste et le réalisateur. Il y inclut la ferveur (cette obsession, oui!) des lecteurs du romancier incarné par un Javier Bardem inquiétant mais aussi la nécessité pour lui, d'avoir à ses côtés, une véritable source d'inspiration (formidable Jennifer Lawrence en épouse et muse... soumise).


Peut-être moins évident mais identifiable lors de la seconde intrusion dans la demeure où se situe l'intégralité de l'intrigue, on peut supposer l'attachement du réalisateur à se faire l'écho d'une peur exagérée de ''l'autre'' et du désir profond de rester à l'écart de toute cette information anxiogène que diffusent les médias en continu. Mais là où le bas-blesse, et c'est en toute subjectivité que je m'exprime, c'est dans la tournure que prennent les événements qui plutôt que de nourrir les phobies de l'héroïne en nous expliquant que tout ne pourrait être que le fruit de son imagination (Mère ne suit-elle pas un étrange traitement médical ?), Darren Aronofsky préfère prendre un virage plutôt sec en plongeant ses protagonistes (ou plutôt SA protagoniste) dans un univers fantastico-religieux un peu désuet. Personnages sans noms, Lauwrence, Bardem, mais également Ed Harris ou Michelle Pfeiffer permettent une lecture allégorique du récit. Quant à la présence du point d'exclamation dans le titre, et quels que soient les avis, il peut se voir comme une affirmation de soi. Celle de l'héroïne qui à force d'encaisser trouvera la force, enfin, de s'émanciper. Attention aux maux de tête...

lundi 1 février 2021

Las Tinieblas de Daniel Castro Zimbrón (2016) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 



Las Tinieblas, qui dans notre si jolie langue défigurée par des hordes de garnements en culotte courte signifie Les Ténèbres, est le second long-métrage du réalisateur mexicain Daniel Castro Zimbrón après le drame Táu réalisé en 2012. Ce petit film horrifico-post-apocalyptico-soporifique disponible sur Amazon Prime laisse envisager que le réalisateur ait pu être dans une ancienne vie, un marchand de sommeil plutôt performant. Si dans le cas présent le mexicain ne nous propose pas de louer une chambre pour nous y reposer, rien ne poussera mieux que Las Tinieblas de piquer un roupillon. Avec autant d'énergie qu'un metteur en scène soviétique atteint de léthargie chronique, Daniel Castro Zimbrón signe avec ce second long-métrage, un monument d'ennui, la recherche esthétisante, la grisaille environnementale et les dialogues sporadiques n'arrangeant rien. À sa place, j'aurais bien vu un Soporífero en lieu et place de ce titre exotique qui, une fois traduit chez nous ou en anglais (The Darkness), s'avère en fait, particulièrement ronflant...


Jouant sur la peur de l'inconnu et de l'obscurité, Las Tinieblas est un gloubiboulga qui joue surtout sur notre propension à demeurer en éveil. Chose compliquée lorsqu'une grande partie des séquences sont plongées dans le noir et que les dialogues (avares) laissent la place aux silences (trop nombreux). Plutôt simple à comprendre, le récit se déroule presque exclusivement entre les quatre murs d'une cabane en bois délabrée, au beau milieu d'une forêt elle-même entourée d'une brume épaisse et perpétuelle. Mais surtout, dans le sous-sol, dont un père de famille prend la précaution de fermer à l'aide d'un cadenas la trappe qui y mène (un détail supplémentaire qui ajouté à la cabane et à la brume rappelle forcément le classique de Sam Raimi, Evil Dead, réalisé presque trente-cinq ans auparavant). Persuadés, lui et ses trois enfants, que l'air extérieur est irrespirable (Bad Boy Bubby de Rolf de Heer peut, au hasard, être envisagé comme ayant servit de source d'inspiration), ce père de famille interprété par le chilien Brontis Jodorowsky, fils de l'illustre Alejandro Jodorowsky (El Topo, La Montagne Sacrée, Santa Sangre) sort de temps en temps à l'extérieur accompagné de son aîné, le visage camouflé sous un masque à oxygène, fusil entre les mains pour on ne sait quelle raison précise.

Une chose est certaine. Dehors, une créature invisible sévit. Pour preuve, un jour, le père des trois enfants prénommé Gustavo revient seul de ''la chasse'', Marcos (Fernando Álvarez Rebeil) ayant apparemment disparu dans d'étranges circonstances. D'ailleurs, les deux autres enfants de Gustavo, Argel et Luciana (les jeunes interprètes Aliocha Sotnikoff et Camilla Robertson Glennie) entendent des bruits étranges se produire parfois à l'étage lorsqu'ils sont calfeutrés au sous-sol. Le déroulement de l'intrigue est assez particulier. Si les interprètes, quel que soit leur âge, ont l'air de jouer sous valium ou mieux, sous hypnose (génial procédé dont usa le réalisateur allemand Werner Herzog pour son chef-d’œuvre Herz aus Glas en 1976), le récit, sans être formidablement alambiqué, demeure parfois confus. Au point que l'on ne sache plus vraiment où veut en venir le réalisateur mexicain. On ne reniera pas la beauté de certains plans intérieurs ou extérieurs... Quels sont donc ces bruits qui hantent au dessus de leur tête nos jeunes héros ? Par quelle magie se meuvent les immenses arbres de cette forêt ? Entité diabolique ou serait-ce simplement le vent ? Des questions, le spectateur aura largement le temps de s'en poser vu les grandes plages de vide qu'offre Las Tinieblas. Une œuvre qui malgré ses origines se refuse à toute sorte d'exotisme et prolonge même le désir de piocher ça et là dans quelques influences passées dont Le Village de M. Night Shyamalan (2004) n'est certes, pas le plus anodin. Très moyen!


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