Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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jeudi 22 octobre 2020

Le Fondateur de John Lee Hancock (2016) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Ray Kroc, ou l’homme qui s’appropria le concept et le nom de ce qui allait devenir LA chaîne de fast-food la plus célèbre de la planète. Mc Donald’s, ce fut tout d’abord le nom de deux frères, propriétaires d’un restaurant de service rapide au concept inédit et surtout novateur qui en 1954 reçoivent la visite de Ray Kroc, un vendeur de mixers à Milk-shakes pas vraiment en veine et qui peine à payer ses factures. C’est parce que Maurice et Richard McDonald ont passé une commande de huit mixers à l’entreprise qui emploie Ray Kroc que ce dernier s’intéresse aux deux hommes et qui après avoir fait le tour de leurs installations leur propose de franchiser le nom Mc Donald’s. À la suite d’un contrat signé entre les deux frères et le vendeur de mixers mais un peu trop rapidement parcouru par Ray Kroc, celui-ci constate que le pourcentage qu’il perçoit est bien trop faible pour lui permettre de faire des profits. Lors d’une rencontre fortuite avec le sous-directeur de la banque qui lui demande des comptes au sujet de ses affaires, l’homme explique à Ray Kroc comment détourner à son avantage les termes du contrat signé avec les frères McDonald et surtout, comment se débarrasser d’eux. « Le fondateur » repose presque entièrement sur cette facette historique de la mythique chaîne de fast-food.

 

MALHEUREUSEMENT « presque entièrement » puisque le long-métrage de John Lee Hancock s’attarde tout d’abord sur la rencontre entre les deux frères et Ray Kroc à San Bernardino lors d’une première partie peu séduisante. En effet, scénario et mise en scène sont éculés et il n’y a guère que l’interprétation de Michael Keaton, et celles de Nick Offerman et John Carroll Lynch pour véritablement retenir l’attention. Aussi lisse qu’un téléfilm à l’attention des familles, « Le Fondateur » a tout du biopic des familles et est donc bien propre sur lui. Le style est plat et cette première heure s’avère donc relativement ennuyeuse. Mais c’était sans compter sur une deuxième partie beaucoup plus riche et éclairant le spectateur sur les intentions réelles d’un Ray Kroc absolument détestable et dont l’attitude est magnifiée par un Michael Keaton tout à fait crédible. Si la reconstitution du milieu et de la fin des années cinquante est parfois parfaitement reconstituée, l’intérêt principal demeure bien entendu la découverte de tout ce qui a pu se tramer derrière l’histoire de McDonald’s. Ray Kroc n’est certes pas un héros ordinaire. On se prêterait facilement à lui lancer quelques injures et quelques crachats au visage s’il vivait encore de nos jours et si l’occasion de le croiser nous était offerte. On oublie finalement très rapidement les défauts de la première moitié du long-métrage tant la seconde s’avère passionnante. « Le fondateur » est une très bonne surprise. L’histoire de l’ambitieux et affreux personnage qui vola un concept et surtout un nom qui aujourd’hui font partie du quotidien de millions de nos semblables...

Nue Propriété de Joachim Lafosse (2006)



Œuvre profondément tragique et ancrée au cœur de notre temps, le film de Joachim Lafosse fait preuve d'une force, d'une conviction et d'un réalisme qui confinent au sublime. A travers ce drame psychologique rural, on assiste impuissants à l'explosion imminente d'une famille dont les rapports mère-fils ressemblent avant tout à ceux que deux jumeaux entretiendraient normalement avec une amie alors que le père est absent. Des liens si forts qu'il semblent parfois ambigus, voire gênants. Du moins le temps de faire connaissance avec chacun des personnages. Les parents divorcés, les deux fils couvent sous un apparent bien être une révolte qui bientôt va apparaître en plein jour lorsque la mère avouera désirer vendre la demeure familiale au profit d'un projet personnel. Une fuite qui secrètement lui permettrait d'échapper au rôle qu'elle tient depuis quinze, celui de mère. Thierry est proche de son père Luc plus que de sa mère Pascale alors que son frère François semble encore éprouver le désir d'être couvé par sa mère. Alors bien sûr, quand éclate la colère de Thierry qui ne supporte pas l'insouciance et le détachement de sa mère, les liens profonds qui liaient les deux jumeaux se déchirent et transforment leurs fratricides rapports en disputes et bagarres quotidiennes.

Isabelle Huppert, qui une fois de plus interprète un rôle dramatique, est impeccable, juste et touchante. Elle livre une véritable performance dans l'interprétation de cette femme fragile dépassée par les événements et qui préfère se réfugier dans les bras de son amant plutôt que d'avoir à faire face à la violence toujours plus présente de son fils Thierry. Un Thierry magnifié par l'interprétation du talentueux Jérémie Regnier. Un personnage que l'on aime et que l'on hait selon que l'on choisisse de se rallier à la cause de la mère ou du fils désemparé. Difficile d'en vouloir à une Isabelle Huppert-Pascale éprise de liberté après quinze années de " sacrifice " même si elle donne parfois l'image d'une mère qui désavoue son rôle, préférant batifoler avec son amant Jan ( l'épatant Kris Cuppens ). Difficile aussi d'accepter les propos parfois très durs d' un Thierry à qui il arrive d'outrepasser son rôle de fils. On retrouve d'ailleurs mais d'une manière beaucoup moins plaisante ce qui faisait la force de leurs rapports avant le drame. Cette absence de barrières qui leur permettait de tout se dire, de tout oser. Aujourd'hui, c'est le revers de la médaille qui est mis à l'épreuve et l'on assiste alors à la disparition du symbole de la mère.

Un peu en retrait mais tout aussi talentueux que Jérémie, Yannick Renier (son frère dans le film et dans la vie) assure un rôle bien plus posé que celui de son frère et peut même sembler parfois anecdotique au regard des situations générées par le conflit permanent entre Pascale et Thierry. Comme une soupape, il permet toutefois de tempérer une situation pourtant inextricable et surtout permet de créer le rapport de force entre lui et son frère. Plus proche de sa mère, est-ce par hasard si toutefois cette dernière a le regard posé le plus souvent sur son fils Thierry plutôt que sur François? Peut-être peut-on déjà sentir alors le duel qui va opposer bientôt la mère et le fils. Comme si dans les regards on pouvait deviner la crainte éventuelle de Pascale pour Thierry.

Très beau film à voir. Sans restrictions...

dimanche 18 octobre 2020

Union Furnace de Nicholas Bushman (2015)




Alors que le troisième long-métrage de Nicholas Bushman est déjà terminé et que son quatrième est en développement, son second, Union Furnace fait déjà beaucoup parler de lui aux États-Unis. On peut se demander pourquoi tant ce petit film qui lorgne du coté des Cube, The Experiment, The Killing Room, et consorts. En fait, plus d'une centaine de films, souvent d'horreur, parfois originaux mais trop souvent inégaux. Union Furnace n'apporte donc rien de neuf à un sujet maintes fois rabattu.

Un voleur de voitures ne parvenant pas à refourguer sa dernière prise est pris en chasse par une camionnette. Lancé à pleine vitesse, le jeune homme se retrouve dans un fossé. Son poursuivant lui propose alors de le raccompagner chez lui. Une fois arrivé à bon port, l'étrange individu lui propose un étrange marché. Moyennant finances, il lui indique que la nuit venue, à minuit, il recevra un coup de téléphone lui indiquant un endroit où se rendre. S'il accepte, le jeune voleur de voiture pourra alors endosser une forte somme.
Lorsqu'à minuit le téléphone sonne, une curieuse voix lui indique où se rendre. Acceptant le marché, le jeune homme part au point de rendez-vous avant d'y être muni d'un cagoule. Une fois transporté jusqu'à un lieu resté secret, un homme lui ôte la cagoule et le fait asseoir sur une chaise. Là, il se rend compte qu'il n'est pas seul. À sa droite, sept autres personnes attendent de participer à un jeu auquel un seul d'entre eux pourra prétendre être le gagnant. Face à eux, un public portant sur le visage des masques grotesques. Ceux-ci vont parier durant toute la nuit sur l'un des participants. Le jeu, lui, sera exécuté en sept phases distinctes...

Voilà donc l'histoire de ce tout petit film dans lequel hommes et femmes sont supposés montrer leur vrai visage. Sauf qu'ici, rien ne semble réel. L'interprétation plutôt moyenne des actrices et acteurs, en dehors d'un acteur noir qui parvient à sortir son épingle du jeu, est plutôt insipide. Alors même qu'ils n'ont pas encore connu d'événements terrifiants, les voilà déjà dans un état d'épuisement qui confine à la sottise. Nicholas Bushman veut visiblement faire de son Union Furnace un monument du genre. Pour cela, il enferme ses personnages dans un décor minimaliste et quelque peu morbide. Ces mêmes personnages que l'on considère dans le public comme des ploucs alors que les prieurs eux-mêmes revêtent cette image. Chaussés, habillés, sifflant et causant comme de vrais gardiens de vaches, ce sont eux les ploucs. On les croirait tout droit droit venus du fin fond de la campagne américaine.

L'impression de moiteur qui se dégage des séquences de jeu n'ont pourtant rien à voir avec la réalité puisque de l'aveu de l'acteur principal lui-même, l'entrepôt dans lequel l'équipe a tourné n'était pas chauffé et le tournage a eut lieu en hiver. Personne pourtant ne s'est jamais plaint. Mike Dwyer aime tant chanter que sur le plateau, en dehors des prises, il s'amusait à interpréter du Nat King Cool. L'acteur et le cinéaste ne se sont d'ailleurs jamais quitté puisque ensemble, ils ont tourné les courts-métrage du second ainsi que ses quatre long-métrages.
L'équipe étant constituée d'une partie des habitants de la région et d'autres tout droit venus de Los Angeles, Nicholas Bushman s'étonne de voir à quel point les habitants de la ville étaient prêts à s'investir dans le projet.

Malgré tout, il ne faut pas oublier que Union Furnace est un tout petit film au budget serré. Une œuvre vraiment moyenne qui ne convaincra pas grand monde. Pas vraiment ludique parce que trop claustrophobe dans son ensemble, le film de Nicholas Bushman est trop limité en terme d'intrigue. Les événements sont trop rares et trop peu captivants pour générer la sympathie des spectateurs. Dommage. 



mercredi 14 octobre 2020

Happy Camp de Josh Anthony (2014)



Encore un Found-Footage ! Ces derniers sont si nombreux désormais qu'ils nous donnent l'impression d'être tournés plus vite que le temps qui nous est imparti pour les voir tous. États-Unis, dans la petite ville de Happy Camp (celle-là même qui donne au film son titre). Un patelin plutôt sordide comptant, si l'on se réfère aux données inscrites sur certains sites bien informés, environ 1200 âmes. Et 1200, c'est à peu près le double de celles qui ont disparues et non jamais été retrouvées depuis les vingt-cinq dernières années. Choix nous est laissé de douter d'une telle information surtout si l'on tient compte du fait que dans une si petite petite ville, il serait extraordinaire en effet qu'une moyenne de 25, 08 habitants par année soit le chiffre exact des disparitions.
J'ai plutôt l'impression que le cinéaste s'est un peu emporté sur ce coup là, d'autant plus qu''après avoir cherché des infos sur cette histoire prétendument basée sur un fait authentique (en fait pas vraiment, mais l'introduction nous laissant dans l'expectative...), aucune trace ne semble avoir fuit sur le net.
Alors, qu'en est-il de ce petit film réalisé par Josh Anthony, interprété par ce même Josh Anthony, mais aussi par Michael Barbuto, Ben Blenkle, Anne Taylor et Teddy Gilmore, et scénarisé une fois de plus par Josh Anthony, mais aussi par les acteurs eux-mêmes en dehors de Teddy Gilmore ?

Et bien, dans ce foutraque sans nom que représente le genre Found-Footage, Happy Camp s'offre une place au fond de la classe. Effectivement, l’œuvre de l'équipe américaine n'apporte rien au genre qui nous (dés)intéresse ici. On a déjà vu ça mille fois (mieux), et rarement aussi mauvais. En fait, le cinéaste copie ce qui s'apparente à son film de chevet, c'est à dire le "classique" Projet Blair Witch qui contrairement à ce que tout le monde semble croire n'initiait pas un genre mais lui donnait tout de même ses lettres de noblesse. On évitera de faire l'historique du genre pour ne se concentrer ici que sur cette petite production horrifique qui pompe joyeusement le film du duo Daniel Myrick et Eduardo Sanchez sans même apporter la moindre touche supplémentaire. La fameuse scène de la cave, celle-là même qui a marqué l'esprit de bon nombre de spectateurs, et durant laquelle on voit planté dans un angle de mur l'un des personnages, est répétée plusieurs fois dans le film de Anthony.

Ici, pas de vieille maison isolée, ni de sorcières à pourchasser. Juste un nombre impressionnant de disparitions, et dont le frère de Mike fut l'une des victimes vingt ans plus tôt. Témoin de l'enlèvement, le jeune homme est depuis pourchassé par d'horribles cauchemars. C'est donc accompagné de sa petite amie Anne et deux amis qu'ils retournent à Happy Camp (dont nous ne verrons que quelques baraques éparses). Voilà pour l'histoire. Il ne faudra pas s'attendre à grand chose d'autre : Ah si ! Mike part sans prévenir quand ça lui chante et sans prévenir ses amis. Alors ceux-ci se lancent à sa recherche. Pendant des heures. Déjà très court (1h14), Happy Camp se cantonne à nous montrer les très amorphes recherches du trio ainsi formé par Anne et ses deux amis. Jusqu'aux retrouvailles. Jusqu'aux explications un peu brouillonnes et surtout sans intérêt. Puis vient enfin ce que l'on attendait depuis maintenant une heure : Un tueur en série ? Non, pas du tout. Des aliens "abductant" tout ce qui passe à leur portée ? Encore moins. Mais quoi alors ? D'anciens scouts perdus depuis des décennies dans la forêt entourant Happy Camp et rvenus d'entre les morts après avoir été décimés par la faim et la soif ? Évidemment, non !

Non, non, la raison de ces disparitions est beaucoup simple et ringarde. Plus simple puisq'un détail lors de l'arrivée en ville des personnages principaux va très vite éclairer nos lanternes. Et ringarde puisque malgré notre envie de ne pas voir se concrétiser nos craintes liées à ce détail justement, le responsable de ces mystérieux enlèvement est bien un... bigfoot !
Oui, un géant velu aux grands pieds. Alors, si le film lui-même est déjà navrant d'amateurisme et ne mériterait sa place qu'au beau milieu des millions de vidéos déjà présentes sur "Youtube et consorts, la ridicule créature qui sert l'intrigue enfonce le clou. Ça n'est pas parce que l'on profite de l'engouement que provoque un genre auprès du jeune public et que l'on manie la caméra comme le ferait un cameraman atteint de Parkinson que l'on doit forcément s'attendre à récolter les fruits (pourris) d'une œuvre vite vue, vite oubliée. C'est bien dommage d'autant plus que l'affiche et le sujet laissaient présager du meilleur...

mardi 6 octobre 2020

Human Nature de Michel Gondry (2001) - ★★★★★★★☆☆☆

 



Dans sa volonté de vouloir tout régenter, l'homme oublie parfois que nos instincts les plus vils ou les plus primaires sont impossibles à effacer et qu'à un moment ou un autre, ils reviennent à la charge. Premier long-métrage du cinéaste français Michel Gondry dont on retrouve notamment la patte visuelle chère à certains clips qu'il réalisa pour la chanteuse islandaise Björk, Human Nature est une comédie qui semble parfois si légère que l'on en oublierait presque le message profond qu'il adresse au public et par là même, à l'humanité. Il y a deux, et sans doute davantage de façons d'aborder Human Nature. Un peu comme si le récit de cet homme des bois contraint par un scientifique névrosé d'apprendre les bonnes manière était remplacé par le thème récurent des extraterrestres. S'agissant de ces derniers, ceux qui nient leur probable existence ont un ego tel qu'ils ne peuvent concevoir une intelligence supérieure à la leur. Nathan (excellent Tim Robbins) est sans doute sympathique, excusable vu son passé d'enfant victime d'une éducation rigoriste (administrée par ses parents, interprétés par Mary Kay Place et Robert Foster), voire touchant dans son apparente naïveté, il n'empêche qu'il représente justement celui qui s'érige en dieu en réorganisant l'existence de cet homme-singe découvert dans les bois (Rhys Ifans). En façonnant Puff à son image, sans doute exorcise-t-il sa propre existence ?


Mais Human Nature ne repose pas seulement sur cet affligeant constat. Il narre également le récit d'une histoire d'amour bancale entre le scientifique et Lila Jute (Patricia Arquette), une jeune femme atteinte de hirsutisme. Une anomalie génétique qui voit son corps se recouvrir d'une abondante pilosité surgissant sur des parties inappropriées au corps féminin. Complexée et désespérée de ne pouvoir connaître l'amour, son amie Louise, esthéticienne chargée de lui ôter ses poils abondants et disgracieux lui parle de Nathan. Myope comme une taupe, timide et complexé par un pénis de toute petite taille, il semble être le candidat idéal pour Lila. Si l'amour naît entre ces deux individus, il est rapidement contrarié lorsque la chaude assistante de Nathan lui avoue qu'elle l'aime et surtout, lorsque le scientifique découvre que Lila se rase le corps tout entier chaque soir dans la salle de bain avant de le rejoindre dans leur lit. Human Nature aborde dans le cas présent, le rejet de la différence chez l'autre et rejoint directement la thématique de l'homme-singe dont on essaie d'ôter la nature profonde pour en faire une image présentable devant la société...


Avec cette poésie visuelle qui caractérise son œuvre, Michel Gondry ne réalise peut-être pas là son meilleur film (Eternal Sunshine of a Spotless Mind demeurant indétrônable) mais propose une histoire formidable, qui ne donne jamais vraiment de leçon tout en essayant par l'humour décalé d'ouvrir les consciences. S'il y a peu de chance que Human Nature y soit parvenu auprès d'une partie d'entre nous, ce premier long-métrage reposant sur l'excellent scénario de Charlie Kaufman demeure une expérience enrichissante qui jouit de la présence de Tim Robbins, du britannique Rhys Ifans et de Patricia Arquette qui sans mauvais jeu de mots, accepte littéralement de se mettre à poils devant la caméra. Brouillon relativement chaud de la passion que semblaient partager le scientifique et la secrétaire de Eternal Sunshine of a Spotless Mind, celle qu'entretiennent Nathan et Gabrielle (Miranda Otto) fait monter la température d'un cran tandis que l'attitude parfois inappropriée de Puff prête à rire. Sur fond de comédie décalée, Michel Gondry propose une œuvre originale, ponctuée de messages plus ou moins subliminaux et de séquences surréalistes évoquant parfois (mais heureusement, très rarement) l'univers Disney (l'atroce séquence chantée en témoigne). Un joli conte qui repose avec délicatesse sur une charge contre l'Homme s'érigeant en roi de la nature. Et comment ne pas craquer devant ces deux excellents interprètes que j'allais oublier de citer ? Ces deux adorables souris qui ferment le livre de ce conte fantaisiste...?


lundi 5 octobre 2020

Idiocracy de Mike Judge (2006) - ★★★★★★☆☆☆☆

 



Mettons un instant de côté notre travail et asseyons-nous quelques minutes pour réfléchir sur la pensée du philosophe américain Frito Pendejo qui disait, ''Heu....''. Imaginons un monde où régneraient paix pet et bonne humeur doigts d'honneur. Un pays où les collines verdoyantes de Hollywood auraient laissé la place à des montagnes de détritus. Une contrée où parler en bon français passerait au mieux, comme ringard, et au pire, comme le signe d'une orientation sexuelle très mal acceptée. Un monde où l'homme le plus intelligent du monde (car comme tout le monde le sait, L'Amérique EST le monde) aurait un quotient intellectuel avoisinant les quatre-vingt et la femme la plus ''savante'' serait une ancienne prostituée... C'est à peu de choses près le monde dans lequel nous convie le réalisateur américano-équatorien Mike Judge, auteur entre autre de Beavis et Butt-Head se font l'Amérique en 1996 et de 35 heures, c'est déjà trop en 1999. En 2006 sort sur les écrans de cinéma outre-atlantiques Idiocracy. Une œuvre qui pour beaucoup de jeunes adolescents et même pour certains, plus âgés, nés très peu de temps avant le nouveau millénaire, est et demeurera sans doute comme le film de toute une génération. Comme pu l'être considéré objectivement le chef-d’œuvre de John Hugues The Breakfast Club en 1985 ou abusivement Le Grand Bleu de Luc Besson trois ans plus tard, Idiocracy reste une vision pessimiste de notre lointain avenir mais dont la pertinence se remarque aujourd'hui, au quotidien. Qui n'a pas un jour croisé une bande d'adolescents névrosés accrochés à leur téléphone portable et charriant un langage dénué de toute coordination linguistique vit soit sur une autre planète, soit a été plongé dans un état de stase ces trente dernières années.


En 2005, le soldat Joe Bauers et la prostituée Rita eurent le malheur d'accepter de participer à un projet organisé par l'armée américaine. Celui de rester durant une année entière enfermés dans un caisson de cryogénisation. Malheureusement, le projet est compromis lorsque le haut responsable du projet se retrouve en prison. L'armée décide de stopper les essais mais oublie totalement les caissons et ceux qu'ils renferment. C'est ainsi que Joe et Rita se retrouvent propulsés au vingt-sixième siècle dans un monde où il ne fait bon vivre que pour les idiots. Séparés de Rita, Joe cherche par tous les moyens de retrouver la jeune femme mais connaît quelques soucis avec la justice. En effet, ne portant pas sur lui le code barre qui permet désormais d'identifier chaque individu, il est jeté en prison après une parodie de procès vite expédié. Cependant, lors d'un test d'aptitudes intellectuelles, Joe démontre des compétences qui lui permettent de gravir instantanément les plus hautes marches du pouvoir. Désigné ministre de l'intérieur par le président des États-Unis d'Amérique Dwayne Elizondo Mountain Dew Herbert Camacho (l'acteur Terry Crew), il est notamment chargé d'étudier les causes de l'infertilité des sols...

Interprété par Luke Wilson que l'on a pu notamment découvrir dans l'excellent épisode de X-Files, Le Shérif a les Dents Longues, le personnage de Joe va devoir accomplir des prouesses s'il veut pouvoir changer les choses dans un monde où l'ignorance et l'abrutissement des masses est la norme. ''Lobotomisés'', abrutis par des programmes télévisés dignes des pires choses que le média Télé est capable de proposer de nos jours, l'Homme (et par extension la femme, donc) est désormais incapable de traiter les problèmes qu'il rencontre. Comme la sécheresse, la diminution des denrées alimentaires ou le traitement des déchets. Sous son aspect de comédie bouffonne, ce qu'il demeure effectivement, Idiocracy alerte de manière caricaturale sur ce qu'il pourrait advenir de notre humanité. Mike Judge choisi de faire les choses en grand. Les décors sont parfois remarquables, entre montagnes de détritus, immeubles et ponts effondrés, marchés grouillant de vie. Et puis, il y a l'interprétation. D'abord celle des deux principaux protagonistes, ou celle de Dax Shepard qui personnifie à merveille le crétin de base. Amusant, sans plus, malgré une imagination débordante qui provoque cependant quelques anachronismes (un avion dans le ciel à une époque où le quotient intellectuel est tel que l'on imagine difficilement un individu capable d'en prendre les commandes?), Idiocracy repose sur un concept qui explique de manière trop simpliste le phénomène responsable de l'état de délabrement de notre planète et de ses habitants. Les enjeux sont énormes mais là encore, Mike Judge les règles en deux trois coups de cuiller à pot. Reste que le couple Luke Wilson et Maya Rudolph fonctionne plutôt bien et se révèle attachant. Le statut de film culte échappe malheureusement à cet Idiocracy visionnaire mais qui aurait mérité, parfois, un brin de sérieux pour entrer dans la cours des grands du cinéma d'anticipation dystopique. Sympathique, sans plus...


dimanche 4 octobre 2020

Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry (2004) - ★★★★★★★★☆☆

 



Après avoir réalisé toute une série de courts-métrages et de clips vidéos dont certains à l’attention de la fée islandaise Björk, le cinéaste Michel Gondry revenait sur grand écran en 2004 avec l’étonnant « Eternal Sunshine of the Spotless Mind », son second long-métrage trois ans après « Human Nature ». Bien que n’entretenant aucun rapport avec le formidable « Happy Accidents » de Brad Anderson sorti cinq ans auparavant, « Eternal Sunshine of the Spotless Mind » partage avec ce dernier une fraîcheur et une originalité qui remettent au goût du jour le cycle éternel de l’amour et de la passion. Si Michel Gondry n’interroge à aucun moment le spectateur sur l’hypothétique origine d’un individu venu du futur, l’auteur de « L’écume des jours »  et de « Soyez sympa, rembobinez » imprime cependant à son second long-métrage une approche fantastique qui, si elle semble pouvoir résoudre bien des soucis entre deux êtres qui s’aiment, demeure en réalité parfois bien plus complexe à mettre en place. Tout commence réellement le jour où Clementine et Joel font connaissance sur une plage. Entre eux naît une histoire d’amour, ou plutôt une passion très particulière. Deux individus que rien ne semble rapprocher et que tout paraît pourtant devoir compléter. 


Lui, effacé, timide, introverti et mal dans sa peau. Elle, extravertie, jamais vraiment satisfaite et qui recherche chez l’autre le besoin d’être aimée tout en ayant comme principal but dans la vie que de trouver la paix intérieur. Une relation peu commune commentée à travers des souvenirs qui peu à peu vont s’effacer puis disparaître. En effet, la relation entre Joel et Clementine rencontrant des difficultés, cette dernière décide de faire appel aux services d’un spécialiste dont les méthodes sont on ne peut plus inhabituelles. À l’aide de ses assistants et d’un procédé de sa propre création, le docteur Mierzwiak est capable d’effacer la totalité des souvenirs d’une personne en relation avec un autre individu. C’est la voie qu’a choisi de suivre Clementine. Lorsque Joel comprend que celle qu’il aime ne se souvient plus de lui, il décide lui aussi d’entreprendre la même méthode afin d’effacer tous les souvenirs qu’il partage avec Clementine. Oui mais voilà, l’amour étant plus fort que tout, Joel décide de faire machine arrière...


Et c’est justement là que la fertile imagination de Michel Gondry entre en jeu. Cobayes le temps d’un long-métrage, Jim Carrey et Kate Winslet acceptent le principe et plongent littéralement dans un dédale de souvenirs que partagent leur personnages respectifs. En résulte une oeuvre brillante, loufoque mais foisonnant d’idées de mise en scène et d’écriture absolument remarquables. Le découpage est concis et ne brouille jamais les pistes. Le message est clair, le spectateur n’est jamais perdu dans les méandres parfois alambiqués du réalisateur et surtout  ne s’ennuie jamais (ce qui était déjà moins évident avec « La Science des Rêves »). Jim Carrey et Kate Winslet sont touchants et le film, sans provoquer des torrents de larmes se révèle parfois émouvant. Michel Gondry réussi là où certains auraient sans doute échoué : rendre crédible une comédie romantique fantastique bourrée de visions surréalistes. Si les deux principaux interprètes emportent l’adhésion, c’est peut-être aussi grâce au concours des seconds rôles parfaitement campés par Kirsten Dunst, Mark Ruffalo, Elijah Wood et bien entendu, Tom Wilkinson qui incarne le docteur Mierzwiak. Indispensable...


samedi 3 octobre 2020

Meurs, Monstre, Meurs de Alejandro Fadel (2018)

 



Second long-métrage du réalisateur argentin Alejandro Fadel, « Meurs, Monstre, Meurs » devrait réconcilier à peu près tous les cinéphiles qui détestent David Lynch et ses univers personnels alambiqués, ceux qui se mettent à bailler et dont les yeux se ferment à la simple évocation de l’œuvre d’Ingmar Bergman ou de celles de certains auteurs des pays de l’Est, et sans doute plus encore tous ceux qui comme moi, abhorrent en général des films comme le très prétentieux et ennuyeux « Alphaville » d’un certain réalisateur français de la nouvelle vague. Et pourquoi cela? Peut-être tout simplement parce qu’en fin de projection, le long-métrage de l’argentin ferait presque passer du Lynch pour du Dany Boon en terme de compréhension. Permettrait à ceux qui s’endorment devant n’importe quel film du suédois cité un peu plus haut de croire qu’en fait ce dernier est un maître es action ou que l’œuvre de Godard n’est finalement pas plus ardue à déchiffrer que n’importe quelle comédie interprétée par Kad Merad ou Gad Elmaleh ! Mieux (ou pire) !!! Alejandro Fadel Réserve à ses spectateurs insomniaques un final carrément grandiloquent qui ferait pouffer de rire n’importe quel bipolaire en période de dépression. Mais cela est une tout autre histoire...


« Meurs, Monstre, Meurs » est de ces longs-métrages qui laissent une curieuse impression. Et même plusieurs à dire vrai. D’abord, l’étonnement d’avoir résisté à l’appel de Morphée devant ces presque deux heures de long-métrage imprimant un rythme presque aussi léthargique que le fameux sketch « Thereza » de nos mythiques Inconnus. Ensuite, parce que quoi que l’on en dise, quoi que l’on en pense, ce film d’horreur cérébral et auteurisant n’est pas des plus aisé à comprendre. Pour commencer, et là, je vais être contraint de vous spolier une partie de l’intrigue, ce que je rêvais être une simple allégorie sur la facette la plus sombre de l’âme humaine est totalement annihilé lors d’un final dont le ridicule est...... comment dire........ comparable à cette émission débilitante que les parents imposent à leur progéniture afin d’avoir la paix. Je veux bien évidemment parler de ces indigents de la télévision française connus sous le nom de télétubbies. Pour comprendre, il faut savoir que « Meurs, Monstre, Meurs » met en scène le flic (endormi) Cruz (l’acteur Victor López) sur les traces d’un tueur qui ne s’en prend qu’aux femmes en les décapitant. Ce qui vaudra aux spectateurs les plus sensibles quelques hauts le cœur bien compréhensibles. Très vite, le bonhomme soupçonne dans les parages, la présence d’une créature (une drôle de dent plantée dans le crâne de la première victime tendant à confirmer ses impressions), d’autant plus qu’un suspect directement jeté chez les fous clame lui-même l’existence d’un monstre dans la région.Je n’en dirai pas davantage. Maintenant, c’est à vous de vous démerder...


Si créature il y a effectivement. Si le film est parfois aussi chiant qu’une séance diapositives, et si l’on ne comprend pas grand chose voire rien du tout pour ceux dont les facultés de réflexion ont du retard, le long-métrage de Alejandro Fadel a cependant pour lui, d’indéniables qualités. La photographie de Julián Apezteguia et Manuel Rebella est absolument remarquable. Couplée au sound design de certaines séquences, « Meurs, Monstre, Meurs » rendrait presque jaloux notre Bertrand Mandico national. Si le visuel est splendide (le film à été tourné dans la vallée d’Uco dans la province de Mendoza dans la Cordillères des andes), l’ambiance n’en est pas moins pesante. Glauque à souhait, parfois même cradingue dans l’exposition et la manipulation des corps, « Meurs, Monstre, Meurs » aurait satisfait l’amateur d’horreur pure s’il n’avait pas choisi l’option d’interroger le spectateur sur des concepts qui demeurent malheureusement souvent flous. Il n’empêche que même si l’idée d’y retourner une seconde fois pour approfondir son analyse ne risque pas de faire partie de mon planning pour les dix années à venir, l’œuvre de Alejandro Fadel ne m’a absolument pas laissé indifférent. J’ai peut-être été tout simplement moins conquis que devant un bon Lynch justement...

jeudi 1 octobre 2020

Au Bonheur des Ogres de Nicolas Bary (2013) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 



Deuxième partie de soirée en compagnie de l'acteur Guillaume de Tonquédec hier soir avec Au Bonheur des Ogres de Nicolas Bary, auteur de Le Petit Spirou (aïe, aïe, aïe) en 2017. Adapté du roman policier ''presque'' éponyme de l'écrivain français Emile Zola, Au Bonheur des Dames. Mais à y regarder de plus près, le long-métrage, en dehors du fait que le titre donne l'impression que le film de Nicolas Bary semble être effectivement un proche parent du célèbre écrivain, n'a d'abord en réalité que le contexte d'un grand magasin comme véritable lien de parenté. Pour être tout à fait honnête, c'est surtout l'ouvrage à l'origine de ce long-métrage sorti en 2013 qui constitue un rapport avec le roman d'Emile Zola. Premier volet d'une saga en six volumes écrite par Daniel Pennac et éditée entre 1985 et 1999 sous le nom de Saga Malaussène du nom de son principal personnage, son adaptation au cinéma situe son action entre un grand magasin tenu par un directeur très particulier interprété par Guillaume de Tonquédec. Quant au personnage de Benjamin Malaussène, ''tuteur'' des enfants de sa mère partie une fois de plus à l'étranger, c'est l'acteur Raphaël Personnaz qui a la lourde tâche d'assumer les rentrées d'argents afin de pouvoir conserver la cohésion entre ses demi-frères et sœurs dont Mélanie Bernier dans le rôle de Louna qui attend prochainement un bébé...


Drôle de récit que celui de Au Bonheur des Ogres. Drôle d'ambiance également. Un long-métrage qui brasse les genres avec plus ou moins de bonheur et qui fera forcément autant de spectateurs conquis que de spectateurs passablement déçus. L'approche visuelle est irréprochable. Une Seine et les toits d'un Paris dilués par un Patrick Duroux inspiré. Entre rêverie et bande-dessinée. Que les couleurs soient chaudes ou réduites à leur plus simple expression, visuellement, Au Bonheur des Ogres n'a don effectivement pas grand chose à se reprocher. Le mélange des genres a déjà par contre beaucoup plus de mal à convaincre. Entre l'enquête policière menée par les inspecteurs Caregga (Thierry Neuvic) et le commissaire divisionnaire Coudrier (Marius Yelolo), le fertile imaginaire du héros qui conte à ses demi-frères et sœurs son boulot (l'occasion d'assister à une démonstration technique en matière d'effets-spéciaux numériques relativement pathétique), l'aspect forcément enfantin des situations mettant en scène les gamins et la relation qu'entretiennent Benjamin et la journaliste Julia (l'actrice Bérénice Bejo) à laquelle il est difficile d'adhérer, Au Bonheur des Ogres est un improbable salmigondis qui promettait pourtant de nous replonger dans les inoubliables heures du duo anciennement formé par Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro.

Malheureusement, si certaines idées ne sont pas totalement à jeter aux oubliettes, le concept finit par rendre l'ambition de l’œuvre caduque. Autant des classiques tels que Delicatessen (dans un autre genre bien entendu) demeurent impérissables et bourrées de trouvailles remarquablement mises en scène, autant dans le cas présent, l'intrigue de Au Bonheur des Ogres demeure assez fade. Sans pour autant laisser totalement indifférent, le film s'avère mineur et anecdotique, alors même qu'il choisit pourtant un angle souvent surréaliste. À dire vrai, on le conseillera d'abord au jeune public qui lui, savourera sans doute cette histoire façon ''Papa Poule'' du vingt et unième siècle. Pour ma part, sans m'y être totalement ennuyé, je suis par contre totalement passé à côté. Une tentative louable, certes, mais inadaptée. Restent quelques seconds rôles marquants à l'image d'Emir Kusturica dans celui du veilleur de nuit Stojil ou la génialissime Marie-Christine Adam dans celui de Miss Hamilton, la ''voix'' du magasin...


Divin Enfant d'Olivier Doran (2013) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 



Il y a des cycles qui involontairement ou non se forment autour d'un réalisateur, d'un acteur ou d'un thème bien précis. La soirée d'hier était non pas réservée au réalisateur Olivier Doran dont nous avons pourtant déjà vu la plupart des travaux (Le Déménagement, Pur Week-end et Le Coach) et duquel il nous semblait découvrir pour la première fois Divin Enfant avant qu'il s'en retourne vers le petit écran. Non, la soirée était tournée vers l'acteur Guillaume de Tonquédec dont la carrière n'est pas vraiment nouvelle puisque débutée au milieu des années quatre-vingt mais que nous découvrions en réalité un quart de siècle plus tard grâce à l'excellente adaptation cinématographique de la pièce de théâtre Le Prénom d'Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte. Un double programme supposé débuter dans la bonne humeur avec cette réunion entre amis censée partir en roue libre lors d'un réveillon de Noël pas comme les autres. C'est dans l'intérieur d'une maison chaleureuse que Jean et Sarah ont décidé de réunir tous les anciens compagnons de cette dernière afin de faire plaisir aux enfants qu'elle a eu avec chacun d'entre eux. Heureuse d'être une nouvelle fois enceinte de Jean, Sarah ne sait cependant pas que celui-ci s'est fait faire une vasectomie afin de ne plus avoir d'enfants. D'où sa grande surprise lorsqu'il apprend en même temps que tous les convives que Sarah est à nouveau enceinte. Très rapidement, ce médecin spécialiste qui a conçu une sorte de sérum de vérité expérimental afin d'aider ses patients à guérir se met à soupçonner les anciens amants de Sarah réunis autour du sapin. D'abord Xavier, le ''Queutard'' de la bande, puis le rappeur Thomas qui rencontre quelques problèmes avec sa carrière après un passage télévisé très remarqué. La soirée promet d'être l'occasion de régler les comptes entre les différents protagonistes...


Et parmi eux, donc, Guillaume de Tonquédec justement. Lequel n'est pas celui auquel le scénario d'Olivier Doran, Monica Rolfner et Philippe Lefebvre offre d'ailleurs forcément le temps de présence le plus important. Dans le rôle d'Eric, il mène auprès de Géraldine Pailhas qui elle interprète celui de Pauline, un couple quelque peu dépressif et menant une vie à trois avec leur jeune fille au pair, la chaude Sophie incarnée par India Hair, laquelle semble attirer les faveurs du toujours génial Pascal Demolon qui comme à d'autres occasions persévère dans une certaine outrance. Aux côtés de ce casting déjà fort intéressant et aux personnages pas tout à fait comme les autres, les hôtes de ce récits Sarah et Jean sont interprétés par Sami Bouajila et la charmante Émilie Dequenne. N'oublions pas non plus le chanteur, compositeur, musicien et acteur Marco Prince dans le rôle du rappeur Thomas, de Natacha Lindinger dans celui de sa froide épouse, de Marie Drion dans la peau de Juliette, la fille de Jean, de Christophe Corsand dans celle du père Noël mais aussi de l'excellent Grégoire Oestermann dans celle, plus discrète, de Christian, le collège de Jean...

Une belle brochette d'interprètes pour une comédie qui ne fera malheureusement pas oublier les grands classiques du genre qui réunissent tout un panel d'actrices et d'acteurs pour un jeu de massacre en famille ou entre amis. Ça n'est pas que l'on s'ennuie devant Divin Enfant, mais le principe, sans être pour autant tout à fait usé, est ici exploité de manière plutôt sommaire. Les conflits vont bon train, les quiproquos également, chaque personnages ayant ses propres personnalité et attitude (ah ! J'oubliais de mentionner l'actrice Linh-Dan Pham, ''impériale'' dans son rôle de concubine bisexuelle aigrie) mais cependant, le long-métrage d'Olivier Doran souffre d'une écriture bien trop légère pour pouvoir prétendre rivaliser avec celles du film d'Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte évoqué plus haut ou de tout autre film dont le schéma est identique. Divin Enfant est l'exemple type de long-métrage qui se regarde sans déplaisir mais sans véritable passion non plus et qui de plus, s'oublie très vite. La preuve, ça n'est qu'au bout d'une demi-heure et par bribes que je réalisais l'avoir déjà vu il y a quelques années. Divin Enfant est donc une comédie très moyenne à réserver tout d'abord à celles et ceux qui voudraient compléter la longue liste des films portant sur ce type de sujet...


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