Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 31 août 2019

Maniac Trasher de Gregory Gieras (2001)



Celui que la presse nomme « L'écorcheur » est insaisissable. Depuis des années, la police est tenue en échec par ce tueur en série dont les victimes se comptent par dizaines. Et même si aucun corps n'a jamais été retrouvé, le sang et les lambeaux de chair découverts sur les lieux des crimes laissent penser aux autorités qu'il a tué trente-cinq personnes. Pourtant, et alors qu'il poursuivent un véhicule conduit par deux gamins, deux agents de police sont les témoins d'un abominable hurlement s'échappant d'une bouche d'égout. Après avoir été rejoints par des renforts, ils descendent sous terre, dans une zone immergée où baignent des cadavres découpés en morceaux.

Il ne fait aucun doute que l'endroit est le repaire de « L'écorcheur ». Celui-ci n'est d'ailleurs pas très loin puisqu'il se cache sous l'eau. Mais découvert par l'un des agents, il le tue puis tente de prendre la fuite en remontant à la surface de la ville. Mais pour lui, la cavale se termine au pieds d'un véhicule de patrouille. Enfermé dans un hôpital psychiatrique et interrogé par le Docteur Fallon, le tueur parvient à se libérer et rôde dans tout l'hôpital dans l'intention de fuir. Mais il lui manque la clé qui lui permettra de s'échapper. « L'écorcheur » n'est pas le seul à être enfermé à l'intérieur de l'édifice. Le Docteur Maggie Belham elle-même tente de fuir, poursuivie par le meurtrier qui compte bien l'occire comme la totalité des policiers chargés de le surveiller et qu'il vient de faire passer de vie à trépas...

Même s'il n'a pas joué dans un trop grand nombre de longs-métrages, l'acteur Larry Drake, mort il y a tout juste trois mois, fut bien connu des amateurs de cinéma et de séries télévisées. Il campa en effet le rôle du personnage de Benny Stulwicz dans la série La Loi de Los Angeles, ou encore le malfaiteur du film Darkman. Maniac Trasher est un thriller horrifique signé Gregory Gieras, son troisième et apparemment dernier film puisque depuis 2001 il ne semble avoir rien tourné de nouveau.

A l'aperçu de l'affiche, c'est l'inquiétude qui règne. Affreuse, elle donne le sentiment d'une œuvre de catégorie Z... que le titre lui-même accentue. Un film que l'on suppose être gore, surtout lorsque durant les premières minutes, les méfaits du tueurs nous sont contées avec force détails. L'enrobage étant donc assez repoussant, plusieurs choix s'offrent à nous : soit l'on s'interdit de perdre une heure trente à visionner un film qui apparemment n'apportera rien de neuf sous le soleil de l'épouvante, soit l'on est un grand amateur de films bis. Dans les deux cas, la surprise sera grande puisque Maniac Trasher n'est ni un navet (ne vous attendez quand même pas à découvrir un chef-d’œuvre ou à un classique du genre), ni un film outrageusement gore. En fait, il s'agit d'un thriller, d'une chasse à l'homme longue et bien rythmée. Larry Drake campe un tueur en série convainquant, et l'actrice Paulina Porizkova une proie elle aussi, persuasive.

Le film, pourtant, n'est pas exsangue de défauts. Il lui arrive d'être parfois ridicule. L'approche un peu démoniaque du personnage de « L'écorcheur » le rend parfois grotesque, si bien qu'on a parfois l'impression d'une comédie involontaire. Quand à l'acteur Jürgen Prochnow, l'un de ceux qui pouvaient légitimement crédibiliser le film de Gregory Gieras par la seule présence de son nom au générique, il mourra curieusement assez vite, reléguant l'importance de son personnage au second plan. Une curiosité à découvrir mais qui ne laissera certainement pas de souvenirs impérissables...

Warlords of the 21st Century de Harley Cokeliss (1982)



La Terre, ravagée par une guerre thermonucléaire (encore une !), est devenue le terrain de jeu de bandes assoiffées de pouvoir et de pétrole, ressource devenue extrêmement rare et convoitée. Le colonel Straker est aux commandes d'un camion blindé et d'un groupe de bandits qui à sa solde, acceptent de répondre à ses ordres. Lourdement armés, ils font régner la terreur lorsque rugit dans le désert, le moteur de leur impénétrable engin garni de plaques d'acier. Cortie est la fille de Straker, mais contrairement à lui, elle refuse de faire le mal et choisi de prendre la fuite. Dès que l'occasion se présente, elle s'échappe mais est très vite rattrapée par les hommes de son père.

Après avoir tenté plusieurs fuites infructueuses, elle croise un jour la route de Hunter, un solitaire qui va la prendre à bord de sa moto et l'emmener jusqu'à chez lui. Là, il va la soigner de sa blessure à la jambe puis la confier aux bons soins d'une communauté qui à refusé le retour à la sauvagerie. Les enfants y reçoivent une éducation, quant aux adultes, il élèvent du bétail et cultivent leur propre légumes. Mais l'apparente tranquillité de la communauté va bientôt être troublée par le passage dans la région du camion commandé par Striker...

Arrivant tout droit de Nouvelle-Zélande, Warlords of the 21st Century (chez nous Le Camion de la Mort) est une assez bonne surprise surtout si l'on considère que le genre post-apocalyptique a donné naissance à d'innombrables séries Z de triste mémoire. Lorgnant du côté de Mad Max 2 en reprenant le thème de la quête de la précieuse substance que représente le pétrole, le film de Harley Cokeliss n'est peut-être pas aussi réussi, il arrive cependant à maintenir un réel intérêt et ce, jusqu'à la dernière minute.

Contrairement à la grande majorité des films d'anticipation jouant sur le climat délétère d'une planète où seuls ceux qui vivent de coups bas ont une chance de survivre, ici, il demeure un semblant d'humanité chez certains. Il est d'ailleurs amusant de constater ce qui pourtant demeure très certainement comme une coïncidence, la corrélation qui existe entre la communauté ici présente, et celles que rencontreront les héros de l'excellente série The Walking Dead. La planète étant devenue une terre de recyclage, on fait donc avec les moyens du bord.
Dans le rôle de Hunter, on retrouve l'un des personnages des Guerriers de la Nuit de Walter Hill, l'acteur Michael Beck. A ses côtés, l'actrice Annie McEnroe (que l'on a pu voir notamment dans Hurlements 2 ou bien La Main du Cauchemar d'Oliver Stone) et James Wainwright dans le rôle du méchant papa prêt à tout pour conserver sa fille auprès de lui.

Outre Mad Max 2, Warlords of the 21st Century semble également s'inspirer quelque peu de l'excellent téléfilm de Steven Spielberg, Duel. Si le film de Harley Cokeliss n'atteint jamais véritablement ses objectifs (se hisser au niveau de ses sources d'inspiration) il faut lui reconnaître d'être bien au dessus d'une ribambelle de longs-métrages du genre. Si l'Italie et les États-Unis nous ont prouvé qu'ils étaient capables d'allier le meilleur au pire, avec Warlords of the 21st Century, la Nouvelle-Zélande prouvait qu'elle était capable de proposer une alternative tout à fait honorable. Une bonne surprise qui ravira les amateurs du genre, et pas seulement les aficionados du Z ou du nanar. Un film injustement mal mené par la critique...

Lumberjack Man de Josh Bear (2015)



Alors qu'ils s’apprêtent à accueillir des enfants de bonne famille (entendre par là, des familles pieuses vivant hors du péché), un groupe d'adolescents est attaqué par une créature démoniaque venue tout droit du passé afin de se venger de sa propre mort. En effet, en 1892, par une belle journée de chasse, un certain J.T Jeppson, héritier de l'empire Jeppson Cotton, et alors qu'il chassait le chat sauvage à Big Timber, a été attiré par un parfum dont l'origine provient d'une cabane située en plein milieu de la forêt. A l'intérieur, un bûcheron du nom de Nielmeyer Easterday y prépare des pancakes pour le mardi gras. Le propriétaire des lieux invite alors Jeppson Cotton de se joindre à lui afin de goûter sa recette.

Jeppson y voit là l'occasion de se faire beaucoup d'argent et propose à Nielmeyer de lui confier sa recette. Mais celui-ci refuse. S'engage alors une dispute se terminant par la mort du bûcheron. Jeppson fouille la cabane, trouve la recette, puis repart au Texas où il va faire fortune en devenant le roi du pancake, se permettant même de blanchir l'argent des nazis, avant de mourir entre les bras d'un travesti mexicain !!!
De nos jours, le fantôme de Nielmeyer rode donc autour du camp de L’église Bon-Ami, traînant derrière lui un chariot rempli d'énormes pancakes qu'il devra dévorer arrosés du sang de ses victimes...

Voici donc le résumé de ce qui aurait pu être une excellente comédie horrifique si l’œuvre du cinéaste Josh Bear avait été expurgée d'une bonne vingtaine de minutes au minimum. En effet, Lumberjack Man se révèle, malgré la présence de l'acteur Michael Madsen (Reservoir Dogs, Thelma et Louise), parfois terriblement ennuyeux. Parodie de slashers, le film s'assume parfaitement dans son rôle de critique de l'église dans les couilles de laquelle il donne un grand coup de pied. Des cathos mielleux, ridicules, qui montrent parfois les limites de leurs croyance et de leur dévouement au seigneur lorsqu'il s’agit de se confronter au mal représenté par un bûcheron (le Lumberjack du titre). Aucun d'entre eux n'assume vraiment ce qu'il est. Si chacun se cache derrière l'image pieuse du christ, il n'empêche que derrière ces visages auxquels ont donnerait presque toujours le bon Dieu sans confession, se cachent un homosexuel d'origine asiatique, quelques filles délurées (qui n'hésitent pas à se foutre à poil devant une caméra les mettant en scène à la manière des playmates de la célèbre émission Cocoboy de Stéphane Collaro), des fumeurs de joints, et autant d’obsédés sexuels attirés comme des mouches par la plastique juvénile des différéntes jeunes femmes qui parcourent l’œuvre de Josh Bear.

C'est souvent très con, mais comme tout semble assumé de A à Z, jusque dans la façon d'éradiquer le Mal et le jeu survolté et auto-parodique de l'acteur Michael Madsen, on pardonnera (presque) à Lumberjack Man d'être parfois parcouru de plans inutiles faisant traîner le film sur une durée qui n'aurait pas dû excéder les 80 ou 90 minutes...


vendredi 30 août 2019

Zombies of Mass Destruction de Kevin Hamedani (2009)



Port Gamble, petite île tranquille au nord-ouest de la péninsule de Kitsap. Tranquille en apparence car bientôt vont s'y dérouler des événements surnaturels. D'ici là, Tom Hunt, sous l'impulsion de son petit ami Lance Murphy va devoir avouer à sa mère qu'il est homosexuel. Frida, fille d'immigré originaire d'Iran doit faire face aux remarques désobligeantes de voisins peu enclins à la diplomacie. Son père Ali, est quand à lui un musulman qui accepte mal de voir sa fille sortir en tenue légère. Le maire de Port Gamble est bien décidé à se faire réélire même si l'un des professeurs du collège compte bien lui mettre des bâtons dans les roues.

Un soir, contre l'avis de son père, Frida sort dehors retrouver son petit ami, tout récemment renvoyé de son emploi par Ali lui-même. Après avoir hésité longuement, Tom est enfin prêt à faire son coming out. La mère du jeune homme est cependant malade, et c'est en allant chercher le dessert du diner auquel son fils et Lance ont été conviés qu'elle réapparait transformée en zombie. Elle n'est d'ailleurs pas la seule puisque dehors, des ombres menaçantes errent à la recherche de chair humaine. Le petit ami de Frida fait lui-même les frais de l'appétit des zombies. S'échappant in-extremis de l'habitacle de la voiture dans laquelle elle et son fiancé s'étaient donné rendez-vous, elle se réfugie à l'intérieur de l'église. C'est d'ailleurs là que se retrouvent finalement les quelques rescapés de Port Gamble, l'édifice étant désormais entouré d'une vague de zombies avides de chair fraîche...

Première réalisation du cinéaste Kevin Hamedani, Zombies of Mass Destruction, débarque en pleine mode zombiesque. L'intérêt de l’œuvre se situant dans la critique sociale américaine et dans un certain humour qui frôle parfois la correctionnelle, on se trouve face à un film plus proche de Shaun of the Dead que d'un production estampillée George Romero. La comparaison s'arrête évidemment là, le film de Kevin Hamedani n'ayant pas les mêmes ambitions, ou du moins, les moyens nécessaires. Ce qu'il manque également à son œuvre, c'est l'imagination. Car si dans un premier temps, on a très envie de croire que l'on a enfin trouvé la pépite du genre qui manquait à la longue liste des films de zombies qui sortent à intervalles réguliers depuis quelques années, on est vite déçu.

Trop timide, pas assez trash, et bien que le sort réservé à une enfant démontre la volonté de Kevin Hamedani de secouer le monde un peu trop lisse du septième art, on reste sur notre faim. C'est sanglant sans être véritablement gore, mais l'on pourra tout de même apprécié le semblant d'hommage rendu au maître en la matière, George Romero, avec cette église et ces morts-vivants qui rappellent indéniablement le huis-clos situé dans une demeure isolée du chef-d’œuvre La Nuit des Morts-Vivants.
Ne boudons quand même pas notre bonheur, puisque parmi des dizaines d’œuvres consacrées aux morts-vivants mangeurs de chair humaine, Zombies of Mass Destruction ne s'en sort pas trop mal. Vu dans une version française pitoyable, le film de Kevin Hamedani s'en sort peut-être mieux découvert dans la langue de Shakespeare. Qui sait...

mercredi 28 août 2019

Guyana, la Secte de l'Enfer de René Cardona Jr. (1979) - ★★★★★★★☆☆☆



Jonestown est devenue Johnsontown et Jim Jones, le révérend James Johnson, et pourtant, Guyana, la Secte de l'Enfer est bel et bien inspiré de la tragédie qui toucha neuf-cent vingt trois hommes, femmes et enfants le 18 novembre 1978. Le gourou de la secte, le révérend Jim Jones, fut contraint au massacre de ses fidèles et au suicide après avoir reçu la visite à Jonestown du représentant démocrate de Californie, Leo Ryan ainsi que de quatre journalistes. Mais alors que les cinq hommes étaient sur le point de reprendre l'avion afin de quitter la Guyane, ils furent assassinés par des hommes armés appartenant à la secte de Jim Jones. Cet acte ayant de très lourdes conséquences sur l'avenir de Jonestown et de ses habitants, le révérend-gourou organisa le suicide de ses membres le soir-même. Plus de neuf-cent d'entre eux moururent de l'absorption de cyanure de potassium. Jim Jones, lui, fut abattu par balle sur sa propre demande.

Guyana, la Secte de l'Enfer évoque les derniers temps de la secte nommée le Temple du Peuple et fondée par Jim Jones en 1953. le réalisateur mexicain René Cardona Jr. se penche en effet sur l'histoire de ce très charismatique individu qui défraya la chronique dans le courant des années soixante-dix avant de donner une fin tragique aux événements entourant ce que certains comparaient à un véritable camp de concentration dans lequel avaient lieu, tortures, punitions, enfermements, brimades, et autres ''joyeusetés'' du même acabit. Incarné à l'écran par l'acteur américain Stuart Withman qui joua notamment aux côtés de Vincente Minnelli, Richard Fleischer, Michael Curtiz ou encore J. Lee Thompson et par trois fois avec le cinéaste mexicain qui dès l'année suivante lui offrit le rôle principal de La Rage de Tuer.

René Cardona Jr. respecte presque scrupuleusement le fait-divers à l'origine de cette histoire absolument stupéfiante qui décrit un Jim Jones paranoïaque, pervers, manipulateur et si charismatique que des centaines d'hommes et de femmes lui firent suffisamment confiance pour le suivre jusqu'en Guyane. Mais ce paradis qu'il leur promit s'est peu à peu mué en un enfer d'où il était souvent vain de vouloir s'enfuir. Guyana, la Secte de l'Enfer témoigne du sort que le gourou accordait à celles et ceux qui tentaient de prendre la poudre d'escampette : Coups de fouets, enfermements. Jim Jones y érigeant ses propres tables de loi, toute forme de sexualité étant accomplie en dehors des préceptes érigés par ce fou de dieu y était également punie de façon particulièrement sévère.

Plusieurs long-métrages et documentaires ont abordé ce fait-divers, certains s'attachant à mélanger les deux approches pour un résultat très satisfaisant, à l'image du très réussi Jim Jones, la Folie Meurtrière d'un Gourou réalisé en 2006 par Catherine Berthillier et Tim Wolochatiuk. Guyana, la Secte de l'Enfer est un bon complément puisqu'il aborde certains points mis de côté par le duo de réalisateurs tout en laissant lui-même de côtés certains aspects du fait-divers. On découvre un Jim Jones punitif, l'oppression dont sont victimes les membres de la secte et la lente assimilation dont il font l'objet grâce aux drogues qu'ils ingèrent à leur insu au moment des repas sont également évoquées. On apprend également que Jim Jones entretenait des rapports privilégiés avec le gouvernement russe, préparant ainsi un hypothétique exode en cas de force majeure... Stuart Whitman est évidemment au cœur de ce récit décortiquant avec plus ou moins de précision (il faut bien laisser de côtés certains aspects pour se concentrer sur les fondamentaux du fait-divers) l'événement. Face à lui, l'acteur Gene Barry incarne un représentant Lee O'Brien convaincant. Il faut savoir également que Guyana, la Secte de l'Enfer a connu des coupes parfois drastiques puisque de la version originale de 115 minutes diffusée au Mexique, le film est passé à une version écourtée de 90 minutes lors de sa sortie aux États-Unis. En France, il ne semble pas avoir connu les honneurs d'une sortie au cinéma et a dû patienter jusqu'à son premier passage à la télévision dans une version fort heureusement doublée en français...

L'invité Surprise de Georges Lautner (1989)

Du jour au lendemain, le jeune guide touristique Martin Gaillard se retrouve sous le feu des projecteurs. Dans la presse, on ne parle plus que de lui. Mis en danger pour avoir été le témoin involontaire d'une affaire mêlant Police, État, Terrorisme et même Lutte antiraciste, il possède une photo sur laquelle est représenté un individu dont le véhicule a explosé devant un restaurant. Fils d'un employé de la Police Judiciaire et d'une mère ethnologue partie vivre auprès des esquimaux, Martin vit désormais avec son beau-père Charles Mazzena, lui-même ancien flic handicapé depuis qu'il a pris une balle lors d'une mission, et de son jeune demi-frère.

Les autorités s'intéressent de très près à Martin, et notamment le nouveau chef de l'Anti-gang, le commissaire Le Bourreux, dont le directeur n'est autre qu'un proche de Martin et de Charles. Après avoir été attaqué par deux hommes chargés de récupérer la photo compromettante, Martin fait appel à la journaliste Domenica afin de rendre publique les faits dont il a été le témoin...

Alors qu'il est connu pour avoir fait jouer parmi les acteurs français les plus populaires des années soixante-dix quatre-vingt (Jean-Paul Belmondo, Mireille Darc, Michel Constantin, ou encore Alain Delon pour ne citer qu'eux), le cinéaste Georges Lautner réalise en 1989 cet Invité Surprise principalement interprété par l'humoriste Eric Blanc. Ressemblant plus à un téléfilm qu'à une véritable œuvre de cinéma, il met donc en scène l'humoriste pour lequel ce sera la cinquième apparition sur les grands écrans. Privé de télévision à cause d'une imitation d'Henry Chapier qui lui aura valu un procès (!!!), Eric Blanc se tournera vers le théâtre, scène sur laquelle il semble être absent depuis de longues années.
A ses côtés, les acteurs Victor Lanoux, Michel Galabru, Jean Carmet (dans le rôle d'un Général de l'Armée de terre), Jacques François (dans celui du Directeur de la Police Judiciaire), Gérard Hernandez (en directeur de casino), ainsi que Renée Saint-Cyr en belle-mère et chirurgienne, et Florence Geanty en journaliste.

A côtés des Tontons Flingueurs et d'une grande majorité de ses œuvres, L'invité Surprise de Georges Lautner fait pâle figure. On regretterait presque le très sympathique casting, ici, disons-le, assez mal exploité. En réalité, le cinéaste, plus que de se contenter de faire de ce film une simple comédie, en profite pour dresser un portrait peu reluisant de la presse télévisée et écrite, de l’État, et même de ceux censés nous protéger. Le film permet aussi également à Eric Blanc de s'exprimer indirectement à travers cette histoire, au sujet des problèmes qu'il a rencontré deux ans plus tôt avec la justice et les médias. A voir, sans plus...

mardi 27 août 2019

Steel Country de Simon Fellows (2018) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Une énième enquête menée dans une petite bourgade de l'Amérique profonde ? Oui et non, car mise en scène sur un rythme aussi vif qu'un escargot se déplaçant après avoir ingurgité une plaquette entière d’anxiolytiques, Steel Country est long, très long. C'est à peu de chose près ce que nous inflige le réalisateur Simon Fellows qui signe ici son quatrième et jusqu'à maintenant, dernier long-métrage. Une épreuve qu'il ne faudra surtout pas tenter de surmonter après une journée de travail intense, car au risque de me montrer indélicat envers sa mise en scène, j'avouerai m'être interrogé sur le pourquoi d'une telle approche, torturée, certes, mais ô combien soporifique. Comme si le substrat qui devait nourrir les racines du scénario n'était pas suffisamment riche pour le voir grandir et atteindre les sommets du genre thriller dans lequel l'un des points cruciaux de l'enquête menée par un éboueur débouche sur une issue trop rapide. Et je n'évoque pas là, la résolution de l'énigme entourant la mort d'un enfant de six ans retrouvé noyé, mais plutôt tout ce qui entoure le personnage incarné par l'acteur Andrew Scott qui, par contre, mérite amplement notre attention.

Pour ceux qui suivent notamment la série dystopique Black Mirror, le visage de cet acteur ne peut demeurer inconnu bien longtemps. C'est en effet l'un des principaux interprètes de l'épisode Smithereens. Un épisode qui sauvait cette relativement navrante cinquième saison, contrairement aux précédentes qui s'étaient avérées jusqu'à maintenant, absolument remarquables. On retrouve donc dans Steel Country, un personnage à la hauteur du Chris Gillhaney de Smithereens. Un individu hanté pour des raisons différentes, mais marqué par une existence trouble. Dans le cas présent, l'introduction du personnage de Donald Devlin n'est pas totalement innocente et trouve même un écho retentissant (quoique obscure) tout au long de cette intrigue située dans une localité des États-Unis où, comme aime à le préciser le shérif Mooney interprété par l'acteur Michael Rose, aucun meurtre n'y a jamais été commis.

On comprendra alors pourquoi ce dernier rechigne à donner plus de crédit aux propos du héros. Ou pourquoi les parents de la jeune victime, Patty et Jerry Zeigler (respectivement incarnés par Kate Forbes et Jason Davis) préfèrent accepter l'idée selon laquelle leur enfant est mort noyé. Car tout comme dans bon nombre de thrillers, le spectateur imagine à juste propos que l'enquête du héros débouchera sur une toute autre résolution que la simple noyade. Outre l'enquête, Steel Country a le bon ton de transporter les spectateurs dans la psyché d'un éboueur endossant le rôle d'un détective du dimanche parfois maladroit. À ce titre, l'acteur Andrew Scott excelle : silhouette gauche, regard distant, timbre étouffé s'emportant parfois vers de violentes envolées verbales, le personnage est parfaitement campé. En ce qui concerne le reste du casting, tout va bien, sauf que le réalisateur ne s'y attachant pas suffisamment, le spectateur se retrouve face à des personnages impersonnels dont il se détachera assez rapidement. Et ne parlons pas du rythme que Simon Fellows imprime à son œuvre et qui finit d'achever le spectateur le plus endurant. Dommage car Steel Country possède une ambiance et un environnement chargés en électricité mais n'est au final qu'un petit thriller sans réelles ambitions. Un voyage intérieur qui laisse très traces, mais pas forcément pour les bonnes raisons...

Kaboom de Gregg Araki (2010) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Smith fait toujours le même rêve. Déambulant dans un dédale de couloirs, il pressent un drame terrible. Il y croise son colocataire Thor, sa mère, ainsi que Stella sa meilleure amie. Mais il y croise également deux jeunes et belles femmes, totalement inconnues. S'il n'est pas vraiment certain d'être exclusivement attiré par les hommes, Smith fantasme sur Thor. Ce n'est qu'après avoir participé à une fête que le jeune homme qui bientôt va fêter ses dix-neuf ans fait la connaissance de London, une séduisante jeune femme avec laquelle il va entretenir une liaison. C'est lors de ce même événement qu'il va surtout rencontrer une jeune femme rousse. L'une de celles qu'il voit dans son rêve récurrent et dont il va être le témoin du meurtre. En enquêtant sur la disparition de la jeune femme, tuée par d'êtranges individus affublés de masques d'animaux, Smith va mettre à jour ce qui semble être un complot qui pourrait avoir des répercussions sur le devenir de l'humanité...

Vu sous cet angle, le dixième long-métrage du cinéaste américain Gregg Araki a de la gueule. On pourrait presque lire dans ces quelques lignes une œuvre aussi ambitieuse que le formidable Donnie Darko de Richard Kelly pour ne prendre qu'un exemple très vaguement approchant. Malheureusement, la comparaison s'arrête aux portes du synopsis car après cela, Kaboom, qui mêle sans complexe teen movie, comédie dramatique, science-fiction, fantastique dans un contexte sectaire, hyper-sexué et de fin du monde n'a en réalité rien à voir avec le chef-d’œuvre cité juste au dessus. Sans oser comparer les deux long-métrages, le film de Gregg Araki est infiniment inférieur à celui de Richard Kelly et ce, dans pratiquement tous les domaines si ce n'est son esthétique particulièrement soignée. En effet, que l'on aime ou pas la vision toute personnelle du septième art de l'américain, auteur notamment de Doom Generation et de Nowhere, son œuvre à visuellement beaucoup de gueule.

Des couleurs belles à pleurer. Une colorimétrie à faire des jaloux qui n'en demeure pas moins un cache-misère proprement hallucinant. Car l'histoire de Smith et les conséquences de ses recherches mènent à une conclusion absolument invraisemblable et donne à Kaboom les allures de film adolescent qu'il demeure, au fond. Dommage car sous ses faux airs de Jared Leto (le puissant Requiem for a Dream de Darren Aronofsky) le jeune Thomas Dekker est plutôt convaincant. Chris Zylka qui campe quant à lui le personnage de Thor est plutôt amusant et les actrices Haley Bennett et Juno Temple qui incarnent respectivement Stella et London sont tout sauf désagréables à regarder. Mais alors, qu'est-ce qui peut donc bloquer avec le dixième long-métrage de Gregg Araki ? Sans doute cette barrière entre une certaine catégorie de spectateurs dont l'âge ''canonique'' (le film semble fait pour attirer des personnes figurant dans une tranche très précise et comprise entre quinze et vingt ans) demeure difficilement compatible avec ce qui est diffusé à l'écran.

Autant Gregg Araki a parfaitement le droit d'évoquer une jeunesse américaine obsédée par le sexe, autant le spectateur a celui de vouloir se faire rembourser sa place devant une sélection de séquences toutes aussi laides (mon dieu ces effets-spéciaux dignes de la pire série-télé de science fiction !!!), aberrantes (le cinéaste jette des idées ça et là, au détriment d'une quelconque cohérence) et d'une superficialité qui confinerait presque au génie tant l'américain semble se complaire dans l'inutilité et surtout, l'inefficacité d'une telle démarche. À dire vrai, le problème de Grekk Araki semble d'avoir voulu se lancer dans un projet trop ambitieux pour ses petites épaules. N'en ressort qu'un film sur le sexe hétéro et gay débridé qui ne fera de mal à plus grand monde et n'exaltera qu'une toute petite partie de la communauté des cinéphiles. De ceux qui ne jurent que par le cinéma de son auteur et par cette adolescence américaine qui se retrouvera sans doute à travers ses personnages. Une déception...

lundi 26 août 2019

Ma de Tate Taylor (2019) - ★★★★★★☆☆☆☆



Et une fêlée de plus au cinéma, une. Les dingues, sur grand écran, c'est comme une seconde nature dans le septième art. Et si Sue Ann Ellington n'en est pas la plus brillante incarnation, elle a tout de même le mérite d'exister. Produit par la société de Production Blumhouse, Ma est un petit thriller horrifique plutôt sympathique même si question frissons, il ne faudra pas s'attendre à des miracles. Ici, tout se joue entre une vieille dame pas si vieille et des adolescents biens comme il faut pas vraiment... biens comme il faut. À dire vrai, le film du réalisateur, scénariste et producteur américain Tate Taylor hésite entre accorder à son héroïne incarnée par l'actrice Octavia Spencer qui débuta sa carrière plus de vingt ans en arrière avec Le Droit de Tuer de Joel Schumacher, de bonnes raisons d'agir comme elle le fait, et parfois, la rend si pénible que l'on attend avec ferveur qu'une balle ou un couteau se loge entre ses côtes.

Ma renoue avec l'esprit des ''psycho-killers'' d'antan et dont le but premier des assassins était généralement la vengeance. Celle qui se cache sous ce court pseudonyme, on l'apprendra au fil du récit, a la rancœur tenace. Mais qui aurait pu oublier un tel passif de victime ? Car dans le genre beaucoup moins cradingue que le héros de The Toxic Avenger, Ma a survécu à une offense qui aurait pu entièrement briser son existence... quoique, à bien y regarder, cette femme d'âge mûr beaucoup moins vieille que ne le répètent inlassablement les sales garnements qui s'invitent chez elle pour se saouler la gueule ne semble plus avoir toute sa tête.
Tate Taylor traite autant du thème de la vengeance que d'un certain mépris dont fait preuve la jeunesse actuelle vis à vis de ses aînés (à un certain moment du récit, Ma n'est-elle pas humiliée par des adolescents auxquels elle vient pourtant de rendre service?). Le long-métrage traite également de la solitude, de l'isolement, de cette envie d'avoir des amis mais qui pour les autres reste inenvisageable.

Ma peut se révéler tour à tour émouvante, cruelle, possessive ou pathétique. Employée dans un cabinet de vétérinaire, elle scrute une bande d'adolescents menée par le beau Andy dont va très vite tomber amoureuse la nouvelle venue Maggie Thompson dont la mère Erica est incarnée à l'écran par la mythique interprète de Kalifornia de Dominic Sena, Natural Born Killers d'Oliver Stone, ou encore From Dusk Till Dawn de Robert Rodriguez : Juliette Lewis. Mais c'est bien entendu l'actrice Octavia Spencer qui de son regard un brin globuleux laisse sourdre un très léger sentiment d'angoisse. Si petit malheureusement que le film finit par s'enliser dans une succession de séquences qui tentent vainement d'effrayer les spectateurs sans jamais y parvenir. Face à elle, une population qui semble liguée contre elle. Effectivement, on aura rarement vu autant d'individus avoir une dent contre une seule personne. Les adolescents d'abord : si pour une fois ils n'ont pas l'air totalement obsédés par le sexe, l'alcool tient en revanche un rôle très important dans leur sociabilisation. Les adultes (du moins certains) n'en mènent pas large non plus grâce à quelques caractérisations caricaturales bien comme il faut.

Le réalisateur joue au yoyo avec le spectateur qui applaudira sans doute la mort de cette conne de Mercedes écrasée par une voiture (!!!) ou celle de Ben Hawkins, le père du petit ami de la jeune héroïne incarnée par (Diana Silvers). Mais en contrepartie, il pourra également voir d'un mauvais œil le harcèlement dont fait preuve Ma et priera finalement pour qu'elle finisse six pieds sous terre. Aucune surprise particulière à attendre pour ce Ma plus sympa à voir que vraiment flippant. Octavia fait très bien son boulot. Un froncement de sourcils et voilà que ses jeunes amis se font pipi dessus. Pas sûr que cela fonctionne sur les spectateurs même si certaines séquences marqueront sans doute les plus jeunes et les moins initié à ce type de cinéma. Un film qui se regarde mais qui s'oublie aussi très rapidement...

Out 1 : Noli me Tangere - De Lili à Thomas de jacques Rivette (1971)



L'idée de me lancer dans l'exploration du cinéma de Jacques Rivette est en partie le fruit du hasard. En partie parce que d'un côté, j'ai revu il y a quelques jours La Belle Noiseuse, seul long-métrage du cinéaste que je connaissais jusque là. Et de l'autre parce que c'est l'ami Mike, de l'excellent blog ''Les Chroniques musico-cinématographiques de Mike'' que je vous conseille de visiter si vous voulez exercer vos méninges devant sa très belle plume, qui a lancé l'idée en me conseillant, entre autre, de me pencher sur les douze heures trente que constitue le film-fleuve Out 1 : Noli me Tangere que Jacques Rivette coréalisa aux côtés de la réalisatrice et assistante française Suzanne Schiffman. Le problème avec ce genre de projet, c'est que lorsque l'on n'est pas coutumier de ce genre de concept, on peut très vite s'égarer, perdre le fil, ou bien tout simplement passer à côté des intentions de son auteur. Faut-il alors se résoudre à compulser articles et commentaires en pagaille pour en connaître davantage sur ce type de projet, au risque d'en connaître trop avant même de l'avoir soit-même découvert ? Ou vaut-il mieux naviguer à l'aveugle au prix de remarquables surprises, de découvertes en stupéfactions ? J'ai personnellement choisi cette seconde option, même si cela doit me condamner à passer totalement à côté du concept.

Si à l'époque de sa sortie, le film de Jacques Rivette n'a pas ménagé les spectateurs en sortant dans sa version intégrale de 12h30 environ, le film fut exploité beaucoup plus tard dans un format constitué de huit parties distinctes, chacune de quatre-vingt dix minutes environ. La première d'entre elles, intitulée Out 1 : Noli me Tangere - De Lili à Thomas constitue une mise en bouche que Mike m'avait averti comme pouvant se révéler ennuyeuse. Sauf que mon adhésion à ce style si particulier fut acquise après un tout petit quart-d'heure. C'est donc à peu de chose près à ce moment très précis que débute la longue responsabilité d'évoquer ce premier épisode, riche d'enseignements. Aussi riche que peu l'être un film, une pièce de théâtre ou une danse contemporaine dont on ne souffre aucune connaissance. C'est donc, comme une partie de ses interprètes, à l'aveugle, spontanément et oserais-je dire, de manière improvisée que je me lance dans le périlleux exercice de la critique. D'ailleurs, je me demande encore si le travail à fournir doit uniquement concerner l'interprétation ou s'il doit exclusivement se référer au récit et aux impressions qui s'en dégagent.

Pour ma part, j'y ai vu un véritable exploit. Non pas dans la mise en scène de Jacques Rivette qui souffre peut-être ici d'un défaut majeur: celui de n'avoir pas filmé l'acte central de ce premier épisode en plan-séquence. Non, l'exploit dont je parle et qui dure à peu de chose près une demi-heure, est celui durant lequel nous assistons à une séquence proprement ahurissante durant laquelle, une poignée de comédiens parmi lesquels nous retrouvons l'immense Michael Lonsdale vont improviser autour d'un totem, d'une idole, à grands renforts de gémissements, de cris, et de halètements. Mais alors que cet exercice d'improvisation pourrait au demeurant paraître superficiel, l'évolution de ce spectacle hors du commun s'avère d'une stupéfiante cohérence. Bien que totalement joué à l'aveugle, sans texte écrit et répété au préalable (en dehors de la vague idée d'évoquer à un moment ou à un autre la tragédie grecque Prométhée enchaîné), L'évolution des personnages qui tendent vers un certain paroxysme s'élevant tout naturellement au grès des envies de chacun, mue, évolue, se transforme pour trouver une forme d'apothéose, et même plusieurs au cœur d'une improvisation où chacun y met du sien avec plus ou moins d'ardeur. Out 1 : Noli me Tangere - De Lili à Thomas consacre les coulisses d'une pièce en devenir. Entre fiction et réalité (chaque comédien joue un personnage et n'apparaît donc pas sous sa véritable identité).

Aspect essentiel et préparatoire à cet exercice éreintant : une séance de relaxation. Puis Michael Lonsdale se lance le premier, et les autres enchaînent alors dans une sorte de sabbat foncièrement charnel. Les corps se mêlent, s'étirent, se recroquevillent. Et toujours ces borborygmes indéchiffrables mais que l'impeccable improvisation de chacun n'empêche pas à cette séance de recouvrir un véritable sens. Jacques Rivette est au plus près de ses comédiens et les filme dans une transe fiévreuse et animale. La suite n'est pas moins intéressante puisque Michael Lonsdale ici prénommé Thomas propose ensuite à ses partenaires d'évoquer chacun à leur tour leur ressenti. Et l'on comprend mieux alors l'importance de communiquer et surtout, celle de l'unité qui forme un groupe soudé. On aura du mal à définir la frontière exacte qui sépare la réalité de la fiction. Mais si dans un premier temps ce minuscule détail intrigue, Out 1 : Noli me Tangere - De Lili à Thomas sait suffisamment happer le spectateur pour qu'on l'oublie très rapidement. En terme de mise en scène, le travail de Jacques Rivette est épuré. Ici, la recherche esthétique n'est pas fondamentale et ce que cherche avant tout le cinéaste à mettre en valeur, ce sont ses interprètes. Mission réussie... !

Contamination, la Menace venue d'Ailleurs d'Adam Weissman (2008) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Contamination, la Menace venue d'Ailleurs représente à peu près tout ce que je déteste en matière de science-fiction. À commencer par le méchant incarné par un interprète au physique de télé-vendeur. Puis lui succèdent tellement de tares que l'on peut se demander dans quelle mesure son auteur n'a pas volontairement choisi de cataloguer tout ce qui peut réunir de défauts dans un nanar mal assumé. Si je vous dit que le film d'Adam Weissman est parfois à pisser de rire, je vous jure que c'est vrai. Surtout lorsqu'il tente de grossièrement copier les classiques du genres, qu'ils soient cinématographiques ou télévisuels : en effet, dans Contamination, la Menace venue d'Ailleurs, vous trouverez un peu de Matrix (argh, ces ''bullet time'' mal dégrossis dont la technique employée rappelle les effets visuels ringards des premiers caméscopes numériques), mais surtout, beaucoup des excellentes séries télévisées de science-fiction V (pour le côté invasion extraterrestre et envahisseurs planqués sous l'apparence d'être humains) et X-Files et sa conspiration au cœur de laquelle on pouvait dénicher des supers-soldats.

L'histoire est simple : deux journalistes vont mettre à jour une invasion extraterrestre orchestrée notamment par le télé-vendeur cité plus haut, responsable d'une entreprise spécialisée dans la commercialisation d'une eau d'une rare pureté. Enfin ça, c'est ce qu'il affirme dans des spots publicitaires dignes d'un télé-achat. Parce que la réalité est tout autre : cette eau dont il vante les mérites permet surtout à cette race d'extraterrestres de contaminer l'espèce humaine. Voilà pour le pitch. Pour le reste, Contamination, la Menace venue d'Ailleurs est vraiment mauvais. Bruce Dinsmore incarne le dit méchant du film. Dans la peau d'un Peter Withefield peu scrupuleux, il est encore parmi ceux qui s'en sortent le mieux.

Les deux interprètes principaux sont quant à eux incarnés à l'écran par les acteurs canadiens Gil Bellows (qui joua notamment le rôle de Tommy Williams dans The Shawshank Redemption, chef-d’œuvre de Frank Darabont en 1994) et Maxim Roy (que l'on put voir dans la peau de Carla McDuff dans La Chute de l'empire américain de Denys Arcand l'année dernière). Parmi les interprètes est venue se perdre l'actrice italo-américaine Isabella Rossellini ancienne compagne et égérie du cinéaste David Lynch avec lequel elle tourna Blue Velvet ainsi que Sailor et Lula... Seul véritable ''intérêt'' de Contamination, la Menace venue d'Ailleurs : son rythme effréné car à part cela, le long-métrage d'Adam Weissman est véritablement un film de science-fiction du pauvre. Effets-spéciaux numériques bâclés, récit gangrené par bon nombre d'invraisemblances, dialogues ineptes et action ''bourrine''. En somme, un vrai navet...
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...