Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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jeudi 27 juin 2019

Sharkman de Michael Oblowitz (2005) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Dans la ''Collection Mutants'', nous poursuivons cette fois-ci l'aventure avec Sharkman de Michael Oblowitz (à ne pas confondre avec le film éponyme réalisé quatre ans auparavant par Brian Meece). Produit, réalisé et distribué dans un même intervalle de deux ans que les cinq autres longs-métrages du cycle, après un Mosquitoman mixant un moustique et un homme et un Predatorman hybridant un autre spécimen de notre espèce à ce qui s'apparentait tout d'abord à un reptile, désormais, la créature qui baigne dans l'immense aquarium d'une île isolée sur laquelle mène des recherches sur le cancer un scientifique dont le fils est mort de la maladie voilà plusieurs années s'avère être mi-homme, mi-requin...

Parce que selon lui, ces animaux marins sont immunisés contre le cancer. C'est donc dans le secret d'un laboratoire aux contours mégalomaniaques que l'on fait la connaissance avec un Jeffrey Combs qui depuis le succès du Re Animator de Stuart Gordon en 1985 n'a pas joué que dans des classiques du fantastique et de l'horreur. L'acteur s'est en effet vu offrir un certain nombres de rôles dans des purges, tel ce Sharkman qui dans la mouvance des ''requins mutants'' trône en bonne place...

Pourquoi se faire chier avec la recherche contre le cancer et se délester de quelques deniers au profit de la fondation ARC (pour Association pour la Recherche sur le Cancer) alors qu'il suffirait de remplir sa valise d'un maillot de bain et de vêtements légers pour se rendre sur l'île du docteur Preston King. Blagues à part, l'idée paraît complètement... ''conne'' (?) et pourtant, c'est avec tout le sérieux du monde que des chercheurs américains ont effectivement découvert que si les requins n'ont pas de cancers, ''c'est grâce à l'évolution de deux de leurs gènes'' (Anne-Sophie Tassart le 02.02.2017 à 13h09 sur le site Science et Avenir). Par contre, ce qui semble tout à fait grotesque et que le cinéaste Michael Oblowitz appréhende sans sourciller, c'est l'hypothèse selon laquelle en croisant des gènes de requin à ceux de l'homme, ce dernier pourrait vaincre cette maladie. Surtout que Michael Oblowitz, habituellement concerné par les documentaires plutôt que par ce genre de productions horrifico-nazes n'y va pas avec le dos de la cuillère et fait preuve d'une sensibilité de body-builder !

Sorti aux states sous le nom de Hammerhead et retitré chez nous sous celui de Sharkman (sans doute pour le bien de la ''Collection Mutants''), ce TV-film est digne de trôner parmi les Mosquitoman, Predatorman, et autres Snakeman (que j'évoquerai sans doute dans un prochain article) de piètre qualité. A en juger par les premiers instants, on aurait tendance à le mettre au dessus des autres. Seulement voilà, après dix petites minutes pas trop mal fichues, on retombe une fois de plus dans ce qui fait défaut à ce genre de productions : à budget réduit, effet-spéciaux, décors, mise en scène et interprétation à égale valeur. Question casting, en dehors de Jeffrey Combs auquel le cinéaste offre un ersatz du rôle qui le rendit célèbre vingt ans en arrière, William Forsythe n'est pas le moins connu puisqu'il a derrière lui une carrière conséquente débutée sur grand écran au milieu des années quatre-vingt. Aux côtés des deux hommes, le botox et les implants mammaires sont rois et l'actrice Hunter Tylo en est la plus fière (et défigurée) représentante. On notera également la présence de l'actrice (et ancien mannequin) française Lydie Denier... Si tout comme moi, son nom ne vous évoque rien, c'est normal puisqu'elle a quitté le pays au bon moment pour aller faire une carrière d'actrice essentiellement constituée d'apparitions à la télévision américaine... Mais le véritable héros de cette aventure, c'est bien entendu le Sharkman du titre, qui tantôt se présente sous la forme d'un requin humanoïde sous le costume duquel se planque l'acteur Anton Argirov, et qui tantôt est visible en images de synthèses d'un autre âge.

Sur son île, le docteur Preston King invite un groupe d'individus dont celle qui aurait dû être sa belle-fille si son fils Paul n'était pas mort d'un cancer. En fait, l'invitation est un prétexte pour Preston King de se venger de ceux qu'il considère avoir volé ses travaux voilà des années. Alors qu'il les fait enfermer dans une salle qui peu à peu se rempli de l'eau dans laquelle trempe le Sharkman, Tom, Amélia, Jane et les autres parviennent à prendre la fuite. C'est alors qu'une fois à l'extérieur, il leur faut trouver un moyen d'échapper aux hommes de main de Preston King mais également à un Sharkman qui tient en fait davantage du requin que de l'homme. Plus rien de commun ou presque en effet avec Paul (qui, vous l'aurez sans doute compris, n'est pas mort d'un cancer mais a servi de sujet d’expérience à son père). Impliqués dans leur interprétation, certains s'en sortent avec les honneurs (William Forsythe, Arthur Roberts, et Jeffrey Combs qui pourtant a tendance à en faire un peu trop dans le théâtral). Par contre, et c'est sans misogynie aucune que j'ai relevé ce détail, l'actrice (mdr!) Maria Ignatova est absolument remarquable d'inexpressivité. Sans déconner, je n'avais jamais vu (ou alors très rarement) une interprète feindre la trouille avec aussi peu de détermination (la jeune et appétissante Julie paraît jouir des morsures que lui inflge le Sharkman au moment de rendre son dernier souffle). On comprendra alors que sa présence à l'écran n'est certainement dû qu'à sa plastique, soit dit en passant, plutôt agréable à contempler.

Lorsque l'on a subit Predatorman tout en conservant son intégrité physique et intellectuelle, tenir jusqu'à l'issue des quatre-vingt huit minutes que dure Sharkman s'avère alors être une véritable promenade de santé. Le rythme est plutôt enjoué, l'action peu avare et Jeffrey Combs toujours aussi ''dérangé''. Il faudra juste au spectateur supporter une interprétation miteuse, des effets-spéciaux dignes de ceux du siècle dernier et une mise en scène qui n'a d'autre ambition que de contenter les TELEspectateurs américains...

mercredi 26 juin 2019

Eyes of a Stranger de Ken Wiederhorn (1981) - ★★★★★★★☆☆☆



Eyes of a Stranger est intéressant à plus d'un titre. Non pas parce qu'il s'agit du troisième long-métrage du cinéaste américain Ken Wiederhorn. Non, ça, on s'en fiche un peu vu que le bonhomme n'a pas signé grand chose de ''remarquable'' à part le nanar culte (mais malheureusement assez mou) Le Commando des Morts-Vivants en 1977, et quinze années plus tard le pitoyable Retour des Morts-Vivants II, suite du très réussi (et premier) volet de la saga signé Dan O'Bannon. C'est plutôt du côté du casting que le film est d'abord intéressant. Dans le rôle principal, l'actrice Lauren Tewes qui dans la peau de la présentatrice télé Jane Harris est confrontée à un tueur et violeur en série qui va s'avérer être un habitant du quartier dans lequel elle réside auprès de sa jeune sœur Tracy qui, la pauvre, est sourde, muette et aveugle depuis qu'elle a été victime d'un viol. Une idée peu originale si l'on tient compte du fait que même sans offrir autant de tares à la gamine de son héros, le réalisateur Michael Winner signait en 1974 Un Justicier dans la Ville dans lequel l'épouse et l'enfant du héros incarné par l'acteur Charles Bronson étaient elles-mêmes violées, la première finissant par mourir sous les coups de ses assaillants et la seconde demeurant catatonique. De même que Clint Eastwood s'en souviendra peut-être au moment de tourner Le Retour de l'Inspecteur Harry en 1984 et dans lequel il sera confronté à une série de meurtres perpétrés par une jeune femme traumatisée par le viol collectif dont elle fut victime plus jeune.

Concernant la méthode particulièrement sadique employée par le violeur et tueur en série de Eyes of a Stranger qui consiste à téléphoner à ses victimes afin de les terroriser avant de s'en prendre physiquement à elles, le film semble quelque peu s'inspirer de Terreur sur la Ligne que réalisa Fred Walton en 1979 (soit deux ans auparavant) et sans doute plus loin encore de l'excellent Peur sur la Ville de Henri Verneuil avec notre Jean-Paul Belmondo en vedette réalisé, lui, en 1974.

Au générique, donc, l'actrice Jane Harris qui, si elle n'a tourné que trois longs-métrages pour le grand écran (les deux autres étant les barrés The Doom Generation, en 1995 et Nowhere deux ans plus tard, tout deux signés par Gregg Araki), est surtout connu pour avoir tenu le rôle de Julie McCoy durant dix ans dans la célèbre série télévisée La Croisière s'Amuse. Outre de nombreuses séries où elle fit diverses apparitions, l'actrice s'est généralemen t contentée d'apparaître dans tout une série de téléfilms. À ses côtés, une toute jeune actrice qui tournait là son deuxième long-métrage après avoir débuté cinq ans auparavant (mais sans y être cependant créditée) dans le drame de Reza Badiyi et Uri Massad, Tod eines Fremden. Jennifer Jason Leigh est en effet la jeune Tracy qui vit aux côtés de sa sœur Jane. Depuis, l'actrice a plutôt brillamment tracé sa route et on a pu notamment la revoir plus tard chez Barbet Schroeder (JF Partagerait Appartement), les frères Coen (Le Grand Saut), David Cronenberg (Existenz) ou encore Brad Anderson (The Machinist) et Quentin Tarantino (Les Huit Salopards). Quant au rôle du violeur et assassin de Eyes of a Stranger, il est tenu par l'acteur John DiSanti qui malheureusement, est sous-exploité. 

Avec sa gueule de l'emploi, il aurait été intéressant que le réalisateur développe davantage la caractérisation de ce personnage qui en dehors de ses coups de fils, ne prononcera que quelques phrases devant la caméra. Pas le meilleur des slashers mais pas le pire non plus, Eyes of a Stranger est parfois ''creepy'', parfois gore. Je pense notamment au premier double-meurtre et à la dernière séquence se déroulant chez les deux sœurs. Une très grosse baisse de régime survenant au beau milieu du film empêche l’œuvre de Ken Wiederhorn d'atteindre les cimes du genre. C'est d'autant plus dommage qu'il s'agit sans doute de l'un de ses meilleurs films...

Predatorman de Tim Cox (2004) (2005) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Est-ce la chaleur ? Je n'en sais rien. Une certaine anxiété quand à l'avenir hypothétique de mon premier fanzine au format ''papier'' ? Là encore, aucune réponse valable. Tel un ogre je mange, bouffe, dévore des films à la pelle sans pratiquement avoir jamais envie d'en donner mon ressenti. Trop de déceptions et peut-être l'envie de n'écrire désormais que sur ceux qui m'ont véritablement marqué. La dernière fois, c'était Batman, un héros, pour le coup, vraiment super. Du moins ce qu'en a fait Christopher Nolan avec le très sombre Batman Begins.

Je n'aurais par contre pas pu vous parler de A Vigilante de Sarah Daggar-Nickson, dont il s'agit du premier long-métrage car je n'ai pas eu la force, le courage ou tout simplement la patience d'aller jusqu'au bout. Éminemment ennuyeux, proposant un sujet difficile dont certains atours auraient très certainement fait ''mouiller'' de plaisir la fondatrice des ''Chiennes de Garde'', oui, je parle bien d'Isabelle Alonso, cette femme assez peu sensuelle essayant vainement de ''castrer'' la gente masculine qui semble vouer une haine envers les hommes. Ou encore Christine Angot, cette pseudo-intellectuelle et écrivain(e) dont l'attitude rebuterait n'importe quel mâle normalement constitué. Et je ne parle même pas de Solveig Halloin, cette ''activiste'' (à défaut d'être actrice puisque personne ne veut d'elle autrement que sur un plateau de télé) mythomane extrémiste échappée de l'asile qui à chacune de ses interventions télévisuelles ruine tout le travail accompli jusque là par celles et ceux dont elle se revendique ! Mais je m'égare. Non, A Vigilante ne m'a pas du tout intéressé. Loin de l’œuvre pourtant PRESQUE éponyme signée par William Lustig en 1981, juste après le culte Maniac, le film de Sarah Daggar-Nickson joue dans la catégorie ''cinéma indépendant'' la plus chiante qui soit. Pas un brin de scénario, de pseudo-témoignages de femmes battues par leur conjoint respectif, et une héroïne traumatisée par un passé personnel assez lourd qui leur vient en aide en menaçant les époux des victimes de leur faire la peau s'ils ne leurs fichent pas définitivement la paix. Entre séances thérapeutiques, errances diurnes ou nocturnes dans des quartiers mal famés, et passages à tabacs malheureusement trop rares, le film s'enlise dans un contexte moribond qui ne pourra qu'éloigner ceux qui désiraient découvrir une version féminine et tout aussi nerveuse d'Un Justicier dans la Ville de Michael Winner avec Charles Bronson... Dans le genre, je ne saurais mieux vous conseiller que de retourner voir L'Ange de la Vengeance d'Abel Ferrara ou le plus récent et très efficace Revenge de Coralie Fargeat...

Et puis, m'est revenu en mémoire le seul long-métrage des six constituant la ''collection Mutants'' que j'ai pu voir jusqu'ici : Mosquitoman de Tibor Takács... Le genre de film qui n'améliore jamais vraiment la condition d'un cinéphile mais qui peut très facilement convenir à l'amateur de nanars. Un sous-produit qui pillait sans vergogne le classique (enfin... l'un des classiques) du canadien David Cronenberg, La Mouche. C'est donc après mûre réflexion (tu parles ! Décision fut prise après seulement quelques minutes!) que j'ai décidé de me lancer dans l'aventure Predatorman, cette fois-ci réalisé en 2004 par Abraham Cox sous le pseudonyme de Tim Cox (celui-là même qui réalisera un Morphman du même tonneau l'année suivante ou entre 2014 et 2018, plusieurs épisodes de la série zombiesque Z Nation.

Ça commence plutôt ''bien''. Dans une pâle copie de l'ouverture de L'Exorciste de William Friedkin (vous savez, la scène se déroulant en Irak) mélangée à une certaine séquence de fouilles archéologiques menée par des nazies en Égypte dans Indiana Jones et le Temple Maudit de Steven Spielberg, une équipe d'archéologues dirigée par un certain Docteur Woodman abominablement doublé en français par un type apparemment atteint d'insuffisance respiratoire (le pauvre!) découvre une arche... Humpf !

Qui renferme ''l'Étoile du Matin'', une pierre merveilleuse pour laquelle se déchira il y a très longtemps l'empire romain et qui désormais, va servir au bénéfice du docteur Woodman qui à l'aide de cette pierre aux étranges pouvoirs va créer une créature plus évoluée encore que l'homme lui-même. Le dernier chaînon de l'évolution et le plus haut placé dans celle de la chaîne alimentaire. Jusqu'ici enfermé dans une sorte de sarcophage mettant à l'abri les scientifiques travaillant sur sa création, le Predatorman se libère de son entrave et tue la quasi totalité des membres de l'équipe. Sont encore en vie le Docteur Woodman ainsi que le petit génie en l'informatique, Charlie Dryfus (l'acteur James Marshall). Les deux hommes sont bientôt rejoints par une équipe de soldats rompue à ce genre de mission périlleuse à la tête de laquelle se situe Talon (L'actrice Michelle Goh) qui contrairement aux ordres qui étaient d'éliminer le reste des survivants choisit de leur laisser la vie sauve et de traquer à l'aide des deux scientifiques et de ses propres hommes, la créature mi-homme-mi-reptile qui évolue toujours dans le complexe scientifique.

Ça a l'air alléchant, mais au final, Predatorman est d'une sécheresse scénaristique et visuelle proprement scandaleuse. Le film n'est qu'un ersatz laxiste du Predator de Jonh McTiernan. Sorti dans son pays d'origine (les states) sous le titre Alien Lockdown, le film de Tim Cox peut effectivement faire aussi penser non pas au classique de Ridley Scott, Alien, le Huitième Passager, mais à la suite plus musclée que lui donna James Cameron en 1986, Aliens, le Retour. Mal joué, et de surcroît, mal doublé (toujours cette voix d'asthmatique dont est affublé la seule ''star'' du film, John Savage, Predatorman emprisonne littéralement le spectateur dans un visuel dégueulasse où se joue un duel éternel entre obscurité et verts criards ! C'est chiant, même pas digne de la pourtant très mauvaise série télévisée Au Delà du Réel l'Aventure Continue (c'est vous dire si le cas Predatorman est désespéré). Même Mosquitoman lui est infiniment supérieur. Les décors sont vides, moches, et ressemblent davantage à des couloirs d'égouts désaffectés qu'à un véritable complexe scientifique. Seule la créature semble intéressante lors de sa présentation. Encore uniquement mue par sa propre respiration, le travail effectué sur les écailles que constitue sa peau est plutôt convaincant. Son visage quant à lui est indéniablement inspiré de celui du Predator de McTiernan. Malheureusement, le ridicule arrive assez rapidement à la charge et voir évoluer la créature tel un singe alors qu'elle est tout de même censée représenter une évolution majeure de l'espèce humaine peut prêter à sourire... Au final, vous l'aurez compris, Predatorman n'a vraiment rien à offrir si ce n'est de quoi s'offrir une soirée entre potes... bien bourrés au demeurant...

lundi 24 juin 2019

Batman Begins de Christopher Nolan (2005) - ★★★★★★★★☆☆



Pas facile d'adapter Batman, héros de Gotham City, et l'un des plus célèbres super-héros de l'univers de DC Comics. Lorsque sort sur les écrans de cinéma Batman Begins, le cinéaste britanico-américain Christopher Nolan n'est pas le premier à mettre les pieds dans le plat. Après une première tétralogie partagée entre Tim Burton et Joel Schumacher (Batman, en 1989, Batman : le Défi, en 1992, Batman Forever, en 1995 et Batman et Robin deux ans plus tard), il fallait un réalisateur de la trempe de l'auteur de Memento sorti cinq ans auparavant pour donner vie à un personnage hyper-charismatique sans tomber dans le ridicule ( le Batman et Robin de Joel Schumacher de triste mémoire). Et qui mieux encore que l'acteur Christian Bale, interprète principal et époustouflant The Machinist de Brad Anderson sorti un an auparavant pour incarner le personnage central ?

Comme son titre l'indique, Batman Begins revient tout d'abord sur les origines du mythe. De la tragédie qui endeuilla le jeune Bruce Wayne qui perdit ses deux parents lors d'un double meurtre commis par un pauvre individu, de ceux que tentait jadis de sortir de la misère le docteur Thomas Wayne (l'acteur Linus Roache), le père de Bruce. Convaincu d'être le responsable de la mort de ses deux parents (Bruce étant affublé d'une peur panique pour les chauve-souris, il contraint ce soir là sa mère et son père d'accepter de quitter une pièce de théâtre, les menant ainsi tout droit dans la ruelle où ils allaient perdre la vie), celui qui n'est encore qu'un enfant est désormais élevé par le majordome et homme de confiance des Wayne, Alfred Pennyworth (excellent Michael Caine). Lorsque quatorze ans plus tard, Bruce apprend que bientôt sera libéré l'homme qui a tué ses parents, il se rend au tribunal pour se faire justice lui-même et ainsi empêcher le criminel de recouvrer la liberté. Sermonné par son amie d'enfance Rachel Dawes (Katie Holmes), il s’exile en Asie où il vit de larcins avant d'être jeté en prison. Là-bas, il tente de survivre et se bat constamment contre certains de ses co-détenus. Mais un jour, il rencontre un individu du nom de Henri Ducart qui se charge alors de le prendre sous son aile et de le former afin de l'intégrer à ''La Ligue des Ombres'' dirigée par un certain Ra's Al Ghul. Lorsque vient le jour pour Bruce de prouver sa fidélité aux membres de la ligue, en désaccord total avec ses ambitions, il trahit Ra's Al Ghul, provoquant son décès et laissant pour mort Henri Ducart. Bruce quitte ainsi cette terre qui l'a accueilli durant un temps indéterminé, et retourne à Gotham afin de remettre de l'ordre dans une ville qui désormais est en proie à la violence et la corruption. C'est là-bas qu'il va notamment retrouver l'inspecteur Jim Gordon qui s'était occupé de l'affaire concernant le meurtre de ses parents, Lucius Fox, un inventeur de génie travaillant dans les sous-sols de l'empire Wayne, mais également Carmine Falcone, un truand qui a depuis toute ces années assis son pouvoir sur la ville...

Batman Begins évoque donc la naissance du mythe de l'homme-chauve-souris avec une classe folle. Christopher Nolan réunit un casting en béton qui, parmi les interprètes déjà cité plus haut compte également dans ses rangs, Liam Neeson (Henri Ducard / Ra's al Ghul), Gary Oldman (Jim Gordon), Morgan Freeman (Lucius Fox), Rutger Hauer ou encore Cillian Murphy dans le rôle de l'infâme docteur Crane doublé du terrifiant Épouvantail. En comparaison de la majorité des films centrant leur intrigue autour d'un ou de plusieurs héros au pouvoirs plus ou moins surnaturels, Bruce Wayne/Batman profite de l'ingéniosité du département expérimental de la société dirigée par le passé par son propre père. En effet, sans son accoutrement, Batman n'est qu'un homme comme tout le monde qui ne peut compter que sur ses muscles pour se sortir de situations périlleuses (la scène de la poutre dans la demeure des Wayne en feu). Ce qui différencie également Batman Begins des autres productions du genre, c'est la noirceur de son propos. Dans une ville pas ou peu éloignée technologiquement de ce que nous connaissons déjà, Christopher Nolan dépeint un univers pessimiste, violent, désagrégé et nocturne où la pluie tombe presque sans cesse. C'est dans cet univers extrêmement sombre que Batman va s'employer à remettre de l'ordre en ne combattant non pas UN ennemi, mais plusieurs.

Dire que Batman Begins est une franche réussite serait un euphémisme. En réalité, le film de Christopher Nolan est l'un des tout meilleurs du genre. Entre séquences de bravoure, effets-spéciaux remarquable mais jamais tape-à-l’œil, sous-intrigues fascinantes et interprétation magistrale de la part d'un casting de première classe, Batman Begins offre au spectateur, plus qu'un film de super-héros. Il s'invite dans le néo-polar, dans l'espionnage (la découverte des futurs ''gadgets'' dont se servira Batman rappelle furieusement les séquences dans lesquelles James Bond fait connaissance avec ses futures armes dans chaque épisode de la franchise), dans le drame également, avec la mort des parents de Bruce ou lorsque la demeure familiale part en fumée (deux séquences véritablement poignantes) et s'octroie même quelques passages humoristiques (la couse-poursuite en batmobile sur les toits et dans les rues sombres de Gotham) bienvenus dans ce cadre parfois éminemment austère en regard des productions du genre qui parfois s'avèrent outrageusement colorées. L’œuvre de Christopher Nolan est sans conteste un ''blockbusters''. Mais pas de ces grosses machines à fric sans âme qui n'existent que pour attirer les billets verts. Non, Batman Begins est profond, touchant, divertissant et finalement sobre vu le contexte. Une merveille... Un chef-d’œuvre... qui connaîtra deux suites, en 2008 ainsi qu'en 2012. Mais ça, c'est une autre histoire...

jeudi 20 juin 2019

Cycle Requins mutants: Sand Sharks de Mark Atkins (2011)



Jimmy Green revient après de nombreuses années d'absence dans la station balnéaire où il a passé son enfance avec la ferme intention d'y organiser un festival de musique. Le maire de la ville est le propre père de Jimmy. Quand à la sécurité, elle est assurée par le shérif John Stone qui voit d'un mauvais œil les préparatifs depuis qu'un requin a fait plusieurs victimes. N'écoutant que sa seule volonté, et malgré les avertissements de la scientifique Sandy Powers, le jeune homme parvient à convaincre ses deux assistants d'haranguer les foules pour que dans les quelques jours qui viennent les spectateurs soit nombreux lors du festival...

Si le visage de l'acteur Corin Nemec vous rappelle quelqu'un, remémorez-vous la Série télévisée Parker Lewis. Peut-être parviendrez-vous alors à lui pardonner sa pitoyable interprétation dans ce film signé Mark Atkins. Merde alors ! Déjà la dixième réalisation de ce dernier et le bonhomme n'a toujours pas pris la judicieuse décision de raccrocher ses gants. Sand Sharks est une monumentale flatulence audiovisuelle. Contrairement à l’œuvre précédemment chroniquée, celle-ci n'a même pas le mérite de proposer un rythme convenable. Les effets-spéciaux sont encore plus navrants, les requins (car ici ils sont plusieurs) ont la fâcheuse habitude de sortir de leur cachette en dehors du champ de vision de la caméra. C'est d'ailleurs peut-^tre une bonne chose car lorsque l'on a enfin la "chance" d'en voir la silhouette, c'est pour constater combien ils sont ratés. Si comme l'un des personnages le confirme, les requins ici ne sont pas préhistoriques, les effets-spéciaux numériques les mettant en scène, eux, en revanche, le sont.

Tiens, à propos de ces créatures mutantes, leur particularité n'est pas ici de posséder trois têtes mais d'avoir l'avantage de pouvoir se mouvoir dans le sable aussi aisément que d'autres spécimens dans les océans. Et parce que logiquement, le scénariste a cru bon de penser à l'éventuelle interrogation des futurs spectateurs, le même personnage qui plus haut nie les origines préhistoriques de ces animaux particulièrement belliqueux confirme ainsi la possibilité de ces derniers à pouvoir se déplacer sous le sable : "C'est leur peau le secret. Leurs écailles placoïdes ont évoluées pour obtenir de meilleurs avantages aérodynamiques dans le sable, en réduisant les turbulences et les frictions." Elle ajoute par ailleurs que : "Ils utilisent les petites alvéoles des écailles pour aspirer un grain de sable après l'autre. Et ils extraient de l'eau. C'est pour ça qu'ils semblent aimer attaquer la nuit. C'est parce que le sable est plus froid et plus humide." Il était important de préciser ce détail fondamental. Surtout qu'au moins la moitié des attaques a lieu de jour. C'est qu'il faut surtout pas les déranger ces petites créatures. Les laisser bronzer tranquillement. On s'attend forcément à voir maman débarquer, surtout depuis que l'on sait que l'énorme animal tué plus tôt n'était qu'un bébé âgé de seulement un mois.

Sand Sharks est donc un mauvais film. Et même parmi les pires dans le genre. Ce qui ne vous empêchera pas de rire parfois tellement c'est crétin. Volontaire ou pas, l'humour est présent mais ne situe pas forcément là où on l'attend Corin Nemec cabotine mais demeure d'un ennui fantastique. Et nous ne parlons même pas ici du doublage catastrophique. Concernant l'humour involontaire de certains passages, l'un des plus mémorables demeure à la fin du long-métrage lorsque le shérif et la scientifique assistent en direct à l'explosion du dernier spécimen du genre. Le couple reçoit alors des résidus de la créature que l'on imagine sans mal projetés par seaux entiers par l'équipe technique. Pathétique et pourtant irrésistiblement drôle. Quand au film en lui-même, mieux vaut passer son chemin... 

Prochaine morsure: Sharktopus vs. Pteracuda  

dimanche 16 juin 2019

Cycle Requins mutants: 3-Headed Shark Attack de Christopher Ray (2015)



L'Océan Pacifique. Ses cruches blondes en bikini. Ses surfers bodybuildés au quotient intellectuel proche de celui de méduses échouées sur la plage. The Asylum. Maison de production connue pour produire des immondices de la trempe de Sharknado 1, 2 et 3, ou bien du film dont est issue cette suite, L'Attaque du requin à Deux Têtes. Au programme de ce 3-Headed Shark Attack, du requin, vous l'aurez compris. Et pas n'importe lequel puisqu'ici, victime de la pollution (il s'agit ici d'une thématique récurrente), notre monstre marin n'a pas une, ni deux, mais trois têtes. Amis de la crédibilité, dites adieu au monde des océans. Ici on nage (c'est le cas de le dire) en pleine fantaisie. Après quelques vues intéressantes sur le corps de jeunes femmes, certes, très bien fichues, mais intellectuellement déficientes (ce qui ne relève pas forcément que du personnage qu'il incombe aux actrices d'interpréter), on entre directement dans le vif du sujet.
Soit, un groupe de jeunes gens issus de l'organisation Protect'terre spécialisée dans le maintien du respect de l'environnement, croisant la route des dirigeant d'un laboratoire immergé dans l'Océan Pacifique, point de vue idéal pour surveiller, analyser et régler les problèmes de pollutions des fonds marins. Alors, évidemment, on retrouve l'éternel couple d'amoureux séparés qui vont devoir mettre de coté leurs à priori pour mener de front un combat sans merci face à un requin-mutant particulièrement hostile. Outre la présence de Danny Trejo qui depuis quelques temps a l'air de se satisfaire des navets dans lesquels il joue (on aura droit à un combat façon "Machete"), on a droit à un panel d'acteurs plutôt médiocre et parmi lesquels l'un d'eux mérite la palme du plus mauvais jeu dans les domaines de la peur et de la tristesse. J'ai nommé Brad Mills (dans le rôle de Greg), aussi expressif et crédible qu'une enclume !

A ce propos, et puisque l'on aborde l'épineuse question de la crédibilité, devinette : si l'on suppose qu'un laboratoire sous-marin aux dimensions plus qu'honorables est en mesure de disparaître sous les eaux du Pacifique après qu'un requin se soit acharné sur sa structure en acier, quelles chances un tout petit bateau de croisière a-t-il de pouvoir tenir ne serait-ce qu'une minute ? La réponse se trouve dans 3-Headed Shark Attack. Le spectateur présume un peu trop vite des faiblesses d'un si petit bateau dans lequel des dizaines de garçons et de filles dansent (même pas en rythme) sur une musique reggae, en buvant de grands verres d'alcool, tout en hurlant ou en tenant des propos d'une insignifiance rare. A ce propos, on peut tout de même se demander pourquoi le requin n'a jamais l'idée d'attaquer les membres de Protect'terre une fois montés à bord de leur tout petit bateau tandis qu'il ira défoncer à maintes reprises la coque du bateau de croisière cité plus haut. Qui, soit dit en passant possède la faculté de se remettre à flots lorsqu'un instant plus tôt il menaçait de disparaître définitivement sous les eaux du Pacifique.

Mais n'allez pas croire pour autant que 3-Headed Shark Attack soit dénué de la moindre qualité. Car en faisant fi de l'horrible jeu d'acteur de la majorité des interprètes, des effets-spéciaux dignes des premières éditions du prestigieux Forum International des Nouvelle Images Imagina et du scénario on ne peut plus bêta, la seule et vraie force du film, c'est son rythme. Car qu'on le veuille ou non, 3-Headed Shark Attack maintient une énergie qui ne souffre d'aucun temps mort. En imposant ce rythme, le cinéaste Christopher Ray empêche le spectateur de s'attarder sur les nombreux défauts de son film. Et lorsqu'il arrive à ces derniers de rire ou de sourire, c'est bien parce qu'inconsciemment ils réalisent la pauvreté du projet tout en en acceptant les préceptes. A voir donc, entre amis, mais une seule fois suffit...

Prochaine morsure: Sand Sharks

samedi 1 juin 2019

Mosquitoman de Tibor Takács (2005) - ★★★★☆☆☆☆☆☆




Un petit pas pour l'homme mais un immense (et en arrière) pour les effets-spéciaux. Ici, le cinéaste hongrois Tibor Takács, surtout célébré dans les années quatre-vingt pour avoir réalisé The Gate en 1987 et Lectures Diaboliques deux ans plus tard , réalise quarante-sept ans après Kurt Neumann et sa Mouche Noire et dix-neuf après le chef-d’œuvre de David Cronenberg, La Mouche, une alternative qui paraîtrait réellement fauchée si le réalisateur n'avait pas tant pris de soin pour y injecter suffisamment d'énergie pour faire oublier les immenses faiblesses de son avant dernier long-métrage. Si David Cronenberg était mort, sûr qu'il se retournerait plus d'une fois dans sa tombe, à voir ce qu'a fait de son récit le cinéaste hongrois même si à aucun moment n'est évoquée une quelconque filiation. A vrai dire, Mosquitoman ressemble à ce qu'était capable de produire un cinéaste de la trempe d'un Bruno Mattei s'inspirant d'un matériau de base formidable pour en redonner une relecture fauchée mais ô combien distrayante.

Tibor Takács tente de se différencier du cinéaste canadien en faisant de sa créature un monstre identifiable dès le premier quart-d'heure. Pour la finesse, on repassera. La psychologie de son prisonnier victime d'une très fâcheuse mutation depuis qu'il est entré en contact avec une substance produite par un laboratoire étant produite ici, au rabais, inutile d'espérer y retrouver la profondeur de La Mouche et encore moins la formidable interprétation de Jeff Goldblum et de la remarquable Geena Davis. Matt Jordon, celui-là même qui incarne Ray Erikson, le prisonnier transformé en insecte (un moustique) à l'échelle humaine ne sera d'ailleurs visible que durant un court instant. Pas vraiment inoubliable, son interprétation s'efface au profit d'une créature, sinon convaincante, du moins pas aussi monstrueusement ratée qu'on aurait pu le craindre.

D'ailleurs, en matière d'effets-spéciaux, si l'on a vu mieux avant et après, on a surtout vu pire également. Tibor Takács opte pour un mélange entre anciennes et nouvelles techniques. Maquillages, animatronique et effet numériques se conjuguent donc pour un résultat, ma foi, pas aussi navrant que redouté. Reste l'interprétation qui brille par la présence de la ravissante Musetta Vander que l'on contemplera d'abord pour sa beauté que pour son jeu d'actrice plutôt convenu. A ses côtés, le survivant de la série télévisée Parker Lewis ne perd Jamais, Corin Nemec qui depuis quelques années enchaîne les bons gros nanars horrifiques (Beach Shark, Robocroc et consorts). Ici, il interprète le rôle du flic amouraché de la jolie scientifique. Si le titre fait référence à la créature interprétée par Matt Jordon, l'intérêt principal aurait dû se situer autour du personnage du docteur Jennifer Allen qui contrairement au Mosquitoman du titre est victime d'une très lente mutation.

Au final, Mosquitoman, c'est La Mouhe en mode nanar. Sans doute pas aussi réjouissant que les grands classiques de cette catégorie, le film de Tibor Takács se laisse regarder comme un pur produit de divertissement télévisuel à l'attention exclusive des familles. Jamais vraiment flippant et incarné par des interprètes qui ne risquèrent pas d'empocher un oscar, Mosquitoman demeure totalement anecdotique. A noter qu'il fait partie d'une série de six long-métrages tous réalisés par différents cinéastes en 2005 et 2006 parmi lesquels on retrouve notamment Predatorman, Snakeman et Sharkman... Vous êtes prévenus...

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