Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


vendredi 31 août 2018

iceman de Fred Schepisi (1984) - ★★★★★★★☆☆☆



La question qui se pose ici est la suivante : les droits de l'homme peuvent-ils s'étendre au delà de ceux auquel a droit l'homme moderne ? Ou bien l'homme de Neandertal peut-il prétendre à ces mêmes droits ? C'est la question à laquelle va tenter de répondre l'anthropologue Stanley Shepard, qui parmi les scientifiques et les explorateurs installés sur une base située en Antarctique semble être le seul à vouloir démontrer que l'homme des glaces surnommé Charlie possède les mêmes droits malgré son âge estimé à quarante-mille ans. En effet, la plupart des scientifiques, et le docteur Diane Brady la première, considère Charlie comme un 'spécimen' dont l'étude pourrait permettre de comprendre certains phénomènes et ainsi améliorer la longévité de l'Homme.  Tourné en Colombie-Britannique ainsi qu'au Manitoba, Iceman est une œuvre exemplaire qui fait la part belle à l'humanité de son principal interprète. Des valeurs laissées de côté par certains individus ici représentés par les scientifiques et qui voient dans l'exploitation de l'homme de Neandertal, l'opportunité de mener à bien des recherches personnelles.   

Iceman est un projet qui tient à cœur au cinéaste, producteur et acteur Norman Jewison (L'Affaire Thomas Crown, Hurricane Carter) qui en abandonnera pourtant la réalisation au profit du cinéaste australien Fred Schepisi qui s'offrira là l'opportunité de mettre en scène un très beau film, d'une très grande humanité. Timothy Hutton incarne l'anthropologue humaniste Stanley Shepard face à un John Lone incarnant superbement l'homme des glaces du titre. La première partie consacre la découverte et la tentative de 'résurrection'' de l'homme de Neandertal dont on devine l'issue, mais qui demeure en définitive l'une des séquences les plus intéressantes, d'autant plus que le scénario convoque des hypothèses étayant avec force détails techniques et scientifiques, la crédibilité du procédé même si de nos jours il reste encore à prouver que l'on peut revenir à la vie après avoir été congelé (ce qui paraît fort peu probable).

Par la suite, le film se concentre sur l'étude menée par l'anthropologue auprès de Charlie, lequel est enfermé pour son bien dans un vivarium censé reproduire le milieu naturel dans lequel il vivait il y a quarante-mille ans. Si le premier contact est rude, à force de conviction, Shepard parvient à prouver aux sceptiques que la communication est possible malgré les millénaires qui séparent l'homme de Neandertal de ses contemporains. Si par le passé et dans l'avenir, d'autres exemples ont confirmé la supériorité morale de l'homme sur toute autre forme de vie, et dont il fait un insupportable commerce civil, militaire ou scientifique (pour exemple, le King Kong de John Guillermin en 1973 ou E.T de Steven Spielberg en 1982), la question demeure encore plus délicate puisqu'une fois acquise l'existence de l'homme de Neandertal, il s'agit désormais de répondre à une quesion, une seule :  comment envisager la survie d'un homme vieux de quarante-mille dans une société qui a eut très largement le temps d'évoluer depuis la disparition de son espèce ?   

Iceman est une authentique réussite qui laisse peu de place au pire divertissement pour tenter de poser les bonnes questions et d'y répondre. Sobre et maîtrisée, la réalisation de Fred Schepisi est de surcroît accompagnée par une interprétation sans faille. A noter la présence au générique du compositeur Bruce Smeaton qui à cette occasion à écrit quelques jolies partitions...

Rien sur Robert de Pascal Bonitzer (1999) - ★★★★★★★☆☆☆



Réalisé en 1999, Rien sur Robert est le second long-métrage du cinéaste français Pascal Bonitzer et fait partie du club très fermé des films qui titillent autant la curiosité qu'ils dérangeant par leur approche peu commune de l'affectif. Récit d'une et de plusieurs rencontres. Entre le critique Didier Temple, engoncé dans une relation tumultueuse avec l'insatisfaite Juliette Sauvage, et la jeune Aurélie Coquille, une gamine un peu perdue, 'séquestrée' par un beau-père qu'elle déteste. Pascal Bonitzer laisse déjà entrapercevoir l'état d'esprit de ses principaux protagonistes à travers leur patronyme respectif. Exemple : Juliette, qui, oui, est sauvage. Jusque dans l'absolu liberté des mots qu'elle choisit consciencieusement de proférer lorsqu'elle fait état auprès de l'homme qu'elle aime, des rapports sexuels qu'elle entretient avec son amant rencontré un jour dans un parc et qui depuis lui ouvre les portes d'un plaisir que Didier lui a toujours refusé. Sandrine Kiberlain, lumineuse, tantôt insatiable, tantôt aigrie, éprouvant autant de plaisir à se faire... 'enculer' par son nouvel amant que de décrire avec un luxe de détails ses rapports sexuels à un Didier aussi médusé que contrit. 
 
Didier, justement. Abordons ce personnage, l'individu central d'un récit kafkaïen dans lequel s'invitent les personnages d'un roman déjanté. Lors de sa rencontre avec le Lord Ariel Chatwick-West admirablement interprété par l'immense Michel Piccoli, ce dernier semble avoir avant tout le monde, saisi cet homme s'octroyant le droit de critiquer une œuvre sans l'avoir vue. En somme, l'apogée du narcissisme pour un critique habituellement salué et dénudé lors d'un dîner particulièrement glaçant se terminant dans la chambre de la jeune et jolie Aurélie, laquelle servira d'exutoire à un Didier en mal d'amour et de reconnaissance.

Rien sur Robert bat régulièrement le froid tout en refusant sa place à la chaleur. Point d'émotion à l'horizon, mais une écriture des plus efficace servie sur un plateau au bénéfice d'un casting en or : Fabrice Luchini et Sandrine Kiberlain en tête de gondole, suivis de près par une Valentina Cervi troublante et magnifique. À ses côtés, Michel Piccoli, posant en empereur de la connaissance contre lequel, aucun disciple n'ose s'insurger des propos parfois démesurés. Denis Podalydès est convié à la fête dans un rôle malheureusement ténu. Laurent Lucas a lui, par contre, beaucoup plus de chance et offre aux spectateurs la douceur de son timbre, doublé d'un charme excentrique.

L’œuvre de Pascal Bonitzer convie le spectateur à s'enfoncer dans l'univers opaque des arts représentés à diverses occasions. Cinéma, télévision, peinture et littérature sont l'occasion de traverser un miroir renvoyant une image peu flatteuse, parcourue d'ombres humaines inquiétantes. Plus dramatique que comique, Rien sur Robert charme sous certains aspects (les relations ambiguës qu'entretient Didier avec sa compagne Juliette et avec la jeune Aurélie), trouble à diverses occasions (le dîner et l'étrange demeure du Lord Ariel Chatwick-West), et ne laisse jamais le spectateur sur la paille lorsqu'il s'agit de lui asséner des coups de poing à l'âme. Étrange sensation d'attirance envers une œuvre parfois profondément dépressive, mais dont l'admirable écriture de Pascal Bonitzer permet la digestion facile de certaines séquences sinistres. Seule faiblesse au tableau. La petite baisse de régime durant la seconde moitié du film qui abandonne alors quelque peu le côté surréaliste du récit pour développer une suite plus classique. Il n'empêche que Rien sur Robert est une excellente surprise. A voir, absolument...

jeudi 30 août 2018

Ceux qui Restent d'Anne Le Ny (2007) - ★★★★★★★★★☆



Pour son premier long-métrage en tant que réalisatrice, l'actrice Anne Le Ny a trouvé le ton juste pour nous parler de ces deux héros ordinaires confrontés à la maladie. Celle de leur conjoint respectif. C'est dans les couloirs du service de cancérologie d'un hôpital que Bertrand Liévain croise le chemin de Lorraine Grégeois. Lui, doit faire face au cancer du sein dont est victime son épouse. Elle, est la compagne d'un homme atteint d'un cancer du colon. Chacun à leur manière, ils tentent d'affronter cette douloureuse épreuve. Bertrand se referme comme une huître, incapable de livrer ses sentiments. Lorraine quant à elle préfère extérioriser à travers un humour parfois déconcertant. Puisqu'ils viennent chaque jour rendre visite à leur conjoint, Lorraine propose à Bertrand de le raccompagner tous les soirs en voiture jusqu'au métro qu'il a pour habitude de prendre pour se rendre chez lui. De cette rencontre va naître une amitié inédite que la réalisatrice a choisit de nous raconter.
Avec une infinie maîtrise du sujet, Anne Le Ny signe une première œuvre totalement aboutie. Complétant son implication en écrivant elle-même le scénario, l'actrice-réalisatrice sait trouver les mots justes, nous arrachant le cœur sans toutefois plonger dans le larmoyant. Sujet délicat s'il en est, Ceux qui Restent repose non seulement sur le talent et la sensibilité de son auteur, mais également sur l'admirable duo formé à l'écran par l'immense Vincent Lindon et la talentueuse Emmanuelle Devos qui déjà, avaient ensemble partagé l'affiche de La Moustache d'Emmanuel Carrère.

La mise en scène est d'une fluidité exemplaire. De l'écriture jusqu'à la direction d'acteurs, la réalisatrice a pensé chaque scène en la débarrassant du superflu pour aller à l'essentiel. Les contradictions qui opposent les personnages font la force de leurs sentiments. Du refus d'exprimer la moindre émotion chez Bertrand et la volonté de jouir de la vie quoi qu'il en coûte pour Lorraine naît une rencontre qui ne peut laisser indifférent. Vincent Lindon fait preuve d'une retenue exemplaire quant Emmanuelle Devos exprime les sentiments de son personnage sans modération et avec une sensualité folle. Les deux interprètes habitent littéralement leur personnage. Mais il ne faudrait surtout pas oublier ceux qui les accompagnent. D'abord, la jeune Yeelem Jappain, qui incarne l'émouvante Valentine, belle-fille de Bertrand. Ou tout simplement Anne Le Ny qui s'offre le rôle de Nathalie, la sœur de Bertrand. Anne Le Ny évoquait l'angle choisit, préférant injecter dès que possible l'humour lorsqu'il se présentait afin d'éviter autant que possible de plonger son film dans le pathos.

Plutôt que d'enfermer ses personnages entre les quatre murs du service de cancérologie de l’hôpital (allant même jusqu'à refuser à la caméra de pénétrer dans la chambre des malades), la réalisatrice promène Bertrand et Lorraine dans des lieux infiniment moins moribonds. Anne Le Ny possède suffisamment de sensibilité pour ne pas faire de leur relation qu'une histoire de fesses. Celle-ci demeurera d'ailleurs jusqu'au bout, aussi fragile que le fil qui maintient en vie les malades. L'absence de pathos ne signifiant pas pour autant l'absence totale d'émotion, il n'est pas rare que l'on soit bouleversé. Sobrement accompagné par la partition musicale écrite par la compositrice française Béatrice Thiriet, Ceux qui Restent caresse certains de nos sens. Ceux qui ont tendance à vouloir trop longtemps rester en sommeil... A voir absolument...

Les Insatisfaites Poupées Érotiques du Professeur Hichcock de Fernando Di Leo (1971) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Depuis le temps que je rêvais de découvrir ce giallo signé de l'italien Fernando Di Leo, la déception est à la mesure de mon attente. En effet, si l'on excepte l'une de ses traductions dans la langue de Molière, ce long-métrage connu sous divers titres tels que La Clinique sanglante, La Bestia uccide a sangue freddo,ou bien Slaughter Hotel possède une aura culte grâce à cet autre titre en français qu'est Les Insatisfaites Poupées Érotiques du Professeur Hichcock. C'est sous cette appellation que je découvrais donc enfin ce giallo italien mêlant meurtres et érotisme bon enfant dans une clinique privée tenue par le Professeur du titre. Un vieil homme assisté par le docteur Francis Clay sous les traits duquel se cache le charismatique acteur allemand Klaus Kinski.
Tourné en un peu moins de deux semaines, Les Insatisfaites Poupées Érotiques du Professeur Hichcock est typiquement le genre de film qui se résume à son seul titre. Les poupées en questions, ce sont ces infirmières et ces patientes, toutes incarnées par de jolis brins de femmes, dont l'actrice anglaise Margaret Lee, l'italienne Rosalba Neri, ou encore la suisse naturalisée française Monica Strebel. Au milieu de ce harem s'éfeuillant avec une étonnante aisance tout au long du film, on découvre un Klaus Kinski relativement sobre, et surtout très classe.

Il demeure dans Les Insatisfaites Poupées Érotiques du Professeur Hichcock, un climat assez particulier. Entre la musique composée à l'occasion par Silvano Spadaccino et les nombreux bruitages qui viennent émailler une œuvre censément sulfureuse, le film de Fernando Di Leo ne repose en fait que sur peu de chose. Un homme en noir rode la nuit dans les alentours de la clinique afin d'y perpétrer des meurtres à l'arme blanche sur les infirmières et les patientes du professeur. Comme dans tout bon (et tout mauvais) giallo qui se respecte, celui-ci est masqué, et donc impossible à identifier jusqu'à la résolution du mystère qui entoure la série de meurtres. Le film est un prétexte fallacieux pour exhiber à l'écran des femmes dénudées. Certes très jolies, elles n'empêchent cependant pas l'ennui de très vite s'installer. Car en effet, l’œuvre se traîne, chaque scène durant un temps interminable. Les patientes se caressent une fois seules dans leur chambre. Leur porte étant généralement ouverte, la caméra de Fernando Di Leo en profite pour jeter un œil à l'intérieur et nous faire profiter du corps superbe de ses interprètes. Sauf que cela ne suffit pas pour faire de ces Insatisfaites Poupées Érotiques du Professeur Hichcock, le film sulfureux auquel le spectateur aurait pu s'attendre.

La version française a beau nous réserver l'exclusivité d'une scène de saphisme, il est déjà trop tard pour changer d'avis sur ce film pourtant considéré comme une œuvre culte. Les plus courageux auront la surprise d'assister à la fin, à un bain de sang pourtant malheureusement faussement gore. Le tueur, une fois découvert, est en effet pris d'une crise de folie et décime une chambrée complète de jeune femmes avant d'être abattu par la police. Quelle déception ! Bien que n'étant pas vraiment proche du sujet, mieux vaut s'intéresser au cas de La Casa della Paura réalisé par William L. Rose en 1973 (soit deux ans plus tard), œuvre infiniment supérieure au film de Fernando Di Leo. Les Insatisfaites Poupées Érotiques du Professeur Hichcock est donc à réserver aux fans absolus de Gialli qui voudraient compléter leur collection. Les autres passeront leur chemin...

mercredi 29 août 2018

5 Headed Shark Attack de Nico de Leon (2017) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Remboursez ! C'est à peu de chose près ce que le spectateur aura envie de crier à la vue de ce 5 Headed Shark Attack, troisième volet d'une franchise mettant en scène l'un de ces requins hybrides mutants qui pullulent depuis quelques années en vidéo. Alors que certains concurrents peuvent s'enorgueillir de proposer un spectacle réjouissant en terme d'humour et de divertissement (Sharknado et ses prolongements) la suite de 2 Headed Shark Attack et de 3 Headed Shark Attack (pour l'originalité, il faudra repasser), réalisée désormais par un certain Nico de Leon (dont 5 Headed Shark Attack semble être jusqu'à maintenant le seul fait d'arme) est affligeant de nullité. Bien que dans l'esprit, il conserve toute l'absence d'intérêt que revêt ce type de marchandise de mauvaise qualité (interprétation à la ramasse, mise en scène inexistante et CGI abominables). En même temps, ses défauts sont si nombreux que son réalisateur fait malgré lui la publicité à son principal rival évoqué plus haut. A aucun moment il ne parvient à faire de l'ombre à la série de films réalisés par Anthony C. ferrante qui, alors, s'en trouvent être surévalués en comparaison de cette daube dont certains de ses plus fervents adeptes trouveront malheureusement de quoi justifier l'existence.

En parler, d'ailleurs, c'est déjà en faire l'apologie. L'aimer entrera forcément dans la logique des amateurs du genre. Même en dessous des plus mauvaises productions du genre, 5 Headed Shark Attack trouvera des oreilles et des yeux pour l'écouter, et pour le contempler. L'une des grandes questions demeure dans l'appellation de ce troisième volet qui, une fois de plus, fait table rase de ses précédents interprètes (plus de Danny Trejo, snif!) et propose de nouveaux acteurs et actrices qui n'ont pour les uns, que leur grande gueule, et pour les autres, leurs poumons siliconés ! Pourquoi donc avoir intitulé le film 5 Headed Shark Attack alors même que nous pouvions nous attendre à un 4 Headed Shark Attack entrant dans la logique des deux précédents épisodes ? Pour la simple raison qu'il faut toujours penser beaucoup plus loin, beaucoup plus grand, et ici, par conséquent, toujours plus ridicule. Mais alors se pose une autre question : pourquoi titrer le film 5 Headed Shark Attack alors même que le requin invoqué ici n'est affuble que de trois têtes ? Et bien parce qu'aussi insensé que cela puisse paraître, voilà qu'au beau milieu du film, une cinquième tête poussera au niveau de la queue de la bête, justifiant ainsi le titre du long-métrage de Nico de Leon.

Intelligent, non ? Mais parfaitement inutile puisqu'à part cela, 5 Headed Shark Attack n'apporte rien de neuf au mythe des requins mutants. Le film de Nico de Leon aurait même tendance à fragiliser la minuscule intégrité d'un sous-genre qui dès ses origines avait de solides arguments pour se casser la gueule. Amateurs de gros bras viriles, de pouffes en bikinis, de CGI dégueulasses et d'absence d'histoire, bienvenus. Dans le genre, on n'a pas fait pire. Prenez n'importe quel avatar (Sand Shark et ses requins nageant littéralement dans le sable, Jurassic Shark et son requin-dinosaure, Ghost Shark et son requin... fantôme, oui, oui, ou encore Snow Shark, Sharktopuss, Sharkenstein dont je vous laisse deviner la forme d'hybridation), quel que soit votre choix, il sera toujours éminemment plus judicieux que de regarder ce navrant 5 Headed Shark Attack qui, malgré tout, oui, conserve UN intérêt : il permettra aux fans de vaquer à leurs occupations sans avoir à se soucier de l'intrigue dont le scénario est de toute manière dépourvu. Ces dames pourront donc continuer à comparer leur tenue entre elles, de parler manucure et coiffure, tout comme ces messieurs pourront échanger une bière tout en parlant du dernier résultat de leur équipe de foot préférée...

mardi 28 août 2018

Ripoux 3 de Claude Zidi (2003) - ★★★★★★☆☆☆☆



Quatorze ans. Il aura fallut à Claude Zidi, quatorze ans pour réunir à nouveau le célèbre duo de flics ripoux René Boisrond et François Lesbuche, incarnés par Philippe Noiret et Thierry Lhermitte. Autant d'années qui furent l'occasion pour ces deux interprètes d'aller jouer chez d'autres avant de réapparaître quelque peu vieillis dans le costume de deux des plus célèbres policiers du cinéma français. En bon retraité, rené vit désormais vit dans une péniche. Quant à François, il a exaucé son vœu puisqu'il a atteint son objectif en atteignant le grade de commissaire à l'Inspection Générale des Services de Paris. Les deux hommes ne se sont pas revus depuis des années. Si François est désormais un policier intègre, René continue à jouer aux courses. Du moins, lorsqu'il en a les moyens. C'est sur les conseils d'un habitué qui vient de gagner une importe somme d'argent aux courses grâce à lui que René détient le nom du vainqueur d'une course à venir. Sans un sou, il demande à Chen, un trafiquant chinois de lui prêter mille francs. Malheureusement, l'ancien policier tombe en plein braquage. Alors que Chen lui confie un sac renfermant un million d'euros, René le perd dans les égouts. Redevable de la somme, il est traqué par le chinois et ses hommes de mains qui ne croient pas le vieil homme lorsqu'il affirme avoir perdu l'argent. De son côté, le commissaire Bloret confie à François la formation de son neveu Julien...

Ripoux 3 est de ces longs-métrages qu'il vaut mieux se préserver de découvrir à l'époque de leur sortie. Comme un bon vin qu'il serait judicieux de laisser vieillir avant de le boire. Car si en 2003, les troisièmes aventures de René Boisrond et François Lesbuche pouvaient laisser craindre le pire (ce qu'elles firent effectivement), revoir en 2018 Ripoux 3 permet de relativiser. Chose impensable à l'époque. Surtout qu'au vu du pedigree de cette excellente saga débutée par deux excellents volets (Les Ripoux en 1984 et Ripoux contre Ripoux en 1989), le volet clôturant la trilogie apparaît comme particulièrement fade. Non pas que l'absence de Line Renaud, de Jean Benguigui, de Michel Aumont ou de Grace de Capitani ait engendré une chute vertigineuse en terme de qualité, mais Claude Zidi semble avoir préféré la nostalgie à l'humour. Car les occasions de rires sont rares. Ce qui n'empêche évidemment pas à Ripoux 3 d'être divertissant.

Outre les deux principaux interprètes, nous retrouvons au générique le jeune Lorant Deutsch qui à l'époque est âgé de vingt-trois ans et joue pour la première (et dernière) fois auprès de Claude Zidi. A ses côtés, la jeune Chloé Flipo dont la carrière au cinéma se résume à peu de chose (la jeune femme préférant les planches du théâtre aux plateaux de cinéma), incarne le rôle de Marie Morzini, Jean-Luc Bideau, quant à lui, reprend le rôle du commissaire Bloret après Julien Guiomar et Michel Aumont (l'acteur entretient un point commun avec Chloé Flipo puisque tous deux ont participé à la série télévisée H). Jean-François Palmer interprète Albert, chirurgien et ami de René, quant à Bernadette Lafont, elle endosse le rôle de Carmen, une voyante vivant dans sa caravane. Un personnage comparable à celui de Simone, l'ancienne prostituée qu'interprétèrent chacune à leur tour Régine et Line Renaud. Même l'animatrice Laurence Boccolini (les émissions Que le Meilleur Gagne, Le Maillon Faible, ou encore Money Drop) a droit à un petit rôle. Ce sera d'ailleurs le premier des deux seuls que lui confieront des cinéastes sur grand écran. Pour apprécier Ripoux 3, il faut être en mesure de faire abstraction des deux premiers volets de la trilogie et surtout ne pas chercher à les comparer. Sinon, c'est le drame. Beaucoup moins divertissant que Les Ripoux et Ripoux contre Ripoux, il n'en demeure pas moins que Ripoux 3 a gagné en qualités. Davantage porté sur l'aspect policier que sur le comique de situation, c'est sur ce point qu'il diffère des deux autres. Au final, le dernier volet d'une saga initiée par Claude Zidi dix-neuf ans auparavant n'est finalement pas le mauvais film qu'il semblait être à sa sortie...

lundi 27 août 2018

Ripoux contre Ripoux de Claude Zidi (1989) - ★★★★★★★☆☆☆



Cinq ans après le succès obtenu par Les Ripoux, le cinéaste français remet le couvert avec une suite intitulée Ripoux contre Ripoux. Contrairement à ce que pourrait laisser envisager le titre, cette séquelle ne confronte non pas nos deux héros l'un contre l'autre, mais les place face à deux nouveaux venus, plus corrompus qu'ils ne le sont eux-mêmes. Car tombés dans le piège d'une boutiquière qui va leur faire payer à tous les deux le sort que René lui a accordé il y a de nombreuses années en arrière, ils vont devoir rendre leur insigne et leur arme durant l'enquête qui devra ou non, démontrer leur intégrité au sein de la police française. Enfermés derrière les barreaux de leur propre commissariat, René Boisrond et François Lesbuche voient défiler cinq des commerçants qu'ils rackettent depuis des années. Et si ceux-ci se sont déplacés jusqu'au commissariat, c'est pour témoigner des agissements des deux flics ripoux.

Claude Zidi relance l'intérêt en exploitant le face à face qui va opposer deux ripoux à deux autres flics corrompus. Si Philippe Noiret et Thierry Lhermitte sont toujours au rendez-vous, le casting a cependant été bouleversé depuis le premier long-métrage puisque si Grace de Capitani incarne toujours à l'écran la belle Natasha, Régine a abandonné le rôle de la compagne de René, Simone. Remplacée par Line Renaud, qui dans la peau de l'ancienne prostituée se voit offrir un rôle beaucoup plus consistant que dans Les Ripoux. Julien Guiomar lui aussi a disparu du casting puisque le rôle du commissaire Bloret est assuré dans cette séquelle par le tout aussi excellent Michel Aumont. L'une des très bonnes idées de Claude Zidi est donc d'avoir opposé à nos deux ripoux, deux SUPER-ripoux. Deux flics qui vont rançonner les commerçants du quartier de manière beaucoup plus radicale, laissant ces derniers dépités et regrettant le temps où René et François venaient prélever leurs « impôts ». Dans ce second chapitre des aventures des Ripoux, le personnage interprété par Philippe Noiret y est décrit comme un vieux flic proche de la retraite. Même ceux auxquels il prélève malhonnêtement de l'argent depuis des années n'ont plus peur de lui. Pire, il leur fait pitié (Roger Jendly dans le rôle d'Albert, dit 'le Fourgue'). On retrouve quelques-uns des rôles secondaires du premier opus (tel le restaurateur), mais de nouvelles têtes apparaissent : Jean Benguigui dans le rôle du propriétaire de cabaret Césarini, Christian Bouillette dans celui du bijoutier, ou encore Jean-Claude Brialy dans la peau d'un Banquier pas si honnête qu'il en a l'air.

Tout cela pour en venir à l'essentiel : la présence à l'écran du duo de flics pourris formé par Jean-Pierre Castaldi et Guy Marchand. Et autant dire que dans le genre, les deux acteurs font preuves d'un talent hors pair pour rendre leur personnage respectif détestable. Claude Zidi trompe le public en invitant le personnage incarné par Thierry Lhermitte à collaborer avec les deux nouveaux venus. L'occasion pour René, de retourner à la campagne, chez un ancien collègue (et ripoux) qui depuis est à la retraite. De quoi l'éloigner des tentations ? Certainement pas !!!

Ripoux contre Ripoux est constitué de nombreux gags qui font mouche à tous les coups. Entre un Jean Benguigui homosexuel, lâche, et dénonciateur, des Guy Marchand et Jean-Pierre Castaldi pourris jusqu'à l'os, un Michel Aumont totalement désabusé, une Line Renaud touchante, et tout un tas de seconds rôles fort amusants (Michel Crémadès réapparaît dans cette séquelle dans le même rôle de criminel à la petite semaine), Philippe Noiret et Thierry Lhermitte campent à merveille ce duo de policiers corrompus chassés de leur territoire par deux flic pires qu'eux. Ripoux contre Ripoux n'est pas le genre de comédie où l'on rit à tout bout de champ. Par contre, il s'agit d'un excellent divertissement, dont le scénario écrit par Claude Zidi, Simon Michaël et Didier Kaminka tient parfaitement la route. Curieusement, malgré le succès mérité du premier volet et la qualité de cette suite, Ripoux contre Ripoux n'a pas fait l'unanimité puisqu'il a attiré dans les salles à l'époque de sa sortie, deux fois moins de spectateurs en France. Allez savoir pour quelle raison...

dimanche 26 août 2018

Les Ripoux de Claude Zidi (1984) - ★★★★★★★☆☆☆



Les Ripoux, c'est la rencontre de deux des plus attachants interprètes français durant le courant des années quatre-vingt. D'un côté, Philippe Noiret, et de l'autre Thierry Lhermitte. Alors que le premier débutait une carrière de comédien au théâtre dans les années cinquante, le second, lui, se fit remarquer en 1978 auprès des autres membres de l'équipe du Splendid à laquelle il appartenait avec le cultissime Les Bronzés alors qu'il débutait en réalité sa carrière d'acteur cinq ans auparavant dans L'An 01 de Jacques Doillon. C'est donc sur le plateau de tournage du quinzième long-métrage du cinéaste Claude Zidi (Les Fous du Stade, L'Aile ou la Cuisse, Les Sous-Doués, La Totale ! Etc...) que les deux interprètes vont former un duo composé de deux flics que tout oppose dans la manière d'aborder leur carrière d'inspecteur dans un quartier du onzième arrondissement de Paris.

D'un côté, Philippe Noiret dans le rôle de René Boisrond, vieux Briscard de la police Nationale française, et surtout, un flic corrompu, de ceux que l'on nomme vulgairement des ripoux. Habitué à arpenter les rues de son quartier afin de prélever l'argent de ses concitoyens commerçants en échange de quoi il baisse les yeux sur certains trafics, René arrondit ses fins de mois en jouant notamment au Tiercé. Le vieux flic vit non-officiellement avec Simone, une ancienne prostituée. Mais alors qu'il formait un couple de flics ripoux avec son collègue Pierrot, lors d'une course-poursuite nocturne dans les rues de la capitale pour un braquage dont ils se sont rendus responsables, les deux hommes, enfin... René, prend la décision de faire tomber son collègue plutôt que de courir le risque de se faire arrêter et jeter en prison.

« Ca serait trop con de tomber tous les deux, alors qu'y en a un qui pourrait s'en sortir... »

c'est ainsi que René va faire comprendre à son ami et collègue Pierrot qu'il va devoir l'arrêter et lui mettre les menottes. Une fois Pierrot disparu, l'existence tranquille de René le ripoux reprend son cours. Du moins, jusqu'à ce que son supérieur hiérarchique, le commissaire Bloret lui explique qu'il va très prochainement devoir coopérer avec un tout nouvel équipier.

Et cet équipier, c'est Thierry Lhermitte qui l'incarne à l'écran. Le tout frais moulu inspecteur François Lesbuche débarque de son Épinal natal et n'a apparemment pas l'intention de suivre la même voie que René. Son ambition à lui étant de devenir commissaire, il va catégoriquement refuser de participer aux manigances de celui auquel le commissaire Bloret a demandé de le former. Du moins jusqu'au jour où débarque dans la vie de François la jolie Natasha, prostituée de son état, laquelle va se révéler un gouffre financier pour un François qui n'aura plus d'autre choix que d'accepter de se faire verser des pots de vin au même titre que René s'il veut pouvoir assurer le train de vie de sa toute nouvelle petite amie...

Redécouvrir Les Ripoux, c'est constater combien le film a su préserver ses qualités de comédie même trente-quatre ans après sa sortie sur nos écrans. Le duo incarné par Philippe Noiret et Thierry Lhermitte fonctionne toujours à merveille et c'est un véritable plaisir que de les voir circuler à pied ou au volant de leur voiture de fonction, dans un Paris qui n'a depuis pas tellement changé de visage. Revoir l’œuvre de Claude Zidi est également le moyen de se remémorer les seconds rôles, et même ceux qui n'y font pratiquement que de la figuration : au menu, Régine dans le rôle de l'ex-prostituée Simone, Grace de Capitani dans celui de Natasha, Julien Guiomar dans la peau du commissaire Bloret, ou encore Claude Brosset interprétant Vidal, Michel Crémadès incarnant le pick-pocket (toute première arrestation effectuée avec fierté par François Lesbuche), et ou bien Ticky Holgado dans le rôle d'Alphonse. Le film est l'occasion d'aller visiter un commissariat de quartier, d'aller boire ou manger un morceau dans un bar-restaurant de la capitale, de jouer aux courses hippiques dans un PMU, ou d'aller faire un tour du côté de Barbès. Tout le charme d'un Paris populaire qui a sur conserver certains de ses bons ou de ses mauvais côtés. En dehors de ces quelques remarques personnelles, Les Ripoux est surtout l'occasion de revivre l'une des meilleurs comédies françaises des années quatre-vingt. Un gros succès dans les salles avec presque six millions d'entrées qui généra deux suites. L'excellent Ripoux contre Ripoux en 1989, et le navrant Ripoux 3 en 2003...

samedi 25 août 2018

Star Trek VI - Terre Inconnue de Nicholas Meyer (1991) - ★★★★★★★☆☆☆





Il était temps qu'un cinéaste, un vrai, reprenne les commandes de la saga cinématographique Star Trek. Car à vouloir suivre les traces de Leonard Nimoy qui avait avant lui réalisé les opus 3 et 4 (Star trek III – A la Recherche de Spock et Star Trek IV – Retour sur Terre), William Shatner n'a fait que laisser libre cours à son narcissisme en réalisant le pire des treize longs-métrages qui ont vu le jour sur grand écran jusqu'à maintenant. Après lui, il fallait un grand cinéaste pour renouer les trekkies avec l'univers de Star Trek. Abandonnant les années quatre-vingt derrière elle, c'est en 1991 que la franchise réapparaît au cinéma avec le sixième long-métrage intitulé Star Trek VI – Terre Inconnue. Délaissant enfin la mise en scène et l'écriture pour ce qu'il sait faire de mieux, William Shatner passe le témoin à Nicholas Meyer. Et pour les fans, le bonhomme n'est pas n'importe qui puisqu'en 1982, il réalisait déjà lui-même ce que de nombreux trekkies considèrent comme le meilleur film de l'hexalogie basée sur la série originale Star Trek (1967-1969) : Star Trek III – La Colère de Khan. Pour son retour au cinéma, la franchise s'attaque à un énorme pavé puisqu'il s'agit de graver définitivement dans le marbre, la fin d'une guerre qui oppose depuis soixante-dix ans La Fédération des planètes unies et l'empire klingon.

L'occasion est donnée à ce peuple de guerriers barbares de faire la paix avec la république fédérale interplanétaire à la suite de la destruction partielle (mais très importante) de la lune minière Praxis qui demeure un haut lieu stratégique pour les klingons. Alors que le chancelier du Haut Conseil Klingon accepte d'être escorté jusqu'au centre de conférence par l'équipage de l'USS Enterprise afin d'y signer un accord de paix entre son peuple et La Fédération des planètes unies, c'est à bord de son propre vaisseau qu'il est attaqué par une salve de torpilles en provenance de l'Enterprise et que lui et plusieurs de ses hommes sont ensuite tués par deux individus qui se sont téléportés à bord. Le Dr McCoy a beau tenter de le sauver, le chancelier meurt de ses blessures. Faits prisonniers, McCoy et le Capitaine Kirk vont alors devoir répondre des accusations de meurtre et de trahison dont ils font l'objet.

Avec Star Trek VI – Terre Inconnue, c'est le retour de la saga Star Trek à un niveau d'excellence qui malheureusement faisait défaut dans le précédent volet. Le film se décompose en plusieurs étapes. Débutant sur un fait d'ampleur cataclysmique (la destruction d'une grande partie de la Lune Praxis comme évoqué plus haut), la séquence propose de très jolies images de synthèses créées par la société d'effets-spéciaux américaine Industrial Light & Magic qui a déjà officié sur plusieurs des longs-métrage de la franchise, sur la série Star Trek – la Nouvelle Génération, et plus tard sur le huitième long-métrage réalisé par l'acteur et réalisateur Jonathan Frakes, Star Trek VIII – Premier Contact. Ensuite, Nicholas Meyer nous convie à un mémorable repas entre les officiers de l'Enterprise, le chancelier Gorkon, et plusieurs de ses hommes. Ce qui donne lieu à quelques scènes fort délectables. Un gros travail a été effectué sur le maquillage des klingons qui pour la plupart, n'ont jamais paru aussi effrayants et charismatiques. Dans la peau du chancelier Gorkon, le spectateur pourra très nettement reconnaître l'acteur britannique David Warner (lequel a notamment joué dans Les Chiens de Paille de Sam Peckinpah, C'Etait Demain, déjà réalisé par Nicholas Meyer, ou encore L'Antre de la Folie de John Carpenter). Nous retrouvons bien évidemment aux commandes de l'USS Enterprise la totalité des principaux acteurs et actrices de la série originale et des précédents volets cinématographiques, ainsi qu'une nouvelle venue en la personne de Kim Cattrall qui interprète là, le rôle du Lieutenant Valeris et pour lequel l'actrice remportera le Saturn Award de la meilleure actrice dans un second rôle dans un film d'aventure pour son interprétation. A noter que son personnage est la première vulcaine à être devenue major de sa promotion à l'Académie de Starfleet.

Aucune chance de s'ennuyer devant ce sixième volet de la saga cinématographique Star trek. Le scénario écrit à quatre main par le cinéaste et par Denny Martin Flinn et reposant sur une histoire originale de Leonard Nimoy, offre une quantité de situations qui empêche la lassitude de s'installer. Car outre l'apparente trahison de Starfleet envers l'empire Klingon, Nicholas Meyer nous offre l'occasion d'assister au procès de Kirk et McCoy, à l'enquête menée par Spock, Scotty, et les autres membres de l'Enterprise sur les origines réelles de l'attentat, ou encore à l'emprisonnement des condamnés sur l'astéroïde gelé Rura Penthe (offrant ainsi l'occasion de faire connaissance avec une multitude d'espèces aliens). L'une des spécificités majeures de ce sixième opus demeure dans le fait que ce sera la dernière fois que l'on pourra y voir l'équipage original au grand complet. En effet, celui du capitaine Jean-Luc Picard de la série Star Trek – la Nouvelle ; Génération allant petit à petit prendre la relève, le septième long-métrage Star Trek VII - Générations offrira aux trekkies l'opportunité d'y voir s'y croiser les membres des deux équipages. Parmi lesquels manquera cruellement la présence de Leonard Nimoy dans le rôle de Spock. Concernant les effets-spéciaux, s'ils demeurent relativement classiques, ILM y propose un très bel effet de Morphing, une technique à l'époque toute récente et remplaçant le classique fondu enchaîné par superposition de visages. La musique est désormais confiée au compositeur américain Cliff Eiderlman. Un changement qui n'affecte en rien la qualité du long-métrage et demeure au final en toute homogénéité avec les œuvres passées. Nicholas Meyer nous offre là un excellent spectacle, parfois très amusant (le repas avec le chancelier Gorkon, Uhura s'adressant aux Klingons dans leur langue, etc...) , replaçant ainsi la franchise sur de bons rails. De quoi permettre à la saga de repartir d'un bon pied pour les décennies à venir. Nous noterons la présence de la mannequin Iman dans la peau de l'alien Martia, ainsi que celle de l'acteur Christian Slater dans le rôle d'un officier de communication de l’Excelsior. L'un des meilleurs opus...

Star Trek V - The Final Frontier de William Shatner (1989) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Pour ce cinquième long-métrage de la franchise Star Trek, Leonard Nimoy abandonne le rôle de réalisateur qu'il tint dans les deux précédents volets à William Shatner, l'interprète du Capitaine James T. Kirk, lequel bénéficie en réalité d'une clause de la nation la plus favorisée. Ce qui en terme simple signifie que l'acteur bénéficiera des mêmes avantages que ceux obtenus par Leonard Nimoy. Mais alors que ce dernier fut l'auteur de deux chapitres de la saga cinématographique, William Shatner n'aura eu le privilège que d'en réaliser un seul : Star Trek 5 : L'Ultime Frontière. Et au vu du résultat obtenu par l'acteur, on peut comprendre pourquoi il n'a pas persévéré (du moins dans l'univers Star Trek et au cinéma puisqu'il se contentera par la suite de réaliser plusieurs épisodes de diverses séries télévisées). Les cinquièmes aventures de l'équipage de l'Enterprise demeure sans doute comme le pire d'entre tous. Partant sur un postulat au demeurant fort intéressant (la rencontre du capitaine Kirk et de l'équipage du vaisseau avec Dieu), le résultat est catastrophique.

Alors que Leonard Nimoy avait fait du précédent (Star Trek 4 : Retour sur Terre) un chapitre à part, un entracte humoristique plutôt réussi, en se comportant comme un gamin qui veut jouer lui aussi avec ses propres jouets, William Shatner plantait en cette année 1989, un couteau dans le dos d'une saga fort heureusement assez solide pour s'en remettre. Suivant la création de la seconde série télévisée basée sur l'univers extensible de Star trek (Star Trek : La Nouvelle Génération 1987-1994), le cinquième chapitre s'ouvrait pourtant sur des augures rassurantes. L'apparition pour la première fois à l'écran du demi-frère de Spock, Sybok. Un demi-frère assimilé à Sarek, mais également à une mère Vulcaine. Une princesse qui pourtant semble n'avoir jamais existé, du moins dans la fratrie puisque dans l'épisode Sarek de la série Star Trek : La Nouvelle Génération, était évoquée une première épouse de Sarek, humaine, et non vulcaine.

Un détail qui reflète bien le manque de rigueur et de sérieux de la part d'un William Shatner acteur, réalisateur, et scénariste d'un Star Trek 5 : L'Ultime Frontière particulièrement ennuyeux. Laissant divaguer ses personnages alors en permission lors de séquences proprement inintéressantes, la suite ne sera malheureusement pas plus engageante. La philosophie habituelle s'y offre la part congrue, et lorsqu'est évoquée la puissante thématique de l'existence de Dieu, le résultat est navrant. De retour sur le tournage après sa participation à la composition de la bande-originale du premier long-métrage, Jerry Goldsmith est encore celui qui s'en sort le mieux. Sa partition est exceptionnelle, surtout si on la compare à l’œuvre à laquelle elle a été rattachée. William Shatner semble avoir beaucoup de mal à concrétiser son projet. Un sujet casse-gueule qui sans un minimum de talent ou de connaissances ne pouvait qu'échouer.

Star Trek 5 : L'Ultime Frontière met fin aux années quatre-vingt de la plus triste des façons. En voulant faire joujou avec la franchise, William Shatner n'a pas pris conscience des enjeux d'une telle entreprise. Méprisé par les fans, et on comprend pourquoi, le scénario de ce cinquième chapitre fut sans doute trop lourd à porter. Trop ambitieux. Et malgré les 33 millions de dollars financés et devant permettre la réalisation du projet, le résultat est tout juste comparable à un gros nanar friqué. Même s'il s'y essaie, l'acteur-réalisateur-scénariste ne parvient pas à retrouver l'humour du précédent volet. Quelques gags mal placés tentent de raviver l'intérêt mais le problème de rythme est tellement ancré dans le scénario que rien ne parvient à éveiller l'attention du public. Star Trek 5 : L'Ultime Frontière ne ressemble finalement à rien d'autre qu'à ce vieux modèle d'Enterprise dont prend le contrôle le capitaine Kirk dans ce cinquième long-métrage. Un vaisseau qui fuit de partout et dont certains mécanismes défaillent... Navrant !

The Thing de Damon Santostefano (1992) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



En 1990, le célèbre magazine américain Fangoria consacré au cinéma fantastique, d'horreur et d'exploitation créait la branche Fangoria Films afin de financer et de produire des projets cinématographiques. Cette nouvelle activité ne durera malheureusement (?) que le temps de trois longs-métrages, chacun réalisé à un an d'intervalle. Le premier d'entre eux vit le jour cette même année. Il s'agissait de Mindwarp (qui sortit en dehors de son propre territoire sous le titre Brain Slasher), et fut notamment interprété par Bruce Campbell et Angus Scrimm. Le second fut Children of the Night de Tony Randel et interprété par Karen Black, et le dernier, celui qui nous intéresse à présent, fut The Thing (qui à l'origine était connu sur le territoire américain sous le tire Severed Ties). Connu pour avoir participé en tant que réalisateur à l'adaptation télévisuelle du film de Joe Johnston Chérie, j'ai Rétréci les Gosses, le cinéaste Damon Santostefano tournait en cette année 1992 une minuscule production au budget étriqué sous un nom qui aurait pu généré nombre d'amalgames puisque son The Thing aurait pu alors être confondu avec son homonyme de grande classe réalisé dix ans auparavant par John Carpenter. Pas grand chose en commun donc entre les deux longs-métrages si ce ne sont les membres mutants qui apparaissent à diverses occasions durant le récit. Des effets-spéciaux qui sont l’œuvre du groupe KNB EFX créé quatre ans plus tôt par le maquilleur Greg Nicotero (futur réalisateur de plusieurs épisodes des séries estampillées 'The Walking Dead'.

Lorsque débute The Thing, durant un très court instant, le spectateur pourra avoir l'étrange impression d'y retrouver le personnage créé à l'origine par l'écrivain Howard Phillips Lovecraft et mis en image par le cinéaste Stuart Gordon en 1985 sous le titre Re-Animator. En effet, grâce à la blouse blanche qu'il endosse et la paire de lunettes qu'il porte sur le nez, Harrison Harrison rappelle (in)volontairement le docteur Herbert West. Et la comparaison ne s'arrête pas là puisque ce jeune homme très proche de sa maman (on devine très rapidement qu'ils entretiennent une relation incestueuse), est un scientifique développe un plasmide devant permettre la repousse des membres amputés. Et devinez de quelle couleur est la substance ainsi produite ? Jaune fluorescent. Oui, tout comme le classique gore de Stuart Gordon. On pourra même pousser le vice à comparer le Dr Hans Vaughan au Dr Carl Hill dans sa volonté de vouloir s'approprier les travaux du jeune scientifique.

Mais que le public se rassure, la comparaison s'arrête là. Car en tout autre point, le film de Damon Santostefano est infiniment inférieur à celui de Stuart Gordon. KNB EFX a beau être connu des plus anciens des fans de cinéma fantastique et d'horreur, le résultat à l'écran est grandement indigeste. Les effets-spéciaux se résument à quelques bras mus par une existence qui leur est propre, le cinéaste usant de subterfuges (cadrages et coupes) pour cacher la médiocrité du travail effectué par KNB EFX . Ce qui peut attirer le spectateur au premier abord , c'est la présence au générique de l'acteur Oliver Reed dont les amateurs de frissons et de cinéma en général se rappelleront de ses saisissantes incarnations dansThe Devils de Ken Russell, >Chromosome 3 de David Cronenberg, ou encore dans Burnt Offerings de Dan Curtis. Au vu du résultat obtenu par Damon Santostefano, son équipe technique, et ses interprètes, on peut objectivement se demander ce qu'est venu faire l'acteur dans cette galère si ce n'est engranger quelques billets verts. 
On comprend mieux par contre, pourquoi Fangoria Films n'a pas perduré dans la fonction de productions et de financement. Le résultat obtenu par Damon Santostefano. En effet, à tous les niveaux, The Thing ressemble à ce qui se fait de pire en matière de film d'horreur. Cette comédie mélangeant humour et horreur ne fait ni sourire, ni peur. Le sujet, bien qu'à la base plutôt intriguant se révèle en réalité extrêmement poussif. Déjà mal joué et mal réalisé, le doublage en français pousse le bouchon un peu plus loin en offrant le pire. Les doubleurs sont d'un amateurisme qui plombe le peu d'intérêt qu'aurai pu encore revêtir le film de Damon Santostefano. Le plus triste dans toute cette histoire, c'est d'y voir un Oliver Reed se noyant dans un rôle insipide et grotesque tandis qu'il avait pu briller dans tant d'autres longs-métrages. Même bourré, même défoncé, même entre potes, je ne vois pas comment The Thing pourrait divertir quiconque. En fait, si ! Le film de Damon Santostefano remplit son cahier des charges : c'est en effet, UNE HORREUR !!!
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...