Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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mercredi 29 novembre 2017

La Nuit des Vers Géants de Jeff Lieberman (1976) - ★★★★★★★☆☆☆



Excellente surprise que cette Nuit des Vers Géants qu'il ne faudra surtout pas confondre ni nous amuser à comparer avec l'ouvrage de John Halkin connue chez nous sous le titre La Nuit des Vers Voraces que l'on eu le plaisir de découvrir dans la cultissime collection GORE des éditions Fleuve Noir. La Nuit des Vers Géants, malgré sa trompeuse apparence n'est pas l’œuvre d'un débutant puisque le cinéaste nous avais déjà diverti la même année d'un intriguant Rayon Bleu, petite production horrifique assez originale pour ne pas tout à fait passer inaperçue (du moins chez les curieux de tous poils). Jeff Lieberman, l'auteur en question, et une fois encore scénariste de son propre projet, demeurera peut-être comme l'auteur de Just Before Dawn en 1981, survival, sous-produit né du rapport incestueux entre La Colline a des Yeux de Wes Craven et Délivrance de John Boorman, alors que son fait le plus honorable reste ce Squirm disons-le, efficace. Pas de requins donc, ni de piranhas. Pas d'oiseaux non plus, ni de serpents ou d'araignées, mais des petites créatures gluantes et rampantes dont on a pourtant l'habitude de prendre soin puisqu'elles demeurent d'une grande utilité dans nos jardins. Sauf que l'espèce concernée ici ne nous concerne pas personnellement mais se situe dans les zones intertidales (zones de marées) et bathyales (zones de profondeurs océaniques comprises entre 200 et 2000 mètres) de la côte est de l'Amérique du Nord et du golfe du Mexique.
L'un des aspects les plus inattendus demeure dans le fait que cette espèce de ver américain connu sous le nom de Glycera dibranchiata possède quatre crochets particulièrement efficaces puisque capables de provoquer de douloureuses morsures. Un détail qui est écarté de la bouche même de Geri Sanders (l'actrice Patricia Pearcy), héroïne de ce Squirm alors que plusieurs plans de l'ordre du documentaire (comprendre des Stock-shots) laissent envisager des blessures importantes pouvant être occasionnées par les milliers de créatures qui vont assiéger une petite ville américaine de Géorgie.

Outre l'aspect horrifique et invasif de ces Lumbricina hors du commun, La Nuit des Vers Géants nous conte l'arrivée d'un jeune homme tout droit venu de New-York et confronté à une certaine idée de l'Amérique profonde. Des rednecks comme l'on se plaît à les nommer là-bas, et que l'on pourrait encore moins élogieusement nommer chez nous sous le peu enviable sobriquet de bouseux ! Du shérif à l'éleveur de vers de terre, tout le monde en prend pour son grade.

Jeff Lieberman ne demeurant pas très tendre avec ces congénères retranchés dans une campagne entourée d'étangs et de forêts inquiétantes dont les coutumes et les loisirs semblent principalement tourner autour de la consommation d'alcool, l'autorité locale ne fait pas exception à la règle. Le shérif, incarné ici par l'acteur Peter Maclean dont le visage ne nous est pas inconnu puisqu'il apparu notamment dans les séries Drôles de Dames, Starsky et Hutch, Pour l'Amour du Risque ou encore MacGyver, a beau arborer une chemise dont la blancheur immaculée forcerait le respect de n'importe quelle femme d'intérieur, il n'en demeure pas moins l'un des plus nonchalants. Un individu dont on a tôt fait de se méfier, et même d'avoir peur. Pas grand monde à sauver dans cette ménagerie gravitant autour d'un bar dans lequel se fréquentent adolescents et adultes pendant que nos deux héros, Geri et Mick (Don Scardino) tentent d'avertir la population du danger inhérent à la subite apparition de milliers (millions) de vers capables d'engloutir une proie en un rien de temps. Et cela par quel effet de manche ? A la suite d'une tempête pardi. Des pylônes électriques s'étant effondrés, l'électricité fera le reste en balayant le sol humide de la région.
En fait, de vers géants, le film expose surtout les créatures rampantes en grand nombre. Ce qui n'amenuise à aucun moment l'effet désiré. Une avalanche de lombrics dont les effets spéciaux plutôt sympathiques (sans être transcendants) sont l’œuvre de Bill Milling, Don Farnsworth et Lee Howard. Jeff Lieberman signe une petite production horrifique qui n'a pas trop à rougir face à une concurrence moins inspirée (combien de requins mangeurs d'hommes ?) et plutôt bien interprétée dans l'ensemble. En tout cas, une bonne surprise...

mardi 28 novembre 2017

Zombi: La Creazione de Bruno Matteï (2008) - ★★★★★★★☆☆☆







« Ciao Bruno Matteï »... c'est sur cette phrase que se clôt Zombi: La creazione, la toute dernière œuvre du cinéaste italien qui sortira quelque mois après son décès survenu le 21 mai 2007 à Rome. Après avoir réalisé plus de cinquante longs-métrages, Bruno Matteï a donc tiré sa révérence et laissé derrière lui un dernier film. Contrairement à ce que pourrait laisser envisager son titre, Zombi: La creazione n'est pas la préquelle tardive du classique de George Romero, Zombie, sorti en 1979, mais bien une œuvre originale. Quoique, le cinéaste semble s'être encore inspiré du cinéma de James Cameron en pompant la plupart des scènes de Aliens, le Retour. Car en effet, même s'il n'y a nulle présence d'aliens dans son film, le déroulement de l'intrigue est similaire. Zombi: La creazione est le second volet d'une trilogie qui malheureusement n'aura pas lieu en raison du décès de son auteur.!Il fait suite à L'Isola dei morti viventi sorti un an plus tôt, la troisième partie n'ayant donc jamais été tournée.
Tout débute par un cauchemar. Celui de Sharon, seule rescapée des événements survenu dans l'épisode précédent. Virée de son boulot et laissant ses anciens patrons incrédules, elle est recontactée six mois plus tard alors qu'elle elle partie se reposer dans un temple bouddhiste. Depuis les événements, les dirigeants d'une boite pharmaceutiques n'ont plus de nouvelles de l'expédition qu'ils ont envoyé sur l'île où l'extermination de l'ancienne équipe entourant Sharon a été décimée. Refusant de les aider dans leurs recherches, la jeune femme va pourtant changer d'avis afin d'exorciser ses cauchemars incessants en acceptant de suivre une section entière de soldats rompus au combat. Mais alors que la plupart d'entre eux restent prudents quant aux dires de Sharon qui les prévient du danger à venir, bientôt la réalité rejoint les propos de la jeune femme. Et le carnage commence...

Toute ressemblance avec des personnages fictifs ou d'autres éléments déjà existants, NE serait PAS purement fortuite. En pillant l’œuvre de James Cameron, Bruno Matteï ne s'embarrasse pas du travail généralement obligatoire d'écriture. Le scénario étant déjà presque entièrement bâtit sur le film de Cameron cité plus haut, le cinéaste italien peut alors se concentrer sur l’interprétation de ses actrices et acteurs ainsi que sur la mise en scène. Pas de doute, nous sommes bien devant une œuvre estampillée Matteï. C'est toujours aussi mal interprété et outrageusement mal dirigé et pourtant. Zombi: La creazione demeure l'un des meilleurs films de leur auteur.
On ne s'ennuie pas une seule seconde à partir du moment ou le personnage de Sharon (toujours interprété par l'actrice Yvette Yzon) accepte de repartir à l'assaut de l'île. Avant cela, les visions répétées des cauchemars de la jeune femme sont ennuyeuses au possible. Ensuite, c'est le grand n'importe quoi. Des zombies, mais pas seulement. D'autres créatures dont l'origine reste incertaine, et surtout, des scènes gore particulièrement jouissives. Pour son dernier film, Bruno Matteï nous gratifie d'un festival de plans gore pas si ridicules que ça. On a vu bien pire avant et après Zombi: La creazione. On a droit à un doublage français catastrophique qui participe pourtant à l'engouement que nous pourrions porter à ce projet Z tout à fait réjouissant. Zombi: La creazione est sans aucun doute un nanar, mais il prouve qu'après une longue carrière dans le cinéma, l’œuvre d'un artiste ne se dégrade pas obligatoirement. Au contraire, ce dernier longs-métrage de Bruno Matteï prouve que le bonhomme en avait encore beaucoup sous le pied. Dommage qu'il nous aie quitté. Nous aurions tant aimé découvrir le dernier volet de cette prometteuse trilogie...

lundi 27 novembre 2017

Grand Froid de Gérard Pautonnier (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆



Après deux court-métrages datant respectivement de 2004 (Chippendale Barbecue) et 2015 (L'étourdissement), le cinéaste français Gérard Pautonnier signe en 2017 son premier long-métrage. Une comédie noire. Ubuesque, et (presque) digne des meilleurs productions scandinaves si une légère baisse de fatigue ne s'était pas faite ressentir dans la dernière demi-heure. Le titre choisit par le cinéaste, Grand Froid, peut être à loisir mis en relation avec l'ambiance du film (plutôt austère). Le cadre (le décor enneigé d'une petite ville imaginaire (?) située au milieu de nulle part), ou le type d'humour employé ici, largement plus sombre que la plupart des comédies françaises qui nous sont habituellement proposées. Sur un scénario de Gérard Pautonnier et de l'écrivain Joël Egloff, Grand Froid déroule un intrigue absurde. Le sujet s'y prêtant particulièrement bien, on y découvre Edmond Zweck, propriétaire de pompes funèbres à l'agonie, lequel emploie à son compte Georges, qui travaille dans ce domaine depuis quarante ans, ainsi que le jeune Eddy qui débute dans le métier.
Alors que la neige a recouvert de son blanc manteau cette petite bourgade où il ne se passe rien, Edmond annonce à Georges qu'il ne pourra pas le payer ce mois-ci. Pourtant, et alors qu'ils sont aux aboies, un coup de téléphone va leur redonner espoir : Un homme vient de mourir et son frère ainsi que son épouse ont choisi les pompes funèbres d'Edmond afin d'assurer le transport du défunt jusqu'à sa dernière demeure. Mais dans ce décor de fin d'année, rien ne va se dérouler comme prévu...

Au sommet de l'impressionnant casting, Jean-Pierre Bacri, cet immense artiste à la carrière exemplaire. Dramaturge, comédien de théâtre, scénariste, acteur de cinéma, il nous revient en 2017 en pleine forme. Du moins tel est le cas de l'interprète car le personnage qu'il est censé interpréter apparaît fatigué. En fin de route. Affublé d'un postiche et le teint blafard, Bacri nous apparaît à l'écran semblable à un vampire. A ses côtés, l'acteur français Arthur Dupont qui à trente-deux ans a déjà plus de vingt-cinq films à son palmarès et une vingtaine de participations à diverses séries et téléfilms. Autour de ces deux excellents interprètes orbitent Olivier Gourmet (dans le rôle d'Edmond), Marie Berto (dans celui de la veuve), mais également les incontournables Philippe Duquesne, Sam karmann en prêtre, ou encore le génial Féodor Atkine dans un rôle pour le moins, étonnant !

L'ombre du cinéma scandinave plane sur Grand Froid. Le cadre y aidant aisément, ainsi que l'humour pince sans rire employé par Gérard Pautonnier. Le cinéaste semble également convoquer les Frères Coen, et notamment leur superbe Fargo, lequel imprègne l’œuvre du français de cette même étrange aura. Un cadre presque surréaliste, dans lequel les personnages semblent en suspension, du moins, dépassés par les événements auxquels ils sont confrontés. On ne rit jamais vraiment aux éclats. Mais le sourire est de mise, d'autant plus que bon nombre de situations totalement absurdes bénéficient de l'excellente interprétation de ses différents protagonistes.
Malheureusement, on ressent comme une cassure à l'arrivée de la seconde moitié du long-métrage à peine entamée. Gérard Pautonnier tente vainement de maintenir le rythme, mais malgré sa courte durée (1h26m), Grand Froid finit par devenir ennuyeux au point que l'on se désespère qu'il arrive à terme. C'est d'autant plus dommage que le scénario était particulièrement prometteur. Reste que Grand Froid demeure une tentative honnête et un premier long-métrage courageux. Malgré ses défauts, il aura certainement éveillé la curiosité des cinéphiles qui attendront désormais Gérard Pautonnier au tournant...

dimanche 26 novembre 2017

K.O de Fabrice Gaubert (2017) - ★★★★★★★★☆☆



Pour son second long-métrage, l'auteur de l'excellente série (du moins, la première saison) Les Revenants Fabrice Gaubert, nous offre un film plein de mystères. Un scénario noueux, dont on ne sait jamais vraiment si son personnage principal, excellemment interprété par l'acteur français Laurent Lafitte, est la victime d'une machination, s'il est paranoïaque, ou s'il est tout simplement l'objet d'un phénomène communément appelé Near Death Experience ou, Expérience de Mort Imminente. Tout commence comme dans bon nombre d'entreprises. Ambition ? Stress quotidien ? Ou plus simplement le pouvoir engendre-t-il l'arrogance ? Toujours est-il qu'Antoine Leconte est un être froid, sans émotions pour ses collègues de travail, qu'ils lui soient égos ou inférieurs. Un comportement qui transparaît même dans sa vie privée. Celle qu'il partage avec Solange, sa compagne. Son indifférence, et son comportement méprisable, Antoine va les payer.
Un jour, ce directeur des programmes d'une chaîne de télévision va prendre une balle en pleine poitrine. Tirée par un collègue de travail animateur envers lequel Antoine est toujours demeuré méprisant. Encore en vie mais plongé dans un profond coma, ce dernier se réveille un jour et quitte précipitamment sa chambre d'hopital. Dès lors, Antoine remarque que toute sa vie a changé. Lui qui affirme avoir été la victime d'une tentative de meurtre s'entend affirmer que c'est une crise cardiaque qui l'a plongé dans le coma. Pire : l'ancien directeur des programmes semble avoir été rétrogradé dans ses fonctions et anime désormais la météo, et Solange est la compagne de l'homme dont il affirme avoir été la victime du coup de feu. Livré à lui-même, Antoine va tenter de démêler seul l'implacable scénario qui s'ouvre devant lui...

K.O est un film coup de poing. Une œuvre écrite par le cinéaste lui-même ainsi que par Valentine Arnaud. Le long-métrage de Fabrice Gaubert est un drame, un thriller, mâtiné de fantastique. Du moins, c'est ce que laissent supposer bon nombre d'éléments. A l'image du Locataire de Roman Polanski qui laissait envisager jusqu'au bout que son personnage était soit la victime d'un complot ourdi contre lui, soit atteint de paranoïa, celui de K.O traverse un champ de mine dont l'incroyable précision ne souffre d'aucune incohérence scénaristique. Le cinéaste y développe la thématique du pouvoir tout en accordant l'hypothèse laissée à son personnage principal, une fois après avoir survécu de justesse à la mort, de pouvoir se remettre en question. De changer d'attitude face aux autres. Afin de mener à bien son projet, Fabrice Gaubert s'entoure d'interprètes dont la seule apparence, la seule attitude glace les sangs. Pio Marmaï dans le rôle de Boris. Clothilde Hesme dans celui d'Ingrid. Ou encore Zita Hanrot incarnant Dina.

K.O réinvente le thriller en lui apportant une touche personnelle à la française. Une œuvre profondément originale qui n'a rien à envier aux cinéma américain et scandinave, spécialistes en la matière. La rédemption d'un homme qui va passer toutes les étapes du purgatoire afin d'expier ses péchés. Laurent Lafitte se révèle magistral et prouve qu'il est aussi à l'aise dans le thriller et le drame que dans la comédie. Fabrice Gaubert signe un long-métrage glaçant, maîtrisé de bout en bout, intriguant et passionnant, ainsi qu'une critique sociale plutôt réussie. On finirait presque par devenir aussi parano que le personnage principal, preuve que le cinéaste français a parfaitement rempli son contrat...

vendredi 24 novembre 2017

House de Steve Miner (1986) - ★★★★★★☆☆☆☆



House fait partie de ces petites bandes horrifiques des années quatre-vingt dont se souviennent tous les adolescents de l'époque. Une œuvre horrifico-humoristique signée du cinéaste américain Steve Miner qui avant cela signa les deuxième et troisième opus de la longue saga des Vendredi 13. Ce réalisateur capable (pas tout à fait) du meilleur comme du pire réalisa par la suite des épisodes de séries télévisées, le remake américain de Mon Père, Ce Héros de Gérard Lauzier, le premier Lake Placid et le faux (et nullissime) remake-suite du Jour des Morts-Vivants de George A. Romero. House met en scène un écrivain de romans d'horreur populaires faisant l'acquisition de la demeure d'une vieille tante qui s'y est suicidée après avoir longtemps affirmé qu'elle était hantée.
Pour Roger Cobb, cette grande et luxueuse maison lui rappelle surtout un drame. En effet, le fils qu'il eut avec l'actrice Sandy Sinclair disparu dans d'étranges circonstances sans jamais réapparaître. Roger s'installe donc dans la maison à la mort de sa tante mais très vite, d'étranges événements s'y déroulent. Une créature apparaît tous les soirs à minuit dans un placard à l'étage. Alors que l'écrivain tente de prendre en photo l'apparition, il est sans cesse dérangé par son voisin, Harold Gorton, qui a pris l'habitude de s'incruster sans y avoir été invité. Si Roger est venu s'installer dans cette demeure, ça n'est certainement pas pour chasser les fantômes mais dans l'espoir de trouver le calme et la tranquillité nécessaires pour écrire son nouveau roman dont son expérience de la guerre du Vietnam sera le sujet...

Steve Miner, plutôt que d'investir le terrain déjà bien défriché du thème de la maison hantée tirée d'une histoire vraie s'amuse avec son sujet pour en faire davantage une comédie qu'un réel film d'épouvante. D'ailleurs, l'occasion d'avoir peur étant relativement rare dans le cas présent (pour ne pas dire totalement évacuée), on sourira davantage des pitreries d'un William Katt qui à cette occasion, cabotine énormément. Cet acteur que l'on a pu notamment découvrir dans le rôle de Tommy Ross dans Carrie au Bal du Diable de Brian de Palma en 1976, dans la série Perry Mason, et même dans le quatrième volet de la saga House en 1992 n'est autre que le fils de l'acteur américain d'origine allemande Bill Williams et de l'actrice américaine Barbara Hale. A ses côtés, dans le rôle du voisin récalcitrant, l'acteur George Wendt qui débuta sa carraière avec Quelque Part dans le Temps du cinéaste franco-américain Jeannot Szwarc et participa aux tournages de Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ? en 1982, Dreamscape en 1984, Forever Young (également signé Steve Miner) en 1992, et fut même le meurtrier de l'épisode Une étrange association de la cultissime série Columbo en 1995.

House a beau avoir conservé son charme en qualité de petite production horrifique des années quatre-vingt, il faut cependant reconnaître qu'il a quelque peu vieilli et que la plupart des scènes ont perdu de leur efficacité. Les créatures imaginées pour l'occasion par les maquilleurs en effets-spéciaux Barney Burman et Brian Wade ont bien du mal à cacher leur origine en latex. Difficile donc d'imaginer autre chose que des acteurs planqués sous un costume ou de l'animatronique dans sa plus simple expression. Le tournage du film s'est déroulé aux studios Ren-Mar, à Los Angeles. House remporta à l'époque le Prix de la critique au festival international du film fantastique d'Avoriaz en 1986, la Licorne d'or au festival international de Paris du film fantastique et de science-fiction, et fut nominé pour le prix du meilleur second rôle masculin pour Richard Moll et meilleur second rôle féminin pour Kay Lenz, par l'Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur l'année suivante. Quant au film à proprement parlé, il fut également nominé dans la catégorie du meilleur film lors du festival Fantaporto en 1989...

jeudi 23 novembre 2017

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Raymond Fernandez et Martha Beck "Coeurs Perdus" de Todd Robinson (2006)



Passion dévorante qui remonte à plus de vingt ans, les tueurs en série font partie de mon existence comme le shampooing accompagne celle des coiffeuses et les crèmes de beauté celle des esthéticiennes. Après avoir parcouru en long et en large l'intégralité des 62 volumes de l'excellente collection DOSSIER MEURTRE : Enquête sur les Grands Crimes de Notre Temps, après avoir lu, écouté ou regardé les entrevues du plus grand criminologue français Stéphane Bourgoin et lu quelques ouvrages écrits de la plume d'autres auteurs, il fallait bien qu'un jour je me lance dans ce qui, désormais, fait partie du fond de commerce des scénaristes et autres réalisateurs de cinéma. Landru de Claude Chabrol, Henry, Portrait of a Serial Killer de John Mc Naughton, Texas Chainsaw Massacre de Tbe Hooper, ou les différentes adaptation du premier tueur en série officiel de l'histoire du crime mondial Jack L'Eventreur pour les plus célèbres, et jusqu'à The Sacrament de Ti West, La Machine de Paul Vecchiali, ou bien Swoon de Tom Kalin pour les œuvres parmi les moins connues, il fallait donc que ma banque de données personnelle soit la plu exhaustive possible. Des dizaines d’œuvres plus ou moins abouties ou respectueuses des thèmes dont elles s'inspirent.

Parmi ces sujets, il en est un qui a inspiré à plusieurs reprises le grand écran. Celui du cas Raymond Fernandez et Martha Beck, un couple de tueurs plus connus sous le nom des Lonely Hearts Killers, chez nous, les Tueurs de la Lune de Miel. Un patronyme "sensationnel" repris par le cinéaste et scénariste Leonard Kastle dont The Honeymoon Killers sera le seul film en tant que réalisateur. Une œuvre qui tout d'abord devait échoir au célèbre cinéaste Martin Scorsese mais qui tomba finalement entre les mains bienheureuses de Kastle qui en fit un chef-d’œuvre et une sacré référence pour les cinéphiles. Le sujet inspira également Andrew Lane en 1991 pour Un Homme Fatal, Carmin Profond de Arturo Ripstein six ans plus tard et surtout, le belge Fabrice du Welz et son incroyable Alléluia qui quarante-quatre ans après la version noir en blanc de William Kastle allait enfoncer le clou.

Très proche du scénario de Alléluia, celui de Cœurs Perdus de Todd Robinson reprend par contre, lui, les patronymes réels des deux meurtriers. Autre différence avec le film du belge, Cœurs Perdus mêle l'horreur des actes perpétrés par Beck et Fernandez à une enquête policière menée par le flic Elmer C. Robinson et son partenaire Charles Hilderbrandt. Le premier est campé par un John Travolta dont le visage aussi expressif que celui d'un blobfish ruine au moins une bonne moitié de l'intrigue. En fait, toute la partie qui lui est consacrée et lors de laquelle il est censé interpréter un personnage anéanti par le suicide de sa femme. Il est si peu convainquant que l'on a parfois la désagréable impression qu'il récite mentalement la liste des courses à faire alors que le bonhomme est tout de même payé pour jouer son rôle. On regretterait presque l'absence du Nicolas Cage de Leaving Las Vegas. Heureusement que le film ne tourne pas exclusivement autour de lui et que d'autres relèvent un peu le niveau. A commencer par Salma Hayek, peut-être moins sexy, mais aussi séduisante que lors de sa chaude interprétation dans Une Nuit en Enfer de Robert Rodriguez.

Coeurs Perdus possède aussi ceci de décevant qu'il demeure trop propre sur lui alors que le sujet lui-même aurait eu droit à un traitement un peu moins lisse et hollywoodien. Mieux vaut alors, si l'on s'intéresse au cas Raymond Fernandez et Martha Beck, se tourner vers les deux classiques cités plus haut.

Les véritables Raymond Fernandez et Martha Beck


mercredi 22 novembre 2017

La Vérité Si Je Mens II de Thomas Gilou (2000) - ★★★★★★★☆☆☆



Définitivement intégré à la communauté juive du quartier du Sentier à Paris. Décidé à passer des simples détaillants à la grande distribution, il se rend dans les locaux d'un certain Vierhouten, dirigeant impitoyable de la société Eurodiscount et escroc notoire. Mais ça, Eddy et ses associés ne le savent pas encore. Après avoir conclu un marché avec le patron d'Eurodiscount, Eddy, Dov et Yvan se lancent dans la confection de vêtements au profit de Vierhouten. Malheureusement pour le trio, les affaires virent au cauchemar. En effet, Vierhouten leur apprend que le contenu des stocks ne correspond pas du tout au contrat qu'Eddy et lui ont conclu.

C'est la déchéance, d'autant plus qu'Eddy a droit à un redressement fiscal. Obligé de faire les marchés pour subvenir aux besoin de sa petite famille, il est aidé d'Yvan. Serge, quand à lui, démarre une relation avec une séduisante jeune femme prénommée Chochona. Son cousin Patrick lui ayant confié sa voiture de luxe durant son voyage aux États-Unis, Serge en profite pour se faire passer pour un richissime homme d'affaires.
L'heure de la rencontre entre les parents de Chochona et Serge est venue. Ce dernier doit tout faire pour que le subterfuge ne soit pas découvert par Chochona dont il est désormais fou amoureux.

Pendant ce temps là, Eddy, acculé et sans le sou, cherche un moyen de prendre sa revanche contre l'homme qui l'a ruiné. Et c'est grâce à sa fille qu'il trouve une idée qui fera payer à Vierhouten l'affront dont il s'est rendu responsable...

Suite de l'excellente comédie La Vérité Si Je Mens, ce second volet reprend les personnages du premier avec toutefois un changement dans le casting. En effet, Vincent Elbaz est ici remplacé par l'humoriste Gad Elmaleh qui tente avec beaucoup de difficulté il est vrai, de remplacer l'acteur. Eli Kakou étant mort l'année précédent la sortie de cette suite, son personnage a été remplacé par celui de Willy Joumo (Marc Andreoni), un escroc qui va se servir des ennuis de Serge pour le faire travailler à sa botte.

Pierre-François Martin Laval, Elisa Tovati, Nicole Calfan, Enrico Macias sont les nouveaux acteurs de cette excellente comédie qui ne nuit pas à l'image du premier volet. Mais parmi tous ces nouveau intervenants, on retiendra surtout la participation de l'excellent Daniel Prévost qui une fois de plus endosse le rôle d'un être méprisable, ici celui du fameux patron d'Eurodiscount, Vierhouten.

Richard Anconina, José Garcia, Bruno Solo, Aure Atika, Gilbert Melki et Amira Casar reviennent et nous offrent une interprétation qui sonne aussi juste que possible. Garcia est toujours le pesant cousin de Melki, avide d'argent, un « brin » mythomane et fou amoureux de la belle Elisa Tovati. Anconina, malgré une silhouette toujours aussi fragile démontre une poigne de fer. Bruno Solo est le copain fidèle mais qui se laisse aller à quelques « acceptables » pulsions sexuelles. Quand à Gilbert Melki, qui prendra une place plus importante dans le troisième volet, il est l'homme à marier idéal. Riche et excellent homme d'affaire, honnête et droit, il est le gendre parfait...

Thomas Gilou réalise donc avec cette Vérité Si Je Mens II, une suite plus qu'honorable. On regrettera juste l'absence de Vincent Elbaz donc, mais qui nous fera l'immense plaisir de réapparaître dans le troisième et (jusqu'à maintenant) dernier volet de la saga...

lundi 20 novembre 2017

La Clinique de l'Amour de Artus de Penguern (2012) - ★★★★★★★☆☆☆



L'acteur Artus de Penguern, lorsqu'il se mettait lui-même en scène possédait un univers bien à lui. Kafkaïen, surréaliste, burlesque. Un imaginaire sans frontières. Caricatural, empli d'une joie incroyablement communicative. Malheureusement, un stupide accident vasculaire cérébral l'a emporté le 14 mai 2013 alors qu'il venait tout juste d'atteindre l'âge de cinquante six-ans. Né le 13 mars 1957 à Neuilly-sur-Seine, il aura eu le temps de tourner dans plus de quatre-vingt courts, long-métrages, téléfilms et séries télévisées. En tant que réalisateur, il n'aura par contre eu l'occasion de nous offrir que deux longs-métrages. Ainsi que six courts, entre 1995 et 2010. De son œuvre de cinéaste, j'ai abordé très récemment l'excellent Grégoire Moulin contre l'Humanité, daté de 2000 qu'il interprétait lui-même aux côtés d'une foule d'excellents interprètes. Une histoire d'amour peu commune dont le déroulement se rapprochait plus ou moins de celui de l'excellent After Hours de Martin Scorsese. Il aura fallut douze ans, et donc plus d'une décennie, pour qu'Artus de Penguern revienne au grand format. Après avoir adapté le scénario qu'il écrivit en compagnie de Jérôme L'Hotsky, cette fois-ci, il s'attaque à celui qu'il a écrit avec Gábor Rassov.

Ceux qui ont aimé Grégoire Moulin contre l'Humanité trouveront peut-être cette nouvelle comédie moins nerveuse, mais le fait est que le réalisateur et acteur français a conservé le même univers. Alors, bien entendu, beaucoup de situations paraîtront naïves. Un peu... faciles dans leur résolution. Mais le propos n'est pas là. Le sujet de La Clinique de l'Amour (titre qui renvoie volontairement aux soap-opera diffusés en début d'après-midi sur certaines grandes chaînes) laisse supposer une romance à l'eau de rose pimentée par une intrigue aussi légère qu'inconsistante. Et c'est vrai qu'en temps normal, mis entre les mains d'un autre, l'histoire de ce duel entre frangins chirurgiens dont l'un veut vendre la clinique familiale et l'autre veut la sauver aurait pu se révéler désastreuse. Miraculeusement, la sauce prend. Beaucoup moins grotesque qu'il n'y paraît, La Clinique de l'Amour est une comédie familiale très rafraîchissante qui peut compter sur le sens inné de la mise en scène de Artus de Penguern et sur l'interprétation sans faille d'une troupe entièrement acquise à la cause d'un récit ubuesque.

Artus de Penguern prouve surtout qu'il na pas utilisé toutes ses cartouches douze ans auparavant et qu'il en a encore sous le manteau. Le long-métrage multiplie les invraisemblances. Mais ce qui aurait nuit ailleurs, fait la force de son œuvre. C'est parfois bête, mais jamais véritablement méchant. D'ailleurs, les mauvais esprits qui rôdent dans cet hôpital à l'agonie n'obtiennent jamais gain de cause. Artus est bien trop gentil, bien trop honnête pour laisser le destin de la clinique entre les mains du Malin qui, ici, arbore les traits de Samantha Bitch (Natacha Lindinger, qui justement dans le rôle de la « biatch », fait des étincelles), la nouvelle et très sexy infirmière dont les intentions malhonnêtes transpirent invariablement dans le regard.
Aux côtés de la belle et diabolique infirmière, Bruno Salomone, dans le rôle de Michael Marchal, l'un des frères chirurgiens. Et puis la délicieuse Helena Noguerra, la sympathique Anne Depetrini, la surprenante Zmilie Caen, et quelques vieilles connaissance : Ged Marlon, Michel Aumont, et même Dominique Lavanant. Tous orbitent tels les membres d'une seule et belle famille d'interprètes autour d'Artus de Penguern qui lui, s'est offert le rôle de John Marchal. La Clinique de l'Amour n'est peut-être pas LA comédie des années 2010, mais elle permet de passer un excellent moment de détente. A sa façon, Artus de Penguern abordait la comédie un peu à la manière d'un certain... Alex de la Iglesia... Il y a pire comme référence...

dimanche 19 novembre 2017

Braindead de Peter Jackson (1992) - ★★★★★★★☆☆☆



Bad Taste en 1987. Meet the Feebles en 1989. Braindead en 1992. la trinité gore du cinéaste néo-zélandais Peter Jackson. Et pour beaucoup de fans, amateurs de films gore, trois œuvres cultes. Braindead, c'est pour beaucoup, et dans le genre, la référence ultime. L'aboutissement du cinéaste alors grand maître du genre. Du gore rigolo, pas sérieux du tout. Qui tâche. Du sang, de la cervelle, des viscères et parfois même, (glurp!) du vomi. Assez dégueu dans la forme. Alors que Peter Jackson réalisait un premier long-métrage sur quatre années avec un budget correspondant à environ 11 000 dollars américains seulement, et un second avec la confortable somme de 750 000 dollars, le budget s'enflammait en cette année 1992 qui vit naître l'ultime film gore du néo-zélandais. Trois millions de dollars environ. Pour un résultat qui ne surpasse pas tant que cela, ses deux premières œuvres. Du moins, d'un point de vue visuel. Braindead paraît très souvent amateur. Ce qui ne nuit évidemment pas au charme qu'il revêt. Un gore potache, décomplexé, dont l'auteur assume pleinement l'absurdité.
Un film très amusant, dégageant une belle énergie, et relativement bien interprétée si l'on tient compte du fait que le principal interprète (l'acteur néo-zélandais Timothy Balme) n'interprétait là que son second rôle au cinéma et qu'y fut imposée par un producteur espagnol,l'actrice elle aussi espagnole, Diana Peñalver. La totalité des personnages étant interprétés par des inconnus, le film pourra paraître incommodant, voire dépaysant pour ceux qui ont besoin de repères. Le gore, pour certains, ça n'est justement que cela : du sang, du sang, et encore du sang. Et beaucoup d'humour. Mais il ne faut pas oublier qu'à côté de ça, d'autres s'y sont essayé avec beaucoup plus de sérieux. Citons le sinistre Death Warmed up sorti en 1985 et réalisé lui aussi par un néo-zélandais, le cinéaste David Blyth. Pas vraiment bon, et plutôt morbide.

Un film culte signifie forcément, des scènes cultes. Et Braindead en est farci. De la scène dans le zoo où la chère (mais étouffante) mère du héros se fait mordre par un singe-rat (!), en passant par le repas entre zombies, et ce, jusqu'au massacre final à la tondeuse à gazon, le film de Peter Jackson, est un feu d'artifice dont la principale couleur est le rouge. Ses interprètes en prennent plein la gueule, se vautrent dans des monceaux d'entrailles, acceptent d'être aspergés par des centaines de litres de sang. Le final, dantesque, sert à coup sûr de référence à l'amateur qui voudrai convaincre n'importe qui que Braindead vaut le détour et demeure l'un des tous meilleurs films gore de l'histoire du genre. Peter Jackson est un créatif. Il invente tout un tas de situations follement originales. L'infirmière dont la tête, quasiment tranchée tombe en arrière dès qu'elle a le malheur de pencher la tête. La mère récalcitrante qui sous l'effet d'un stimulant se transforme en une gigantesque et grotesque créature. Le néo-zélandais a de l'imagination à revendre mais sait également se resservir des vieilles recettes qu'il employa plusieurs années auparavant. L'absorption de Lionel Cosgrove (le héros et fils de la monstrueuses créature sous les traits de laquelle se cache sa maman, Vera Cosgrove) par la créature cité ci-dessus rappelle à peu de chose près la scène durant laquelle Derek (Peter Jackson lui-même) disparaissait à l'intérieur de l'un des envahisseurs de Bad Ttaste avant d'être accouché de manière fort sanglante.

Une fois encore, le film est produit par la société de production cinématographique no-zélandaise créée par... Peter Jackson (encore lui!), WingNut Films. Une société qui malgré l'évolution du cinéaste dans sa carrière de réalisateur existe toujours puisque WingNut Films a notamment produit jusqu'à sa dernière trilogie Le Hobbit. Difficile d'ailleurs d'imaginer que derrière cette dernière puisse se cacher un auteur qui signa des films gore. On sent pourtant déjà la maîtrise de cet auteur à l'imaginaire débridé. Dès Bad Taste, on sentait pointer le génie d'un homme qui n'avait finalement besoin de rien d'autre que de moyens financiers pour mettre en œuvres des projets aussi pharaoniques que les deux trilogies adaptées des écrits du romancier britannique J. R. R. Tolkien. On a donc forcément hâte de le voir réaliser le prochain Tintin dont la production est déjà prévue maintenant, depuis quelques années...

samedi 18 novembre 2017

La Cabane dans les Bois de Joss Whedon (2012) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Un long-métrage dont le synopsis, au départ, rappelle un certain Evil Dead de Sam Raimi ? Voici qui peut paraître bien alléchant. d'autant plus qu'une partie de la presse spécialisée s'est empressée d'en dire du bien. La Cabane dans les Bois démarre en effet sous les meilleurs auspices. Peut-être même un peu trop proche du film dont il semble être inspiré. Cinq adolescents, une vieille cabane perdue dans les bois, une trappe donnant sur une cave inquiétante, et un ouvrage à la lecture duquel, des événements surnaturels vont se déchaîner. Sauf que les rapports qu'entretiennent le film de Sam Raimi et celui de Drew Goddard (qui adapte ici un scénario qu'il a conjointement écrit avec Joss Whedon) s'arrêtent là. Tout au plus trouvera-t-on à ce dernier cette même envie de délirer avec une histoire qui va brusquement prendre une direction inattendue.
Et c'est bien à cause de cette bifurcation que prend La Cabane dans les Bois que je n'ai absolument pas adhéré à ce récit qui se disperse, à mon goût, un peu trop. Dans le cas présent, inutile d'attendre de frissonner le moins du monde. L’œuvre de Drew Goddard est un délire de tous les instants. Une pochade qui dégueule un dégoût pour le cinéma d'horreur autant qu'elle le vénère. On s'en bien que les deux auteurs du scénario d'origine ont voulu rendre hommage au genre en déployant une idée, au départ, fort séduisante. Laisser s'exprimer leur passion pour le bestiaire fantastique en faisant se croiser la route des loups-garous, des zombies, des vampires, et autre créatures fantastiques. On ne s'étonne pas, alors, d'apprendre que Joss Whedon est celui qui créa la série télévisée Buffy contre les vampires ainsi que son spin-off Angel.

Ceux qui me connaissent comprendront la raison pour laquelle c'est un pas en arrière, que je me suis finalement lancé dans l'aventure La Cabane dans les Bois. Le spectateur a tout d'abord droit à tous les poncifs du genre en matière de personnages adolescents : la blonde sexy se trémoussant comme une pu... devant ses amis. Son compagnon, populaire footballeur de l'université. La brune, elle aussi très jolie mais plus prude. Un quatrième garçon, l'intellectuel du groupe. Et le dernier, gros consommateur d'herbe faisant suivre un énorme bong. Et puis, interviennent de curieux locaux où travaillent des hommes et des femmes s'apparentant à des scientifiques. On se demande très vite quel peut être le rapport entre ces derniers et les cinq adolescents enfermés dans la cabane.

ATTENTION SPOILS !!!

La réponse arrive plutôt rapidement : sans le savoir, les cinq adolescents participent en fait à une émission de télé-réalité à l'échelle mondiale. En effet, un mur d'images retransmettant la même émission mais dans des versions différentes laisse supposer que partout sur la planète, les chaînes de télévision du monde entier ont adopté le même type de programmes. Vampires, morts-vivants, fantômes, serpents géants et autres représentants du bestiaire fantastique ne sont plus qu'une simple légende mais existent sous terre, dans des sortes de box qui n'attendent plus que leur activation afin de semer la mort sur Terre.
L'idée est bonne, et même très originale. Elle promet même quelques moments de pure jouissance graphique (la fin est particulièrement gore). Malheureusement, à trop être inspiré, La Cabane dans les Bois part dans toutes les directions. La présence un peu tardive de l'actrice Sigourney Weaver n'y change malheureusement rien. Quelques scènes, à force d'être plongées dans une obscurité trop prononcée, n'offrent quasiment aucun intérêt (les zombies attaquant la cabane). Et puis, il y a cette reprise du thème de l'émission de télé-réalité. Agaçante. Quitte à l'aborder, on aurait préféré carrément un copier-coller de ces émissions se terminant dans un boucherie indescriptible. La Cabane dans les Bois se voulait un hommage au cinéma d'horreur, d'épouvante et de fantastique mais au final, le résultat se révèle en tout point décevant...
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