Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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jeudi 30 mars 2017

Basket Case 2 de Frank Henenlotter (1990) - ★★★★★★☆☆☆☆



Huit années séparent le premier volet des aventures de Duane Bradley et de son jumeau monstrueux Belial. Alors que la fin de Basket Case laissait présager une conclusion funeste pour nos deux héros télépathes, nous les retrouvons en observation à l’hôpital d'où ils ne tarderont pas à s'échapper. Sauvés in-extremis des « appétits » d'une journaliste un peu trop ambitieuse, ils sont recueillis par une vieille femme et sa belle-fille dans une demeure accueillant des individus dont la condition de monstres les empêche de mener une vie sociale normale.
Mais le danger guette. La journaliste rencontrant des difficultés auprès de la propriétaire qui refuse de la laisser exploiter l'image de Duane et de Belial, son patron menace la vieille femme d'indiquer aux autorités l'endroit où vivent retrancher les deux nouveaux pensionnaires. Mais pour la journaliste et le photographe qui l'accompagne, rien ne va se dérouler comme prévu. Malgré les menaces proférées par son patron envers la vieille femme, cette dernière va leur tendre un piège avec la complicité des deux jumeaux, de sa belle-fille, ainsi que des monstres qui peuplent le grenier de la demeure...

Entre Basket Case premier du nom et cette suite, le cinéaste Frank Henenlotter n'a tourné qu'un long-métrage, Brain Damage, qui a peu de chose près reprend une partie des idées développées dans son premier film. Entre 1982 et 1990, année de sortie de Basket Case 2, le cinéaste a largement eu le temps de faire des progrès et peu compter désormais sur le producteur James Glickenhaus pour investir des billets verts dans ce projet de suite. Une suite qui d'ailleurs pour le cinéaste n'était même pas envisagée à l'époque puisqu 'il comptait surtout réaliser une variation barrée du mythe de Frankenstein dont le titre évoque forcément la célèbre créature créée par l'écrivain Mary Shelley. Son titre : Frankenhooker. Mais s'il veut pouvoir tourner ce dernier, Frank Henenlotter doit également accepter de réaliser la suite de Basket Case. Ce qu'il fera puisqu'il tournera coup sur coup en 1990, la commande de James Glickenhaus ainsi que Frankenhooker.

On retrouve au générique l'acteur Kevin Van Hentenryck, celui-là même qui interprétait le personnage de Duane Bradley. En effet, contrairement à ce que laissait envisager la fin du premier volet, Duane a survécu. Belial aussi. Mais alors que dans Basket Case l'animation de la créature passait par l'utilisation du procédé de stop motion (ou, animation en volume), dans Basket Case 2, il s'agit désormais d'animatronique, renforçant ainsi l'aspect réaliste de Belial. Quoique le terme soit quelque peu galvaudé, la créature conservant toujours son aspect caoutchouc.
Finies les rues délabrées de New-York et sa faune bigarrée. Désormais, l'intrigue se situe dans une demeure qui de l'extérieur ressemble à n'importe quelle maison américaine sauf qu'à l'intérieur s'y déroulent de curieuses choses. Pour l'occasion, Frank Henelotter laisse parler son imagination et peu compter sur le maquilleur Gabe Bartalos pour créer une quinzaine de créatures monstrueuses, quoique invraisemblables. Dans le principe, Basket Case est une comédie horrifique (peu sanglante) dont l'humour (pas nécessairement drôle) est immédiatement identifiable alors que dans le premier épisode on pouvait encore se demander dans quelle mesure il était volontaire. Bien que Frank Henelotter accentue davantage encore le côté délirant de son récit par rapport au premier volet, il perd de son charme en intégrant ses personnages dans un lieu qui demeure trop « propre » en comparaison de l’hôtel sordide dans lequel vivaient Duane et Belial jusqu'à maintenant. Basket Case 2 n'est en soit pas une déception, mais il demeure moins... culte que son grand frère.

mercredi 29 mars 2017

Basket Case de Frank Henenlotter (1982) - ★★★★★★☆☆☆☆



Œuvre emblématique des films d'horreur underground qui péchaient par leur manque de moyens mais misaient tout sur l'inventivité de leur créateur, Basket Case est devenu instantanément un film culte. Le papa de ce petit film fauché qui a rapporté entre six et huit millions de dollars, c'est le réalisateur new-yorkais Frank Henenlotter. En vingt-six ans, le cinéaste n'a tourné que six films mais sans jamais se laisser attirer par l'attractivité des gros budgets. La galère, Henenlotter connaît. Lui et son équipe n'ont eu de cesse de trouver l'argent nécessaire au tournage. C'est la raison pour laquelle ce dernier a duré si longtemps, six mois, soit à chaque rentrée d'argent. Les habitués d'un certain cinéma underground reconnaîtront sûrement le cadre dans lequel les deux principaux personnage déambulent. La 42ème rue de New-York. Un coin relativement mal fréquenté où les sex-shop sont légions et où les rabatteurs tentent d'attirer dans de sinistres peep-shows les passants noctambules.

Frank Henenlotter et son équipe hallucinent : l'hôtel dans lequel ils débutent le tournage est un bouge infâme, propriété d'un paranoïaque persuadé qu'ils débarquent pour une inspection de l'hygiène. Après s'être affranchi, le cinéaste tourne dans des conditions plus que déplorables. Dès qu'il tourne la tête ailleurs, il se fait voler du matériel par des inconnus. Son équipe et lui doivent en permanence surveiller celui-ci jusqu'à ce que Henenlotter décide de quitter les lieux pour tourner en studio. Le tournage est si risqué que le propriétaire d'un sex-shop menace de mort le cinéaste si celui-ci ose filmer son enseigne lors des scènes tournées dans la 42ème rue.
Concernant le récit, il s'agit de l'histoire de Duane et du panier en osier qui l'accompagne presque en permanence. Un panier qui enferme en réalité son frère siamois. Une créature monstrueuse ne se nourrissant que de viande et avide de se venger des médecins qui l'ont séparé de son frangin.

"Oserez-vous aller voir le film?"

Si avant lui d'autres films ont opté pour des phrases à l'impact publicitaire évident, celle-ci est comparativement peu crédible au regard du contenu de l’œuvre. Car en effet, si Basket Case possède un scénario gratiné et s'il a été tourné dans des environnements particulièrement glauques, le film fait plutôt sourire. Le fait, sans doute, d'une interprétation qui frise l'amateurisme. Basket Case est assez sanglant, mais la créature est un peu trop caricaturale et l'effet "plastique" un peu trop visible pour que l'on y croit un seul instant. Pourtant, on comprend que le film puisse être catalogué de culte. Non seulement à cause des conditions de tournage, de son faible budget et du sujet totalement barré. On se demande pourquoi personne n'a encore eu l'idée de tourner un remake...


mardi 28 mars 2017

Rendez-Moi Ma Peau de Patrick Schulmann (1980) - ★★★★★★★☆☆☆



Depuis 2013, je l'attends avec ferveur, cette suite tant attendue du P.R.O.F.S du cinéaste français Patrick Schulmann. Avec ferveur mais également avec inquiétude. Car l''auteur de cette œuvre aussi culte mais beaucoup moins ringarde que Les Sous-Doués Passent le Bac ne sera pas celui qui offrira aux fans du premier cette séquelle tant espérée. Car Patrick Schulmann est mort en 2002, à l'âge de cinquante-trois ans. Et d'ailleurs, si Les Profs réalisé par Pierre-François Martin-Laval en 2013 n’apparaît pas totalement comme une suite officielle au film interprété par Patrick Bruel, Fabrice Luchini, Laurent Gamelon et Christophe Bourseiller, il est clair qu'il a servi de source d'inspiration. Un hommage « navrant » à l'esprit de liberté qui soufflait sur l’œuvre originelle. Mais Patrick Schulmann n'a pas été l'auteur unique de ce seul long-métrage mais a signé quelques fameuses pellicules, telles Et La Tendresse ! Bordel ! Et sa suite Zig Zag Story.
Beaucoup moins connu mais tout aussi étonnant, Rendez-Moi Ma Peau est d'une confondante absurdité. De celles qui intriguent et cultivent l'intérêt. Il fallait forcément s'appeler Patrick Schulmann pour oser proposer tel challenge à ses interprètes. Bee Michelin et Erik Colin interprètent respectivement les personnages de Marie et Jean-Pierre. Deux individus qui ne se connaissent pas, ne se sont jamais rencontrés, du moins jusqu'à ce jour fatidique où ils vont, chacun à bord de sa voiture, provoquer un très léger accident de la route et croiser celle de Zora (l'actrice Chantal Neuwirth), sorcière qui étant aujourd'hui de très mauvaise humeur va leur jeter un sort : désormais, Marie vit dans le corps de Jean-Pierre, et vice-versa. Ils n'ont pas le temps de réaliser que Zora est déjà partie laissant ses deux victimes à la croisée des chemins. Ils vont se lancer dans une course-poursuite afin de retrouver la sorcière qui elle-même tente de mettre la main sur Krishmoon, grand maître dans l'art de la magie. Et pour cela, ils vont faire appel au détective Hector Shoms ainsi qu'à son assistant...

Raconter par le menu détail le déroulement de l'intrigue de Rendez-Moi Ma Peau est quasiment impossible. Il s'y déroule en effet tellement d'événements incongrus que l'expérience ne peut que se résumer dans les grandes lignes. Patrick Schulmann est d'une imagination débordante lorsqu'il s'agit de mettre en scène ses interprètes dans des situations aussi rocambolesques que les deux victimes de la sorcière face à leur conjoints respectifs. Si d'un point de vue humoristique il apparaît que le film connaît des baisses de régimes fulgurante à certains moments, il arrive cependant que l'on rigole sans retenu à diverses occasions. Pour des raisons parfois futiles. Mais l'essentiel est là. On passe un très agréable moment en compagnie d'un casting qui fait impeccablement son devoir. On y retrouve les acteurs
Jean-Luc Bideau, Jean Rougerie, et le toujours irrésistible Michel Peyrelon lors d'une scène très amusante.
Rendez-Moi Ma Peau est également l'occasion pour son auteur de développer les rapports que pourraient avoir des individus mis face à cette étrange aventure. Des couples reformés et dont les rapports vont se révéler bien différents les uns des autres selon qu'il s'agisse de Marie ou de Jean-Pierre. La conscience prenant forcément le pas sur l'apparence, Marie, dans le corps de Jean-Pierre, va bien évidemment choisir de retrouver son époux, Marc, qui évitera toute forme d'attouchement devant l'apparence masculine de son épouse. Tandis qu'à contrario, Jean-Pierre, retournant voir sa compagne Lucy, cette dernière va éduquer son époux, sous apparence masculine, à sa sexualité féminine. Totalement atypique mais bien dans la continuité de l'oeuvre de son auteur, Rendez-Moi Ma Peau est une bonne surprise...

lundi 27 mars 2017

Baxter de Jérôme Boivin (1989) - ★★★★★★★★☆☆



Relativement bien représenté au cinéma, le meilleur ami de l'homme est mis en valeur d'une manière toute particulière en 1989 avec ce premier long-métrage signé du cinéaste français Jérôme Boivin. Cataloguée œuvre fantastique, Baxter est surtout une étude des mœurs humaines glaçante vue à travers le regard d'un chien, un bull terrier qu'un jour, Florence offre à sa mère, Madame Deville, une vieille dame qui vit seule et qui n'est pas particulièrement chaude à l'idée d’héberger un animal chez elle. Contre mauvaise fortune bon cœur, elle accepte finalement la présence de Baxter, qui au départ doit se contenter d'un territoire assez limité. Mais Baxter n'est pas un chien comme les autres. Il pense. Peut-être d'ailleurs est-ce une habitude chez cette curieuse espèce, mais c'est en tout cas la première fois (ou presque puisque le cinéaste Lou Breslow aborda de manière sensiblement similaire la même thématique en 1951 avec You never can tell) que l'on ose « violer » l'intimité d'un chien en révélant ses pensées sur grand écran.
Au grès du vent, Baxter passe de main en main. De la vieille femme qu'il finira par tuer en provoquant sa chute dans les escaliers, en passant par le jeune couple parent d'un bébé qu'il tentera de noyer, jusqu'au saisissant portrait d'enfant fasciné par la liaison entre Adolf Hitler et Eva Braun, le film dresse un constat navrant. La musique composée par Marc Hillman et Patrick Roffé participant parfois au climat étrange lorsque c'est de la gueule même, ou plutôt de l'esprit même de Baxter, que nous sont révélés les traumas de ses maîtres. A le redécouvrir aujourd'hui, Baxter a étonnamment conservé toute sa force. Bien que l'approche soit originale, on ne peut rester de marbre devant ce portrait clinique d'un gamin, fou d'un récit tragique qui emporta des millions d'individus lors de la seconde guerre mondiale.

Baxter, ce petit chien dont l'âme n'est pas aussi lisse que sa silhouette, tente à plusieurs reprises de faire plier ses maîtres à sa bonne volonté. Allant même jusqu'à commettre des meurtres. Usant de son instinct, c'est pourtant ce dernier qui le mènera à sa perte. Croire qu'il s'agit ici d'une œuvre à l'attention de nos chères têtes blondes serait une erreur. Nous ne sommes pas chez Walt Disney. Pas de Guimauve, pas de sucreries, par de bons sentiments. Baxter arbore parfois l'aspect clinique du cinéma autrichien de Michael Haneke. Jérôme Boivin parvient à refroidir son public, accentuant à chaque « passage de témoin », l'horreur de l'âme humaine.
La partie consacrée aux rapports qu'entretient le jeune Charles avec l'image du couple formé par Hitler et Braun atteint un degré d'horreur particulièrement bien mené. On sent tout le pouvoir maléfique de cet enfant lâché dans la nature et dont les pulsions de morts laissent présager pires conséquences encore que le « simple » fait de tuer une portée de chiots. Selon Jérôme Boivin, tout n'est qu'instinct chez Baxter. Même lorsqu'il s'agit de défendre la portée ou bien de se défendre ou de laisser faire face à la barre qui s'abat sur lui.

Œuvre atypique, Baxter a remporté une mention spéciale au festival d'Avoriaz en 1989. Jérôme Boivin donne pour la première fois la parole au meilleur ami de l'homme. Toute la sincérité non calculée de cet animal qui ne juge jamais sans arrière pensée les actes de ses maîtres. On tient là presque un chef-d’œuvre du cinéma fantastique français. En tout les cas, celui qui fut et demeure l'un des meilleurs représentants du genre sur notre territoire...

samedi 25 mars 2017

Star Trek : Insurrection de Jonathan Frakes (1998) - ★★★★★★☆☆☆☆



Pour cette troisième aventure au cinéma (et la neuvième dans l'univers de Star Trek) du vaisseau Enterprise commandé par le Capitaine Jean-Luc Picard, son équipage et lui vont avoir fort à faire avec les habitants d'une planète habitée par les six-cent vingt deux âmes constituée par le peuple Ba'ku et située dans la zone de Briar Patch du Secteur 441. Au cœur de cette nouvelle intrigue, la Directive Première, mise à mal par un dysfonctionnement des circuits de Data lorsque celui-ci est attaqué par plusieurs membres de l'espèce Son'a qui ont investit la planète. Présent sur Ba'ku depuis quelques temps afin d'étudier sa population, Data allait en effet mettre à jour la présence non-officielle d'un vaisseau Son'a. Contrairement aux inquiétudes du Capitaine Picard, très attaché à la Directive Première malgré certaines de ses prises de position passées, les habitants de Ba'ku possèdent une technologie équivalente à celle de la Fédération mais ont choisi de ne pas s'en servir. La Directive Première n'étant pratiquement plus à l'ordre du jour, le problème de Picard, Data, Worf et du Docteur Crusher, se situe ailleurs.

Car la présence des Son'a sur Ba'ku n'a rien d'innocent. Peuple éminemment soucieux de son apparence, les Son'a, dirigés par leur leader Ahdar Ru'afo (F. Murray Abraham), savent que les Ba'ku cachent un secret qu'ils convoitent : les anneaux de la planète émettent en effet un rayonnement de particules métaphasiques permettant à ses habitants non seulement d'être immortels, mais de rajeunir également. Lorsque le Capitaine Picard et Data, accompagnés par Anij (Donna Murphy), l'une des habitantes de l'un des principaux villages de Ba'ku, mettent à jour la présence d'un vaisseau Son'a au milieu d'un lac, ils comprennent où les envahisseurs veulent en venir. A l'intérieur, un programme holodeck a été mis en route, reconstitution fidèle du village Ba'ku. Les Son'a ont en effet l'intention de déporter les habitants de la planète pour ainsi se l'approprier. Mais Picard n'entend pas laisser Ahdar Ru'afo et son peuple agir ainsi...

Assez malmené par la presse, Star Trek : Insurrection peut se voir comme une version longue et cinématographique d'un épisode inédit de la série télévisée La Nouvelle Génération. Pour le fan pur et dur, c'est surtout l'occasion de découvrir une fois encore sur grand écran (à l'époque, pas d'écran plat de cent-cinquante centimètres de diagonale à la maison) ses personnages et son univers préférés. On est loin, très loin de la surenchère visuelle d'un Star Wars.
Des effets-spéciaux qui ne fatiguent pas la vue mais demeurant d'une qualité appréciable et surtout, très fidèles au modèle d'origine. C'est fin, bien fait, et le film nous fait grâce de la technologie de l'occultation lors de très jolies scènes (la découverte du vaisseau Son'a dans le lac). Beaucoup d'humour, peu d'action, mais des thématiques qui reviennent toujours hanter le cinéma américain. Jonathan Frakes aborde le sujet périlleux de la déportation. On retrouve l'équipe au complet, avec un Data toujours prompt à évoquer sa condition d'androïde, un Worf « honteusement » atteint par la puberté, un Geordi recouvrant la vue grâce au bénéfice apporté par son contact avec les particules métaphasiques, et Picard rajeunissant et impliqué dans une affaire l'opposant aux envahisseurs Son'a et à l'un des représentants de la Fédération, l'Amiral Matthew Dougherty (Anthony Zerbe).


Star Trek : Insurrection nous offre également l'occasion de faire connaissance avec deux nouvelles civilisations : d'un côté, les pacifistes Ba'kus formés d'ancien guerrier exilés sur Ba'ku, et les guerrier Son'a, qui ne sont autre que d'anciens membres de la colonie, chassés du groupe après avoir tenté de rétablir les règles d'antan. Chaque clan ayant établit de nouvelles règles, les seconds, très soucieux de leur apparence finiront par convoiter la planète de leurs anciens semblables comme on le découvre donc dans ce neuvième long-métrage.
Sans doute la simplicité du récit et de la mise en scène a-t-elle participé au rejet d'une partie du public et majoritairement de la presse à l'époque, Star Trek : Insurrection n'est pas le ratage complet que certains voudraient nous faire croire. Il est vrai qu'en son sein, La Nouvelle Génération nous avait offert l'occasion de découvrir de magnifiques épisodes en regard desquels l'intrigue de ce long-métrage peu paraître bien pâle. Sortant dans les salles obscures alors même qu'était diffusée aux États-Unis et en France l'extraordinaire série Deep Space Nine, le film de Jonathan Frakes avait de toute manière peu de chance de faire l'unanimité...

vendredi 24 mars 2017

Le Passage de René Manzor (1984) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Le passage est le premier long-métrage du cinéaste et scénariste français René Manzor, né en 1959, et surtout frère de Francis Lalanne, le chanteur, et de Jean-Félix... Lalanne également, auteur et compositeur de la bande musicale du long-métrage qui nous intéresse ici ainsi que de celles des trois autres films que son frère à réalisé jusque là. Souvent, et à juste titre, considéré comme un véritable nanar, Le Passage est effectivement une œuvre relativement décevante. En partie produite par Alain Delon, qui pour ne pas changer fait encadrer son nom lors du générique afin de bien se faire distinguer des autres, et par Daniel Champagnon et Francis Lalanne, interprète de la chanson du générique de fin et plus gros succès de son auteur, l’œuvre de René Manzor est l'une des rares incartades françaises dans le domaine du cinéma fantastique à l'époque.
Et tout comme la plupart de ceux qui s'y sont essayé jusque là, le cinéaste français pond une œuvre qui ne laissera sans doute pas de souvenir impérissable dans l'esprit collectif des amateurs de fantastique et de science-fiction. La présence d'Alain Delon au générique (le personnage principal Jean Diaz, c'est lui) n'étant pas forcément un gage de qualité, on ne comptera pas non plus sur l'interprétation de Christine Boisson et Jean-Luc Moreau pour nous convaincre qu'il s'agit là d'une réussite en la matière.

Le pitch est simple : Jean Diaz, auteur reconnu, a abandonné toute idée de tourner à nouveau ce pourquoi il est célèbre. Véritable prodige de l'animation, il conserve toujours un script auquel il n'a jamais donné suite. Personne jusqu'à maintenant n'a réussi ou tenté de le convaincre de reprendre là où il s'était arrêté. Il va pourtant recevoir un « coup de pouce » inattendu en la personne de la Faucheuse. La Mort elle-même en effet va provoquer un accident qui plongera David, le fils de Jean, dans le coma. La mort plane au dessus du lit d’hôpital et si Jean veut que son fils vive, il doit accepter de se remettre au travail et de réaliser un dessin animé avertissant de la fin du monde à venir. Jean accepte et se retrouve isolé dans un lieu connu de la seule Mort. Pour la famille et l'entourage du dessinateur, celui est bel et bien mort durant l'accident qui a plongé David dans le coma. Mais lorsque ce dernier se réveille enfin, il tente de convaincre sa mère Catherine que Jean est bien vivant...

Alain Delon en souffrance. Alain Delon en pleures. Mais comment y croire ? J'ai bien essayé, mais ne l'ai jamais trouvé convaincant. Le premier long-métrage de René Manzor souffre d'un manque terrible de savoir-faire. Tout comme la bande musicale composée par son frère Jean-félix, prônant le minimalisme tout en tentant d'investir le cœur des spectateurs. Il est évident que certains n'en ressortiront pas indemnes, les enfants en premiers. A l'âge où l'on ne regarde pas encore dans le détail. Dans cette Mort caricaturale au possible. Dans ces décors atrocement laids. Dans ce récit mal mené. Aussi mal interprété. Le Passage a terriblement vieilli alors même qu'il manquait déjà de maturité. De celle à laquelle auraient pu prétendre les adultes bien sûr, et non pas les enfants dont certains devaient sans doute être confrontés pour la première fois à la Mort telle qu'on avait l'habitude de la personnifier. L’œuvre se veut cruelle, et quelque part l'est-elle sans doute, mais aucune émotion ne parcourt ce dédale froid et lugubre qui sépare le père de son fils. Même les retrouvailles, point d'orgue du récit, tombent à plat.
C'est d'autant plus dommage que le film est parfois parcouru de magnifiques animations toutes de noir et blanc dessinées. On en regretterait presque que René Manzor n'ait pas choisi de faire de son Passage une œuvre intégralement animée...

Massacre à la Tronçonneuse II de Tobe Hooper (1986) - ★★★★★☆☆☆☆☆


Six ans après avoir ouvert les hostilités avec trois de mes films d'horreur préférés, Maniac de William Lustig, American Nightmares de Buddy Giovinazzo et Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper, c'est bien grâce à ce dernier qu'a été créé Cinémart. Et même si dans l'ordre chronologique il n'est apparu qu'en troisième position, il demeure dans mon cœur et dans mes tripes, le numéro UN. Tous genres confondus. Car comme l'écrivait un journaliste (dont j'ai oublié le nom depuis) de l'excellent magazine Mad Movies, Massacre à la Tronçonneuse n'est pas un chef-d’œuvre de l'horreur, mais un chef-d’œuvre du cinéma tout court. La suite, on l'apprendra assez vite, n'aura jamais été aussi glorieuse pour Tobe Hooper qui signa une ribambelle de longs-métrages dont seuls deux ou trois demeurent dignes de faire partie d'une vidéothèque qui se respecte. L'amour-haine que je cultive envers Massacre à la Tronçonneuse II (toujours réalisé par Tobe Hooper) s'explique de plusieurs manières.
Il y a dans cette suite, autant d'hommage au premier que de trahison. Un culte envers une famille monstrueuse, sans doute, mais également terriblement charismatique. Et même si elle n'est constituée que d'individus dégénérés personnifiant la société américaine, tels que Tobe Hooper put imaginer qu'elle fusse capable d'engendrer, on leur accordera une attirance-répulsion, deux émotions qu'aucune autres « famille » ne parviendra à nous faire ressentir (La Colline a des Yeux ou bien Wrong Turn et ses succédanés). Presque de l'amour. Pour un Leatherface dont les visionnages multiples des aventures duquel ont finit par le rendre presque sympathique. Si l'idée même d'une suite apparaissait comme une idée terriblement saugrenue (à l'époque, le principe des séquelles était assez mal perçu), nous n'avions d'autres choix que d'accepter que Tobe Hooper s'y colle à nouveau. Tant qu'un autre ne lui piquait pas l'idée, nous étions encore en mesure d'en accepter le principe.

Contre toute attente, le cinéaste choisissait alors de prendre un virage à trois cent soixante degrés et de nous offrir un spectacle auto-parodiant presque l’œuvre lui ayant précédé. De cet univers étouffant et attirant les amateurs de films d épouvante comme un aimant ne subsistait plus grand chose. A part des décors toujours plus sordides et une famille s'enrichissant d'un Chop Top (l'acteur Bill Moseley qui n'avait joué jusque là que dans un seul long-métrage) plutôt charismatique. Tobe Hooper octroie à cette suite une dose d'humour presque inattendue, éclipsant par là même tout l'aspect terrifiant de l’œuvre originale. Et c'est d'ailleurs là que le bat blesse. Le public américain ne s'y étant pas reconnu, le film ne connaîtra pas le succès escompté. Il gagnera finalement ses gallons de film culte au fil des années. Au regard des suites catastrophiques qui sont sorties par la suite, Massacre à la Tronçonneuse II revêt finalement l'apparence d'une assez bonne séquelle, toutefois, incapable de faire de l'ombre au premier du nom.

Maintenant, pourquoi ai-je donc choisi d'attendre aussi longtemps avant d'écrire un article sur la suite de MON film d'épouvante préféré ? Parce que jusqu'à maintenant, je n'ai jamais été fervent de cette séquelle. Et ne l'ayant jamais vue autrement que dans sa version française, j'attendais d'avoir l'occasion de le découvrir dans sa langue d'origine. Et cette occasion s'est enfin présentée. Hier soir, vers minuit...
La déception n'en a été que plus grande car que le film soit en version originale ou doublé en français, rien n'y change. Après une ouverture qui réveille nos souvenirs et nous met en appétit en nous rappelant le triste sort accordé à Sally, Franklin et leur trois compagnons, l'histoire de ce second volet démarre accompagné d'une bande-son qui n'a plus rien à voir avec l'étrange score du long-métrage original signé Tobe Hooper et Wayne Bell. Une musique rock, country, diffusée par la station de radio animée par la nouvelle héroïne Stretch (l'actrice Caroline Williams). La brune a remplacé la blonde mais ne possède pas les cordes vocales de l'une des plus grandes scream-girls du septième art. On retrouve l'acteur Jim Siedow dans le rôle de Drayton « the Cook » Sawyer et plusieurs nouveaux venus, tels Bill Johnson qui remplacera au pied levé un Gunnar Hansen (Leatherface premier du nom) qui refusera de jouer pour un cachet qu'il jugera insuffisant. Face à cette famille de dégénérés, Tobe Hooper impose un Dennis Hooper aussi barré que le personnage qu'il interprétera la même année dans l'un des chefs-d’œuvre de David Lynch, Blue Velvet.
Le grand Tom Savini assure des effets-spéciaux relativement sobres lorsque l'on sait que la même année, il produira des maquillages extraordinaires (et terriblement gore) pour le troisième volet de la saga zombiesque de son ami George Romero, Le Jour des Morts-Vivants. Par sa seule existence, cette suite démontre s'il en était besoin, que Massacre à la Tronçonneuse contient à lui seul toute la matière nécessaire pour fait un excellent film d'horreur et d'épouvante. Il était donc parfaitement inutile de réaliser une suite. D'autant plus que l'histoire se révèle peu passionnante. Il ne subsiste pratiquement aucune scène à retenir, à part peut-être quelques bouts par-ci, par-là (Dennis Hooper testant les tronçonneuses qu'il vient d'acquérir). Au final, Massacre à la Tronçonneuse II se révèle particulièrement ennuyeux...
Petite anecdote amusante: l'affiche du film reprend très exactement celle du cultissime Breakfast Club de John Hughes (que j'espère chroniquer un jour en ces pages) sorti un an plus tôt...

jeudi 23 mars 2017

The Room de Tommy Wiseau (2003) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆ (🥔🥔🥔🥔🥔🥔🥔🥔☆☆)



Pauvre Juliette Danielle. Cette toute jeune actrice américaine originaire de Fort Smith dans l'Arkansas ne se doutait sans doute pas qu'elle débuterait sa carrière d'actrice dans l'un des plus grands fleurons du nanar aux côtés de l'intriguant acteur, scénariste, producteur et réalisateur Tommy Wiseau. Un type étrange que ce bonhomme qui a toujours refusé de donner la date précise de sa naissance. Un individu foncièrement louche qui aurait d'abord grandit « quelque part » dans le bloc de l'Est avant de venir s'installer en France à Strasbourg. Il aurait quitté le pays après avoir été impliqué dans une histoire de drogue et serait finalement venu s'échouer aux États-Unis où il débuta donc une carrière de cinéaste après avoir accumulé un certain nombre de petits emplois.
The Room, car il s'agit ici du sujet, est considéré dans son pays comme une œuvre culte. Mais certainement pas pour ses qualités (on en cherche encore les traces) mais pour son incommensurable médiocrité. Comme vous pourrez le constater sur les photos qui suivent, Tommy Wiseau accumule les professions d'acteur, scénariste, producteur et réalisateur. Enfin... comme cela était signifié un peu plus haut... ! Pauvre Juliette Danielle qui, outre cet accident de parcours professionnel à vu sa toute première scène (ou presque) se terminer dans le lit de Johnny, le personnage incarné par Tommy Wiseau lui-même. A croire que l'acteur-réalisateur avait très envie de coucher avec la belle. Cette première scène d'amour, avouons-le, demeure assez triste. Pour ne pas dire, sinistre. Depuis les quelques minutes que le film a commencé, on a la désagréable impression d'assister aux ébats d'une jeune et jolie jeune blonde, clone légèrement bouffi de la chanteuse Britney Spears, et de son compagnon, un individu très étrange. Un homme à la chevelure sombre et bouclée (apparat généralement hautement persuasif) mais au masque mortuaire tétanisant. En effet, Tommy Wiseau semble totalement incapable d'exprimer la moindre émotion. Qu'il s'agisse pour son personnage de manifester des humeurs telles que la joie, le plaisir ou le bien-être, Tommy Wiseau ressemble davantage au gardien de nuit d'une morgue qu'au romantique auquel il prétend appartenir. Juliette Danielle dans les bras de l'acteur-réalisateur, c'est un peu comme de jeter un chat dans une fosse remplie de milliers de rats affamés (inspiration provenant du traumatisant Camp 731).

Concernant les autres personnages, on a droit à la mère vieillissante de Lisa (Juliette), peroxydée, brushing... « dictatorial », et morale douteuse. Des leçons, elle en donne à sa fille, et pas des plus ragoutantes. Tu n'aime plus ton homme ? Et bien épouse-le. N'oublie pas qu'il est blindé et que sans son argent, tu ne peux survivre par toi-même. Les conseils de Claudette (Carolyn Minnott) ressemblent à peu de chose près à ça. Pas de quoi ressentir de la sympathie pour ce personnage. Ensuite, il y a Mark, le meilleur ami de Johnny (l'acteur et producteur exécutif Greg Sestero, meilleur ami de Tommy Wiseau dans la vie). S'il possède davantage de charme que son concurrent direct, son interprétation montre des failles en matière de calibrage : en clair, Sestero joue comme un pied.
Vous allez sans doute penser que je suis dur, mais lorsque vous aurez compris à quel point j'attendais de pouvoir découvrir The Room et à dans quelles mesures je rêvais d'en extraire un article, et ce tout en ayant parfaitement conscience qu'il s'agit d'un pur navet, sans doute me pardonnerez-vous alors. The Room, c'est un rêve qui prend forme après plusieurs années d'attente. La légende entourant ce long-métrage et son auteur étaient telles que j'étais impatient de pouvoir me faire ma propre opinion tout en espérant honteusement ressentir les mêmes sentiments que ceux que le film continue à faire rire bien des années après qu'ils l'aient découvert. Une œuvre bouleversante de médiocrité que son auteur eut le toupet de tenter de sauver du naufrage en osant affirmer que les grossières erreurs de réalisation faisaient elles-même partie du script. Faut-il s'appeler Wiseau pour croire à tel mensonge ? A telle tentative désespérée pour sauver un film condamné à finir sa vie dans les catégories les moins reluisantes pour un auteur qui espérait probablement finir au panthéon du septième art ?

La première scène... d'amour (c'est bête, mais j'ai du mal à y croire, et même à l'écrire) passée, on comprend qu'après cinq années de vie commune, Lisa n'aime plus son compagnon. Dans le monde concret qui est le notre, il demeure impensable qu'une idylle puisse être possible entre cette jeune et jolie femme, douce et sensible, qui a tout juste atteint la majorité quatre ans plus tôt, et ce type flippant, dont la quête de séduction est vaine. Je veux parler du charme qu'il tente, par personnage interposé, de transmettre aux spectateurs. Je vous jure, Tommy Wiseau est SU-PER FLI-PPANT !!! Le plus grave, c'est qu'à travers même son interprétation, on sent tout l'orgueil et la prétention du bonhomme. Et là, on ne parle même plus de Johnny le compagnon bafoué, mais de Tommy, l'auteur chaussant un costume bien trop large pour ses épaules.
Et hop, après seulement quinze minutes de long-métrage, deuxième scène de sexe entre Lisa et... Mark, son amant. Tommy Wiseau, l'artiste, le chorégraphe, le styliste apporte toute sa sensibilité et fait de cet acte un exercice de style digne des softcores diffusés sur M6 le dimanche soir. A propos d'acte sexuel, j'oubliais de préciser le ridicule de celle qui ouvrait The Room. Selon toutes vraisemblances, Tommy Wiseau a un sérieux soucis avec l'anatomie féminine. Et cela peut s'expliquer de deux manières différentes. Soit il n'a pas la moindre connaissance sur le sujet et pour lui, le nombril représente l'ancrage naturel par excellence en matière de plaisir. Soit il ne supporte tout simplement pas l'idée d'un contact direct entre le pubis de sa partenaire et le sien. En conséquence de quoi, on assiste à un coït à mourir de rire. Si l'on ne sentait pas Tommy Wiseau aussi préoccupé par sa seule prestation (faut le voir tirer la gueule lorsque l’œil de l'objectif ne se concentre plus sur lui mais sur ses partenaires), l'acteur, scénariste, producteur et réalisateur nous arracherait presque des larmes de pitié.

En mon âme et conscience, je ne peux décemment pas aborder The Room sans évoquer Denny, le personnage interprété par Philip Haldiman. Un jeune handicapé mental, ami du couple formé par Lisa et Johnny. Handicapé ? C'est à dire ? Trisomique ? Maniaco-dépressif ? Autiste ? Schizophrène ? Ou bien est-il simplement atteint d'un léger retard mental ? Rien ne laisse présager d'aucune forme d'atteinte mentale. Surtout pas l'apparence de l'acteur. Tout au plus son personnage aime grimper les marches de l'escalier menant à la chambre où Lisa et Johnny ont proféré le désir de faire l'amour. Toujours est-il que certaines de ses apparitions n'ont aucun rapport avec l'intrigue (?) du film et n'ont, surtout, pas le moindre intérêt. Sa présence servant à rallonger artificiellement la durée de l’œuvre de quelques minutes seulement, on le voit par exemple venir sonner à la porte du couple, être reçu par Lisa, et repartir aussitôt après s'être rendu compte de l'absence de Johnny... ?!?!?!

Des situations comme celle-ci, The Room en compte des dizaines. Le scénario tenant sur la fine tranche d'une feuille de cigarette, on passe plus de temps à regarder sa montre qu'à prendre un réel plaisir à voir déambuler un Tommy Wiseau borderline. Je ne sais absolument pas quelle drogue il emploie, mais il a chaque fois l'air défoncé, le regard ailleurs, totalement perdu dans des pensées connues de lui seul. The Room est terriblement répétitif et le récit n'est situé que dans deux seuls et pauvres décors. Le salon de l'appartement des deux principaux protagonistes et le toit de l'immeuble qui les abrite. On notera également la curieuse attitude des personnages passant d'un caractère très violent à une douceur subite et incompréhensible. The Room a en tout cas largement gagné ses gallons de nanar culte. A regarder avec modération cependant...

mercredi 22 mars 2017

Star Trek : First Contact (1996) - ★★★★★★★☆☆☆



Petit cycle consacré aux trois œuvres cinématographiques inspirées par la seconde série Star Trek, La Nouvelle Génération produite entre 1987 et 1994. Pour être tout à fait honnête, il faudrait remonter deux ans plus tôt, en 1994, avec la sortie du septième long-métrage réalisé par le cinéaste américain David Carson, Star Trek : Générations, œuvre transitoire entre la série originale diffusée en 1966 et 1969 et la seconde. Star Trek : Premier Contact demeure donc effectivement le premier long-métrage à ne mettre en scène que les personnages de La Nouvelle Génération.
Lorsque débute l'intrigue de Premier Contact, l'existence des Borgs est déjà bien connue du Capitaine Jean-Luc Picard et de l'équipage de l'Enterprise. Assimilé, Picard fut en effet contraint de révéler d'importantes informations aux borgs, fait qui signa la mort de plusieurs milliers d'hommes et la destruction de 39 vaisseaux de la Fédération des Planètes Unies.
C'est donc avec l'esprit revanchard du Capitaine de l'Enterprise que s'ouvre Premier Contact. Surtout que les borgs et leur reine se dirigent vers la Terre, de retour en l'an 2063, et plus précisément le 4 avril de cette année là afin de modifier le cours de l'histoire. Picard et son équipage sont donc contraints d'en faire autant. Plongés dans un passé historique et d'une importance fondamentale, ils vont rencontrer Zefram Cochrane, l'homme sans lequel le principe de distorsion qui permet de traverser l'univers à des vitesses supraluminiques (comprendre supérieures à celle de la lumière) n'existerait sans doute pas encore. Il ne s'agit pas ici de la première évocation du voyage dans le temps dans la saga puisque le sujet fut abordé à maintes reprises et de manière fort concrète dans le quatrième long-métrage de la licence, Star Trek 4 : Retour sur Terre.

Sans tenir compte du reboot débuté dès 2009 avec le Star Trek de J. J. Abrams, Star Trek : Premier Contact demeure sans aucun doute, l’œuvre cinématographique basée sur la mythologie, la plus impressionnante, les précédentes n'arborant finalement que l'apparence de longs, voire de très longs épisodes télévisés. Réalisé par l'acteur et cinéaste Jonathan Frakes (qui ne fut autre que le commandeur William T. Riker de La Nouvelle Génération), l’œuvre est d'une étonnante noirceur.

Et si Premier Contact arbore parfois cet aspect si sombre, c'est bien en raison de la présence des Borgs, somme d'individus organico-synthétiques évoluant grâce au procédé d'assimilation et formant ainsi collectif mu par une pensée unique liant chacun de ses représentants. Si l’œuvre se démarque des précédents longs-métrages, c'est d'abord parce que son auteur a su se débarrasser de l'écueil un brin kitsch que revêtait jusqu'à maintenant la franchise en proposant un spectacle visuellement très réjouissant. Un bon compromis entre le passé et la surenchère actuelle.
Pour les fans, le plaisir réside également dans les retrouvailles avec l'équipage de La Nouvelle Génération, série qui prit fin deux ans plus tôt. D'ailleurs, à ce propos, mieux vaut suivre les nouvelles aventures de Jean-Luc Picard et de son équipage dans les meilleures conditions en regardant Premier Contact en version originale. Car qu'il s'agisse du capitaine, de Riker, de Data, de Geordi LaForge, de Deanna Troi ou encore de Worf et Beverly Crusher, la version française ne s'est pas donné la peine de faire appel aux doubleurs d'origine afin d'assurer une certaine continuité dans ce domaine. Le principal soucis n'étant pas principalement lié à l'accoutumance mais plutôt à l'effet produit sur la conscience du spectateur qui sera donc forcément moins touché par des choix de voix collant beaucoup moins aux personnages.
En matière d'effets-spéciaux, on a le plaisir de constater qu'ils demeurent d'une finesse exemplaire. L'univers de Star Trek prônant la différence entre espèces, on assistera même à une tentative de séduction entre l'androïde Data et la Reine des Borg.

Jonathan Frakes a réalisé ici une œuvre essentielle puisqu'en transportant l’Enterprise et son équipage à l'époque où le légendaire Zefram Cochrane lança sa mythique fusée, le cinéaste à forgé le lien entre la légende et ce qui adviendra de l'humanité. Et surtout, ce premier contact auquel il prétend demeure pour les fans un moment d'intense émotion. Qui pourra oublier cette toute première poignée de main entre Zefram Cochrane et un vulcain ?

Mondo Cannibale de Bruno Matteï (2003) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Alors là, moi je dis BRAVO ! Car avec Mondo Cannibale, le cinéaste Z Bruno Matteï a réussi à repousser loin, très loin les limites du nanar. Plus mauvais encore que son prédécesseur qu'il tourna la même années aux Philippines, ce nouveau long-métrage annonce la couleur dès les premières minutes. Alors que le cinéaste italien s'était fait un devoir de piller le Predator de John McTiernan dans son zédifiant (mais indispensable) Nella Terra dei Cannibali, il s'enfonce un peu plus dans la fange avec ce nullissime Mondo Cannibale. Autant nous pouvions trouver un avantage certain dans le jeu maladroit des acteurs et dans la réalisation, autant on a l'impression cette fois-ci que son voyage aux Philippines pratiquement achevé, Bruno Matteï n'a eu le temps que de pondre une bande nauséabonde, mal filmée, et surtout, atrocement jouée.
Le film est d'ailleurs si mal interprété, qu'on a parfois l'impression d'être face à une œuvre erotico-horrifico-surréaliste. Ou comment traiter le thème du « reality-show » sans une once de talent mais avec autant d'aplomb et de sérieux que n'importe quel reporter. Un peu plus gore, Mondo Cannibale s'appuie sur l'oeuvre de Ruggero Deodato, Cannibal Holocaust, qu'il ne faisait qu'effleurer dans Nella Terra dei Cannibali mais qu'il pille désormais sans vergogne. Autant le dire tout de suite, Mondo Cannibale est pire encore que le film dont il s'inspire. Cannibal Holocaust n'ayant jamais, non, jamais été le chef-d’œuvre que certains voudraient nous faire croire. Un classique, sans doute, oui, puisquà côté de ce film nauséeux, ses succédanés n'ont fait que reprendre la recette sans jamais faire mieux.

Mondo Cannibale accumule les actes gratuits avec un luxe de détails sordides désamorcés par une mise en scène et une interprétation déplorables. Des journalistes à la recherches de sensations fortes en pleine jungle amazonienne avec comme unique projet, produire les images plus horribles possible afin d'assurer un audimat favorable à la chaîne qui les emploie. Meurtres par dizaines, dépeçages, cannibalisme, et participation active des membres masculins du groupe de journalistes au viol d'une indigène.Le point d'orgue demeurant dans le massacre réel d'un reptile au bénéfice du film. On se croirait à une autre époque où il était de coutume de sacrifier des animaux au cinéma. Quelques stock-shots ouvrent le bal, mais l'un des aspects les plus ahurissant demeure dans l'emploi de scènes prélevées dans l'épisode précédent. Bruno Matteï se pillant lui-même en quelque sorte.

J'ai beau apprécier le cinéma du bonhomme, il faut reconnaître que Mondo Cannibale est relativement ennuyeux. Les dialogues sont insipides et à l'image de l'interprétation. On passe d'ailleurs son temps à sourciller et à souffler devant le nombre conséquent de scènes indigentes. En matière de gore, et comparativement à Nella Terra dei Cannibali, un net progrès à été fait même si l'on est loin des grands classiques du genre. D'une manière générale, on regretterait presque que Bruno Matteï ne se soit pas contenté de réaliser le remake de son propre film plutôt que de proposer une histoire toute neuve. Les scènes gore n'ont pratiquement aucun impact. Seuls quelques plans au début, tirés d'images tournées lors de réelles séquences dans des villages indigènes pourront retourner l'estomac des plus fragiles. De leur statut de mauvais acteurs, Claudio Morales et Cindy Matic sont passés au statut de TRES mauvais acteurs. Le premier, grimçant, a l'air de pousser, assis sur le trône. Tandis que la seconde s'applique à rendre ridicule l'apparente monstruosité de son personnage. C'est pathétique ! D'un autre côté, c'est peut-être le ridicule de leur interprétation qui nous pousse à tenir jusqu'au bout. Qui sait... Toujours est-il que l'on tient là, une vraie mine d'or en matière de nanar. Plus difficile à concevoir tout de même que son prédécesseur...
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